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Critiques de Emily Ruskovich (198)
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Idaho

Le roman est raconté par Ann, la seconde femme de Wade qui est atteint d'une maladie neurologique qui lui fait perdre la mémoire. Sa première femme, Jenny, est en prison suite à un drame familial qui a touché leurs deux filles.



Wade perdant la mémoire, Ann essaye de comprendre ce qu'il s'est passé (jusqu'à l'obessession) et Wade n'a jamais vraiment expliqué non plus à Ann... Tout tourne autour de ce drame, de cette perte de mémoire mais sans donné vraiment d'explications à ce qui s'est passé, juste se concentrer sur les personnages de Wade, Anne et Jenny et leur psychologie qui pourra amener certaines explications (le tout se déroule de 1973 à 2025, sans ordre chronologique). Le roman est , je trouve, assez complexe et je dois bien avouer que je suis passée un peu à côté.



Il faut reconnaitre que l'écriture de l'auteur, pour un premier roman, est bien maitrisée et magnifique. Le début a été assez fastidieux ne sachant pas où j'allais allée et puis, j'ai bien aimé la période décrite au milieu du roman. Il y a des chapitres ou des morceaux de chapitres, des personnages, je n'ai pas trop compris ce qu'ils faisaient là.



En résumé, je n'ai pas détesté mais je n'ai pas aimé non plus.

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Idaho

Lecture éblouissante et fascinante. Quelle écriture, quel sens du détail et de l'esthétique dans ce premier roman ! Emily Ruskovich décrit les routes sinueuses et les forêts tentaculaires de l'Idaho aussi bien que les sentiments de ses personnages — ces hommes et ces femmes dévorés par l'amour et la dévotion. Derrière les descriptions éthérées et élégantes, il se dissimule pourtant quelque chose de secret et de dérangeant : la peur, la haine de soi, le cadavre immobile d'une petite fille décapitée. Un roman envoutant, hypnotisant, qui rappelle beaucoup — et de la meilleure des manières — l'écriture de Kasischke.
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Idaho

Wade, Jenny, May, June et Ann.



5 personnes que l'histoire unie.



June et May sont les filles de Wade et Jenny, jusqu'au drame tout se passe relativement bien dans cette famille.





Puis les fillettes disparaissent.



S'en est fini de Wade et Jenny à présent c'est Wade et Ann.





Durant de nombreuses années Ann va tout tenter pour retrouver la fille aînée de Wade, en aidant son mari contre sa perte de mémoire prématurée.







Un roman merveilleusement bien écrit où on alterne entre les années 90 les années présentes et le futur.





Un roman magnifique, le seul bémol pour moi est le fait qu'à la fin on ne sait pas ce qu'il advient de June.





Un roman où l'on côtoie la perte, la maladie, la frustration, et l'enfermement.



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Idaho

C’est très lent, à vrai dire il ne se passe pas grand-chose. On aimerait comprendre pourquoi Jenny a tué sa fille, et ce qu’est devenue l’ainée, mais on ne le saura pas.

L’essentiel n’est pas là. Il est entre les mots, dans des sensations, des silences, des frémissements. Tout cela est très subtil, très beau.

C’est une autre réalité, peut-être plus réelle que celle à laquelle on s’attendait. Celle des âmes, au-delà des mots.

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Idaho

ça commençait bien et puis j'ai mis du temps à le terminer... magnifique écriture ,des va-et-vient permanents dans le temps pour comprendre l'histoire de cette famille et ce drame. Un premier mariage pour Wade deux, filles et un drame : sa femme tue une de leur fille , l'autre s'enfuit et n'est jamais retrouvée... un deuxième mariage, une mémoire qui flanche , une deuxième femme qui cherche à comprendre , qui cherche les moindres éléments qui subsistent dans la mémoire de wade afin que ses filles ne s'éteignent jamais....

Je me suis peut-être perdue dans les méandres de cette histoire , parfois le fil conducteur semble se rompre et je n'ai pas toujours compris où l'auteur voulait en venir. il y aussi un chapitre sur un certain Eliott qui a perdu une jambe ? qui est-il ? que vient-il faire dans l'histoire ?

il y a quelque chose de très beau dans l'écriture , comme si l'auteure essayait d'expliquer l'inexplicable et je ne suis pas certaine d'avoir saisi toutes les subtilités de la pensée de l'auteur.

une lecture en demi-teinte pour moi ...
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Idaho

Une écriture précise, fine et délicate, des ébauches et des ellipses nécessitent d’être particulièrement concentré pour lire ce livre très particulier qui pose énormément de questions, pose des jalons, ébauche, nous perd, va et vient entre les personnages à la psychologie subtilement analysée et les époques. En même temps un livre sensuel totalement ancré dans le vivant. Il m’a perdue et en rédiger la critique m’est difficile. C’est à découvrir on ne le regrette pas mais il demande un effort
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Idaho

Comme beaucoup de personnes ici probablement, j'ai tout de suite été envoûté par la couverture absolument magnifique de ce roman. Les couleurs, les formes m'ont attiré comme un phare dans la nuit. Quand je me suis approché du livre et que j'ai vu qu'il s'agissait d'un roman publié par mon éditeur préféré, Gallmeister, je trépignais presque devant le rayon de la librairie !!! Finalement, les critiques publiées sur la couverture ont fini par quasiment me faire crier de joie dans cette librairie où j'ai dû passer pour un fou (oui, un beau livre peut avoir cet effet sur moi je l'avoue, je devrais me cacher !!). D'ailleurs, je pense même que j'ai acheté le livre sans même lire la quatrième de couverture (le résumé) !!! J'ai pris un deuxième exemplaire pour partager cette expérience avec ma Kevinaaa (laquelle allait succomber au charme de ce livre, j'en étais quasiment certain) et pour la remercier d'avoir pris en charge "mon" CDI pendant ma période de convalescence !



Je ne vais pas le cacher, Gallmeister est pour moi un éditeur fournisseur officiel d'émotions et de dépaysement. Je craque souvent sur ces livres magnifiques dans les lesquels le nature writing est souvent somptueux. Alors oui, j'étais probablement déjà bien peu objectif quant à la future appréciation que j'allais donner de ce roman mais quand même, il restait à le lire.



Bien évidemment, j'ai trouvé ce roman magnifique. L'auteur nous captive d'entrée avec ce récit terrible d'une famille détruite, un jour d'été, dans la forêt de l'Idaho, au cœur des tourbillons et du bourdonnement étourdissant des taons. Une petite chanson susurrée et d'un seul coup la vie de quatre personnes bascule (les parents et leurs deux filles). Le drame est connu, dès le début. On ne connaît pas les raisons du meurtre, peut-il seulement y en avoir ? Pendant tout le roman, fragments par fragments, on va tenter de comprendre, de relier des évènements entre eux, de refaire le puzzle de ce drame humain. La maman en prison, nous allons suivre l'histoire du père pour tenter de mieux comprendre à travers le regard d'un nouveau personnage, une femme, qui trouvera l'amour auprès de ce père détruit (une fille est morte, l'autre a fui et a disparu, son ancienne femme est en prison). Le roman est magique puisqu'il nous retrace cette histoire à l'aide de bribes de souvenirs, de fragments de mémoire, d'allers-retours dans le temps. Chaque chapitre correspond à une période. On voyage dans le temps pour mieux comprendre. On s'imprègne de cette vie sauvage, perdue dans l'Idaho, dans une contrée isolée, à la fois repoussante, attirante et envoûtante. Au fur et à mesure, certaines choses s'éclairent, d'autres paraissent plus confuses.



La construction du roman est en cela remarquable puisque le personnage principal du père perd justement la mémoire, comme son père avant lui. Il y a donc à la fois une urgence de récupérer les souvenirs et en même temps une nécessité d'oublier l'horreur pour pouvoir continuer à vivre.



Les personnages sont éblouissants, détaillés au possible, même les personnages secondaires (on pense à la femme qui accompagne Jenny, la mère tueuse, dans la cellule partagée de la prison). L'auteur prend le temps de s'attarder sur chaque personnage, sur chaque détail, sur chaque description du paysage. On a l'impression d'être sur cette colline perdue dans les bois. On a l'impression d'assister aux chamailleries entre les deux enfants, les soeurs. On a l'impression d'être dans la prison avec les protagonistes. L'histoire est juste, elle est poignante et on reste sans voix quand l'histoire s'achève.



