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Critiques de Emilie Lanez (41)
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La garçonnière de la République

Un ouvrage amusant et attristant en même temps , c'est vrai que nous sommes en période d'élections !

Les petitesses et manies de ceux qui nous dirigent et tout cela aux frais de tous ceux qui payent impôts de toutes sortes . Est ce un roi que nous élisons?

Notre démocratie est bien en danger et en premier de notre indifférence , la foule de petites histoires et de révélations de ce livre en est la preuve .
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Noël à Chambord

Un ouvrage intéressant sur le lobbying entre Emmanuel Macron et les chasseurs.

Un parralelisme entre François premier qui fut le premier a chasser sur cette merveille de Chambord construite pour lui et le nouveau président qui a remis au goût du jour là chasse a Chambord.

L ancien monde et le nouveau monde..avec ses castes et privilèges

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Même les politiques ont un père

Un livre qui se lit un peu comme un feuilleton, dans lequel chaque épisode s'attarde sur un personnage en particulier. Cela se lit vite, l'écriture est vive et facile.

Et désormais je sais pourquoi je n'ai jamais fait (et encore moins briller) de politique : j'ai eu une enfance heureuse, avec une mère présente mais pas envahissante et surtout un père aimant, modeste, peu sûr de lui, fier de moi mais respectant mes capacités réelles et mes choix, présent, aimant de même manière tous ses enfants (même chose pour maman hein). Voilà, je ne pouvais pas faire "politique" dans la vie. Merci !
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Noël à Chambord

Derrière un titre, qui sonne comme soit un conte pour enfants soit un polar régional, se cache en réalité une analyse au scalpel des jeux d’influence aux plus hauts sommets de l’Etat.

Ce docuroman s’ouvre sur une scène d’anthologie qui fleure bon les dramatiques policières de l’ancien temps. C’est une nuit battante de décembre. Un jeune homme puissant sort de sa berline. Autour de lui, des chasseurs assemblés, à leurs pieds les dépouilles de gibiers fraichement décimés. Au chapitre suivant, il est question de François 1er puis de Charles Quint, de la construction du château de Chambord et la Renaissance qui traverse l’Europe. Dans le chapitre d’après, nous sommes aux côtés de Brigitte Macron qui embarque sa famille pour les vacances de fin d’année dans un gîte discret d’Eure-et-Loire.

Le passé et l’actualité se percutent dans ce chamboule tout qui dissèque les intrigues d’hier et d’aujourd’hui dans une société intemporelle, centralisé autour de puissants et de leurs obligés. Le Moyen âge balayé par la Renaissance, l’ancien monde enfoncé par une start up nation ? Force est de constater que les châteaux, les privilèges et l’entre-soi ont encore de beaux jours devant eux.

Vérité ou fiction ? Il est difficile de l’établir tant les ficelles sont équivoques et pour autant, comme l’affirme finement un certain EM, tout parait vrai. Comme dans un conte, comme dans un cauchemar. Un régal de lecture pour celles et ceux qui s’intéressent aux questions de pouvoir et de justice, traitées avec un esprit critique et une pointe d’ironie.

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Souviens-toi de nos enfants

Ce n'est pas un roman et encore moins un document, cet ouvrage est le témoignage d'un père et grand-père, un homme qui a perdu son fils et ses deux petits-fils, tués devant l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse le 19 mars 2012. Six ans après ce drame affreux qui coûta la vie à quatre personnes, Jonathan, ses deux fils de 6 et 3 ans Arié et Gabriel, ainsi que Myriam une autre élève de l'école, Samuel Sandler écrit son incompréhension. L'horreur de cet assassinat de trois enfants par Mohamed Merah est relaté en première partie du livre, quelques pages difficile à lire qui renvoie à l'incompréhension d'un tel geste et à l'injustice. On ne se rend pas compte immédiatement de la douleur de cet homme car ses mots reflètent davantage l'abîme dans lequel il est tombé, il met en relation les événements actuels avec ceux de la seconde guerre qui lui enleva des membres de sa famille ne saisissant pas comment après des décennies des enfants juifs sont encore tués. Cette notion est douloureuse et poignante.



