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Citations de Emmanuel Roblès (141)


… Les vrais responsables ce sont les gens qui te poussent à faire ça. À toi les risques, tu comprends ? Eux, bien tranquilles. Ils n’ont qu’à payer avec leur sale argent anglais. Je parie que ce sont encore des youpins qui font ça, hein ? Alors ils envoient se faire casser la gueule de braves garçons qui ne savent pas exactement de quoi il s’agit en réalité et qui encaissent les coups. Je te le répète : ce n’est pas toi le responsable.
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Puisque j’étais pris, l’essentiel, à présent, était de bien me comporter devant mes adversaires, de bien peser leurs questions et mes réponses. Et surveiller ma voix. Dans les moments d’émotion, elle avait tendance à se casser, à éclater soudain en un son nasillard. Éviter de donner à sourire. Ce ne serait pas si facile déjà, avec mon visage tuméfié. La mâchoire supérieure, surtout, me faisait souffrir. Une douleur en éventail me montait jusqu’au cerveau. Impression d’avoir un trou béant sous la joue par où entrerait un air brûlant. Douleur derrière la tête aussi, vive comme celle d’une plaie ouverte.
J’attendais.
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...il faut qu’un métier soit « choisi ». Si tu le fais à contrecœur c’est la meilleure partie de ton existence qui est gâchée.
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Le courage, si c’est une vertu, c’est la dernière dans la liste. Le plus vulgaire voleur de poules a du courage parce qu’il risque un coup de fusil et qu’il le sait. Je n’admire pas les gens qui ne sont que courageux.
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Le marin n’avait connu que de basses aventures d’escale et pour la première fois il voyait une femme, une « vraie femme » le regarder avec intérêt. Il lui parla, lui avoua son désir. Mais elle se gardait bien. D’autres jeunes hommes papillonnaient autour d’elle sans rien obtenir. Elle était habituée à ces hommages triviaux, à ces compliments rudes et « salés », à ces visages tendus qui lui soufflaient des supplications, des promesses et parfois même des obscénités et des menaces.
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C’est une honnête femme. Elle ne trompe pas son mari… Elle aime allumer les jeunots. Un plaisir comme un autre. Mais c’est tout.
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Pour eux, il n’était qu’un fils de famille en rupture de pension paternelle. Ses manières, son aspect, son maintien, tout le situait à l’antipode de ces êtres, dans une catégorie spéciale. Ils avaient dû prendre sa colère précédente pour une crise d’enfant gâté dont on entrave la volonté. Ils ne se doutaient pas que ces cent pesetas représentaient deux années d’économie sordide. Rafaël les avaient amassées centime à centime jusqu’à les transformer en un unique billet. Et sa colère avait jailli surtout de son désappointement et de son inquiétude. Si le départ tardait trop, sa situation deviendrait des plus angoissantes.
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Il appréciait beaucoup les plus basses flatteries et trouvait naturel que chacun vantât sa « prodigieuse intelligence ».
Il se vantait encore de son habileté, de sa ruse, de son esprit de décision, de ses mérites, de ses charmes (?) et de ses bonnes fortunes.
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Pourtant, ce qui dominait, c’était une odeur plus tenace d’urine. Il y en avait partout : par flaques, en ruisseaux, en traînées, en filets, contre les murs, entre les pavés, sous les portes. Cela suintait, dégoulinait, bavotait, serpentait partout à croire qu’ils avaient une vessie spéciale, dans ce coin-là. On ne pouvait passer sous certains balcons, sans recevoir quelques gouttes tièdes sur le nez. Partout il fallait respirer cette puanteur ammoniacale de vespasienne mal tenue.
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Mais chaque escapade avivait en lui une révolte.
Ainsi, il continuerait, son existence entière, lui, qui se sentait les muscles gonflés d’une force inemployée et un cœur bouillonnant de jeune corsaire barbaresque, à vendre des armoires à glace et des buffets, à se dandiner comme un ours derrière la vitrine, à se morfondre là ? N’apprendrait-il donc jamais un véritable métier d’homme ? Un métier viril, d’aventures et de risques, un métier exigeant et dur dans lequel il engagerait le meilleur de son être ?
N’y avait-il pas des navires ? des pays lointains ? des tâches de marin, de colonial, de soldat, n’importe ! Quelque chose qui méritât un sacrifice entier, absolu, enivrant ! N’y avait-il pas de causes à défendre, une œuvre grandiose et belle à soutenir, à exalter, à faire triompher quel que fût le prix ?
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La mer ouvrit alors devant lui son livre de légendes. Elle gonflait doucement son dos écailleux et au loin de longs cirrus étiraient leurs ailes comme des pique-bœufs roussâtres sur un buffle endormi.
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Il préférait les rapports de « conquérants », les aventures brutales et sombres d’hommes de proie, virils et violents, dévorés par l’action.
Récits magnifiques et colorés dans lesquels on échangeait de grands coups. Batailles, pillages, conquêtes, paysages étranges, cités inconnues pleines de splendeurs et de mystères…
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Si elle vous offrait par exemple une grappe de raisin elle ne tendait jamais complètement le bras. Elle le gardait à demi plié, en vous fixant avec une attention presque douloureuse, comme si elle espérait vous entendre refuser.
En cas d’acceptation, neuf fois sur dix, elle s’empressait avec un mince sourire de couper la grappe en deux en disant : – C’est assez comme ça… Trop, ça peut faire du mal.
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Les filles, avec une volubilité prodigieuse comme si elles craignaient de manquer de salive, lui débitaient aussitôt de longues séries d’injures éclatantes, sonores comme des gifles !
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Il haletait, à présent.
Et soudain, il eut conscience de cette démence. Il fit un effort pour mater ses nerfs, maîtriser sa pensée désaxée. Quelle pauvreté de s’insurger contre la fatalité de la Mort !
Mourir ? Oui.
Mais mourir en homme !
Mourir avec dignité !
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– Misérables nous sommes, misérables nous resterons. Toujours. Comme nos parents. Comme peut-être nos fils.
C’est cet esprit de résignation, cette mentalité de vaincus qu’il aurait fallu combattre d’abord et détruire. La volonté de grandir en dignité aurait entraîné la volonté de lutte.
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C’étaient de braves bougres, au fond. Avec une mentalité simpliste, naïve, primitive même, surtout chez les indigènes et les Espagnols. S’ils avaient été aussi évolués que les ouvriers de Paname... Non, si la grève échouait, il ne pourrait s’en prendre qu’à lui, Astone.
Il aurait fallu les éduquer d’abord.
Former un bon noyau de militants.
Prévoir des allocations... Mille choses...
Les événements l’avaient pressé.
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Il est des gens qui ne savent jamais le prix du kilo de pain. Qui s’en moquent. Et d’autres qui ressentent une augmentation d’un sou.
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Quand on justifie sa vie par un combat, que celui-ci exige un jour le sacrifice de cette même vie, rien de plus normal. Et encore, il ne s’agit pas là, à vrai dire, d’un sacrifice. Mais si on doit engager, en plus, l’existence d’êtres chers – un ami, un frère – il faut réellement être fort, être maître de soi, sûr de sa vérité, pour ne pas douter.
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Dire qu’au siècle de la radio, des rayons X, des machines électriques, et de toute cette sacrée civilisation, dont nous sommes si fiers, il y a des types comme toi et moi qui vivent comme des chiens... Et les livres, les théâtres, la musique ? De quoi rendre la vie belle !... Parce qu’elle pourrait être belle, la vie, si nous voulions !
– Un homme, c’est d’abord un ventre. Les livres, les théâtres, la musique, c’est fait pour les types bien nourris.
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