Beaucoup de personnes ont dû être déçues par ce roman, j'imagine (je ne lis jamais les critiques avant de faire la mienne). Beaucoup ont dû attendre des réponses par rapport à cet acte abominable. Beaucoup ont dû attendre une sorte de dénouement presque "policier" pour expliquer tout ça. Mais la réussite de ce roman est justement, selon moi, d'éviter tout cela. Car peut-on imaginer des explications au meurtre d'un enfant par sa mère ? Sûrement pas. Va-t-on retrouver la sœur qui s'est enfuie dans la forêt au moment du drame ? Beaucoup de disparitions restent inexpliquées et non élucidées dans la vraie vie... Alors oui, les esprits cartésiens regretteront ce manque de réponse. Mais les autres esprits apprécieront le voyage de ce roman, les descriptions, les liens entre les personnages, les émotions des personnages et tous ces petits détails qui font que l'on s'imprègne de cette famille, que l'on tisse des liens avec eux et qu'on les accompagne dans cette vie de douleur.



Pour moi il s'agit d'un roman vraiment exceptionnel. D'une beauté à couper le souffle.
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Idaho

Idaho

Emily RUKOVITCH



Un couple Jenny et Wade et ses deux fillettes May et June passent la journée dans une forêt de l’Idaho pour couper du bois et le rapporter chez eux.

Une journée banale en somme...

Mais un drame survient et en une seconde la vie d’avant n’est plus.

Plusieurs années plus tard Wade perd progressivement la mémoire à cause d’une démence précoce.

Ann sa nouvelle femme s’efforce alors de découvrir ce qu’il s’est passé dans cette famille... de façon un peu obsessionnelle.



Si les descriptions de la nature sont très belles et réalistes dans ce livre je n’ai en revanche pas beaucoup apprécié le déroulé de l’histoire.

Pas assez d’explications à mon goût et les fins ouvertes ce n’est pas ma came.

Mais quelle belle couv’ une fois de plus !

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Idaho

Alors que la mémoire de Wade commence à s'échapper, sa femme Ann s'interroge de plus en plus sur le passé de son mari. Qu'est il vraiment arrivé à la précédente épouse de Wade et à leurs filles? On est vite saisi par le rythme hypnotique de Idaho, un roman fort sur la portée dramatique d'un geste, d'un instant.
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Idaho

Les éditions Gallmeister font parler d'elles; j'ai donc voulu m'y plonger pour lire un roman d'auteur américain.

La couverture très belle a tout d'abord attiré mon oeil, et la 4éme de couv me paraissait alléchante.



Ce fût une grosse déception pour ma part, autour de cet histoire d'infanticide, un couple explose, nous suivons donc le devenir de ses parents séparés par ce drame. L'un en prison, l'autre libre...leur vie respective dans un univers bien différent.

Le style de E.Ruskovich jeune auteure, est plaisant , soigné percutant...hélas les ellipses sont nombreuses, très !

Les aller-retour chronologiques sont nombreux, très !

Les absences de réponses sont nombreuses, trop!

On s'y perd, la lecture devient laborieuse voire confuse...dommage.

Frustrant de n'avoir aucunes explications claires pour ce drame, ou du moins difficile à distinguer dans ce fouillis chronologique et de style.
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Idaho

Ann enseigne le piano lorsqu'elle fait la connaissance de Wade, qui a vécu une dizaine d'années plus tôt un drame épouvantable : sa femme a tué l'une de leurs filles tandis que l'aînée a disparu. Ann est obsédée par le désir de comprendre ce qui a pu se passer cet été de 1995, alors que son mari sombre peu-à-peu dans la maladie – une sorte d'Alzheimer - et perd la mémoire.