Pourquoi après tant d'année Samuel Sandler veut rendre hommage aux siens? la réponse est simple et pourtant si forte, il veut rendre leur nom à ses trois enfants, entendre le nom du meurtrier constamment alors que ceux qui méritent qu'on crie leur nom n'y ont pas droit. J'ai admiré l'homme qui se tient debout malgré le drame, qui veut rester debout face au monde mais qui un jour de procès craque enfin et se libère. Impossible de maintenir les apparences, la souffrance devient trop grande face au frère du tueur.



Dans cet ouvrage Samuel Sandler parle beaucoup de ses aïeux, l'histoire de ses parents est extraordinaire, eux qui fuirent L’Allemagne en 1937 avant d'être interner dans un camp, ils réussirent à fuir en s'échappant d'un wagon de train, échappant de fait à la mort. Il est compréhensible même pour cet homme né après la guerre de subir le poids du deuil des siens et aujourd'hui encore ce même deuil, pour les mêmes raisons.

Ce livre est un fabuleux témoignage mais aussi un bel hommage à ses enfants et à ces enfants que les nazis ont pris, peut-être un énième appel à la tolérance et à la paix. En attendant il faut garder et sauvegarder la mémoire des disparus, les faire vivre autrement.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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La garçonnière de la République

Quand les élus de la République se prennent pour des monarques : c'est bel et bien cela que l'on retient de ce livre satirique délicieux.

La garçonnière de la République nous expose les dessous d'une vie au service de la République, les weekends à Versailles, les guerres de pouvoir pour récupérer "La Lanterne", pavillon secret et objet de toutes les convoitises. Beaucoup s'y sentirent chez eux, jusqu'à ce qu'un rabattage des cartes politiques ne les force à le quitter. A La Lanterne, on n'en fait jamais trop, on prend des libertés avec la loi, on laisse place à toutes ses petites lubies.

Un ouvrage croustillant qui prouve bien que le pouvoir, quel qu'il soit, amène toujours aux mêmes excès.
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Addict

Un témoignage intéressant qui montre que l'addiction, en clair la toxicomanie, est une maladie qui touche n'importe qui, n'importe quand, et principalement des personnes en manque d'eux-mêmes.

Des personnalités hypersensibles, à fleur de peau, généreuses, cherchant leur personnalité.

Malheureusement, ces les produits/ drogues licites ou illicites, à commencer par le tabac, l'alcool, les médicaments, le stim comme la cocaïne, les amphétamines, l'ectasy, etc, remplissent le vide ressenti et empêche la personne, de se regarder en face, de chercher au fond d'elle-même ses ressources intérieures, pour avancer sur son chemin de vie.

Il ne faut pas oublier que tout cela peut être masqué par une dépression, des angoisses, de l'anxiété, symptômes de la toxicomanie, mais pas uniquement.

Ces signaux sont surtout là pour dire à la personne : tu dois apporter des changements en toi-même et dans ta vie, ton entourage, environnement car tu dois vivre pour toi-même et non pour les autres et la société.

Certains comme l'auteur arrive à s'en sortir grâce au financement de ses parents pour ses drogues et ses cures de désintoxication, d'autres n'ont pas ces moyens financiers, ne se croient pas malades, seulement fêtards et meurent.

