Citations de Eric Mouzat (57)
Tu ferais mieux de suivre la femme qui ne te fuirait pas, qui désirerait ce que tu désires et brûlerait avec toi des mêmes feux.
Ovide.
La sensualité émanait de moi comme une odeur, comme un trait de caractère. Après tout, on repère bien les gens méchants au premier coup d’œil. Pourquoi n’en serait-il pas de même avec la volupté ?
Toi qui t’étais ouvertement déclarée hétérosexuelle +++ , tu t’essayais à séduire une gamine de dix-neuf ans, d’allure masculine certes, mais sans conteste une femme avec un sexe de femme, des gros seins de femme, un corps de femme, des doigts de femme, une bouche de femme.
J’ignorais qu’il était bisexuel, un vrai, pas un fantasmeur qui aimerait l’être et se dégonfle au dernier moment. Jeff hocha la tête en me voyant. Je pris cela pour une moquerie. Je faisais erreur. Les gens différents font souvent des erreurs. Le monde s’évertue à les rendre normaux, à ce qu’ils pensent et agissent comme il faut, mais ils ne le peuvent pas. Lui et moi étions anormaux.
Ton enseignement était à la fois progressif et raisonné, tantôt vigoureux et violent, tantôt subtil et doux. Je devins pour toi la chose de ton plaisir, le jouet de tes matins, le soldat de tes moindres envies.
Il y avait à peine dix minutes que nous étions assis l’un à côté de l’autre que je sentais déjà ton genou effleurer le mien. Nous ne nous connaissions pas encore, je me demande même si nous avions échangé plus qu’un bonsoir et un sourire. Une longue nappe blanche tombait sur nos cuisses, sur les miennes en pantalon de toile écrue, sur les tiennes, nues jusqu’à la lisière de ta jupe moulante, et nul autre que nous ne pouvait savoir quelle merveilleuse aventure naissait alors dans l’invisible dessous d’une table conviviale. La lumière vacillante de quelques bougies donnait à cette soirée une ambiance irréelle et feutrée. Tout flottait dans la chaleur ouatée d’une fin d’été orageuse.
Quoi qu'il en soit, il y a toujours avec toi un fond de vérité. Je t'ai si souvent surprise avec les autres, ambiguë, équivoque, licencieuse et tellement belle, tellement comme je t aime, à me tourmenter de l'extase de te voir profiter de la faiblesse des hommes, à leur promettre monts et merveilles devant moi, à choquer leur femme impuissante et à les abandonner ensuite dès que tu les savais prêts.
Désormais, tu pouvais tout me dire, tout me demander. J'étais sous le charme de ta folie érotique. J'avais rêvé d'une femme comme toi, comme d'un idéal de perfection perverse, et tu étais à côté de moi, fine et gracieuse, lissant de temps à autre tes longs cheveux blonds de tes doigts graciles tous ornés d'une ou de plusieurs bagues.
Je fus intimidé par son regard. Elle plongeait ses yeux au fond des miens, dégustant l'âme de l'homme qui la dépucelait.
Ma joie était intense parce que je te voyais heureuse, parce qu'elle l'était aussi, et qu'une complicité de toujours, ravivée ce soir, certainement jamais éteinte, se lisait dans vos yeux malicieux.
Tout ce que tu me racontais n'était peut-être pas vrai, mais les mots qui sortent de ta bouche ont un tel pouvoir sur mes fantasmes, sur ma peau, sur mon corps, que j’y crois chaque fois, que j'y croyais alors que je ne sais plus très bien aujourd'hui ce qui est imaginaire et ce qui ne l'est pas.
Casanova ! Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ! Mon idéal dans ce que je ne pourrais jamais atteindre. L’image parfaite de ce que j’aime que tu sois ! Tu es un Casanova au féminin. Tes frasques, ton libertinage, ton besoin de séduire sont l’expression de ta peur de vieillir. Et que je t’aime lorsque tu te bats contre le temps, contre son implacable voracité. Casanova !
Quand on veut vraiment quelque chose, on s'en donne les moyens.
Ses lèvres pulpeuses brillaient des flammes chaudes des bougies de la pièce. Elles étaient faites pour être effleurées du bout des doigts, de la pointe de la langue. Elles n'avaient été conçues pour rien d'autre qu'être embrassées.
Nous semblions partager le même regard amusé sur le monde et les gens.
C'était une Ondine de mes rêves, une Ondine que j'avais construite avec les seuls mots que tu m'avais dits d'elle, l'idéal d'une Ondine. Une Ondine de mon imaginaire et de mes fantasmes les plus fous.
J'admire ceux qui osent se travestir, et ainsi montrer l'envers de leur décor, et par le costume, soulever un coin de leur propre masque.
" L'hédonisme avait un nom, la sensualité un visage. "
J’étais complètement désemparée. Je ne veux pas dire malheureuse, mais tout s’était soudainement emmêlé dans ma tête alors que j’étais aux antipodes de me douter de quelque chose ou même de le désirer. Parfois on sent arriver les changements, parfois c’est le contraire. J’étais à l’aube de mes trente ans et ce qui s’était produit avait été un véritable cataclysme.
J’avais une vie. Une vie comme une autre, avec ses originalités et sa banalité, son histoire, son présent, son futur peut-être. Je ne me posais pas de question puisque c’était ainsi et que je n’étais pas si mal que ça après tout. J’étais, comme la plupart des femmes sans doute, partiellement satisfaite par l’existence que je menais.
On comprend immédiatement, lorsqu’on vit un pareil instant, que ça ne peut pas être autre chose qu’une tornade qui risque de tout emporter, de tout bouleverser, peut-être de tout anéantir. On comprend intuitivement que ça n’est pas une simple amourette, pas un flirt possible, pas un caprice, ni même de l’affection. C’était bel et bien un coup de foudre. Un coup de foudre imprévisible, indescriptible, accablant. Un coup de foudre irrémédiable.
J’avais rencontré Quentin sur un parking de supermarché. Quoi de plus trivial ? Quoi de plus insignifiant ? Je venais de faire quelques courses, j’avais rangé les sacs dans le coffre de ma voiture et je m’étais mise au volant. Je reculais pour sortir de ma place, il avançait dans une allée et l’arrière de ma voiture a éraflé une aile de sa belle Mercedes grise presque neuve.
Les gens ont du mal à comprendre la sincérité et la pureté de certaines relations qui sortent de la norme.