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Critiques de Elisabeth Laureau-Daull (24)
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Le syndrome de glissement

Le syndrome de glissement, qu’il soit dans ce livre ou à 10 kilomètres de chez moi, c’est le cerveau qui dit stop. Qui dit non. Qu’il faut en finir avec ces journées grises sans visite, sans sourire, à s’épancher dans des langes parce que le temps n’est pas à la patience ni à la dignité, parce que le présent s’est fait grignoter toutes ses chances au profit d’un passé qui lui non plus ne tiendra pas très longtemps.



Les vieux, n’ayons pas peur de ce terme qu’on censure aujourd’hui, si leur mémoire flanche, si leur dépendance devient totale, si leur dignité est bafouée et muselée, nos vieux s’éteignent, refusent le combat d’une journée de plus sans saveur. On oblige les vieux à vivre malgré qu’ils ne soient plus dignes d’être vus, touchés, embrassés, qu’ils ne soient plus que rebuts, allez bon, tenez-vous figés dans votre lit, taisez-vous. Vous ne savez plus respirer, on vous fourre des tuyaux à oxygène par vos orifices et on vous attache aux barreaux du lit comme un animal enragé pour vous éviter d’arracher vos fils. Il ne reste que les yeux quand ils s’ouvrent quelques secondes pour comprendre la détresse. Ces yeux rouges de fièvre, de fatigue, d’une vie trop longue. Oui pour certains, la vie ne tient plus que sur une chaise roulante reliée à des batteries et les fantômes rôdent et murmurent dans le noir, taisez-vous, vivez mais taisez-vous.



La société n’a rien prévu pour nos vieux sans famille, ni pour ceux qui flanchent de la mémoire, ces fous de pacotille qui un jour de leurs mains jeunes et fortes ont bâti seuls leur propre maison. Maisons de retraite, EPHAD et consorts, c’est le dernier couloir avant la mort. Vous y arrivez souriants, debout, la bouche grand ouverte, vous terminez édentés, la bouche cousue, un trou au milieu des fesses à force de pourrir dans vos crasses.



Et bien sûr il faut rester vivants. Indignes mais vivants.



Jusqu’au jour de trop où le cerveau joue au plus malin. Pour une fois, lui qui a tout perdu, tout laissé derrière, il se réveille enfin pour que le corps glisse et glisse jusqu’au point de non retour. Ils sont tant à ne pas savoir qui leurs yeux verront pour leur dernier souffle.



« Je ne crois ni à Dieu ni à diable, ai-je dit pour terminer, mais je crois à l’enfer sur terre. La vieillesse est une « saison de grande misère » »



Plutôt qu’une critique du livre d’Elisabeth Laureau-Daull, cet avis est une cacophonie à genoux, poings serrés et larmes à bout de tout, d’une lecture forte exposée à une réalité personnelle qui me déchire le cœur en lambeaux.
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Le sel de la Bretagne

Le sel de la Bretagne est une invitation à voyager dans le temps et dans les souvenirs d’auteurs du terroir.

Quand un collectif partage ses souvenirs, ses anecdotes, ses histoires. Tout vit, s’empreint de nostalgie, d’humour, de beauté.

Jusque là, la Bretagne c’était une terre de légendes, Brocéliande, l’ankou, les druides, le Triskel. Mais aussi l’océan, ses tempêtes, ses marées ( quel mystère pour une méditerranéenne). Et ensuite, Pêcheurs d’Islande, Bécassine, la musique.

Mais le temps de cette lecture, j’ai découvert une autre bretagne, grâce à ce collectif, ce pays s’est matérialisé avec ses peintres au printemps, son millefeuille du Faou,… je ne cite pas tout. Et le fou-rire que m’a fait prendre Yann Queffélec avec Météo.

J’en ressors avec l’envie de visiter tout ces lieux, qui m’ont séduite, à travers les récits de ces auteurs

Merci Les Presses de la Cité pour ce dépaysement.