Un témoignage intéressant qui mérite d'être lu, mais qui montre aussi que les moyens ne sont pas les mêmes pour tous.
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Même les politiques ont un père

A partir du double constat 1° de l’absence ou de la carence des pères et 2° de l’admiration ou de l’adulation des mères dans l’histoire personnelle des hommes politiques, Emilie Lanez, journaliste politique, s’interroge sur le rôle des relations familiales dans le déclenchement des vocations politiques, dans la formation de ces personnalités (hommes, mais aussi femmes, en contrepoint) engagées dans l’arène publique et jusque dans leur manière de se rapporter au pouvoir et à autrui. Son enquête, appuyée essentiellement sur des entretiens avec les intéressés (père ou mère, fils ou fille) la conduit, au fil des 12 chapitres, dans l’intimité de douze familles politiques françaises (les Sarkozy-Moscovici-Valls-Bayrou-Baroin-Copé-Montebourg-Hollande père et fils, les Touraine-Le Pen-Belkacem-Royal père et fille) où elle cherche à dégager, dans sa structure de base et ses variantes, la relation censée générer l’ambition politique.

Dans cette enfilade de tableaux, sobrement et agréablement brossés d’une plume alerte et précise, on pourrait ne voir que des reportages people donnant pâture à une curiosité malsaine. Il n’est pas sûr en effet que les hypothèses de travail et la problématique de l’introduction reçoivent une réponse véritablement élaborée et concluante dans les chapitres qui suivent. Mais, entraîné dans ces (parfois incroyables) romans familiaux par une guide qui sait garder toujours pudeur et distance et empêcher ainsi tout voyeurisme, on se prend souvent en fait à s’interroger sur soi-même : comme parent et comme enfant, comme éducateur ou héritier, responsable ou victime, acteur, instrument, relais ou résultat… Comme partie prenante, en tous cas, dans ces nœuds complexes de relations et de situations, d’affects et d’événements qui, à travers les générations souvent, façonnent les individualités et les destins… qu’ils soient politiques ou non !

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Noël à Chambord

Chambord, décembre 2017. Une voiture arrive et débarque alors le président de la République, fraîchement élu, Emmanuel Macron. C’est un tableau de chasse auquel il s’apprête à assister. Mais qu’est-donc venu faire Macron à Chambord ? C’est le flou total. Émilie Lanez nous invite à découvrir les secrets de ce séjour et à pousser auprès de Macron les portes de ce château mythique, où François 1er inaugura son règne.



C’est un essai passionnant à bien des égards. Et pourtant, je ne pensais pas tant accrocher que cela au départ. Le récit débute par l’arrivée de Macron et par le tableau de chasse auquel il est le premier président à participer. Tout est décrit avec force détails. Difficile de savoir la part de recherches personnelles de la part de l’auteure ou la part de liberté qu’elle s’est accordée dans ces descriptions. Quoi qu’il en soit, cela ne pose pas de réel problème, puisqu’elle le fait de manière très habile.



L’auteure ne s’est pas juste arrêtée à nous raconter ce fameux week-end qui reste tout de même assez brumeux. Elle va également revenir sur François 1er et créer un parallélisme des plus intéressants entre le roi de France et l’actuel président de la République. C’est vraiment passionnant à suivre, puisque le tout est empli d’anecdotes curieuses. Incontestablement, Émilie Lanez a dû faire un grand travail de recherches en amont.



Le passé et le présent vont opérer une danse tout au long de ces quelques 150 pages, avec la chasse pour toile de fond. François 1er était un amateur de chasse à chambord et Emmanuel Macron l’a remise à l’ordre du jour à son tour quelques siècles plus tard. Émilie va revenir sur la volonté de Macron d’être du côté des chasseurs.



La plume de l’auteure est claire et précise. Malgré le peu de pages, elle a indubitablement su aller à l’essentiel. Cet essai est accessible à tous, il ne faut pas être un féru de politique pour s’y plonger. Au contraire, Émilie a tout fait pour que son récit soit adapté à tous.



Un essai passionnant, où l’auteure effectuera un parallélisme intéressant entre François 1er et Emmanuel Macron, avec pour toile de fond Chambord et la chasse. C’est plein d’anecdotes curieuses et très bien documenté. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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La garçonnière de la République

La République possède ses petits et ses grands privilèges, du moins pour les édiles qui agissent au sommet de l’Etat - et parmi ces privilèges, au fond du parc de Versailles, le pavillon de la Lanterne, l’un des lieux les plus secrets de la République. On y invite maitresses, courtisans, amis, chanteurs, actrices, évidemment aux frais du contribuables. La journaliste Emile Lanez nous propose une chronique sans concession de ce lieu au décor charmant et bucolique qui accueille les caprices des invités prestigieux de la République parmi les toiles de maitres et les massifs taillés au cordeau.