Me voilà bien perplexe pour rendre compte d'un roman qui a obtenu de nombreuses louanges, mais que j'ai peiné à lire. Bien sûr, il y a de jolis passages sur le rapport qu'entretient Wade avec les chiens ou la nature, sur cette région du Wyoming encore un peu sauvage, mais l'ensemble semble trop s'éparpiller pour que cela suffise. Le récit suit plusieurs fils : celui d'Ann, dans le présent de la narration ; celui de la famille de Wade, jusqu'au jour du drame ; celui de Jenny enfin, condamnée à perpétuité après le meurtre de sa fille. Il en résulte une narration un peu chaotique, sans que cette construction décousue soit justifiée par une révélation progressive. Le rythme est lent, qui suit les hypothèses d'Ann, ses réflexions, ses interrogations ; elle semble tout aussi prisonnière de son obsession que l'est Jenny dans sa cellule, et de façon finalement très vaine : elle n'apprendra rien de plus que Wade ait jamais pu lui dire, la petite fille disparue ne sera jamais retrouvée. Ces deux femmes, qui auraient pu être de beaux personnages romanesques, semblent bien ternes et inconsistantes : la première dans sa quête inutile, la deuxième dans ce rôle de détenue sans caractère. Une déception.


Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Idaho

Un roman dont je trouve la quatrième de couverture est trompeuse, ce roman n'a pas vraiment pour sujet la quête d'Ann sur ce qui s'est passé dans la forêt avec son mari, son ex-femme et ses filles. L'autrice nous révèle assez vite ce qui se passe dans la forêt, mais c'est l'histoire d'Ann, de Wade et de Jenny la mère des filles, en fait il s'agit plutôt de la manière dont chacun aborde sa vie et vit avec ce drame. Ann, elle, ne peut que s'imaginer et surtout elle devient la sauvegarde de Wade, qui oublie petit à petit tout ce qu'il a vécu, il ne lui reste que des bribes de souvenirs, des sensations. Et il y a une autre partie du roman sur Jenny, la mère, sur sa vie ensuite, la faute qu'elle expie.

Au départ, je m'attendais donc à une espèce de mystère à percer mais en réalité, une fois qu'on n'a plus d'attente de ce côté là, il reste au lecteur à savourer la psychologie des personnages et le personnage d'Ann se révèle magnifique, c'est un roman plein d'humanité derrière l'horreur, il n'en reste pas moins qu'il faut vivre malgré tout. Et il faut le lire pour l'atmosphère, cette forêt assez oppressante, cette maison loin de tout, coupée du monde pendant l'hiver.

C'est une histoire de famille, sur les enfants, les souvenirs et la vie dans toute sa complexité et surtout sur le pardon. Un roman magnifique.

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Idaho

Une fois commencé, il devient impossible de lacher ce livre. Un premier roman fascinant et hypnotique.



Les voix s’y mêlent pour effleurer l’innommable et ses conséquences, les événements vécus ou fantasmés, dans une construction éclatée ou le présent, le passé et le futur se percutent et se répondent.



Un roman poétique, subtil, qui alterne les personnages, les lieux, les temporalités.



Une immersion dans des vies éparpillées dont on ne sait pas grand-chose, une quête frôlant l’obsession pour Ann, une rédemption impossible et non voulue, une vie qui s’efface.



Les lieux du drame, les objets deviennent autant de liens avec les morts, de traces de leur passage.



La vérité n’apparaîtra jamais, ou par d’infimes miroitements, et ce n’est pas le sujet du livre. l’événement par lequel tout arrive ne pourra être que reconstruit, partiellement, puisque plus personne ne se souvient. La mémoire semble bien être le coeur.



Une mémoire fractionnée qui s’accroche aux sons, aux odeurs, à une mélodie jouée au piano.



Emily Ruskovich, dont c’est le premier roman, fascine par son écriture, grave et gracieuse.



Chaque personnage donne de la voix, la sienne propre, à travers le temps et les lieux, envoûtant le lecteur, le berçant d’illusion et de poésie.



Un roman que j’ai trouvé profondément admirable par sa construction et son écriture.
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
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Idaho

Années 2000, Ann, professeur de piano, assiste impuissante à la démence précoce de Wade, l'homme qu'elle aime. A mesure que la mémoire de Wade s'étiole et que de brusques accès de violences le possèdent, Ann retourne sur le passé de son compagnon et chercher à comprendre la tragédie survenue une dizaine d'années plus tôt. En effet, par une chaude journée de juin, Jenny, la première épouse de Wade, a tué leur fille cadette d'un coup de hache. June, leur fille aînée, s'est enfuie et n'a jamais été retrouvée...



