Citations de Eric Mouzat (57)
C’était charmant, délicieux et si troublant. La pensée qu’il soit encore vierge me traversa l’esprit. Dépuceler un garçon était un de mes fantasmes depuis que j’avais franchi la trentaine. Mais du fantasme à la réalité, il y a parfois une distance considérable.
À la seconde même où ma main se posa en haut de sa cuisse, mon vagin eut un spasme et je le sentis s’humidifier abondamment. Je n’avais d’yeux que pour ce sexe que j’espérais voir grossir, tendre la toile du boxer, déborder par le haut. J’avais du mal à me concentrer sur mon auscultation. Je devais appuyer plus, chercher le point précis qui me révèlerait la cause de cette souffrance.
— Je me déshabille ?
— Le haut oui, pour le bas vous pouvez garder votre caleçon.
Rien ne lui interdisait de l’ôter. Le lui suggérer eût été contraire au code de déontologie, mais terriblement en accord avec le dessein que mon imagination bouillonnante commençait à former.
J’avais le souffle court et un frisson me parcourut le dos. J’étais sur le point d’ausculter le plus joli patient de ma carrière alors que j’avais failli passer à côté de ce don du ciel par égoïsme ! Pour sûr je ne bâclerais pas mon travail ! Il était à l’image des jeunes hommes qui me font craquer dans les journaux de mode : châtain clair, de grandes boucles qui tombaient sur ses yeux et ses épaules, un visage fin, totalement imberbe, presque androgyne, des épaules larges, de grandes mains fines. Tout était parfait. Tout me donnait envie de découvrir le reste.
La possessivité maladive de Christophe et nos disputes quotidiennes à propos de broutilles étaient épuisantes. Nous étions l’un avec l’autre comme deux enfants, incapables de nous contrôler. Nos chamailleries et nos réconciliations sur l’oreiller occupaient le plus clair de notre temps libre. C’était à un point tel que nous n’avions quasiment plus de vie sociale. Nos amis nous fuyaient, notre famille nous voyait à regret ensemble. Or, dès que nous fûmes séparés, et comme par magie, les tensions s’apaisèrent.
Quelle opinion aurait-il de moi cet ado si je lui délivrais son sésame sans même l’ausculter ? Si je voulais faire mon travail consciencieusement, c’était une bonne demi-heure de perdue, et Christophe, mon ex, devait retourner au bureau à quatorze heures. Or il voulait à tout prix me présenter sa nouvelle conquête et que je le rappelle plus tard dans l’après-midi pour lui dire ce que j’en pensais. C’était toujours ainsi avec lui. Depuis que nous nous étions séparés, il ne pouvait passer deux jours sans me demander mon avis sur ceci ou sur cela. Bien sûr ce n’étaient que prétextes pour qu’on se revoie.
Nous sommes retournés dans la chambre. Nous nous sommes glissés dans le lit comme deux vieux amants. Moment de douceur. Moment de rêve.
C'est un peu comme s'ils me faisaient cadeau d'un trop-plein de plaisir et de sensualité. Ils jouissent de me faire jouir. Une jouissance tout en amour.
Il est l'archet qui fait vibrer ma corde intérieure. Il est la plume qui écrit sur ma page vierge. Il est ce que je n'ai jamais cherché, mais qui s'est imposé à moi sans que je ne demande rien.
D'un côté je nage en plein bonheur sentimental ; de l'autre, les contraintes du monde essayent de tout gâcher!
L'avocate, l'avocate, l'avocate ! Des tours éculés, des intonations tellement justes et tellement fausses à la fois à force de justesse. Elle jouait, mais elle était si sincère dans son jeu que j'en étais désorientée.
Apparemment, qu'il y ait une fille entre lui et moi, non seulement ça ne lui pose aucun problème, mais j'ai l'impression que ça le stimule. [...] Me savoir heureuse, pleinement satisfaite, lui procure une joie immense et ses qualités d'amant en sont décuplées.
Je t'envoie toute la douceur d'un automne qui n'en finit pas de m'étonner!
La petite cache bien son jeu. C'est une vraie coquine!
En plus, elle est belle. Si belle qu'elle me fait douter que je suis hétéro. Au point où j'en suis, je crois que ça n'a plus de sens. Hétéro ou lesbienne, c'est pareil.
Il est beau, intelligent. Il me protège, il prend soin de moi. Il est attentionné comme un jeune amoureux. De quoi ai-je besoin ? De quoi d'autre?
S'il y a autant d'étrangers à Paris, c'est que tout le monde est ici chez soi.