On pourrait trouver ce type d’ouvrages totalement futiles et pourtant il met en évidence l’un des traits forts de l’idiosyncrasie des politiques français : le goût des privilèges. La Lanterne fut à ce titre la condition nécessaire d’affrontements homériques entre des personnalités irréconciliables. En 2007 par exemple quand Nicolas Sarkozy fraichement élu président de la République mais non encore intronisé ne pense qu’à une chose : dégager Marie-Laure de Villepin qui a élu domicile à la Lanterne. Son couple avec Dominique de Villepin sombre et elle s’est réfugié dans l’écrin de verdure de la République mais Sarkozy tente lui aussi de sauver son union avec Cécilia du naufrage. Les époux Sarkozy ayant vendu leur appartement de l’île de la Jatte et rendu le logement de fonction au ministère de l’Intérieur, n’ont plus de domicile . Arrivé à la Lanterne le nouveau président de la République savoure la maison, dont il s’est arrogé l’usage. “Tout l’y enchante et puis n’est-elle pas la voisine du Trianon Palace, cet hôtel de prestige , dont Sarkozy dit qu’il est son préféré sur Terre ? Même domaine royal, même lumière, même luxe, et le tout sans facture, oui, décidément, La Lanterne rend fou.” C’est de cette folie que va nous entretenir Emilie Lanez, une folie dont furent victimes François Mitterand, Jacques Chirac, Michel Rocard, André Malraux, Jacques Chaban-Delmas, Michel Debré, Laurent Fabius, Lionel Jospin. Où l’on apprend que ce lieu discret de la République coûte quelques centaines de milliers d’euros par an, que l’on y passe le réveillon et que l’on y fait des rencontres discrètes sous le regard aveugle des forces de police qui protègent jour et nuit le lieu. Edouard Balladur avait fait enterrer son chien dans les jardins de La Lanterne mais Alain Juppé qui lui succéda informa l’ex-premier ministre qu’il devrait trouver une nouvelle sépulture à son vieux compagnon. Oui décidément, La Lanterne rend vraiment fou ! Lisez vous serez édifiés !

Archibald PLOOM
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Addict

Témoignage très intéressant qui montre bien que l’addiction touche absolument tous les milieux, qu’il n’est pas nécessaire d’avoir eu une enfance difficile et/ou défavorisée pour être happée par ce véritable enfer. Marie de Noailles, à l’aide de volonté et d’une famille aimante bien que peu expressive, a réussi à briser les chaînes qui la maintenaient sous emprise et exerce à présent la profession d’addictologue. Qui mieux qu’une ancienne droguée pour comprendre le problème de ses patients.
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La garçonnière de la République

Il existe un lieu, caché au cœur de Versailles, dont les politiques refusent de parler ouvertement, et qui est l'objet de nombreuses convoitises. Ce lieu, c'est la Lanterne, où la résidence secondaire (ou principale) de l'Etat. Sous De Gaulle, elle revenait au premier ministre. Sous Sarkozy, le règne change et c'est désormais le président qui se l'octroie ipso facto, sans un regret pour celui qu'on déloge. Ce lieu, c'est celui du repos, mais aussi des guerres intestines entre ses différents successeurs. Il s'y en passe des choses à l'intérieur...Les femmes pleurent, les couples se déchirent ou se reforment. On y travaille ou on y fait la fête. Le personnel est aux petits soins pour ses illustres occupants et on doit le dire corvéables à merci. Ce que cela coûte à l'Etat? Chut! Il ne faut pas trop en dire...Il ne faudrait pas que le peuple croit que le retour de la royauté est en marche...Car il y a malheureusement un peu de cela dans ce récit...Si toutefois, vous éprouvez beaucoup d'amertume face aux politiques et à l'écart considérable entre ceux qui nous gouvernent et notre réalité, ce petit livre pourrait bien vous mettre les nerfs à vif. Voilà, vous êtes prévenus. Personnellement, j'ai souvent grincé des dents durant cette lecture. Je l'ai trouvé néanmoins très instructive.
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La garçonnière de la République

a garçonnière de la République (2017) nous raconte quelques faits autour d’une propriété de l’État très méconnue parce que gardée sécrète : La Lanterne, sise dans le parc de Versailles.



LES LIEUX : le pavillon de La Lanterne est une bâtisse du XVIIIè ayant appartenu au prince de Poix et de Noailles (gouverneur et capitaine de chasses, villes, châteaux et parcs de Versailles, Marly et dépendance) qui bénéficiait d’un appartement dans l’aile droite du Château sous Louis XV. Sa femme était la première dame d’honneur auprès de la reine. Mais le prince de Poix rêvait d’avoir un jardin à lui tout seul et le roi lui accorda un terrain en 1756 à l’extrémité du petit parc : 49 000 mètres carrés au bout de l’allée de la Tuilerie, à droite de l’ancienne mine de la Sablière et du Pavillon de la Girafe de la Ménagerie; une ménagerie destinée à amuser Louis XV enfant. Cette proximité fera que les odeurs régnantes à La Lanterne étaient pestilentielles. Le prince de Poix y résidera très peu et la bâtisse restera un lieu de passage. A la Révolution, le prince de Poix sauvera sa tête en fuyant vers la Suisse. Louis XVIII récupérera la maison afin d’étendre son domaine de chasse et au début du XXè, ce sont de riches américains qui louent la propriété. En 1945 La Lanterne rentre dans la liste des résidences républicaines avec le Général De Gaulle.LE NOM : il est vraisemblable qu’elle ait été ainsi baptisée parce qu’elle fut décorée, dès sa construction, du lanternon qui couronnait le pavillon de la Ménagerie.



L’ACCÈS : il faut serpenter jusqu’à la pièce d’eau des Suisses, puis, ayant dépassé la façade de l’Orangerie, en contre-bas du Château, il faut rouler sur la longue ligne droite bordant le parc. A travers ses grilles se dévoilent les allées du domaine, les courbes des parterres de buis et le reflet des fontaines. Puis à gauche de la route, le camp des Matelots et la fin du parc royal, avec un simple mur de pierres moussues. Sur la D10 qui relie Versailles à St Cyr-l’École, apparaissent deux maisons (La Poulinière et La Ménagerie), ce sont des communs du Château où logent 11 familles d’employés; depuis leur cour se voit nettement le toit de La Lanterne et ses trois cheminées. Juste après La Poulinière, à hauteur d’une halte d’autobus, une palissade de bois blanc barre la route de La Lanterne. Depuis le pavillon de la Chouette, une étroite maisonnette de briques roses, les sentinelles veillent. Ce pavillon dépassé, on roule à travers un bois, planté sous Nicolas Sarkozy afin de ne pas laisser une étendue d’herbe à découvert. Une grille pleine en fer forgé clôture l’entrée. Elle est bordée de deux piliers de marbre décorés de têtes de cerf. Des armes posées sous louis XVI, qui les fit venir de la grille des Cerfs dela Ménagerie, afin de rappeler que le propriétaire de La Lanterne, le prince de Poix et duc de Noailles, occupe à son service la prestigieuse fonction de gouverneur des chasses. Ce qui se tient derrière ces grilles, les Français l’ignorent.



La demeure est construite en U autour d’une cour gravillonnée, bordée de haies de buis et de troènes, dans laquelle quatre carrés de pelouse forment une figure géométrique.