Les premières pages de ce roman m'ont comme envoûtée. L'écriture d'une sensualité troublante m'a tout de suite transportée près des personnages, il me semblait sentir Wade, voir ses mains rugueuses tailler des couteaux, entendre le son du piano d'Ann, respirer le parfum un peu aigre de June à l'orée de l'adolescence. La tension et l'envie de comprendre m'ont tenue en haleine toute la première partie de livre, j’espérais tant, à l'instar d'Ann, mettre des mots sur cette infanticide, l'expliquer et surtout connaître le sort réservée à cette pauvre June.



Mais l'auteure nous balade d'une époque à l'autre, et les scènes s’enchaînent des années 70 aux années 2020, sans que le récit n’avance réellement. A force de disséminer des indices, j'ai fini par me faire une petite idée du pourquoi, mais ce début d’explication me semble bien faible pour justifier un tel geste, et j'ai refermée le livre particulièrement frustrée.



Alors oui le style est absolument superbe, et l'auteur parvient à figer certains instants avec une telle justesse que plusieurs extraits m'ont tout simplement bouleversée. La façon dont elle décrit ce passage si particulier de l'enfance à l'adolescence et ce crève-cœur qu'est d'assister à la déchéance de l'être aimé m'ont particulièrement émue.



Mais toutes ces digressions, les personnages qui semblent être ajoutés de façon artificielle, la temporalité contrariée ont pour moi beaucoup altéré la construction du récit, et il me semble que l'auteure s'est laissée emporter par l'écriture, souvent au dépit de l'histoire. Je ne suis d'ailleurs pas certaine qu'il soit nécessaire de leur faire vivre une telle tragédie pour parler si bien de ses personnages.



Je sors donc de cette lecture un peu sceptique, un peu agacée, un peu hypnotisée. Peut-être que cette incertitude permanente m'a tant gênée car elle réveille une angoisse plus profonde, celle de l'absurdité de la violence.



Céline
Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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Idaho

Idaho, c‘est l’histoire d’Ann, professeur de piano dans une petite ville de cet état d’Amérique. Fractionné sur plusieurs temporalité, le récit se concentre sur Ann et sa manière de voir les événements qui l’ont unit à Wade avec qui elle est marié depuis plusieurs années. Wade vivait avec Jenny sa première femme et ses deux filles dans la montagne loin de tout. Mais un événement tragique l’a coupé de sa famille et depuis Ann essaie de comprendre ce qui s’est passé. Mais Wade est atteint, comme son père et son grand-père avant lui, de sénilité précoce qui va lui faire perdre la tête alors qu’il a à peine cinquante ans…

Idaho se lit comme on vivrait un rêve. Tout est cohérent et en même temps étrange, cotonneux. On se pose des questions. Pourquoi Jenny a-t-elle commis l’irréparable ? Qu’est devenue June ? Le lecteur est omniscient grâce aux allers retours dans le temps mais il est incapable comme les protagonistes de comprendre le geste funeste. Les être humains passent et la Terre continue de tourner. Un premier roman intense, une nouvelle voix à suivre.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Idaho

C'est après avoir entendu une chronique littéraire sur France Inter que j'ai eu envie de lire ce roman, le tout premier d'Emily Ruskovich.

Encensé par la critique, "troublant, obsédant" tout y était pour attiser mon désir de me plonger dans ce récit.

Tout d'abord, aux lecteurs qui pensent lire une enquête ou un thriller comme j'ai cru le comprendre en lisant des critiques de lecteurs déçus, passez votre chemin ce n'est pas du tout l'objet de ce livre.

Il s'agit plutôt d'une introspection au sein d'une famille américaine, un couple et 2 petites filles dont la vie sera détruite par un acte d'une folie inimaginable. À partir de cet événement, l'auteure dissèque les vies des protagonistes dans différentes temporalités, essayant de comprendre comment une folie pareille a pu exister. Et Emily Ruskovich y va au bistouri, avec un langage très poétique, elle creuse, cherche, fouille..fait des sauts dans le temps, des détours par des chemins improbables.. nous perd parfois pour ne pas dire souvent.