#Le sel de la Bretagne#NetGalleyFrance

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Le sel de la Bretagne

Un recueil de divers textes écrits par 36 auteurs ayant tous un lien avec la Bretagne : des souvenirs pour la plupart, des poèmes, des récits d'odeurs, de sons et d'images mais aussi sur des objets et des goûts qui la représentent !



Nul besoin de connaître la Bretagne pour être touché par ces mots qui respirent l'amour, le bien-être, l'apaisement ou l'envie d'y retourner et s'y lover ! La Bretagne me manque et j'ai plongé avec délectation dans ces récits qui pour la plupart m'ont parlé !



Ne vous attendez pas à un fil conducteur narratif, ce sont textes d'émois et de sensations personnels et n'ont pas la prétention de donner dans la littérature, uniquement celle de partager la passion pour un pays, si beau et si riche !



#Leseldelabretagne #NetGalleyFrance
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La jument de Socrate

Un moment léger , étonnant et sympathique de lecture qui m'a entraîné dans une double découverte: celle de l'auteure jamais lue, et celle d'un personnage malmené par la postérité : la soi-disante méchante femme de Socrate, réputée aussi revêche que mégère !!



Elisabeth Laureau-Daull , par ce texte, offre un visage plus subtil et plus contrasté de l'épouse de Socrate, Xanthippe, que l'on suit dans son désespoir lorsqu'elle apprend que son "Sage de mari" a été condamné à boire la cigüe, après un procès lapidaire et ignomineux.. !



Une manière ludique d'aborder un pan de l'histoire de la philosophie antique , et d'un de ses personnages de légende, SOCRATE, avec "cerise sur le gâteau" des éléments pour décrire la vie de la cité d'Athènes, ses contrastes, ses orateurs, ses tribuns, la vie quotidienne... sans omettre des détails sur la condition des femmes, leurs droits ou plus exactement "non-droits", à travers le portrait de l'épouse de Socrate, bien que ce dernier , à travers le prisme de l'auteure, lui crédite des opinions plus libérales

et ouvertes, parlant de la complémentarité de l'homme et de la femme...!



"L'enfermer ? Mais comment ? aucune porte ne ferme chez eux ! entre et sort qui veut, quand il le veut, le vieil homme est pour la liberté.

"Je ne t'ai pas demandée à ta mère pour que tu sois prisonnière, Xanthippe. Je te veux libre. Comme moi. De dire et de faire..."

Ne lui a -t-il pas répété qu'ils avaient les mêmes droits, lui et elle ? Ce qui ne l'empêche pas de remercier à haute voix elle ne sait plus quelle divinité pour n'être pas né animal, esclave...ou femelle, histoire de la provoquer." (p. 28)



Rappelons que Elisabeth Laureau-Daull a enseigné à la fois les lettres et la philosophie.... Dans un tout autre registre, je suis intriguée, et curieuse par un autre de ses ouvrages "Le syndrome de glissement"...auquel je m'intéresserai dans un délai proche ...



Un court texte au style quelque peu précieux, prodigue en détails et informations... qui rend la lecture aussi distrayante qu'instructive...Je serai désormais attentive aux écrits futurs de cette dame !...
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La jument de Socrate

Ce petit livre écrit par Élisabeth Laureau-Daull, au féminisme corrosif, est le récit de la fin tragique du Grand Socrate, écrite avec beaucoup de finesse et quelques belles facéties.

« La Jument de Socrate », est la femme de Socrate, Xanthippe, littéralement la jument jaune, le personnage central de ce petit opuscule.



Ce qui intéresse Laureau-Daull, c'est l'épouse de Socrate, Xanthippe, femme colérique, déterminée à poursuivre les assassins de son mari, qu'on appelle parfois la mégère. Page 120, l'auteure nous prévient, "Ils pourront bien pour l'amadouer parfumer tous les autels de la cité avec de l'aubépine du sureau ou du safran, y brûler du bois de cèdre y saigner le plus noir de leurs béliers"...Tout cela n'y fera rien.