LES OCCUPANTS : en 1958, le Général De Gaulle attribue La Lanterne à la villégiature des Premiers ministres. Le premier à l’occuper fut Michel Debré. La maison était dans un état déplorable, elle sera réhabilitée pendant trois ans puis meublée en Empire à partir des collections du château de Versailles et de l’Elysée. L’occupant le plus long, ce sera André Malraux : sept années en tant que ministre des Affaires culturelles. Nicolas Sarkozy décidera en 2008, dès son élection, de récupérer pour la présidence cette demeure. Toutes les dames se succédant à La Lanterne auront des velléités de propriétaires sur les lieux…



LA GESTION : sous la Vè République, le coût de La Lanterne n’est abordé que 4 fois en séance à l’Assemblée nationale. Le domaine appartient à Versailles et le bâtiment fait l’objet d’une convention entre France Domaine et le ministère de la Culture. C’est à dire que les travaux sont payés par le ministère de la Culture mais reste à la charge de Matignon : Matignon paye, l’Elysée dispose puis l’Elysée rembourse…Elle a un statut extraterritorial.



Ce ne sont que des potins autour de La Lanterne, car le sujet est tabou. Chacun trouvera « chaussure à son pied » en lisant ce livre qui n’apporte pas beaucoup de lumières sur la question, sauf pour dire que nos élus vivent royalement en République au frais du contribuable français.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Noël à Chambord

J'ai acheté le livre à la librairie de mon quartier sans connaître ni l'auteur, ni son contenu : à quoi il faisait référence. C'est le titre qui m'a appelé, Chambord. Chambord, je connais. Je suis amoureuse du domaine : son côté sauvage, son palais de la Renaissance. J'y ai passé des weekend-ends, des semaines à visiter la région et la vallée des Rois. Alors, j'ai acheté l'ouvrage et lu les 140 pages en à peine 2 jours.

J'ai apprécié le roman. J'ai aimé le style (bien écrit et richement documenté), puis, l'histoire.

L' histoire avec un grand "H" que l'auteur (Emilie LANEZ, journaliste politique à "Le Point"), utilise en citant chaque chapitre par Brantôme, Vie de François 1e, parallélisme entre le roi de France et Emmanuel Macron, président de la république ? Ou comparaison entre l'ancien monde et le nouveau monde ?

Elle y dépeint le domaine de Chambord sous le règne de François 1e (pavillon de chasse, genèse du palais de la Renaissance) par analepses et celui-là même, en 2017 : son territoire : château (salles, escalier centrale), le gîte, le bourg, les étangs et les carrefours, son administration (dirigeants du domaine, la cynégétique), les chasses présidentielles (invités, réceptions, partie de chasse), la puissance du lobbying avec un certain parti pris...

Enfin, l'histoire du roman, le pacte ou l'alliance secrète conclue entre Emmanuel Macron et le lobbying des chasseurs.

A travers chaque page, elle décrit de manière factuelle le déroulement du week-end du 15 décembre 2017, son organisation en amont, des possibles retombées politiques de cette entrevue peu commune (démission du ministre de l'écologie, crise des gilets jaunes ?). Entre anecdotes, confidences et investigations, Emilie LANEZ nous conte pour Noël, les affres du pouvoir depuis un coin isolé de la Sologne profonde.
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La garçonnière de la République

J'ai pris ce livre au hasard et je ne regrette pas, c'est à la fois léger et instructif. L'auteure nous livre le résultat de son enquête sur la Lanterne, résidence des Premiers Ministres de la cinquième République jusqu'au Coup de Sarkozy qui l'échange contre le château de Rambouillet au lendemain de son élection depuis le yacht où il passe quelque jours (on s'en souvient).

On y découvre quelques uns des caprices et frasques que cette maison située au fond du parc du château de Versailles abrita au fil des années, et on y est édifié par le manque de transparence et la subsistance du fait du prince.