Comment dire ? Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé mais j'en sors assez fatiguée de cette lecture.. À force de littérature chirurgicale , j'avoue que les émotions ne sont pas au rendez vous pour ma part. Écriture complexe, étouffante, torturée, Emily Ruskovich signe un premier roman qui promet sans doute un bel avenir mais par pitié qu'elle n'oublie pas le cœur et l'âme du lecteur ! Besoin de ressentir des émotions et pas seulement de lire les différentes couches de complexité de chaque personnage, ceci nous en éloigne.. avis très personnel mais je sors de cette lecture assez exaspérée !! Auteure à suivre néanmoins..
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Idaho

Les Éditions Gallmeister ont décidément le chic.



Le chic pour choisir des auteurs aux univers profonds et bien à eux, qui vous transportent et desquels vous ressortez sonnés, transportés et parfois même transformés.



Après David Vann, après Gabriel Tallent, me voici complètement conquise par l’écriture d’Emily Ruskovich.



Dans ce roman qui se dévore autant qu’il se savoure, on fait des aller-retours dans la vie de Wade Mitchell. Dans celle de sa première femme, Jenny. Dans celles de leurs deux filles, June et May. Et puis aussi dans celle d’Ann, la seconde épouse de Wade.



Les bases sont très vite posées : Wade a eu deux vies. Une première avec Jenny et leurs deux filles, dans une maison isolée, dans la montagne.

Une deuxième avec Ann, toujours dans cette maison, toujours dans la montagne.

Entre ces deux mondes, un événement, qui a tout chamboulé.

Au fil de ces deux vies, des souvenirs qui se créent… et qui s’oublient aussi. Parce que ce qu’on sait très vite, aussi, c’est que Wade, comme son père et son grand-père avant lui, perd la mémoire. Subtilement, progressivement, insidieusement, il disparaît pour devenir un étranger, pour lui et pour les autres.



Tout au long de ma lecture, j’ai pensé à des poupées russes. Même si le récit d’Emily Ruskovich n’est pas chronologique, tout paraît pourtant clair, et on la suit sans douter une seule fois. On est en 1995, puis en 2008, on fait un détour par 1973, et nous voici en 2012 pour revenir en 1993. Finalement, Idaho couvre une très longue période, de 1973 à 2025.

C’est vrai, ça peut paraître long dit comme ça, mais finalement, est-ce même suffisant pour contenir deux vies ? En contenir même plus d’ailleurs parce que si l’on suit Wade, on entre aussi dans l’existence de Jenny, d’Ann, de June et de May.



Je n’en dis pas plus intentionnellement parce que je ne veux absolument pas nuire à la découverte de cette lecture très forte et vraiment très bien écrite. Emily Ruskovich a une manière de d’employer les mots très poétique et en même temps sans fioritures et très terre à terre.

J’ai été impressionnée par la dimension qu’elle donne à chaque personnage, qui ont tous une complexité qui leur est propre. Elle explore avec beaucoup de justesse toutes les facettes de chaque relation et leur évolution, dont nous sommes les spectateurs : June et May, Wade et Jenny, Wade et Ann, Jenny et Ann… Autant de combinaisons possibles et bien plus encore, qui sont à découvrir dans cette très belle histoire, où la nature est omniprésente.



Idaho est une une ode à l’amour, au pardon, au sens que l’on veut donner à sa vie, en dépit de la douleur, des regrets, des secrets et de l’oubli.



Bonne lecture !



Le Joli
Lien : https://lesjolischouxmoustac..
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Idaho

Etrange premier roman...qui ressasse le souvenir jusqu'à la lie quand c'est son absence, ou la façon dont on l'occulte, qui constitue la matière première du livre.



Ne pas se souvenir de l'horreur, avoir oublié.



Parce que ça fait mal, ou parce qu'on perd la boule, comme Wade, précocement sénile, qui ne sait plus qu'il avait deux filles et qu'une seule d'entre elles est morte, qui ne sait plus jouer du piano, qui dérive comme son père et son grand-père dans les limbes de la mémoire.



Comme Jenny, l'infanticide, qui fuit dans le silence la vraie raison pour laquelle sa hachette a tuée sa fille, et qui, bizarrement, ne semble pas tant se préoccuper de sa vie supposée survivante et disparue que du sort de sa co-détenue, Elisabeth.



