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Citations de Elisabeth Quin (105)


Elisabeth Quin
La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas.
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Elisabeth Quin
Etonnement devant la faculté d'adaptation qui caracétise notre espèce : j'ai oublié ma vue d'avant, je sais plus à quoi ressemblait le bonheur béat d'y voir parfaitement clair."
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Le peintre André Marchand, qui vivait en symbiose avec la nature, se sentait perçu par elle : « Dans une forêt, j’ai senti à plusieurs reprises que ce n’était pas moi qui regardais la forêt. J’ai senti, certains jours, que c’étaient les arbres qui me regardaient, qui me parlaient… Moi j’étais là, écoutant… Je crois que le peintre doit être transpercé par l’univers et non vouloir le transpercer… »
Absorbé, accueilli, mobile dans l’immobile, dissous dans la splendeur calme.
Marchand d’harmonie.
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Je me crois prête pour l'opération chirurgicale. Pourtant, quel geste ! Une incision dans votre oeil palpitant, aussi vulnérable qu'un jeune oeuf mollet.
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L'oeil est une formidable machine à gaffes. J'en redemande: elle allège les choses, donne du courage permet de regarder la maladie en fa(r)ce.
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La vue va de soi, jusqu’au jour où quelque chose se détraque dans ce petit cosmos conjonctif et moléculaire de sept grammes, objet parfait et miraculeux, nécessitant si peu d’entretien qu’on ne pense jamais à lui.
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Voir sans être vu : un rêve de petit garçon. Serait-ce un marché acceptable pour un aveugle ?
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L'obstination est une leçon et une direction.
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Mal voir, c'est perdre du temps et devoir toujours prendre de la vitesse ce qui peut constituer un danger ; c'est vivre la rue comme un jeu vidéo, avec des snipers embusqués qu'il faut apercevoir à temps.
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Ne va pas où mène le sentier, va plutôt où il n'y a pas de sentier et laisse ta trace.
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Je m'étais juré de faire un sort aux ophtalmologues qui m'ont maltraitée depuis dix ans dans même y penser, par machisme, habitude ou perversité. A 90%, des hommes. Tel ponte, ancien ophtalmologue des armées, dont vous sollicitez l'avis, et qui vous brise en deux : vous arrivez chez lui en état de quasi-prosternation, votre énorme dossier sous le bras, dégoulinant de déférences, navrée de gâcher les précieuses minutes de l'oracle ; le type sanglé dans un costume trois pièces, fier de ses souliers glacés comme des soleils, vous signifie qu'il n'écoute pas vos élucubrations de greluche, feuillette vos documents avec lassitude, vous ordonne de vous asseoir pour examiner votre nerf optique, lève les yeux au ciel lorsque vous vous cognez dans le tabouret, et positionnez mal votre menton ; là, le type hurle comme un possédé " détendez-vous !!! Et posez correctement votre menton !!". Comment trouver la force d'éclater de rire et de le planter là ? Vous êtes à sa merci. Alors vous craquez, et fondez en larmes ; il détourne le regard, sali par votre faiblesse.
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Je ruse pour vivre "malgré ça", et empêcher la maladie de me bouffer la tête, de coloniser chaque moment d'abandon ou de gaieté. La contenir afin qu'elle ne corrode pas le présent.
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Mal voir, c'est perdre du temps et devoir toujours prendre de vitesse ce qui peut constituer un danger ; c'est vivre la rue comme un jeu vidéo, avec des snipers embusqués qu'il faut apercevoir à temps. Pour le moment, je gagne la guerre. Mais je vois de plus en plus souvent avec un laps de retard qui me fait sursauter. p.69
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L'avantage de ce choix drastique, c'est que j'ai pu profiter de la vie et faire l'andouille jusqu'à pas d'âge. Tout fut possible, puisque tout était déjà gâché. Mais, aujourd'hui, il y a un problème.
J'ai besoin d'aimer un enfant.