Chaque chapitre explore un angle différent et l'étudie sur toute la série des occupants successifs. On y reconnait la personnalité des différents premiers ministres et de leurs épouses dans leur façon de traiter les lieux, leurs invités, ou le personnel, on y dénonce gentiment les hypocrites qui ignorent le droit du travail alors qu'ils dirigent un gouvernement socialiste, ou qui une fois élus se comportent en monarque (dérive due à la proximité de Versailles ?)
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La garçonnière de la République

En moins de 150 pages, la journaliste Emilie Lanez brosse, ou plus précisément essayer de, l’histoire du pavillon de la Lanterne, niché au fin fonds du parc de Versailles. Entouré de secrets, il a longtemps été la résidence privée du Premier ministre avant d’être quasiment confisqué par l’Elysée du temps de Nicolas Sarkozy.

Gérée par le ministère de la Culture, occupée par la Présidence de la république, la Lanterne cristallise tous les fantasmes et bien des mystères. Par bribes, l’auteur évoque autant le statut juridique extrêmement sophistiqué aux conséquences complexes que la manière dont ses célèbres occupants l’utilisent. Au-delà du recueil d’anecdotes et de témoignages plus ou moins croustillants, ce documentaire fleure bon ( !!!) les dessous d’une République qui a du mal à se débarrasser des attributs d’une lointaine royauté.

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La garçonnière de la République



Emilie Lanez présente dans « garçonnière de la République » les mille et une histoires, anecdotes et secrets qui entourent cet ancien pavillon de chasse royal caché dans le domaine du château de Versailles. Depuis 1945, il est inscrit au registre du patrimoine de la République, et accueille les premiers ministres. En 2007, Nicolas Sarkozy, envoûté par la beauté du lieu, le récupère et y invite Carla Bruni..

La demeure ne se visite pas, elle n’est pas visible. Les personnalités politiques de premier plan s’y succèdent, quelques intimes y sont invités pour le nouvel an. Les Premiers ministres, leurs épouses, enfants et amis peuvent y vivre d’heureux jours au frais de la République. Leurs traits de caractère, leurs manies ne sont pas sans laisser de croustillants souvenirs …

La limite de l’exercice est cependant vite atteinte. Paru au début de cette année 2017, ce livre se lit dans le contexte particulier de cette campagne présidentielle. La question se pose : les responsables politiques et leur famille peuvent-ils vivre dans de royales aux frais de la République… Au-delà le livre révèle des anecdotes bien pâles ( ah ! le pauvre Thomas Fabius piqué par les orties…. !e chien de Balladur enterré dans le jardin et exhumé par Juppé….). Le mystère entoure cette belle demeure et le lecteur demeure un peu frustré. Restent le souvenir et les portraits de nos ministres …

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La garçonnière de la République

A l'abri des regards, bien caché ,demeure un îlot de royauté réservé aux plus éminents membres de la République.

Est ce d'être dans l'enceinte du château de Versailles qui autorise les occupants de La Lanterne à se comporter comme les monarques ? Oublient -ils que des excès ont mis à mal la royauté ?

Ce petit livre ,d'une écriture vive et pétillante , sans juger, ne cache pas la gabegie républicaine, et l'on peut penser que ce besoin effréné de transparence et de morale qui secoue le pays ces dernières semaines devrait s'étendre à tous les privilèges exorbitants de nos monarques nouvelle génération, ainsi qu'à leurs rejetons.

Emilie Lanez note quand même que l'occupant ayant eu quelques égards vis à vis du personnel chargé du bien-être de ce petit château était André Malraux...Depuis, plus personne.
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Addict

Témoignage sobre, non larmoyant. L'auteur décrit son vécu, ne se pose pas en victime. Elle décrit ce vide insoutenable qui l'habitait. Sa fuite face aux aides que lui apportaient sa famille, son entourage, jusqu'au jour où elle est entrée dans un programme de prise en charge au Royaume Uni, celui de la dernière chance pour elle. Son témoignage peut être d'une grande aide pour les parents, proches de jeunes "addicts" à la drogue, à l'alcool, aux médicaments.
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Addict

D'aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours beaucoup intéressée au phénomène de la dépendance et en particulier en ce qui concerne celle aux stupéfiants de toutes sortes. Lorsque j'étais ado, je voulais d'ailleurs devenir éducatrice spécialisée pour venir en aide aux personnes concernées (beau projet tombé à l'eau ...). Du coup, lorsque je suis tombée sur ce témoignage de Marie de Noailles, j'ai eu très envie de découvrir son contenu. Je remercie donc chaudement les Editions Grasset pour m'avoir permis de lire ce livre via la plateforme Netgalley.