Revenons à Socrate, car pour lui, la messe est dite sur l'autel de l'immortalité, "se libérer par la fuite du châtiment imposé ferait de son procès un dérisoire incident, et de lui, Socrate le Grand, un petit". Page 16.

Xanthippe ne l'entend pas de la même oreille, au point de transformer ce complot, en une superbe caisse de résonance pour la cause des femmes.





Dès les premiers mots j'ai relevé cette délicieuse distinction entre Socrate et Xanthippe, page 11, « le vieil homme la voit comme si c'était la dernière fois, la femme le voit comme si c'était la première fois, c'est toujours ainsi qu'elle le voit, et cela ne s'explique pas.





Elle prendra rapidement son envol, elle pense, et "le fait savoir", c'est tout. "Depuis quand est-ce interdit ?" Lance t-elle page 81. Mais c'est sans doute envers Socrate qu'elle devient la plus cruelle, lui qui lui interdit d'apprendre à lire, car dit-il, s'il aime lire, " il se méfie de la pensée figée dans l'écriture." P 80 . N'est-ce pas une façon cynique de dire que l'homme et la femme sont complémentaires, à lui l'esprit à moi le Balai.





Page 57, Xanthippe lui réserve une salve piquante pleine d'ironie, à force de courir dans l'Agora, "après les grands principes et les bonnes définitions, le pauvre était inapte aux choses de la vie, démuni devant elle, comme l'enfant qui vient de naître. Il fallait bien qu'elle ait pour deux les pieds sur terre !"





"Tu es une fille Xanthippe, c'est mieux qu'être une chèvre, page 56," est une des très nombreuses répliques de l'auteure que l'on déguste, répliques qui émaillent ce texte, très incisif, et d'autant plus crédible, qu'elle fait face à celui qui peut apparaître comme le plus ouvert des philosophes.





 Son combat pour la justice la mènera à se confronter avec l'autorité des anciens, elle balaye à propos de justice, vertement ses détracteurs d'un "il y aurait trop à dire sur le sujet".

Petit livre à offrir à toutes celles qui se trouvent en terminale, une belle façon de clouer le bec à un professeur un peu pontifiant et mâtiné de machisme.
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Le syndrome de glissement

« Le passé est la promenade des vieux. Une promenade immobile. Un rêve éveillé. »

« Je ne suis vieille que dans le regard des autres, pas dans le mien. »

S’il ne faut absolument pas prendre pour monnaie courante les faits rapportés dans ce roman, ce dernier a le mérite de lever un tabou, et de dénoncer des comportements qui ne devraient plus être.

Julienne est une dame âgée, tout ce qu’il y a de plus intellectuellement intacte, mais dont le caractère est bien trop fort et le désir de vivre bien trop puissant pour convenir à l’encadrement de la maison de retraite. Elle paiera très cher pour avoir usé de son droit élémentaire à la parole, à la liberté au sein de l’établissement dont elle est pensionnaire.

Comment par des brimades, incivilités répétées, mesquineries, et finalement la négation de l’humanité de chaque personne, on arrive à briser le petit souffle de vie qui reste à Julienne pour la faire rentrer dans un moule qui n’a jamais été le sien.

Julienne est dynamique et a l’esprit tourné vers l’avenir ; et c’est dans cette optique qu’elle va créer son petit groupe de parole, écrire son journal. Tout cela dérange, et Juliette aura tôt fait se faire cataloguer de gâteuse, et de se faire enfermer dans une unité spécialisée, où elle finira par se laisser aller par manque d’égard pour ce qu’elle est. Car Juliette, c’est quelqu’un. Tour cela, nous l’apprendrons par petites touches entremêlées avec le présent de plus en terne qui sera le sien aux Mouettes.

La révolte de Julienne devient la nôtre. Son humour est grinçant, caustique. L’écriture d’Elisabeth Laudreau-Daull donne une once de légèreté pour un sujet lourd et grave qui a su éveiller en moi un certain nombre de chose, et surtout beaucoup m’interroger.






Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Le syndrome de glissement

Derrière ce titre un peu technique et pas très vendeur, se cache un très joli livre qui ne peut laisser indifférent. Le thème est proche de "Et puis, Paulette..." dont je vous ai parlé l'autre jour, c'est à dire le troisième âge et même la vieillesse ( à croire que je suis addict aux récits traitant de maison de retraite, de maltraitance des anciens ). Cependant, ici, le traitement et le regard de l'auteur sont complètement différents. Pas de guimauve ni de conte pour vieux, de l'humanité, beaucoup, mais aussi un réalisme qui dérange et fait réfléchir.

Julienne, quatre-vingt-cinq ans entre dans la maison de retraite "Les mouettes". Fringante, encore pleine d'énergie, elle tient sur son vieil ordinateur son journal de pension. Elle décrit son quotidien, les personnes qui l'entourent, aussi bien les pensionnaires que le personnel d'encadrement, le tout avec un délicieux petit humour décalé. Elle ne mâche pas ses mots et choquée par ce qu'elle observe, commence même à inoculer un léger esprit de révolte à ses nouveaux amis. Seulement, le personnel soignant veille et va tout faire pour mâter la rebelle. Et quand l'âge s'en mêle aussi, le combat est loin d'être égal.

La construction de ce roman, pas du tout alambiquée, alterne le présent et le passé. A mesure que le portrait de Julienne devient de plus en plus précis, son présent va déclinant. A cause de la maison de retraite, elle va connaître le syndrome de glissement, c'est à dire les absences, l'oubli, la perte de contrôle, la somnolence entrecoupée de repas. "Je ne parle plus, j'oublie ma toilette et je suis pleine de larmes".

Raconté comme cela pourrait faire croire que c'est un livre terriblement glauque et sinistre. Dire le contraire serait faux, mais l'écriture de l'auteur emporte ce livre au-delà. L'humour est toujours présent, décalé parfois, grinçant aussi. C'est l'humour de ceux qui savent que des combats se mènent aussi par la dérision. Julienne, même quasi grabataire, ira jusqu'au bout de sa révolte. C'est ce sentiment qui court tout le long de ce roman et qui lui donne cette force mais aussi cette émotion.

Cela aurait pu s'appeler "On achève bien les vieux" ou "Nuit et brouillard".

la suite sur le blog


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Le sel de la Bretagne

36 auteurs. 36 textes. 36 souvenirs. 36 expériences. 36 émotions. 36 Bretagne.



Je trouve vraiment que l'éditeur Presses de la Cité a eu une merveilleuse idée pour les 60 ans du Prix Bretagne.



Bretonne de naissance et encore plus de cœur, je suis heureuse d'avoir pu livre cet ouvrage.

Bien sûr, certains textes m'ont plus parlé que d'autres, mais j'ai apprécié d'entrer dans le cœur breton de chacun des auteurs.



Ouvrez ce recueil, et vous découvrirez la Bretagne.

Celle d'avant. Celle d'aujourd'hui. La magie des légendes et des lumières. Les souvenirs d'enfance gravés au fond de son cœur. Les émotions ressenties quand on se sent enfin au bon endroit...



Ouvrez ce recueil, et vous ne pourrez qu'avoir envie de découvrir chacune de ces Bretagne.
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Darwin : Ainsi va la vie...

"Darwin : Ainsi va la vie..." est un album jeunesse sympathique pour aborder les recherches de Darwin avec les enfants. Ce n'est pas très poussé mais ça survole assez le sujet pour faire connaître le personnage. Une bonne base pour débuter, bien illustrée.
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Le sel de la Bretagne

#LeSeldelaBretagne #NetGalleyFrance

Je remercie NetGAlley et les Presses de la Cité pour m'avoir permis de lire ce livre. Joli témoignage d'amoureux de cette région. Que ce soit avec la foi, une pâtisserie, un souvenir d'enfance, un bol à oreilles, ou tout simplement avoir mis en mots la sensation ressentie la première fois qu'ils y sont allés, les auteurs regroupés dans ce recueil ont ce point commun si fort, ils aiment cette terre, si particulière et si belle. Certains de ces textes m'ont parlé, je ne suis pas bretonne, mais moi aussi j'ai ressenti cette impression de me sentir en paix, comme à la maison lorsque je m'y suis rendue.
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La jument de Socrate

Madame Socrate.

