Ainsi vont les nouvelles entre l'Europe et Cathay : d'un bord à l'autre du Styx. Quand on écrit à un ami, on ne sait jamais s'il est toujours vivant. Les lettres que l'on reçoit font parfois entendre la voix d'un mort qui ignore qu'il n'est plus.
Elle méritait bien cette sinécure chez cette mondaine oiseuse et vaine, qui ne s'était donné que la peine de naître.
En Chine, le deuil se dit par l'absence de couleur, et c'est beauté; comme nos habits de ténèbres semblent triviaux, à côté. Car la mort, bien-sûr, c'est cela : toute couleur nous est ôtée. Le noir est une orgie de couleur, jusqu'à l'anéantissement; la blancheur seule sait dire ce qui nous manque. Sur la poitrine du Fils du Ciel, neuf dragons perle chevauchent un nuage de neige; un ruban de vison souligne l'immaculé de la robe, la rendant plus livide encore.
Et c'est splendeur, puissance, sérénité.