Comme Ann, la nouvelle compagne de Wade, qui supporte sa violence, ses errements, et qui reprend à son compte le drame, tente de le comprendre. Qui aide Jenny, à sa manière (et je n'ai pas compris quel sentiment de devoir ou de culpabilité se cachaient derrière ses intentions).



Une narration presque sèche, abrupte. Comme la piqûre des taons dans cette forêt juste avant "le" drame. Un chouïa insensible. Sans doute volontairement, comme l'aspect "choral" qui détache le drame du ressenti des protagonistes.



Un roman qui ne laisse pas de glace, qui interroge sur la mémoire et le souvenir, qui laisse des zones d'ombre, des non-dits. Surprenant, certes, mais qui laisse aussi présager d'une plume forte ! à suivre !
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Idaho

Ann est hantée par le passé de son mari Wade. Avant d'être son époux, il a connu un drame terrible qui a détruit sa famille. Ann essaie de comprendre ce qui a pu se passer en ce jour de 1995 où la vie de Wade a basculé. Idaho est un livre sur la mémoire, les fantômes que l'on ne peut oublier et l'empreinte que ceux-ci laissent. Un roman aussi fort et puissant que les forêts sauvages de l'Idaho où vivent Ann et Wade.
Lien : http://www.conseilslittéraires..
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Idaho

Idaho est le premier roman d’Emily Ruskovich. Et à la lecture, c’est difficile à croire tant il est maîtrisé !



Le roman est construit autour de plusieurs narrateurs et alterne entre différentes époques de façon aléatoire. Cette construction peut paraître décousue mais je crois qu’il n’en est rien, car la maitrise de l’autrice est remarquable et elle nous fait naviguer à travers les époques et les narrateurs sans jamais perdre le lecteur.



Concrètement, il s’agit du récit d’une famille, Wade, Jenny et leurs deux filles, May et June, qui va voler en éclat le jour où May est tuée et June disparaît. Je n’en dirais pas plus sur l’idée de départ car, selon moi, il vaut mieux le découvrir sans trop en savoir.



La construction originale du roman permet à l’autrice de multiplier les points de vue sur l’histoire et de tisser la toile de son récit en égrenant des informant ci et là, faisant naître de nouvelles questions, brouillant les pistes. Tout au long du récit, on veut comprendre, on cherche des réponses. Mais peut-on expliquer l’inexplicable ? Faut-il nécessairement tout comprendre, décortiquer, analyser pour continuer à avancer ?

Sur l’événement tragique qui est au centre de l’histoire, vous n’aurez pas d’explications car ce n’est pas, à mon sens l’objectif de ce livre.



Emily Ruskovich dresse ici un incroyable roman sur la mémoire, ses mécanismes, ses défaillances, sur nos souvenirs dont la réalité est parfois discutable, altérée par le temps, la maladie, impactée par les évènements vécus depuis, par des associations d’idées parfois inconscientes, par les souvenirs des autres qui se mêlent aux nôtres. La construction décousue du récit prend alors tout son sens, elle illustre, selon moi, la confusion d’une mémoire embrumée, notamment celle de Wade, atteint de démence précoce.



L’autrice sonde l’âme humaine comme j’ai rarement lu cela, allant chercher au plus profond de ses personnages, complexes, leurs plus intimes souffrances, leurs doutes les plus enfouis, leurs plus bas instincts, découpant au scalpel la moindre émotion, le moindre ressenti : la jalousie, la curiosité, la culpabilité, la solitude, la douleur, l’amitié, le sacrifice, l’amour et le pardon.



« Elle a pris le passé de Wade et l'a étalé devant elle, faisant de son propre avenir un retour en arrière, alors même que ce passé disparaît. Ce lent effacement, cette ligne blanche traversant l'obscurité de la mémoire de Wade, voilà ce qu'Anne suivra toute sa vie durant. Et, à n'en pas douter, cela la mènera jusqu'aux portes de sa propre prison secrète. »



« Quand on aime quelqu'un qui est mort, et que sa mort disparaît parce qu'on ne peut plus s'en souvenir, il ne vous reste que la douleur d'un amour non partagé. »



C’est un roman qui m’a énormément marquée, remué, les ressentis de certains personnages m’ont vraiment touchée en plein cœur. J’espère que l’autrice en écrira d’autres !

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