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Yves Pouliquen, qui a dirigé le service d'ophtalmologie de l'Hôtel-Dieu de Paris, utilise une image d'herboriste pour décrire l'oeil. "Il se compose d'une coupole nerveuse, la rétine, qui constitue une sorte de fleur sensitive ouverte vers l'avant et amarré à sa tige, le nerf optique." La fleur est un tissu conjonctif serré, où s'engagera la lame du scalpel. Le coeur de la fleur est mou et transparent, il contient le cristallin - lentille biconvexe qui travaille comme une loupe te focalise au centre de la rétine les images des objets perçus - situé derrière la pupille. A l'avant du cristallin, dans la chambre intérieure, se trouve l'humeur aqueuse dont le défaut d'écoulement entraine la montée de la pression endoculaire et le glaucome. Humeur sombre. Et d'où vient-elle, la garce aqueuse? Du corps ciliaire, une glande directement attachée à l'iris (encore les fleurs). L'humeur aqueuse circule dans l'oeil, elle baigne le cristallin avant de s'écouler hors de l'oeil à travers un filtre situé dans l'angle formé par le bord de l'iris et la cornée, un mal embouché dirait Michel Audiard, du genre capricieux et peu fiable. Le filtre du glaucomateux percole comme ses pieds, et résiste d'autant plus à l'écoulement de l'humeur aqueuse que des débris et le vieillissement naturel des cellules en parachèvent l'altération.
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Je sais aujourd'hui qu'il faut pardonner à sa pieuvre, pardonner à son corps, à tout ce qui s'autodétruit à l'intérieur de soi, pardonner à ce qui vous veut du mal. Il faut pardonner en bloc. Pour s'alléger.
Et se battre avec amour, un authentique amour de soi et de la vie. C'est le seul combat qui vaille.
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Être aveugle de naissance ou le devenir, qu'est-ce qui est pire ? Perdre la vue, ou n'avoir jamais vu ? Est-ce indécent de poser la question ? Comment ne pas se la poser ? Le mot "pire" suinte-t-il le mépris ? Est-il violent envers les non-voyants ? Est-il la marque de mon ignorance, de ma candeur, ou de ma bêtise ? Ou de ma nouvelle liberté ?
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A un ami qui me demande de lui décrire la maison au téléphone, je livre un laïus d'agent immobilier. Il me le fait remarquer. En raccrochant, vexée, je prends un papier et tente de représenter la maison par un patchwork d'impressions exempt d'allusions visuelles. Je lui envoie une heure plus tard par mail.
Odeurs de rose, de seringa, de cire, de glaise, d'humus forestier, odeur ferrugineuse du sang dans les paumes des mains, poignées métalliques du vieux garde-manger, leur cliquetis sur le bois, silence absolu de la grosse araignée noire entrée par le grillage déchiré du mur de la chaufferie, cachée dans la pénombre de ses fils collants, cartons rêches comme du papier d'émeri, fin de déballage, cheminée de pierre froide contre laquelle nous nous blottirons les joues en feu, senteurs de sauge, mur sud de la maison, de menthe, plus loin, près des mûriers, gouttes aromatisées aux agrumes pour chasser les odeurs dans trois WC, pyramides de bûches sentant le champignon pourri, le chien mouillé, le ciel d'orage, gémissement cauchemardesque de l'épervier, au-dessus de nos têtes, vigne vierge zonzonnante de guêpes, lourds impacts des mouches se cognant contre les vitres, cascade de gouttes de pluie sans pluie, son mat et affolé des graines chutant de la vigne, tomettes anciennes huileuses sous les doigts, grincements des volets du rez-de-chaussée, craquements du parquet au premier étage, herbe piquante, " il faut que l'herbe pousse et que les enfants meurent ", bruissements dans les cimes des peupliers, un train au loin, le Trouville-Paris troue le silence, meuglements répétés au crépuscule, doux frou-frou des ramiers dans le hêtre, staccato de petits coups secs en haut d'un arbre, ça ressemble à un pivert.
L'ami me répond un peu plus tard qu'il voit la maison.
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La contemplation d'une vanité nous arrachera un soupir mélancolique, mais elle finira par nous ébranler et nous convaincre qu'il y a urgence à cueillir l'instant avant que celui-ci ne nous cueille.
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Mais d'où vient le jean ? D'une déformation britannique du mot "genoese" désignant un coton fabriqué à Gênes pour les matelots au long court. Sa toile, le denim, de la serge "de Nîmes", réputée pour sa résistance. Sa couleur, l'indigo, de l'Inde qui produisait la plante bleu violacé. Bref, il est universel.
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