Xanthippe.

« La Jument blonde » , traduction littérale de son prénom.



L' « Affaire Socrate » racontée et ressentie par l'épouse dont la réputation acariâtre est arrivée jusqu'à nos jours accompagnée peut-être de préjugés et de déformations dus aux jugements de contemporains du grand Sage.

Voici qu'elle apparaît ici dans une humanité qu'il était difficile d'imaginer.

De facture aisée, la lecture nous plonge dans les affres de l'épouse aimante devant l'injustice du jugement final.

Caractère fort, intensément puissant jusqu'à l'excès, Xanthippe devient la représentation d'une revendication féminine dans une société où être femme suscite indifférence et mépris.

Le livre développe la place de la femme dans la société athénienne et le cheminement de Xanthippe dans l'univers de la pensée grâce à son mari, Socrate.

On y découvre, simplement développpée, la méthode socratique allant du questionnement à la connaissance de soi.

Le « savoir » ne suffit pas, c'est la recherche qui importe.

La puissance et la richesse de la parole sont opposées à l'écrit qui fige l'idée.

Nul n'est innocent lorsqu'il dérange et le livre le prouve dans le déroulement du procès. L'homme s'y montre dans toute sa splendeur : Comédie-Tragédie. Xanthippe se révolte contre le semblant de démocratie, « le défaut d'enquête », etc… autant de faits enclenchant une réflexion nécessaire.

Un livre qui, sous des dehors très accessibles, entraîne la pensée, ses doutes, ses interrogations et lui confère toute son actualité.
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Le syndrome de glissement

C'est l'histoire de Julienne, une femme de 85 ans, qui vient d'entrer aux Mouettes, un EHPAD de la région parisienne. Elle souhaitait y finir sa vie tranquillement, sereinement. Mais voilà, ça ne va pas se passer comme ça. Elle va rencontrer un personnel hostile, infantilisant, des personnes âgées perdues, malheureuses, mais résignées.



Pour s'en sortir, elle décide d'écrire son journal, dans lequel elle consignera la vie quotidienne à la maison de retraite mais aussi sa vie passée entre sa grand-mère Adélaïde et sa mère qui ne l'a jamais aimée.



Les chapitres alterneront entre vie passé et vie présente, se faisant écho, sans concession.



Ce livre aurait dû me toucher, aurait dû m'emporter entre ses lignes. J'ai tellement ressenti ce qui est écrit dans ce roman en rendant visite à celle que j'ai tant aimé…



Mais voilà, je suis restée en dehors de cette histoire. Je n'ai pas été émue. Je n'y ai pas cru. Trop de lieux communs énoncés sur ces lieux de misère, trop de personnages caricaturaux, aussi bien chez le personnel que chez les personnes âgées. Et tous les passages concernant sa vie passée avec sa grand-mère m'ont paru factices.



Est-ce l'écriture qui m'a donné ce sentiment ? Je pense que l'auteur dit trop, ne suggère pas assez. Il n'y a assez pas d'images, pas de subtilité. Souvent, dans la littérature, une image suggérée est plus forte que des faits dénoncés !
Lien : http://krol-franca.over-blog..
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Le sel de la Bretagne

Pour qui ne connait pas la Bretagne comme moi, voici un recueil pour la découvrir à travers des poèmes, des courts, des invitations, des descriptions, des souvenirs partagés...

L'avantage de ce recueil se trouve aussi que tous ces textes réunis s'adressent également à ceux qui connaissent cette région et même à ceux qui la connaissent peu.

