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Citations de Elisabeth Quin (105)


Mal voir, c'est perdre du temps et devoir toujours prendre de la vitesse ce qui peut constituer un danger ; c'est vivre la rue comme un jeu vidéo, avec des snipers embusqués qu'il faut apercevoir à temps.
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Être aveugle de naissance ou le devenir, qu'est-ce qui est pire ? Perdre la vue, ou n'avoir jamais vu ? Est-ce indécent de poser la question ? Comment ne pas se la poser ? Le mot "pire" suinte-t-il le mépris ? Est-il violent envers les non-voyants ? Est-il la marque de mon ignorance, de ma candeur, ou de ma bêtise ? Ou de ma nouvelle liberté ?
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Voir sans être vu : un rêve de petit garçon. Serait-ce un marché acceptable pour un aveugle ?
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Ramasser les débris et marcher dans la nature pour me laver le regard, les yeux dilatés comme deux petits poumons translucides : tout est lié.
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Je me laisse guider par un médecin réputé qui veut voir, de ses yeux voir, ce qui fait que les miens ne voient plus la nuit, et de moins en moins le jour.
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Course de vitesse pour élaborer un album de visions intérieures. 
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Comment une aveugle s’envisage-t-elle jour après jour, sans reflet ?
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Les notices sont des cimetières d’hypocondriaques. 
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Je ne sens pas la maladie. Elle n’est pas douloureuse, mais je la vois à chaque clignement. La maladie est devant et dans mes yeux. 
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Le peintre André Marchand, qui vivait en symbiose avec la nature, se sentait perçu par elle : « Dans une forêt, j’ai senti à plusieurs reprises que ce n’était pas moi qui regardais la forêt. J’ai senti, certains jours, que c’étaient les arbres qui me regardaient, qui me parlaient… Moi j’étais là, écoutant… Je crois que le peintre doit être transpercé par l’univers et non vouloir le transpercer… »
Absorbé, accueilli, mobile dans l’immobile, dissous dans la splendeur calme.
Marchand d’harmonie.
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Fondé sur la sensibilité et l’instinct, le rapport avec autrui met en branle d’invisibles capteurs. Ce rapport est menacé par la froide efficacité du numérique, et ses leurres déshumanisants. Imagine-t-on l’assistant vocal d’un smartphone ou de Google éprouver une amitié sincère pour Borges, et celui-ci percevoir son amitié ?
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Le braille s’est imposé au milieu du XIXe siècle, et la mise au point de l’écriture à six points demeure le coup de génie du tout jeune homme qui changea la vie des aveugles en donnant un relief, un corps, une matérialité aux lettres et aux mots. Braille fit passer le mot de l’invisible au visible, de l’immatériel au tactile.
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Lancez un malade sur le sujet de la brutalité du corps médical, il devient un réservoir inépuisable d’anecdotes grotesques et d’histoires révoltantes dont le mot de la fin est toujours le même : impunité. (…)
L’asymétrie absolue de la relation – celui qui sait domine celui qui ne sait pas, celui qui peut écrase celui qui est impuissant, celui qui soigne et sauve tétanise celui qui souffre et meurt de peur – devrait inciter les médecins à prendre la main de leurs malades.
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Comme Hitchens, Ogien s’est battu contre le dolorisme, au risque du désespoir, mais avec le bénéfice de l’autodérision. L’un et l’autre n’en avaient rien à faire du rôle positif de la maladie, célébrée – par ceux qui radotent leur Nietzsche et son « ce qui ne tue pas rend plus fort » – comme accélérateur d’élévation spirituelle, d’empathie, de miséricorde, de détachement. Tous les malades connaissent le refrain seriné par les bien-portants : la maladie vous grandit et vous fortifie, rend vertueux, permet d’accéder à des niveaux supérieurs de conscience. Qu’importe si on en meurt, on meurt éclairé. La maladie, ce cadeau ! Cette chance, osons le mot, de découvrir l’essence de la condition humaine, etc. De plus, Ogien contestait la dimension politique et économique du dolorisme qui condamne les plus démunis à la résignation.
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« C’est dans la maladie que nous nous rendons compte que nous ne vivons pas seuls, mais enchaînés à un être différent, dont des abîmes nous séparent, qui ne nous connaît pas et duquel il est impossible de nous faire comprendre : notre corps. (…) Demander pitié à notre corps, c’est discourir devant une pieuvre, pour qui nos paroles ne peuvent avoir plus de sens que le bruit de l’eau, et avec laquelle nous serions épouvantés d’être condamnés à vivre. » (Christopher Hitchens)
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La révolte et la souffrance existent aussi du côté du voyant. Si l’aveugle est à nu, la personne qui l’accompagne doit endurer l’effarante condition d’homme ou femme invisible.
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L'obstination est une leçon et une direction.
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Ne va pas où mène le sentier, va plutôt où il n'y a pas de sentier et laisse ta trace.
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Ramasser les débris et marcher dans la nature pour me laver le regard, les yeux dilatés comme deux petits poumons translucides: tout est lié.
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Une course de vitesse médicale qui s'est accompagnée d'une manie obsédante, ridicule, sisyphéenne : ramasser les déchets largués par ceux qui prennent l'environnement pour leur poubelle. Le réflexe est devenu mission, rapporter les canettes d'aluminium et les morceaux de plastiques abandonnés sur les plages normandes, glaner les papiers sales largués sur les trottoirs et les squares parisiens, nettoyer, purifier, restaurer. En bas de chez moi, où les carrés de verdure sont constellés de déchets, j'enfile régulièrement des gants de cuisine roses, tracte un sac-poubelle géant et le remplis en grommelant, rêvant d'y enfourner après l'avoir tabassée l'adolescente à écouteurs qui vient de larguer son gobelet Starbucks et une clope mal éteinte au pied d'un platane.
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