Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en ouvrant ce livre. La quatrième de couverture était assez mystérieuse, et je ne m’étais pas renseignée plus avant sur le contenu de l’œuvre. Et je fut très agréablement surprise de ma lecture !
Depuis quelques temps j’ai un peu de mal à lire, et j’ai enchainé deux lectures vraiment pas top… Les somnambules se réveillent tard a réussi l’exploit d’être lu en moins de deux jours, ce qui en ce moment est une prouesse ! Bon, j’ai été aidée, il ne fait que 216 pages, mais quand même ! L’auteure a su m’entrainer avec enthousiasme dans cette sombre histoire de couverture de meurtre, avec des accents de politique et d’Amour est dans le Pré. Si si, je vous assure, la réunion de ces deux concepts est possible, et dans ce cas-ci réussie !
Nous suivons différents personnages, très différents les uns des autres, et ayant chacun un rôle bien particulier qui sert l’histoire. Il y a Nicolas, adolescent pourri qui commet un meurtre de manière plus ou moins volontaire, Ivan l’homme de main hautain et rageux, Dominique le rêveur paumé, et Martine l’agricultrice célibataire et attachante. Chaque personnages est lié aux autres par la mort d’une jeune fille, et de la couverture mise en place pour couvrir Nicolas. J’ai beaucoup aimé la façon dont l’auteure s’est servi des personnalités développées de ses personnages pour agrémenter l’évolution de son histoire : l’état d’esprit de Nicolas et l’évolution de son état de culpabilité, l’arrogance d’Ivan qui se transforme peu à peu en intérêt, les sentiments entre Dominique et Martine et le romantisme qui se met en place entre eux…
L’histoire quant à elle reste assez simple pour un policier, mais largement suffisante. La trame de fond est excellente; souvent ce sont les politiques qui se font assassiner dans les policiers, et là c’est le contraire, c’est une jeune fille « du peuple » qui se fait assassiner par le fils d’un Ministre. Ministre de l’Intérieur qui par ailleurs à un nom de famille avec des sonorités des pays de l’Est, faites le rapprochement… Parallèlement nous suivons également l’avancée de l’enquête de police, évidemment.
Au début du roman, nous suivons chaque personnage, ne comprenant pas très bien où l’auteure veut nous emmener. Les ellipses temporelles sont amenées au bon moment, et au milieu de l’œuvre nous savons pourquoi tel personnage se trouve dans tel lieu, et pourquoi il est dans son état d’esprit actuel. J’ai particulièrement apprécié la fin du livre, et jusqu’à la dernière page j’ai été surprise.
Il n’y a certes pas beaucoup d’action, mais ce n’est pas l’enjeu du livre. L’enjeu est de déterminer le sens de la vie, et la place de la liberté. Sommes-nous prêts à affronter la vie et à renoncer à notre liberté pour lui donner un sens ? Ou a contrario, renoncer à sa liberté pour quelques instants de bonheur a-t-il un sens ?
Le livre n’est ni trop long, ni trop court. L’auteure n’a pas commis l’erreur d’insérer de faux suspense ou des longueurs excessives qui auraient au final desservi son histoire. Même si j’aurais aimé que certains personnages soient davantage développés, comme les parents de Nicolas par exemple… Mais elle a agrémenté son intrigue de suffisamment de mystère pour nous garder accroché, cela de manière brillante. Pour un premier roman, c’est vraiment très prometteur !
Ce que j’ai aimé :
– les personnages, tous les personnages, les gentils comme les moins gentils, et leur évolution parallèle à l’histoire
– la trame de l’histoire, simple mais diablement efficace
– le style de l’auteur
Ce que j’ai moins aimé (mais c’est vraiment du détail) :
– un petit manque d’action
– certains personnages trop secondaires, comme les parents de Nicolas, qui ne sont pas du tout développés
16/20
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