36 auteurs, romanciers, nouvellistes, essayistes, poètes nous offrent quelques lignes suffisamment intrigantes et attirantes pour nous donner envie d'aller plus loin à la rencontre de cette belle région entre esprit sauvage et civilisation.

Une superbe découverte.
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La jument de Socrate

Le portrait de Socrate livré dans ce récit est intéressant et sa confrontation avec sa femme Xanthippe (« jument jaune » en grec) est amusante et tient le récit en haleine. Cette confrontation met en valeur une forme d’insouciance du philosophe et cela change du sérieux toujours associé à la philosophie. En fait, cela rappelle un peu Le monde de Sophie. Mine de rien, on apprend beaucoup et ces deux personnages sont attachants. On lit cette histoire en une journée si on a le temps (120 pages) et on passe un bon moment.
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La jument de Socrate

Non! Socrate ne s'est pas mis à l'équitation sur ses vieux jours! La jument jaune c'et la traduction littérale du prénom, Xanthippe, de le femme de Socrate. Ce court roman (120 p.) raconte le dernier jour de la vie de Socrate, du point de vue de sa femme. On parle peu des femmes grecque de l'Antiquité confinées au gynécée. Xanthippe est citée dans le Phédon de Platon cité au début du récit. 



C'est un très joli livre, belle couverture, beau papier et des frises à la grecque séparent les paragraphes. 



J'ai lu en prenant mon temps, goûtant tous les détails de la vie d'Athènes, les coutumes, processions, les délibérations des héliastes au procès de Socrate. Vie quotidienne et mythes sont mêlés. Grande simplicité du style et aussi introduction à la philosophie.. 



Un petit livre à déguster, peut être à glisser dans une valise pour un voyage à Athènes. 




Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Le syndrome de glissement

Un livre lu en 2012 dans le cadre d'un partenariat entre les éditions Arléa et News Book. Merci à eux.



Un livre coup de poing.



Julienne, une vieille dame de 85 ans, nous emmène dans un voyage dont on ne revient pas indemne. L'histoire débute par son déménagement dans une maison de retraite. Sans famille, elle a décidé qu'il était temps de prévoir son avenir ou tout du moins sa fin de vie.



Son entrée dans cette maison de retraite va effectivement être une nouvelle vie et une découverte... mais pas forcement celle qu'elle attendait.



Avec Julienne on découvre deux univers. Celui de cette maison de retraite : un monde parallèle où les personnes âgées perdent leurs droits, le respect voire même leur liberté. Et en parallèle, elle nous fait découvrir sa vie, sa famille où les hommes n'ont pas de place et certaines femmes beaucoup trop.



Dans un permanent va et vient qui donne le tournis, le passé et le présent se mélangent. On assiste impuissant à la descente de Julienne. Et en refermant ce livre on se demande. Est ce partout pareil? Est ce que l'on peut faire quelque chose? Et en fait c'est peut être un rappel pour ceux qui ont des personnes âgées dans leur entourage / voisinage.



Le titre fait référence à une pathologie connue chez les personnes âgées.



Ayant été vraiment prise par l'histoire, je n'ai pas grand chose à dire sur le style...



Bref un livre à mettre entre toutes les mains de ceux qui pensent qu'ils seront jeunes - indépendants - à l'abri toute leur vie. Un livre à faire lire à nos politiciens qui parlent de la dépendance...



Bonne chance à Elisabeth Laureau-Daull dont c'est le premier roman.
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La jument de Socrate

Non, décidément, les êtres humains, depuis qu'ils s'observent eux-mêmes, ne changent guère !

Ce récit romancé nous relate comment l'épouse de Socrate vécut la condamnation et la mort du philosophe il y a vingt-cinq siècles. Le vocabulaire du lecteur prend un bain de jouvence par immersion dans ce court récit, car l'archonte et l'héliaste ne sont pas nos familiers n'est-ce pas ? On se remémore Platon et Xénophon, Alcibiade et Dionysodore, on court de nouveau entre le Pirée et l'Hymette, bref on est plongé en pleine agora où l'on s'interpelle et où on rit des bons mots de Socrate.

Mais l'affaire est sérieuse, dramatique même. On vient de condamner le sage à boire la ciguë et sa jeune femme, incrédule et impuissante vit dramatiquement les jours d'attente. Elle s'imagine que le verdict pourra être revu et passe par où bien des hommes passent : de l'abattement à l'espoir, puis de l'espoir déçu à l'abattement.

Tout le plaisir qu'offre cette lecture est dans la démystification du grand philosophe dont la vie sobre et les propos "décalés" nous deviennent rapidement sympathiques. Une façon agréable de planter le décor et d'approcher le maître. Mais on éprouve aussi, car c'est Xanthippe, l'épouse, qui est l'héroïne, une compassion pour la future veuve dont les affres sont ceux de toujours en pareilles circonstances.

Des aphorismes agrémentent la lecture, comme par exemple : "L'arithmétique de la vie n'est pas celle des savants : on ne l'apprend pas dans les livres d'Anaxagore ni dans ceux de Pythagore", ou encore : "La violence et la haine soudent les être médiocres".

Et c’est ainsi, que, sans avoir l’air d’y toucher, Élisabeth Laureau-Daull conduit le lecteur à se poser des questions sur la place de la femme dans la société mais aussi et surtout des interrogations essentielles sur la primauté à accorder à la quête de sens. Elle fait dire à Socrate : « Sur la tombe de Thrasymaque, j’ai lu cette épitaphe : "savoir est ma profession". Je veux, Xanthippe, qu’on grave sur la mienne : "Chercher a été ma vocation" ».



PS- J'ai particulièrement apprécié la facilité et la rapidité avec laquelle l'auteure nous plante le décor de la tragédie que l'on va lire. Première page. Socrate et Xanthippe sont seuls. Il murmure : "Adieu Xanthippe...". "Le vieil homme la voit comme si c'était la dernière fois (...). La femme le voit comme si c'était la première fois".

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La jument de Socrate

l’histoire du combat de la femme de Socrate qui cherche à annuler sa condamnation à mort - malgré un sujet intéressant sur le fond, l’auteur ne parvient pas à transformer l’histoire - assez mal écrit et vite ennuyeux
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Le syndrome de glissement

Vieillir on n'y peut rien, mais si on pouvait, tous, avoir une fin de parcours la plus sereine et digne possible. C'est mon souhait encore plus fort après avoir la lecture de ce livre.
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Le syndrome de glissement

Ce court roman traite d'un sujet existentiel : celui du sort réservé à nos aînés subissant non pas des petites violences physiques mais psychologiques et pour ce faire l'auteure nous fait partager son inquiétude à travers le personnage de Madame Julienne, résidente à la maison de retraite Les Mouettes.

Cette dernière s'investit et met du piquant dans le quotidien des autres occupants en se révoltant contre le manque d'attention qu'ils n'ont pas dans cette résidence, mais malheureusement on ne peut pas contourner le règlement auquel on a juste le droit de se plier et par la force s'il le faut.

Aussi, Julienne tient son journal sur un vieil ordinateur où le présent et le passé se mêlent faisant ainsi la construction de ce récit, écrit avec un humour décalé et parfois grinçant, c'est à travers celui-ci qu'on apprend à mieux la connaître et à nous sentir plus proche d'elle.

Comme notre chère petite dame âgée perturbe les règles de la maison de retraite, celle-ci va alors être transférée dans le secteur des personnes atteintes d'Alzheimer. Dès lors, elle va connaître le syndrome de glissement, malgré sa force de caractère.

Pour conclure, c'est un roman bouleversant, portant à réflexion, par lequel je ne suis pas sortie indemne de sa lecture que je n'ai pu interrompre.
Lien : http://univers-des-livres.ov..
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