Citations de Emilie de Turckheim (252)
Martial, il n'a pas de répondant. Il met dans ses bras tout ce qu'il a pas dans sa tête. Et comme il a la tête vide, il a les bras gros.
Faut marcher vite dans la boue, sinon c'est la boue qui vous marche sur les pieds.
Mon prénom, c'est Aimé. Comme quoi, ça veut rien dire. Vous allez voir, je ne sais pas raconter les histoires.
A quoi ça sert, une chose qui a une valeur sentimentale ?
Elle avait répondu : A être triste quand tu la regardes.
(p.230)
- Il y a un moyen de revoir les morts ?
(p.222)
Monsieur, dans la vie, il arrive qu'une chose foireuse entraîne une autre chose encore plus foireuse, et ainsi de suite, jusqu'au moment où, vous allez voir,quelque chose de bon vous arrive.
(p.24)
La vérité, c'est que notre confiance en lui est sans limite. La confiance est un prénom. Elle nomme celui qui en hérite. Elle ne peut plus se détacher de lui. S'il trahissait cette confiance, il oublierait son nom, il se perdrait dans son verbe et dans la maison de sa naissance. Il abandonnerait ses parents et les parents de ses parents.
Plus tard encore, Reza fait un cauchemar. Il ne dit rien, il gémit. Tout à coup, il pousse une sorte de cri étouffé et aigu, et mon ventre se noue.
Qui entre la nuit dans la tête de Reza ? Quelle peur ? Quelle frontière à passer encore et encore ? Quel chagrin d'avoir perdu tout ce qui comptait ?
Finalement, l'odyssée de Reza n'est peut-être pas finie.
"... dans la vie faut se méfier des petits cadeaux qu'on nous donne en échange de la liberté qu'on nous vole".
je rêvais de rêver, mais le rêve me fuyait
On m'a dit : "C'était écrit quelque part." Des évènements auxquels je n'ai pas prêté attention ont entrainé d'autres évènements
Quand je les rejoins, leurs trois têtes sont penchées au-dessus d'un puzzle en construction. Les centaines de pièces restantes sont presque toutes bleues, identiques, à devenir dingue. Le puzzle représente une carte du monde. Les continents sont perdus dans l'immensité des océans. Les pays sont délimités par un trait noir. Comme on le disait à l'école, la carte est muette. La carte est muette comme une carpe : elle passe la violence sous silence. Elle ne dit rien de ceux qui prennent la fuite. Rien des frontières de ceux qui prennent la fuite. Rien des frontières infranchissables. Rien des bateaux qui sombrent.
Frappe mille fois à la porte des livres. Ils s'ouvriront. Je te le jure, tu auras mille cabanes. Mille mondes.
Quand on fuit, il n'y a pas de fin à la fuite. La ligne d'arrivée est comme celle de l'horizon : imaginaire.
On n’aime jamais pour la première fois. On aime une chose qu’on a déjà criblée d’amour. On aime ce qu’on est sûr d’avoir perdu. C’est la douleur du souvenir qui anime l’amour.
Je n'ai pas tué un enfant. J'ai causé sa mort.
Après ça, comment être en vie?
David a pris un livre sur la table de chevet et l'a jeté contre le mur. Il s'est écrasé par terre, comme un oiseau tué d'un coup de carabine, les pages déployées.
L'enfance est comme les fleurs de cerisiers, déchirante de brièveté.
- Tu vas me laisser seule à la maison ? Une enfant de huit ans, huit mois et trois jours ? Avec les cambrioleurs, les éventreurs et les vendeurs de climatiseurs qui sonnent à la porte ?
- N'ouvre pas aux vendeurs de climatiseurs. Jure-le moi, Roussette.
Monsieur, dans la vie, il arrive qu'une chose foireuse entraîne une autre chose encore plus foireuse, et ainsi de suite, jusqu'au moment où, vous allez voir, quelque chose de bon vous arrive.