"Le 8 mai 1975, je vois le jour, moi Marie Alicia Eugénie Charlotte Blandine, seconde fille du duc et de la duchesse de Noailles. Trente ans plus tard, je choisis la vie. je m'arrache à l'alcool, à l'herbe, à la cocaïne, à ces dépendances qui, depuis quinze ans, me possèdent et me consument. je m'appelle Marie, j'ai deux anniversaires et une seule vie." M. de N. jolie jeune femme, issue d'une des grandes familles de France, Marie de Noailles découvre la drogue à treize ans. Elle s'essaye à tous les cachets, à toutes les boissons. Une longue chute impossible à arrêter. A presque trente ans, méconnaissable, usée, elle est placée par sa famille dans un centre au Royaume-Uni.



Je dois bien avouer que je suis assez partagée à l'issue de ma lecture. J'ai trouvé dans le livre ce que j'y attendais : un témoignage sans fards et sans censure de la descente aux enfers d'une jeune fille embarquée dans la spirale de la drogue et de l'alcoolisme. Mais j'y ai aussi trouvé le témoignage d'une gosse de riches qui se comporte d'une façon totalement insupportable et ça, j'ai eu beaucoup de mal.



En effet, Marie de Noailles est issue de l'aristocratie française (son nom m'avait tout de même mis sur la piste, hein !) et elle a un comportement intolérable. Alors, je ne sais pas si tous les jeunes gens issus de cette "catégorie sociale" sont comme elle mais j'ai juste envie de dire au secours ! Je l'ai trouvé tellement imbue d'elle-même, tellement je m'en foutiste qu'elle a fini par me taper sur les nerfs et j'ai ressenti aucune compassion à son égard. C'est dommage parce que son histoire, mis à part son comportement, a vraiment tout pour toucher le lecteur.



Si on fait abstraction de son côté gamine insupportable (qu'elle va conserver à peu près jusqu'au moment où enfin elle va être prise en charge dans la bonne institution), j'ai aimé le témoignage qu'elle nous livre ici. En effet, elle ne prend pas de gants et ne fait rien pour enjoliver la situation. Elle nous fait part assez froidement des faits, sans se juger et sans tenter de se faire aimer par le lecteur. Elle se contente de nous livrer les faits. C'est assez effrayant d'ailleurs, la longue chute vers le néant qu'elle a vécu m'a particulièrement éprouvé. J'avais envie qu'elle se secoue bien plus tôt et surtout, je vais encore le répéter, qu'elle cesse de se comporter comme une sale gosse.



Son parcours après son passage dans le centre de désintoxication situé en Grande-Bretagne me laisse par contre assez admirative. Elle s'en sort admirablement bien et elle met maintenant son expérience au service des autres. C'est une belle attitude, "je rends ce qu'on m'a donné et j'en fais profiter ceux qui en ont besoin". C'est plutôt chouette !



C'est un témoignage assez bien rédigé, il se lit vite (il est assez bref il faut dire, 160 pages environ). Le style est simple et va droit au but, c'est assez agréable de ne pas s'encombrer de fioritures. Ceci étant, pas besoin non plus de trop de blabla pour nous faire comprendre sa situation et ses ressentis. Je l'ai lu en une demie-journée entre deux siestes (j'étais malade).



Un livre à découvrir pour le témoignage concernant la dépendance ... A détester pour tout son côté gosse de riches au comportement détestable ...
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Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

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