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Citations de Elisabeth Laureau-Daull (46)


Je n'ai évidemment pas toujours pensé de la mort ce que j'en écris aujourd'hui. Je me souviens, j'avais treize ans à peine, Mémé m'avait offert un livre d'art qui recensait les plus illustres des vanités. Les tableaux d'un certain Renard de Saint- André en particulier, un peintre dont je n'avais jamais entendu parler. Enfoncez- vous bien cela dans la tête, semblait dire un tous ses crânes aux orbites creuses, à la mâchoire édentée ou démantibulée, voilà ce que vous serez quand vous n'y serez plus. Le brocard et le taffetas sur lesquels ils étaient posés, le livre et la partition de musique contre lesquels ils étaient appuyés renforçaient encore le message et l'allégorie...Je découvrais avec terreur que tout était vanité, je comprenais que tout était fini avant de commencer, et que j'aurais beau projeter et faire, croire, et aimer, voilà ce que je deviendrais, os et poussière, voilà ce qui resterait de ce que j'étais.
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Beaucoup de choses l'intéressent. Il voudrait connaître les plantes, les animaux, les hommes, tout ce qui vit. Alors il lit, il lit. Mais pour comprendre la vie, lire ne suffit pas.
Il faut voir de ses yeux ce que les livres ne montrent pas.
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Elle pense, c'est tout.
Depuis quand est-ce interdit ?
p 81
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"Vengeance"! répète-t-elle tandis qu'ils quittent la prison.....

Ah les assassins n'en ont pas fini avec elle! On a bien raison de l'appeler Xanthippe la mégère. la mégère, la haine, n'est-ce pas une divinité des enfers? Chargée de persécuter le crime et venger l'innocence? Certes, elle n'est pas fille de Gaïa et d'Ouranos comme elle. Elle n'a été conçue que par Amycla qui savait tout faire et un homme qui sortait des baudroies de la mer. Elle n'a aps de serpents pour cheveux, le sang ne lui coule pas des yeux, amis elle saura poursuivre et rendre fous les coupables. ils pourront bien pour l'amadouer parfumer tous les autels de la cité avec de l'aubépine, du sureau ou du safran, y brûler du bois de cèdre, y saigner le plus noir de leurs béliers....

"que mijote cette furie? s'alarme Epigène.

Xanthippe est devenue folle, ne voyez-vous pas? dit Apollodore."
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Il (Socrate) était statuaire comme son père jusqu'à cet oracle qui lui avait révélé sa vocation. Ce n'est donc plus la pierre qu'il taillait, mais l'entendement de ses concitoyens qui en avaient grand besoin. Ce qui n'exigeait pas les mêmes outils et ne faisait pas mal aux mains. (p. 67)
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La beauté est-elle dans la chose regardée ou dans l'oeil qui regarde ? (p. 23)
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Dieu avait donné trente ans de vie à l’homme et à tous les animaux. L’âne, le chien et le singe, animaux sages, trouvèrent que, trente ans de vie, ce serait trop pénible ; ils demandèrent une réduction, et ils l’obtinrent. Dix-huit années de moins pour l’âne, douze pour le chien et dix pour le singe. L’homme, ce grand imbécile, demanda une prolongation et il l’obtint. Il eut donc, en plus de ses trente ans, les dix-huit de l’âne, les douze du chien, les dix du singe, ce qui fait soixante-dix si l’on compte bien. Et voici ce qu’il advint. Les trente premières années de l’homme, qui sont siennes, passent vite et bien. Suivent les dix-huit années de l’âne, où il porte fardeau sur fardeau et fournit au moulin le blé qui nourrit chacun. Puis viennent les douze années du chien durant lesquelles il ne peut que grogner n’ayant plus de dents pour mordre. Il lui reste, pour finir, les dix années du singe : il n’a plus toute sa tête, il fait des choses étranges, on rit de lui….
J’en suis à l’âge du singe….
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On entend parler partout du droit de mourir dignement. Moi, ce que je voudrais, c'est vivre dignement. Est-ce trop demander ?
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Tu es une fille, "Xanthippe.
C'est mieux qu'être une chèvre, mais à peine...
p 56
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" apprends-moi à lire, Socrate, s'il te plaît..."
il hoche la tête et revient sur ses pas. S'il aime lire, il se méfie de la pensée figée dans l'écriture. La science et la vérité ne sauraient se chercher en dehors du dialogue vivant. C'est par la parole que se conquiert l'esprit. (p. 80)
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Etre qui elle est...mais qui est-elle ?
elle enrage d'avoir hérité du destin de la femelle quand tout ou presque est mâle en elle. Elle enrage parce que, depuis toujours, sa vie ne lui ressemble pas. (..)
A part l'existence, rien ne lui a été donné. La science du monde lui a été refusée. Le peu qu'elle sait, les exploits des héros, les vers des poètes, elle l'a acquis à l'arraché. Elle a glané ce savoir où cela se pouvait, avec entêtement et les oreilles qui traînent. (p. 80)
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Ramassée en boule contre le platane, Xanthippe s'interroge. Qui serait-il devenue si elle avait été la femme d'un artisan, d'un pêcheur, d'un paysan, d'un marchand ? Femme d'un autre, elle serait autre, c'est évident. Etre la compagne d'un sage lui a forgé la tête. C'est bien simple, elle pense tout le temps ! Cela l'épuise souvent, mais elle y gagne vraiment ! Il faut qu'il sache , il faut qu'elle lui dise pendant qu'il en est encore temps: il a fait d'elle une femme pleine, elle ne peut dire les choses autrement. (p. 63-64)
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Le commencement de Socrate lui est aussi obscur que le matin du monde dont disputent savamment quelques ignorants. Et plus le temps va, moins elle se résigne à cette obscurité. Elle voudrait comprendre par quels chemins empruntés l'on devient ce que l'on est. (p. 78)
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« Xanthippe sait d’instinct que la violence et la haine contaminent et soudent les êtres médiocres. »

Socrate demande à Xanthippe de graver sur sa tombe l’épitaphe suivante : « Chercher a été sa vocation. »
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On remplace, dans un tonneau, le vin qui s'est évaporé, mais on ne peut remplacer en soi la part écoulée.
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Si quelque chose peut agrémenter al survie du vieux, ce ne sont pas quelques centimètres en plus ou en moins, je l'ai compris. Le vieux espère, il a encore le droit de rêver qu'il va être respecté et écouté, que ses cheveux blancs seront honorés, sa marche aidée, ses douleurs soulagées. C'est le devoir des survivants.
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Se retrouver vieux, c'est dormir, avoir faim, se remplir, avoir froid, avoir chaud. C'est tourner en rond sans fin. Rien de neuf dans ce qu'on fait, rien de neuf dans ce qu'on voit.
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On ne me frappe pas. on ne me prive pas de nourriture, on ne m'insulte pas, mais on m'ignore où l'on se moque de moi. Pis on complote contre moi. Je le sais je le sens. C'est feutré, c'est discret et ça me tue.
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Moralité : Ne pas voir les larmes qu'on ne peut consoler.
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Le monde de la vieillesse est un embryon de monde.
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