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Critiques de Erik Wietzel (87)
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Les Dragons de la Cité Rouge

Le chasseur de prime Alec Deraan a été mandaté pour chasser une troupe de possédés d’un domaine seigneurial de son domaine, qui s’avère être ce qu’il reste d’une mission de secours envoyé par la reine de Redfelt. Ça tombe bien, Alec est son premier amour et son dernier amant. Contre pièces sonnantes et trébuchantes, il revient au pays où il a faits ses armes pour accomplir la quête dans lequel l’ex prince-consort à perdu : ramener à la fois le prince héritier et la rançon destinée à le libérer (Magioris, une épée magique ancestrale aux sombres secrets dont tout le monde veut mettre la main dessus). C’est donc un peu l’histoire d’un aller et d’un retour… ^^





Ben, ce roman indépendant était sympa mais j’ai eu pas mal de difficultés à me prêter au jeu. Si je l’avais lu beaucoup plus tôt dans mon parcours de lecteur je pense que je l’aurai bien aimé, mais là j’en vu d’autres… Du coup je peux le recommander aux néophytes, aux casual readers et aux easy readers qui veulent quelque chose de pas prise de tête. blink



Les + :





Les - :







Narrativement on est dans les techniques narratives des séries télé, donc dans celle des bons vieux romans-feuilletons, ce qui fait que l’auteur appartient bien au courant néo-classique de la fantasy… Mais si une série fonctionne c’est parce que les personnages, l’univers et le ton de la série ont été fixés au départ par le ou les épisodes pilotes et ce n’est pas le cas ici. Alors on essaye de rattraper le coup en jouant la carte du flashback, mais on nous raconte successivement son enfance malheureuse, sa carrière à Redfelt qui l’amène de la caserne à l’antichambre du pouvoir, sa démission soudaine et son long exil, sa rencontre avec Arkhan et son pacte avec Shen Sey. A l’arrivée, on nous présente l’essentiel au bout de 100 pages pour obtenir en plus un gros trou d’air dans le récit…



En fait les défauts auraient pu être des qualités si on avait joué plus franchement la carte de l’humour. Là c’est trop sérieux pour être pris au 2e degré et il y a trop d’humour et de clin d’œil aux classiques du genre pour être pris au 1er degré donc j’ai été un peu le cul entre deux chaises. Alors oui, on peut faire quelque chose d’epicness to the max derrière la grosse déconne, mais pour cela il faut de la vista. Malheureusement, à ma connaissance l’auteur a arrêté sa carrière d’auteur fantasy avec cet ouvrage ci alors qu’il était en bonne voie pour marcher dans les pas de Michel Robert ou de Pierre Pevel, ou mieux encore d’un Jim Butcher ou d’un Simon R. Green… En plus c’est con, il avait fait du foreshadowing pour la suite en semant des petits cailloux blanc qui nous aurait amené aux commanditaires de la superbe mais démoniaque Shen Sey. Misère de misère !
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Ne cherche pas à savoir

Ce bouquin est mauvais.

C'est triste. C'est vraiment une grosse déception car Erik Wietzel fait partie de la ligue de l'Imaginaire donc forcément on en attend beaucoup. Et on n'a rien. Du cliché du cliché et du Marc Levy (en encore moins bien). Une construction de l'intrigue lente, sans beaucoup de suspens et cousue de fil blanc. Et des dialogue au ras des pâquerettes.



Je n'ai pas lu ses romans Fantasy, du coup je suis curieux d'en lire un, mais en matière de Thriller, c'est pas ça.



Une histoire d'une mièvrerie et d'une simplicité ahurissante. Des personnages sans corps et sans âme. Factices. On sent l'auteur fragile et engoncé dans un univers qui il ne maîtrise pas.



Le seul point positif du bouquin est l'ahurissante description de Naples, de ses us et coutumes maffieuses, de ses personnages atypiques et de sa vie quotidienne. Flippant même.



Pour le reste, ennui, effets de manche, facilités et clichés parsèment le bouquin du début à la fin. Fin qui culmine sur du gros n'importe quoi. On dirait du "Spy Kids" pas un roman pour adultes.

Et ça finit vraiment comme du Marc Lévy.

C'est quand même vendu comme un thriller ! Où sont les frissons ? Déception...

1/5 (pour Naples)
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Les coups de coeur des Imaginales - 2013

En cette année 2013, outre son anthologie habituelle constituée de quelques-unes des plus belles plumes des littératures de l'imaginaire français (« Elfes et assassins »), le festival des Imaginales d'Epinal a également pris l'initiative de publier ces « Coups de cœurs des Imaginales ». Rappelons que depuis 2004, le festival a pris l'habitude d'accorder le label « coup de cœur » à un écrivain prometteur, ni véritablement débutant ni déjà « star » reconnue, label qui, comme l'explique Stéphanie Nicot dans sa préface, est censé assurer le rôle de panneau indicateur qui signalerait aux lecteurs « Attention, talent ! ». Né de la collaboration de trois maisons d'édition spécialisées dans ce type de littérature (Mnémos, ActuSF, Les Moutons Électriques) qui se sont d'ailleurs regroupées en 2012 sous le label « Les Indés de l'imaginaire », le projet est donc simple : proposer une nouvelle de chacun des auteurs s'étant vu octroyer cette récompense, de Thierry Di Rollo en 2004 à Samantha Bailly en 2013. Dix textes, donc, qui se succèdent de façon chronologique, et un thème assez général pour permettre une grande diversité de récit : la fantasy urbaine.



Si dans « Elfes et assassins », comme dans la plupart des anthologies précédentes, le très bon côtoyait le beaucoup moins bon, il faut reconnaître que la qualité est ici au rendez-vous, et ce pour chacun des textes. La postface suivant chaque nouvelle et dans laquelle les auteurs reviennent sur la façon dont ont germé leurs idées est également un bonus appréciable. Parmi les textes qui m'ont le plus marqué je citerai en premier lieu celui de Mélanie Fazi (« Trois renards ») qui, comme toujours, parvient à faire ressortir le mystère et la beauté de lieux ou d'actes du quotidien qui semblent, au premier abord, complètement anodins. Sans surprise Jean-Philippe Jaworski se hisse également parmi les meilleurs avec son « Profanation », texte qui nous plonge à nouveau dans l'univers du Vieux Royaume où on découvre cette fois l'envers des champs de bataille. « Séréna », nouvelle de Sire Cédric consacrée au mythe de la sirène, ou encore « Élixir », nouvelle de Samantha Bailly mettant en scène des empathes chargés de repérer les individus dangereux pour la société, sont également de belles réussites.



Cette anthologie des « Coups de cœur des Imaginales » se révèle au final de très bonne qualité, tant pour la diversité des thèmes abordés que pour la variété des styles proposés. Un moyen sur et efficace de découvrir ce dont les auteurs français de fantasy sont aujourd'hui capables.
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Reines et Dragons

Après trois éditions des Imaginales d’Épinal où l’anthologie était dirigée par l’organisatrice du festival, Stéphanie Nicot, celle-ci laisse la main à d’autres auteurs et charge, en 2012, le prolifique duo créateur Sylvie Miller – Lionel Davoust (et très bons nouvellistes) de faire perdurer le regroupement thématique de nouvelles qui paraît chaque année en mai. Là où Stéphanie Nicot dirigeait des anthologies titrées par des associations logiques comme « Rois et Capitaines », Sylvie Miller et Lionel Davoust ouvrent un arc d’anthologies qui vont associer une figure forte de la fantasy avec une créature fantastique. Ainsi, Reines et Dragons se place d’emblée dans cette optique très intéressante à lire comme à écrire.



[Davantage de contenus (éléments connexes, images, critique plus longue) sur ]

Comme ces douze nouvelles ont été lues au cours d’un Challenge courant sur une année entière, chacune d’elles a son propre petit paragraphe d’analyse.



Parmi les auteurs conviés à l’anthologie Reines et Dragons, il y en a peu que je ne connaissais pas d’avance ; Chantal Robillard fait partie du lot. Ecrivain, conservateur en bibliothèque et poète, elle semble avoir de multiples facettes qu’il est forcément difficile de cerner en peu de pages. Dans Le Dit du Drégonjon et de son Elfrie, elle livre une très courte nouvelle particulièrement parlée et phrasée. Ce n’est pas pour rien que la préface de Sylvie Miller et Lionel Davoust, les deux anthologistes, on nous conseille de la lire à haute voix. Ils l’ont sûrement choisi comme ouverture de leur ouvrage parce qu’elle est accrocheuse justement par cet aspect-ci et par le fait d’être très court.

Avec l’incessante complainte « Drégonjon, Drégonjon, viens nous secourir ! », Chantal Robillard prend le risque de lasser le lecteur dès le départ en ressassant cette réplique. Cela prend heureusement place dans un contexte simple à saisir : de jeunes elfes invoquent Drégonjon pour qu’elles soient sauvées de leur situation délétère. Je vous laisserai juger de la thématique choisie qui, bien que désormais convenue, a toujours besoin d’être remise en avant au vu d’un certain patriarcat latent et traditionnel. Pour autant, même si l’orientation de l’anthologie est totalement respectée avec le dragon protecteur et la reine qui s’élève, je ne cesse de me questionner sur l’intérêt de quitter un joug pour un autre, de rejeter un enfermement pour une relation peut-être trop peu définie en fin de nouvelle...



Thomas Geha, alias Xavier Dollo, est déjà un auteur que je connais davantage. La saga Alone, le diptyque du Sabre de Sang ou bien American Fays en collaboration avec Anne Fakhouri sont autant d’ouvrages très appréciés à chaque critique, le tout étant parfaitement complété par de nombreuses nouvelles dans tous les genres de l’imaginaire.

Celle qu’il a proposée à Sylvie Miller et Lionel Davoust, « Chuchoteurs du Dragon », se déroule dans un monde médiéval de fantasy, le Royaume de l’Esflamme du Dragon, où les castes sont bien segmentées et les secrets bien gardés. Nous découvrons rapidement Hiodes, reine et héroïne, dans les bras de son amant Malwenn, guerrier d’élite. Leur amour va se retrouver confronté aux rêves par lesquels le fameux Dragon se lie aux monarques qu'il a choisis.

C’est un texte relativement classique que nous livre Thomas Geha, dans le microcosme de la fantasy médiévale sur le thème « Reines et Dragons », mais efficace. Il est toujours compliqué de faire ressentir l’onirisme de certaines situations et la façon dont il le fait rapproche plutôt cette œuvre de l’univers du Sabre de sang, avant tout, avec une magie induite par les forces même qui anime son monde, qu’elles soient encore vivaces ou déliquescentes. C’est donc la trame de fond qui va surtout rester dans l’esprit du lecteur, après avoir terminé « Chuchoteurs du Dragon » : le choix des souverains par une créature fantastique au statut compliqué, le passage du titre de Chuchoteur à celui de Lié, etc.



Au tour d’Adrien Tomas, avec « Ophëa », de nous donner l’envie de découvrir sa vision des Reines et des Dragons. Il y dévoile une vision classique certes, sûrement à l’image de ses premiers romans (La Geste du Sixième Royaume ; La Maison des Mages), mais particulièrement divertissante et qui révèle, à la toute fin, un sel bien placé.

Ophëa est la jeune reine d’un royaume ayant récemment perdu son souverain, le chevaleresque Naïel, mort au combat face à la « Bête » qui terrorise les alentours. Forcée de concéder du pouvoir, Ophëa doit se résoudre, telle Pénélope dans l’Odyssée, à épouser, pour le bien du royaume, celui qui réussira à vaincre le Dragon (car c’en est un, et de belle taille) et à lui rapporter sa tête. Pour venger le souverain précédent, pour acquérir encore plus de pouvoir, pour la gloire, pour l’honneur, pour l’amour même, les seigneurs du plus puissant au plus humble défilent devant la créature pour l’affronter plus ou moins courageusement. Outre un classicisme encouragé par le thème de départ, certains pourraient tiquer sur un léger abus des comparaisons au premier abord, mais finalement le récit prend le pas sur le reste et on chevauche l’intrigue comme ces chevaliers leur monture.

La nouvelle d’Adrien Tomas suit raisonnablement une structure en trois parties cohérentes : l’exposition (une situation mal barrée qui pose un objectif clair, net et précis), le déroulement de l’action (si son état d’esprit était morne, le lecteur reprend du baume au cœur, tandis que si le début avait été déjà très apprécié, ces moments de bravoure ou de lâcheté n’en sont que meilleurs), et enfin le dénouement (que je ne dévoilerais pas ici, évidemment). L’auteur prend totalement au mot le titre de l’anthologie et son intention est tout à fait louable, car elle pourrait servir, en ce début d’anthologie, de maître étalon aux nouvelles qui suivent.



Anne Fakhouri, auteur du Clairvoyage, de Narcogenèse et d’American Fays, a l’habitude du récit initiatique et de la mise en place du sentiment amoureux ; elle utilise cela dans sa nouvelle « Au cœur du dragon ».

Jil et Œuf de Dragon font partie d’un peuple vivant au pied de montagnes habitées par des dragons plus ou moins mystérieux (il en existe plusieurs espèces ce qui complexifie l’affaire). Ceux-ci sont à la fois dangereux et pourvoyeurs de matières premières bien utiles pour le fonctionnement de la société qui les côtoient, c’est pourquoi ils constituent un défi pour les « grimpeurs », caste de casse-cous dont le rite d’initiation, d’entrée, est bien sûr de grimper dans un des repères draconiques pour en ramener un trophée. L’amitié tendancieuse nouée dès le départ entre Jil et Œuf du Dragon sera évidemment l’enjeu de cette quête.

Clairement, c’est davantage la figure du dragon dans toute sa complexité qui est développée que celle de la reine, mais ce n’est pas un constat qui pose franchement problème ici, puisque la nouvelle se fonde davantage sur la compréhension (ou non, pour le coup) de l’essence même des dragons, et de ce qui les relie à ces « grimpeurs ». Dans le style, j’ai été moins convaincu, car de ce que j’ai déjà lu d’elle, Anne Fakhouri m’a habitué à plus de répondant, humoristique par exemple ; bien sûr, il y a quelques lignes de dialogue croustillantes, mais je me demande si c’est une nouvelle à conseiller pour découvrir cette auteur, au moins pour la construction des sentiments entre les personnages, là oui.



Justine Niogret nous offre, elle, une bouffée d’air frais à respirer avec attention. Sa nouvelle « Achab était amoureux » nous étonne dès le départ avec non pas un, mais deux titres mystérieux. En effet, « Achab était amoureux » figure au sommaire, ainsi que dans la mise en page ; toutefois, le titre au début de la nouvelle est en fait « La Grande Déesse de fer de la Miséricorde » ! Apparemment, c’est la seule nouvelle de Justine Niogret à avoir vu son titre accepter par les anthologistes… et puis finalement non, voilà tout ! c’est plutôt « Achab était amoureux » qui fut retenu. Mystère de l’édition d’une anthologie...

L’auteur de Chien du Heaume et de Mordre le Bouclier, comme à son habitude, réussit dès les premières lignes à tourner le thème imposé (des reines et des dragons) dans une direction toute personnelle. Le climat est rude, la vie dure et les rencontres pas toujours heureuses. Justine Niogret cultive là le dilemme entre le confort de la proximité et l’aventure vers l’inconnu, entre l’assurance et la tentation. Le décor mis en scène autour de ce duo improbable (la jeune Reine et le sage dragon retiré du monde) est clairement beau. Et, après lecture, on comprend bien tout l’épais mystère entourant le titre de cette courte nouvelle : « La Grande Déesse de fer de la Miséricorde » expose une justification sous forme de métaphore au fait que, bel et bien, « Achab était amoureux ». Il y aura donc au moins une référence que je cerne pleinement, celle du destin liant un chasseur et sa proie, une personne et son destin, un amour et son objet.



Comme très souvent, Pierre Bordage, qu’on ne présente plus, fait une petite incursion dans la fantasy relativement classique pour offrir sa contribution à l’anthologie officielle des Imaginales. Pour le thème des reines et des dragons, c’est sa nouvelle « Morflam » qui nous narre la rencontre de l’une et de l’autre.

Aux confins du royaume de Mandraor, surgit à nouveau le dragon Morflam ; à Saordor, la capitale, la toute jeune reine Hoguilde, déjà particulièrement catégorique dans ses premiers choix politiques, doit affronter cette nouvelle menace pour son royaume avec fermeté malgré son jeune âge et surtout en s’affirmant en tant que reine. La fine fleur des chevaliers partie au combat, Hoguilde finit par fuir sa capitale et ses rencontres en chemin vont décider de sa destinée royale.

Pierre Bordage nous emmène ainsi dans un monde médiéval-fantastique assez classique avec une héroïne forte mais très peu expérimentée et ses rencontres se révèlent cousues de fil blanc. Malgré tout, il est toujours aussi fluide de lire des écrits de Pierre Bordage ; les personnalités s’installent vite et l’intrigue suit tranquillement son cours. Si tout le monde n’adhérera pas à la réflexion qui sous-tend toute la fin du récit, cette nouvelle se laissera lire sans complexe.



Charlotte Bousquet, auteur notamment de la trilogie de l’Archipel des Numinées, propose pour l’anthologie Reines et Dragons une variation déjà beaucoup moins classique et évidente que certains de ses collègues. Avec « Azr’Khila », nous plongeons dans d’antiques déserts arides et mortels.

Pour la pauvre Yaaza, femme âgée du désert, la vie n’est pas simple, c’est un euphémisme. Suite au massacre de sa tribu lors d’une razzia des cavaliers teshites avec force pillages et viols, elle se retrouve seule avec sa vieille chèvre Buruyi. Divagations et envies de vengeance se mêlent pour nous mener vers une magie vaudou autour de la déesse-reine Maysa Khila et son représentant-vautour. Le mystère emplit bien vite les pages de cette nouvelle, d'autant plus que le lecteur peut légitimement chercher assez loin la relation reine-dragon, mais au moins, grâce à Charlotte Bousquet, nous sortons largement de l'épisode classiquement classique choisi par certains de ses collègues, pour plutôt filer vers une variation atypique.

Le style de Charlotte Bousquet, dans cette nouvelle en tout cas, n’est pas fluide du tout, et ce pour une bonne raison, puisqu’elle est, semble-t-il, dans une recherche constante du mot juste ; et, de fait, l’ensemble apparaît un peu moins évident qu’à l’accoutumée dans une nouvelle normalement rapidement lue. Avec ses non-dits et ses choix scénaristiques, l’auteur donne, au fond, l’impression d’offrir deux histoires en une, avec ce choix final relevant de deux hypothèses possibles. Au lecteur d’opter pour sa préférée...



Vincent Gessler, auteur suisse de Cygnis (Prix Julia-Verlanger et Prix Utopiales européen 2012), est déjà quelqu'un de plus récent, de plus discret aussi que certains de ses camarades de cette anthologie. Plus spécialisé dans la science-fiction au départ, il tente avec « Où vont les reines » une plongée dans la fantasy bien épurée.

Alors donc « Où vont les reines » ? « Dans ton cul », dirait l’autre. Pourtant, ce n’est pas là où va être envoyée Ae par sa mère. Alors qu’elle découvre sa maternité, sa mère, la reine d’Akhit, la dépêche dans l’endroit secret où vont les souveraines chaque année à partir de leur premier enfantement. Car, en fait, les reines d’Akhit sont des tueuses de dragon et le fait de partir en étant enceinte leur accorde le droit d’atteindre un sanctuaire de dragonnes.

Sans dévoiler le dénouement, on peut regretter un petit manque d’évolution et d’enjeux que les mots choisis ne gomment pas vraiment : Ae a le mérite de découvrir de quoi nous tenir en haleine pendant une nouvelle, mais nous n’allons pas non plus énormément loin dans la réflexion autour de la situation. Heureusement, nous sommes totalement dans le thème de l’anthologie : de vraies reines, majestueuses et fortes, face à de vrais dragons, puissants et reptiliens.



Érik Wietzel est un auteur déjà bien rompu à la fantasy pure (La Porte des Limbes, Cycle d’Elamia, Les Dragons de la Cité rouge) et sa nouvelle « Le Monstre de Westerham » ne dépareille pas de ses habitudes d’écriture (en matière de fantasy, car il est aussi largement passé à l’écriture de thriller depuis).

Encore une fois, nous tombons sur une étrangeté dans le titre : « Le Monstre de Westerham » s’affiche en tête de la nouvelle et dans la table des matières, pourtant nous trouvons « Le Prix de la trahison » en haut de la mise en page. Étrange donc, sachant que les deux titres sont suffisamment mystérieux sur le ton de la nouvelle ; peut-être est-ce là un problème semblable à celui rencontré par Justine Niogret pour « Achab était amoureux / « La Grande Déesse de fer de la Miséricorde ».

D’abord, nous suivons le duo Askelle et Klarion : la première, malgré les conseils et envies de son frère, part dans la quête d’un Crâne de Valeur. D’un autre côté, nous rencontrons Ayline, souveraine d’Arnilton mais reine réfugiée à Straton, qui cherche à reconquérir sa capitale. Les deux quêtes vont inévitablement se croiser en un dénouement bien trouvé.

Érik Wietzel a suffisamment bien tourné ses descriptions pour éviter toute conclusion trop rapide et finalement, n’est-ce pas dire qu’une nouvelle est bonne quand on ne peut pas décemment en dévoiler davantage ? Il réussit quand même en quelques pages à mettre dans son récit à la fois une petite mythologie, quelques fausses pistes et une conclusion abrupte.



S'il y a bien un auteur qui sait créer des mondes imaginaires en quelques lignes, c'est bien Mathieu Gaborit. Alors découvrir une de ses nouvelles, ici « Under a Lilac Tree », est toujours intrigant.

Eveilleuse est la reine d’un monde étrange. Elle évolue entre un monde tangible et un monde intangible. Son parcours dans cette nouvelle interroge la place du lecteur et, par un onirisme trouble, fait se briser la réalité mais aussi, parfois, se flouter la compréhension. La mise en abîme de la maladie, du pouvoir des livres et de l’imaginaire rend cette nouvelle encore plus englobante et provoque la nécessité de la relire avec un œil renouvelé.

C'est donc un petit récit finalement assez compliqué dans sa structure et son style que nous livre Mathieu Gaborit (en même temps, nous ne sommes pas là que pour lire du facile et du jetable), mais un récit qui tente de nous parler de l’intérêt d’accepter le statut de Muse au nom des rêves qui en découlent, de la vie que cela promet. Ambitieux.



C’est au tour de Nathalie Dau de nous faire connaître sa vision du lien entre dragon et reine, à l’aide de son écriture d’un fantastique sensible et émouvant.

Dans « Cet œil brillant qui la fixait », c’est un peu « quand Gwendolyn rencontre Tiainrug ». Le souci, dans ce royaume médiéval-fantastique, c’est que l’une fait partie du peuple du lac et que l’autre appartient au peuple de la montagne. Tous deux sont les Créatures représentant et menant leur camp au combat, du moins normalement, car quand les sentiments s’en mêlent, peut-être que l’origine de cette guerre inepte sera enfin dévoilée.

Nathalie Dau met à profit son science du sentiment en fantasy pour distiller une nouvelle où tous les côtés habituellement niais de ce genre de romance sont parfaitement en adéquation avec la situation. Les enjeux sont clairs : que reste-t-il de nous quand les amours et les transformations ont fait leur œuvre ? Ces deux Créatures, aux mutations reptiliennes, déjouent les pronostics lancés par chacun de leurs camps.



L’anthologie met Mélanie Fazi en valeur en lui laissant l’honneur de conclure. Cette auteure aux multiples récompenses pour ses recueils fantastiques nous glisse une nouvelle fraîche et, mine de rien, contemporaine.

Dans « Les Sœurs de la Tarasque », nous suivons l’itinéraire contrarié de Rachel, l’une des sept élèves du pensionnat destiné à désigner la future femme de l’Avatar, représentant du Dragon. Le monde peut bien tourner (la technologie semble bien proche de la nôtre), il n’empêche que l’Avatar a besoin d’une mère pour ses futurs enfants et toutes les familles rêvent de placer leur fille à ses côtés. La société des Sœurs de la Tarasque sont là pour éduquer et préparer ces jeunes filles désignées. Toutefois, Rachel ne semble pas à fond pour suivre ce chemin tout tracé et ne voit pas d’un bon œil sa meilleure amie, Lénaïc, être autant sous le charme du puissant personnage masculin.

Mélanie Fazi nous livre une nouvelle au ton très jeunesse, mais elle fait passer ce ton d’une manière si fraîche qu’il paraît tout naturel. Nous sommes dans un pensionnat pour jeunes filles, alors ces petites remarques, ces petites habitudes pour des demoiselles en pleine puberté sont tout bonnement parfaites. La justesse du ton rencontre également une intrigue parfaitement calibrée pour une nouvelle. Il n’y aura donc bien que la multiplication des prénoms et l’origine du Dragon qui pourraient gêner le lecteur.



Pour reprendre quelques considérations de manière plus générale, l'avantage de ce thème, de cette nouvelle association entre une créature fantastique (Dragons) et un personnage humain (Reines), est de faire proposer, de fait, nombre de femmes fortes, ce qui change en bien de la production littéraire majoritaire, même la tendance s'équilibre. Un certain nombre de nouvelles ont mis en scène beaucoup de mensonges et de faux-semblants, à voir s'il y a derrière ce choix des volontés éditoriales au départ. Enfin, on a vu que l’octroi des titres de nouvelles a pu quelque peu bloquer, mais la construction anthologique réalisée par Sylvie Miller et Lionel Davoust a permis d’attaquer avec un texte très court (pas très immersif pour ma part, mais pas trop bloquant au moins), puis d’enchaîner avec la fantasy la plus classique, pour finir avec, à mon humble avis, les textes les plus ambitieux.

Dans tous les cas, l’ensemble de cette anthologie est plutôt de la solide fantasy, le plus souvent bien pratique pour découvrir tel ou telle auteure...

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Elamia - Intégrale

De la fantasy épique classique mais solide, bien balisée mais bien carrée. Je regretterais presque de ne pas l’avoir découvert avec moins de kilomètres fantasy au compteur.



Cela commençait bien avec un quinquagénaire amnésique, un mage septuagénaire en pleine crise existentielle et une prêtresse entre 2 âges qui ne peut plus vraiment compter sur ses charmes.

Les sempiternels héros adolescents sont toujours là, mais fort heureusement ils sont loin de tenir le haut du pavé (ouf on a échappé aux Mary-Sue et Gary-Stu !).



C’est entre Gemmell et Feist : cela n’atteint pas les Gemmell haut de gamme, mais cela n’atteint pas non plus les Feist bas de gamme. En fait c’est assez inégal en fonction des chapitres et des personnages mis en avant (comme chez Feist d’ailleurs). Ainsi j’ai bien aimé :

- les intrigues politiques de Corall-Medding

(suivies de l’opposition occupants/résistants qui aurait gagnée à être développée)

- la méharée de Kordac ponctuée par quelques bonnes scènes d’action avec des dragons violents et vicieux

- le final du 1er tome, vraiment excellent



Las, j’ai difficilement retrouvé par la suite tout ce qui m’avait plus dans le 1er tome… Il s’installe « un faux rythme », mais le mal est plus profond qu’un problème de rythme :

- moment de flottement dans les chapitres galaméhéens avec une Irina en mode Silence

- passé un cap, l’avancée de l’intrigue ne se traduit pas vraiment pas une montée en puissance

- l’humanisation des forces surnaturelles nuit à l’intensité et la dramaturgie du récit

- l’univers se dévoile petit à petit, mais avec des éléments très (trop ?) traditionnels pour le genre

- un style souvent trop neutre pour parvenir à sublimer les événements, très souvent amenés trop rapidement, leur enlevant ainsi une part de mystère, de suspens et de tension dramatique.

- un affreux tic d’écriture qui consiste à annoncer les choses à l’avance (surtout au début)

- la disparition d’une foultitude de personnages secondaires intéressants



L’intrigue est bien mise en place, cela se lit bien et cela avance vite grâce à un bon dynamisme là où dans la même veine certains auteurs radotent sur des pages et des pages de machinlogies en multipliant les longueurs inutiles. Restent aussi les clans Ol qui vont vraiment me laisser un bon souvenir.

Bref, Erik Wietzel n’a pas démérité par rapport aux nombreux cycles anglo-saxons de high fantasy ou d’heroic fantasy. Il y a pas mal de choses qui m’ont bien plu dans le 1er tome, j’aimerais donc bien me lancer dans "Les Dragons de la cité rouge"… juste pour voir !

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Reines et Dragons

Comme l'année dernière, je suis reparti cette année avec l'anthologie des dernières Imaginales. Il faut dire que le sommaire des auteurs est vraiment intéressant et en plus, cette année, l'anthologie a été dirigée par Sylvie Miller et surtout Lionel Davoust. J'avais donc hâte de voir ce qu'allaient nous proposer les différents auteurs sur le thème de cette année : Reines & Dragons. Tout comme l'année dernière cette anthologie a été lue en mini LC avec Snow que je remercie et avec qui j'ai eu de bonnes discussions argumentées sur chacun des textes. Une LC vraiment agréable et vous pouvez d'ailleurs retrouver son avis ici.







Le Dit du Drégonjon et de son Elfrie de Chantal Robillard. Une nouvelle assez courte en forme de poème qui nous conte la souffrance de certaines Elfries maltraités par leurs peuples. Il m'a fallu quelques lignes pour rentrer dans ce texte, mais uns fois dedans il s'est révélé vraiment intéressant par sa profondeur et sa critique, mais aussi par son ton ironique et acerbe des plus captivants. Ajouter à cela un côté stylistique poussé avec un texte composé sans la lettre "a" et la répétition du refrain de façon mathématique selon la suite de Fibonacci et vous obtenez un texte, sous forme de poème, vraiment surprenant et agréable.







Chuchoteurs du Dragon de Thomas Geha. Une nouvelle qui nous raconte la vie d'une reine, choisie par le Dragon, mais qui va tomber amoureuse, ce qui va bouleverser sa vie et lui dévoiler certains secrets. Je dois bien avouer que j'ai trouvé ce texte un peu convenu, il traite de reine et de dragon de façon classique et donne l'impression d'avoir du mal de sortir des codes. Attention il n'est pas mauvais, il se lit bien, mais je ne sais pas, j'attendais peut être plus. Par contre, la fin est vraiment surprenante et mélancolique et l'idée des chuchoteurs et des demidames vraiment originale, de plus la plume de Thoma Geha est toujours aussi agréable à suivre. Le texte manque peut être un peu plus de surprises.







Ophéa de Adrien Tomas. Je ne connaissais pas cette auteur mais vu que je suis reparti du festival avec son roman j'ai pris cette nouvelle comme une découverte de son style et je dois dire que je ne suis pas déçu, un texte vraiment réussi, plein de surprises et de rebondissements. La trame reste aussi plutôt classique, avec la traque du dragon pour obtenir les faveurs de la reine, mais il est traité de façon décalé et pleine d'ironie et la fin se révèle vraiment surprenante et efficace. Les personnages ne manquent pas de prestance à leurs façons et se révèlent attachants. Un peu plus d'originalité aurait encore rendu le texte meilleur, mais bon je chipote.







Au Coeur du Dragon de Anne Fakhouri. Un texte ou les dragons sont des animaux sauvages comme les autres et ou les hommes et les femmes doivent nettoyer leurs déjections et y trouver aussi des pierres précieuses et y gagne leurs noms lors de l'épreuve finale. Un texte troublant qui pose des personnages vraiment soignés et humains, l'histoire est vraiment bien construite, originale et efficace. L'univers est vraiment bien amené et surprenant. La rencontre entre l'héroïne et le marchand permet pleinement de découvrir deux mondes différents entre ceux qui rêvent et les réalistes de la vie. L'histoire d'amour et le triangle amoureux qui se dessine est loin d'être mièvre et se révèle surprenant surtout que des questions restent sans réponse sur un personnage.







Achab Etait Amoureux (ou La Grande Déesse de Fer de la Miséricorde) de Justine Niogret. Alors là je me suis posé une question la nouvelle a deux titres, est-ce une erreur de l'éditeur ou est-ce fait exprès? En tout cas moi qui cherchait de l'originalité je dois dire que j'ai été gâté par ce texte vraiment surprenant avec une jeune fille s'appelant Reine, qui chasse la baleine au lance-tartine et qui philosophe sur la vie avec un personnage nommé dragon qui dirige un café. Des personnages soignés avec une héroïne bourrue et caractérielle et un dragon amical et compréhensif, mais surtout ce qui marque le lecteur c'est ce côté drôle, poignant et surprenant différent de ce que je connaissais de l'auteur. Après, j'ai fais mes propres hypothèses pour moi la chasse à la baleine c'est un peu comme chasser un rêve et surtout j'ai trouvé que l'histoire pouvait se lire en boucle. Une fois ce texte fini relisait le début et tenez-moi au courant. En tout cas un texte vraiment original et surprenant, mais voilà, je dois bien l'avouer je ne crois pas avoir tout compris.







Morflam de Pierre Bordage. Une reine est obligée de partir à la rencontre d'un dragon pour éviter la fin de son royaume. Je n'ai pas vraiment accroché à ce texte, déjà le personnage principal est antipathique au possible, fermée et égoïste, de plus j'ai trouvé que l'intrigue en elle-même offrait une impression de déjà vue et manquait clairement d'originalité et de souffle. L'écriture de l'auteur se révèle toujours aussi simple et efficace, mais voilà comme je l'ai dit une héroïne pas attachante et un univers qui manque de profondeur font que je suis resté de marbre devant cette nouvelle.







Azr'Khila de Charlotte Bousquet. Yaaza est la dernière survivante de son peuple, ce qui en donc la reine, et elle décide d'aller se venger. Un texte nerveux dès le départ et qui monte page après page en tension et souffrance avec un style efficace et très imagé, nous dévoilant ce que doit endurer notre héroïne pour arriver à mener à bien cette vengeance. Un univers sombre dominé par la violence et l'esclavage qui colle parfaitement à l'univers. Mais je trouve dommage la conclusion finale, qui vient chercher le rebondissement de trop, jouant sur l'onirisme, ce qui, selon moi, gâche un peu cette nouvelle.







Où Vont les Reines de Vincent Gessler. Ae est une princesse et elle vient de tomber enceinte et va devoir, comme punition, affronter les dragons. Un texte vraiment intéressant et intrigant qui se concentre sur le personnage et la découverte de sa vision des dragons qui ne sont pas obligatoirement ce que l'on croit. Une épreuve qui va faire évoluer l'héroïne et la faire devenir mère et reine, deux lourds fardeaux. Ce texte repose entièrement sur l'évolution de l'héroïne qui, au fil des pages, va découvrir la vérité et se l'approprier. La conclusion va se révéler vraiment surprenante et efficace qui nous fait réfléchir. D'ailleurs après la lecture de ce texte je me demande si toutes les mères ne sont pas des reines finalement. Un excellent texte poétique et prenant du début à la fin.







Le Monstre de Westerham de Erik Wietzel. Un texte qui va se révéler vraiment intéressant malgré un début, voulu selon moi, qui cherche à perdre le lecteur. L'auteur va jouer sur les faux semblants et les tromperies de façon bien amenés et efficaces pour nous amener à une conclusion mélancolique et qui nous dévoile le véritable visage du monstre. Les personnages sont vraiment efficaces entre une reine avide de pouvoir, le dragon Klarion curieux et sa soeur Akselle qui est une vraie peste. Mon seul regret avec cette nouvelle c'est qu'au final elle se révèle sans surprises.







Under a Lilac Tree de Mathieu Gaborit. Une jeune fille, une reine, part à la chasse au dragon qu'elle doit dompter pour sauver un homme. On se retrouve ici dans de la fantasy urbaine avec un mélange de monde tangible et un monde onirique. Je n'ai pas accroché à ce texte et je ne saurai dire pourquoi, il s'agit d'un texte poétique, mystérieux, vraiment original avec pleins d'idées intéressantes, mais voilà ça n'a pas marché sur moi. Je suis sorti de ce texte j'avais l'impression d'être complètement passé à côté de quelque chose.







Cet Oeil Brillant qui la Fixait de Nathalie Dau. Nathalie Dau nous offre, comme à son habitude, un conte qui va se révéler vraiment intéressant. Les personnages sont vraiment charismatiques et l'univers guerrier entre deux peuples qui se battent depuis des années est vraiment intéressant et colle parfaitement à l'univers. Un conte qui oscille entre souffrance et amour ou va se mélanger magie, divinité et humanité. Un texte porté par la magnifique plume de l'auteur qui se révèle toujours aussi poétique et entrainante. Mon seul reproche une certaine facilité comme par exemple dans l'évasion de la princesse.







Les Soeurs de la Tarasque de Mélanie Fazi. Voilà l'un des textes, voir le texte, selon moi, le plus abouti de ce recueil. Une nouvelle très intimiste et pleine de sentiments se situant dans une sorte de couvent où se trouve une dizaine de jeunes filles et dont l'une d'elle sera choisie par le dragon pour devenir son épouse. Un texte fantastique ou l'Humain est vraiment mis en avant, on ressent pleinement les émotions à travers ce texte que ce soit la souffrance, les manipulations des jeunes filles par le dragon ou encore les premiers émois. Un texte qui a vraiment réussi à m'emporter et qui se révèle vraiment poétique et plein de mélancolie du début à la fin, rien n'est facile pour notre héroïne qui vit une sorte d'amour impossible, perdue, mais dont elle ne peut se passer. La plume de l'auteur est toujours aussi fluide, poétique et magique qui captive dès la première page et qui nous offre aussi pas mal de réflexions sur la religion, la sexualité, l'amour et l'amitié.











J'ai passé un agréable moment avec cette anthologie qui nous offre douze textes sur le thème de Reines et Dragons. Alors bien sûre toutes les nouvelles ne sont pas aux mêmes niveaux, certaines m'ont complètement emporté tandis que d'autres n'ont pas réussi à m'accrocher, mais dans la globalité j'ai passé un bon moment et je trouve même cette anthologie plus soignée que celle de l'année dernière.



Par contre, et j'ai déjà fais le reproche l'année dernière, les éditions Mnémos doivent vraiment faire attention certaines coquilles se sont glissés dans les textes, rien de dérangeant mais ça surprend toujours. Je me pose aussi la question de savoir quel est le véritable titre de la nouvelle de Justine Niogret.
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Reines et Dragons

Quatrième anthologie parue suite au festival des Imaginales d'Épinal, « Reines et dragons » est cette fois dirigée non plus par Stéphanie Nicot mais par L. Davoust et S. Miller. L'initiative est toujours aussi louable mais cette fois l'ouvrage se place nettement en dessous de ses prédécesseurs. Là où les thématiques de « Rois et capitaines », « Magiciennes et sorciers » et « Victimes et bourreaux » nous offraient une large palette de récits très variés, force est de constater que la plupart des nouvelles de « Reines et dragons » proposent peu de renouveau et d'originalité. Autre déception, la brièveté de l'ouvrage lui-même et surtout des nouvelles qui excèdent rarement les vingt pages. Si la longueur des textes ne me pose habituellement pas de problème, enchainer huit petites nouvelles d'affilée rend assez difficile l'immersion dans les histoires et les univers des auteurs qui auraient mérité pour la plupart d'être un peu plus étoffés pour vraiment captiver le lecteur.



Quelques textes sortent malgré tout du lot, notamment les quatre derniers, ce qui permet de refermer cette anthologie sur une note plus positive. Avec « Under a lilac tree » Mathieu Gaborit nous offre ainsi une nouvelle pleine de poésie et de mélancolie qui vous fera voir Paris autrement, de même que Justine Niogret avec « La grande déesse de fer de la miséricorde », texte très original dans lequel on reconnaît sans mal la patte et le style très cru de l'auteur de « Chien du heaume ». Mention spéciale également à Nathalie Dau qui signe avec « Cet œil brillant qui la fixait » un très beau texte mettant en scène un univers certes classique mais très immersif et des personnages attachants. Idem pour Mélanie Fazi et son prenant « Les Sœurs de la Tarasque » où l'on découvre une école de jeunes filles élevées dans l'attente du Dragon. Sans doute les deux meilleures nouvelles de cette anthologie.



« Reines et dragons » m'a donc laissé un avis plutôt mitigé bien que le concept demeure toujours aussi intéressant et que les grands auteurs français de fantasy continuent de répondre présent. Espérons toutefois un peu plus de diversité dans « Elfes et assassins » pour 2013.
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Les Dragons de la Cité Rouge

J'ai eu grand plaisir à lire ce livre qui contient ses qualités comme ses défauts. J'ai surtout apprécié la capacité de l'auteur de nous emmener directement à l'essentiel; en effet les descriptions restent sommaires, les personnages sont restreints et leur psychologie pas très approfondie ( en comparaison de certains auteurs du même genre que se complaisent dans cet exercice), personnages qui n'en sont pas moins inintéressants, loin de là, car Erik Wietzel les aime et nous rappelle sans cesse que ce sont eux qui font l'histoire. Comme je le disais l'auteur va à l'essentiel et du coup, le récit gagne en efficacité et en rythme, évite les longueurs et l'ennui et je me suis agréablement surpris à avoir avalé ce bouquin très vite mais sans frustration. L'histoire est très plaisante avec cette place prépondérante accordée à la race des dragons ( là encore pour moi ce n'est pas suffisamment approfondi et c'est dommage), à un point tel qu'à un moment de l'histoire, ceux ci deviennent sinon plus importants, en tous cas, essentiels à son déroulement. j'aime beaucoup également la manière dont est traité le héros; il ne s'agit pas d'un gamin sur le point d'entreprendre sa quête initiatique et l'idée de sa malédiction, en arrière plan, et dont on comprend petit à petit qu'elle définit ses actions et ses choix. Conclusion même si l'on retrouve quelque clichés du genre et même si l'univers est plutôt pauvre, ce livre est plaisant à lire. Les points non explorés ou laissés en suspens mériteraient un ou deux autres volumes pour les développer....
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Les coups de coeur des Imaginales - 2013

En Résumé : J’avoue avoir passé un agréable moment de lecture avec cette anthologie qui nous permet de découvrir, ou redécouvrir, les coups de cœur des Imaginales depuis leur création. Alors, certes, tous les textes ne sont pas au même niveau, certains se révélant excellents là où d’autres n’ont pas réussi à m’accrocher, mais dans l’ensemble un recueil de nouvelles qui s’est révélé très sympathique à lire. J’ai retrouvé avec plaisir des auteurs que j’apprécie j’ai aussi découvert certains auteurs sous un jour nouveau. Dommage par contre qu’aucun véritable thème n’ait été défini, ce qui donne l’impression de passer d’un style à l’autre selon les nouvelles et le tout sans aucune véritable ligne conductrice.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Ne cherche pas à savoir

CHALLENGE ABC 2013/2014 (14/26)



Je ressors un peu déçue par cette lecture car, si l'histoire démarre comme dans un véritable thriller, très rapidement on se retrouve avec à la main un cocktail de roman d'espionnage, saupoudré d'un soupçon d'amour et sur lequel flotte un zeste de "camorra". Évidemment, me direz-vous, nous sommes à Naples.



Il me semble que l'auteur, habitué à écrire de la fantasy, a voulu séduire un nouveau public et que pour cela, il a ratissé large. A l'image de la trépidante ville italienne, l'intrigue part un peu dans tous les sens et une multitude de personnages de nationalité différente : française, américaine, britannique, bosniaque vont surgir dans la vie d'Anne, certains pour l'aider, d'autres pour l’empêcher de faire la lumière sur son passé. Dommage car le début était prometteur mais la fin est digne d'un roman "Harlequin".

J'ai découvert par hasard que Erik Wietzel faisait partie de La Ligue de l'Imaginaire comme Chattam ou Thilliez que j'admire particulièrement. Personnellement, je trouve que "Ne cherche pas à savoir" me fait plus penser à un roman de Musso ou de Lévy, ce qui reste quand même un compliment à mes yeux. Ma note, entre deux et trois étoiles, c'est-à-dire un 11/20.

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Ne cherche pas à savoir

Le papa d’Anne vient de se faire assassiner devant sa maman et elle. Comment comprendre un acte aussi grave à 6 ans. 20 ans plus tard la jeune fille habitant à Naples pour son métier de journaliste, perdue dans ses pensées, pas mal énervée, renverse un piéton avec sa vespa. Le blessé est transporté à l’hôpital, pas de blessure, mais il a perdu la mémoire suite au choc. Se sentant mal à l'aise vis-à-vis de cet homme elle va lui proposer de l’héberger, sans savoir que cet homme et là pour la protéger .Sa vie va changer, elle apprend que son père est toujours en vie et, qu’il y a 20 ans, sa disparition était voulue. Une période difficile entre la Camorra et les démêlés avec la maffia. Elle voit surgir un passé pas très beau, que des mensonges. Tout bascule pour notre jeune journaliste Anne.
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Reines et Dragons

Une compilation des Imaginales



Depuis quelques années déjà, à chaque Imaginales, des auteurs participant à cette manifestations se réunissent pour un recueil sur le thème proposé. Cette année 2012 a vu sortir le thème Reines et Dragons. J’aime beaucoup ces recueils car cela nous permet de découvrir l’écriture de beaucoup d’auteurs français. C’est un peu mon petit catalogue Fantasy français. De plus, le thème est franchement sympa car il laisse toujours aussi rêveur. La force et la magie d’un dragon, la force et le pouvoir d’une reine.



Des reines assez versatiles.

Nous avons des versions de reines très différentes dans cette compilation. Nous avons tantôt des reines protectrices. Elles ont été choisies ou élues pour protéger le dragon. Elles sont la gardienne de leurs secrets, de leur force et de leurs faiblesses. Nous avons aussi des reines manipulatrices et traitresses qui utilisent le pouvoir du dragon pour asseoir leur domination voire leur tyrannie. Et nous avons aussi des reines esclaves qui ne sont là que pour assouvir le désir des dragons.



Des dragons rappelant ce bon vieux Léviathan



Oui le dragon reste à jamais pour nous le symbole de la force mêlée à la sagesse. Et nous pauvres mortels devons soit trembler de peur à sa venue soit nous agenouiller devant sa puissance et nous soumettre. Des gens peuvent bien entendu le combattre mais nous ne pouvons nier sa supériorité. C’est bien sûr le mythe du Léviathan, cette espèce de monstres auquel nous remettons nos droits contre protection que ce recueil me fait penser. Car le dragon ne changera jamais en nos cœurs. Seules les réactions des humains changent.


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Anthologie des Imaginales 2010 : Magicienne..

Deuxième anthologie parue suite au festival des Imaginales d'Epinal après « Rois et Capitaines » en 2009, « Magiciennes et sorciers » se compose de treize nouvelles faisant intervenir un certain nombre de grands noms de la fantasy française d'aujourd'hui, de Lionel Davoust à Pierre Bordage en passant par Justine Niogret, Erik Wietzel... Globalement, le principe ainsi que l'ouvrage en lui-même me plaisent évidemment beaucoup, même si ce dernier me paraît quelque peu inégal et nettement en dessous de l'anthologie précédente. Si certaines nouvelles s'oublient malheureusement finalement assez rapidement une fois la lecture terminée, c'est toutefois avec plaisir que l'on retrouve les univers et les personnages de certains auteurs comme la magicienne Judith du « Cycle de Mithra » de R. Tanner (« In causa venenum ») ou bien le Vieux Royaume de J-P. Jaworski qui nous propose comme souvent une nouvelle pleine de magie et de poésie mettant cette fois en scène des elfes, à mon sens la meilleure de cette anthologie (« La troisième hypostase »).



Difficile de parler de toutes les nouvelles, aussi me contenterais-je de mentionner celles qui m'ont le plus marquée. Outre le texte de Jaworski j'ai notamment été assez séduite par « Toiles déchirées » de Charlotte Bousquet, nouvelle dans laquelle on assiste aux révélations faites à la jeune Dionisia sur son passé et surtout sa destinée (nouvelle qui, comme je l'ai découvert par la suite, n'en est pas vraiment une puisqu'il s'agit en réalité d'un extrait du dernier roman en date de l'auteur, « