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Citations de Emmanuel Guibert (235)


Je n’avais pas vécu la vie de la personne que je suis. J’avais vécu la vie de la personne qu’on voulait que je sois, c’est différent.
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Je dis au revoir à tout le monde. Aux gens de MSF. A ma mère, qui emménage à Blonville.
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A la fin du lycée, j'ai eu trois regrets. Le premier est de ne pas avoir embrassé Nathalie.
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— C’est ça que je trouve phénoménal dans ce que vous faites. J’ai déjà vu des blocs opératoires en France, le matériel ultra-perfectionné, les équipes, la propreté, tout ça… et vous-là, c’est tellement un autre monde !
— Bon, c’est le même pourtant. La base de la médecine, ici comme en France, elle ne change pas : c’est l’observation, la clinique, l’étude des symptômes. Ça s’appelle la sémiologie, lire les signes. Pas de meilleure école de sémiologie que la médecine en condition de désert sanitaire, la médecine qu’on fait ici. Opérer, c’est pas compliqué, tu sais ? Les paysans afghans peuvent apprendre, ce qui est compliqué, c’est de savoir quoi opérer, c’est le diagnostic.
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— Ensuite il faut savoir que le chadri c’est assez récent. À peu près un siècle. Auparavant, beaucoup de femmes des villes, de toute leur vie, ne mettaient pas le nez hors de leur maison.
— C’est vrai ?
— Bien sûr que c’est vrai. Dans une grande ville, une femme est vouée à côtoyer des inconnus. C’est pour ça que l’invention du chadri a été un gain d’autonomie et de liberté. Elles ont enfin pu sortir de chez elles. De toute manière, on en fait un symbole exagéré de ce chadri. Les vraies priorités , pour les femmes, c’est l’accès aux soins, à l’éducation, au travail et à la justice. Pas les fringues.
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— Au fait, tu sais comment on les appelle les vieux?
— Non
— Les Babas. Les barbes blanches
— Ah oui, si, je le savais ! “Dewana Baba”
— C’est drôle d’ailleurs, il me semble que le terme qui désigne les vieux Messieurs en afghan, c’est celui qui désigne les vieilles dames en Russie. “les Babas.”
— ça doit être ça, l’origine du conflit.
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- Toi, t’es minuscule et tout le monde te regarde. Moi, je suis bardé de jaune fluo et personne me voit. Dans l’échelle sociale, t’es à vingt, moi à zéro.
- Je suis nouveau, c’est pour ça. Vous, vous êtes là depuis l’Antiquité avec votre balai. Les gens qui abattent une besogne utile, ingrate et vieille comme le monde sont toujours invisibles.
- Ben merde alors !
- Mais arrêtez un peu de balayer, vous allez voir.
- Voir quoi ? La terre va pas s’arrêter.
- Si, justement. Dans une semaine, la ville est sale. Dans un mois, elle est encombrée. Dans deux mois, paralysée. Dans trois mois, les rats font la loi. Dans six mois, la peste revient avec la guerre civile. Dans un an, tout le monde est mort.
- Sans blague !
- Sur l’échelle sociale, vous êtes à la ramasse, mais sur l’échelle vitale, c’est vous qui avez vingt et moi zéro.
- Faudrait revoir l’échelle des salaires, alors.
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- Quand j’allume ma télé, je vois les pubs et tout le bazar. Quand je m’éteins, je me vois, moi. Et tu sais ce que j’ai pensé ?
- Non.
- J’ai pensé que vous, les écrans, c’est quand vous êtes éteints que vous reflétez vraiment la vie des gens.
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Les objets sont des pièges et d’autant plus prêts à se refermer sur nous qu’ils sont plus parfaits. - Jacques Lusseyran
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Toute cette réaction que j’ai eue à la mort de ma mère est assez curieuse.
J’ai pleuré pour bien des choses qui m’ont attristé dans ma vie, mais pour ma mère, non.
C’était trop grand.
Il y avait une étrange beauté dans cet effet que le destin peut avoir sur la vie d’une personne.
Je ne le raisonnais pas, bien sûr.
À 11 ans, je ne pouvais pas raisonner de la sorte.
C’était plutôt un sentiment que j’avais devant ce grand malheur.
(page 157)
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Finalement, mon père est arrivé. Il avait l’haleine très chaude par rapport à l’air, ça faisait de la vapeur. Son visage était complètement défait, strié de larmes. Ses premiers mots ont été :
« Eh bien, mon vieux, il va falloir qu’on apprenne à vivre tout seuls. »
C’était sa façon de me dire que ma mère était morte.
(page 144)
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Il ne faut pas que tu joues avec ton pénis, DU TOUT. Il ne faut pas le toucher.
- Pourquoi ?
Je ne sais pas si elle (sa mère) a dit que Dieu était un vieux monsieur, je ne pense pas. Elle a dit :
- Dieu ? C’est Dieu qui a tout créé. Il a fait le monde, et toi, et moi, tous les animaux, toutes les plantes, il a tout fait. Et ça lui déplairait beaucoup que tu joues avec ton pénis.
- Mais comment je vais faire pipi ? Ça va tomber n’importe où si je ne le tiens pas avec la main.
- Tu peux le tenir, mais juste assez pour que le pipi aille où tu veux. Tu le tiens légèrement et c’est tout. Tu as bien compris ?
- Oui.
(page 45)
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À l’époque (entre les deux guerres mondiales), si on avait de l’argent, on se soignait.
Si on n’en avait pas, on ne se soignait pas.
On restait malade et on attendait de mourir.
(page 35)
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Je n’ai pas grande facilité à décrire physiquement ma mère.
Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’elle était belle. Elle était très sympathique. Elle avait le visage un peu fatigué, même quand elle était jeune.
Elle ne se maquillait pas, ou à peine.
Elle n’était pas contre, mais nous n’avions pas d’argent et je pense qu’elle ne voyait pas la nécessité d’acheter du fard.
D’ailleurs, à l’époque, énormément de femmes ne se maquillaient pas.
Ça commençait tout juste.
(page 30)
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Le smog est venu.
La pollution atmosphérique.
On ne connaissait pas le mot « smog » avant guerre.
Je n’avais aucune idée que ça pouvait arriver.
L’air était clair et merveilleux.
Le matin absolument superbe.
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"En rêvassant dans ce lieu, je pense au meilleur et au pire de ce que je viens de vivre en Afghanistan et je réalise une chose : j'ai envie d'y retourner."
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"J'ai peur qu'ils me butent dans mon sommeil. Mes nerfs m'empêchent de dormir. J'écris. J'écris à l'affût du moindre bruit. J'écris pour que mes assassins voient que je suis occupé et ajournent mon assassinat. J'écris pour constater par écrit que je deviens dingue."
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"_Tu sais, la guerre, c'est toujours plus compliqué qu'on ne le pense. Tu peux très bien te pointer chez un commandant comme Bassir et le trouver en pleine discussion avec dix officiers russes autour d'un bol de chourchoï.
_Ah bon ?
_C'est pas de la collaboration, c'est pas la paix des braves, c'est des espèces de négociations sporadiques. "Laisse passer mon convoi, sinon je bombarde la route".
_La guerre n'est pas permanente, en fait."
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"_J'ai remis de l'argent au commandant pour faire fonctionner l'école, pour montrer qu'il prend ça au sérieux, il nous a organisé cette séance mais en fait, l'école ne fonctionne pas.
_Ah non ?
_On est en septembre, c'est les récoltes, les enfants sont aux champs.
_Ils ont les mains dures, j'ai remarqué.
_Ils se débrouillent, à l'afghane, pour apprendre deux ou trois choses, mais dans l'ensemble, ce sont tout entiers des petits travailleurs ou des petits combattants.
Et ce qui est terrible, c'est que de plus en plus, leurs modèles uniques sont des adolescents qui ne savent faire que la guerre et qui s'en vantent. Pas d'alternative.
Personne pour expliquer que savoir des choses, ça vaut mieux que de s'étriper."
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"_Une amélioration des photos passe nécessairement par une amélioration des relations avec les gens.
_Ce que tu es en train de dire, en fait, c'est que pour faire de bonnes photos, il faut bien vieillir.
_Exactement.
_Eh bien excuse-moi, mon vieux, mais le processus que tu décris là, c'est celui de la maturation, c'est le vin. Alors moi, je dis qu'il faut faire du vin. Parce que le vin, c'est tout ce que tu viens de raconter, mais en plus, ça se boit et c'est bon.
_Haha !"
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