Ella Frank

Putain, c’était d’un tel érotisme. C’était…

Je cherchai Viper sur l’écran de nouveau, mais, cette fois, quand je le vis, une drôle de sensation voltigea dans mon estomac. La réalisation de ce que je venais de faire me frappa et je fermai brusquement mon ordinateur.

Putain. Oh putain ! Je venais de me masturber en pensant à un homme et pas n’importe quel homme : Viper.

Seigneur ! Comment allais-je le regarder dans les yeux maintenant

— Sur le comptoir, Angel, ordonna-t-il, son souffle sur mon cou, un murmure qui me fit frissonner.

Étourdissant. C’était le premier mot que j’aurais utilisé pour décrire ce qui était en train de se passer. Je me hissai sur le bar. Mon cul nul heurta la surface froide et je tressaillis. Les mains de Viper se posèrent sur moi, remontant le long de mes cuisses alors qu’il s’insinuait entre mes jambes.

Ce n’était pas la première fois depuis que je le connaissais que je me demandais comment nous en étions arrivés là. Comment je me retrouvais à avoir soif de son attention, mais aussi désormais de ses mains et de sa bouche sur moi ? J’attendais toujours d’être percuté par la réalité, d’assimiler le fait que Viper était un homme et d’avoir envie de fuir.

Mais fuir était la dernière chose que j’avais à l’esprit en ce moment.

Je venais juste de coucher avec Viper… Viper. Et cela avait anéanti toute autre expérience sexuelle que j’avais pu avoir. Je ne m’étais pas attendu à ça. J’avais deviné que ce serait intense, parce que Viper l’était, mais la sensation d’être possédé si complètement par un homme comme lui, et en avoir aimé chaque seconde, me surprenait. J’avais cru qu’une seule nuit avec lui serait assez pour apaiser le désir ardent qu’il faisait naître en moi, mais j’avais tort. Il ne m’avait que donné envie de plus.

Je déversai mes émotions à travers la musique comme je l’avais toujours fait, la laissant apaiser la douleur et me reconstruire. En train de jouer machinalement, je finis par buter sur une mélodie qui me fit faire une pause avant de reprendre. 

— Attention, Angel. Ton côté pervers est en train de pointer le bout de son nez.
— Ah ouais ? Eh bien, peut-être que j’en ai marre d’être sage. Peut-être que j’ai envie d’être… vilain, ce soir.
Bon sang, c’est exactement ce que je voulais aussi, mais…
— Tu ne sais rien sur le fait d’être vilain.
— Si quelqu’un peut m’apprendre, c’est bien toi. N’est-ce pas, Monsieur Cynique ?

J’étirai mes jambes, crochetant l’une d’elles derrière sa cheville, enchevêtrant nos membres. Il releva brusquement la tête.
— Viper.
— Angel.
Je lui offris un sourire indécent.
— Ça ne te gênait pas de travailler si près la nuit dernière.
— Je suis presque certain que nous avons arrêté de travailler quand tu as commencé à être si près.

Est-ce que tu flirtes avec tout le monde ?
Eh bien, voyez-vous ça ! L’alcool rendait l’ange téméraire !
— Seulement avec les chanceux.
Halo laissa échapper un éclat de rire.
— Putain de merde ! s’exclama-t-il.
— Quoi ?
— Je ne pense pas avoir déjà rencontré quelqu’un d’aussi…
— Sexy que moi ? T’inquiète, on me le dit souvent.
Je lui envoyai un clin d’œil en mâchant une bouchée de mon dîner et il secoua la tête.
— J’allais dire arrogant.

Quand il réalisa ce qu’il était en train de faire et que ses yeux se soulevèrent pour percuter les miens, je ne pus empêcher un sourire satisfait de naître sur mes lèvres.
Arquant un sourcil, je le mis presque au défi de se rapprocher davantage. À l’instant où nous arrivâmes au deuxième refrain, il baissa son bras, se pencha et partagea le micro avec moi, plaçant sa bouche à une dangereuse proximité de la mienne. 

— Il me fait bander, OK ? Je ne supporterais pas d’être sur scène avec ce type. Est-ce que tu l’as vu ? Il est trop beau pour son propre bien.
— Ce qui est exactement pourquoi il serait parfait pour TBD.

C’était la merde. Évidemment, le premier type qui démontrait du potentiel devait être quelqu’un qui me faisait bander… Quand je jetai un coup d’œil en direction de Killian, je réalisai qu’il observait ma façon de réagir et j’espérai vivement qu’il ne scrutait que mon visage. 

Depuis que Killian nous avait mentionné son nom, j’avais essayé de saisir pourquoi un chanteur prometteur voudrait se faire appeler Halo. Mais quand il avait passé le seuil de la porte et que j’avais pu l’apercevoir pour la première fois, j’en avais compris la raison très rapidement.

Le type était un putain de canon. Ses cheveux étaient de la couleur du soleil ou de l’or – une nuance qui pourrait inspirer quelques sonnets à un poète – et ondulaient en un désordre sexy de boucles jusqu’au col de sa veste. Et ce visage… Bon Dieu ! Il était parfait, presque éthéré. Avec ses yeux d’une teinte vert clair comme du verre poli, il était presque trop beau à regarder.

Je me déplaçai sur le sofa et souhaitai plus que tout que Killian ait demandé la bouteille entière de whisky. Subitement, je ne buvais plus pour anesthésier la peine de devoir écouter quelqu’un massacrer nos chansons, mais pour essayer de me distraire de combien je trouvais ce mec torride. Surtout quand on y ajoutait sa voix… et quelle voix !

« – JE T’AIME, DÉCLARA-T-IL, ET LORSQUE LOGAN CROISA SON REGARD, IL SAISIT SES MAINS. JE L’IGNORAIS COMPLÈTEMENT, QUAND TU T’ES ASSIS POUR LA PREMIÈRE FOIS FACE À MOI, CE SOIR-LÀ… J’IGNORAIS CE QUI ME MANQUAIT, SOUFFLA TATE. C’ÉTAIT TOI. »

« The best way to stay out of trouble is to not go looking for it, or so I'm told. Pity I've never been very good at listening.»

« Being good's never really been my thing. But being bad ? That's where I truly excel.»

“Are you happy with us? With this relationship of ours.”
Robbie was floored by the vulnerability in that question, by the doubt behind those words. He’d always assumed that he was the one constantly freaking out that he wasn’t what they were looking for. But as Priest remained crouched opposite him, his eyes glued to Robbie’s, it was clear this was something that weighed heavily on his mind.
Robbie licked at his suddenly dry lips. “Yes, I’m happy with us. Actually,” Robbie said, and felt a silly grin hit his lips, “I kind of love us.”

“If we’re being honest…” Robbie said, and gnawed on the inside of his cheek.
“Yes?”
“I kind of lost my mind the first time you called me sweetheart in Logan’s office.”
A roguish grin tipped the corner of Priest’s lips, making Robbie’s heart thump a little harder. “You hated me.”
“Well, yeah,” Robbie said. “But I couldn’t stop thinking about you either. Apparently you have that effect on people.”
“Only the ones who count,” Priest said.

Robbie’s lips parted on a soft gasp, shock entering his eyes as they stared at one another and Priest said, “I’m not sure you understand just how much you mean to us, Robert. How much having you here this weekend means to him. I don’t think I’ve told you that before, but I love how you are with him. You understand what he needs when he needs it, and every time you give it, I find myself trying to work out exactly what we need to do to make this—to make you—permanent in our lives.”

Priest traced his thumb over Robbie’s lips, memorizing their shape and texture, and then he leaned in and kissed them. “Somewhere in these past few months, I lost my mind over you, Robert Bianchi. It’s only now that my heart’s beginning to catch up.”

Aujourd’hui, cependant, il était déterminé à en finir avec tout ça. Faire une fixette sur un inconnu au bar était stupide à tous points de vue, d’autant que l’inconnu en question était un homme. Il devait trouver une femme sur laquelle focaliser son attention.
Une femme sexy, pulpeuse et disponible.

— Tu sais des trucs à son sujet ?
— En dehors du fait qu’il respire le sexe et qu’il est sorti avec la moitié des femmes qui travaillent ici ? Enfin, je ne suis pas sûre qu’on puisse appeler ça comme ça.

On ne fraternise pas avec les clients.