Extrait de "Rituels" d'Ellison Cooper lu par Audrey D'Hulstère.
Editions Audiolib. Parution le 17 avril 2019.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/rituels-9782367628486
La lune grise et pâle flottait bas dans le ciel, embrassant presque les marécages plats qui s'étendaient devant lui.
J'ai souvent tendance à oublier à quel point la vie peut être fugace. Rien ne vaut une expérience de mort imminente pour vous le rappeler.
Tu veux connaitre l'objectif de mes recherches?"
- Oui.
Je veux comprendre de quoi sont fait les tueurs et comment nous pouvons les réperer dès le début de leur vie. Si nous parvenons à comprendre pourquoi ils agissent ainsi, peut-être nous pourrions les empêcher de tuer."
Le monde semblait parfaitement immobile, hormis les flocons de neige qui voletaient autour d'elle, se coinçaient dans ses cils et ses courtes boucles brunes.
Elle évitait toujours de puiser dans la rivière de chagrin qui sommeillait en elle, de crainte de se faire engloutir.
Crée le masque parfait, et tu pourras faire tout ce que tu veux en toute impunité.
Dans la noirceur, tout ce qu'elle sentait était le cœur du chaton battant de moins en moins fort sous ses doigts. Comme elle, Bast n'avait rien bu ni mangé depuis trop longtemps. La chatte mourrait la première. Sa langue aussi sèche que du papier de verre léchait la peau desquamée de la jeune fille qui, cessant de lutter, sombra avec soulagement dans l'inconscience.
Alors comme ça, tu es croyante?
-Quoi? Pourquoi?
-C'est un chapelet non ? demanda-t-il en désignant le collier de perles entre ses doigts.
-Oh. Sayer eut un petit rire.
Non, c'est un komboloï. C'est simplement pour m'occuper les mains. Ça m'aide à réfléchir. Mon... pèrevme l'a ramené de Grèce juste avant de mourir.
Lieu inconnu
La fille essayait d’ouvrir les yeux. Un goût de métal emplissait sa bouche. Elle n’entendait rien d’autre que les gémissements du chaton.
Une des paupières finit par s’entrouvrir.
L’épaisse fumée avait fini par se dissiper et le monstre n’était pas revenu depuis si longtemps que la soif lui comprimait la gorge, l’empêchant de penser à quoi que ce soit d’autre que de l’eau : de l’eau coulant sur ses lèvres craquelées, imprégnant sa bouche sèche, remplissant son estomac acide. Son corps douloureux et affamé était agité de soubresauts comme s’il était sur le point de s’écrouler de l’intérieur.
Dans ses yeux marrons tacheté de doré se reflétait un océan noir de souffrance.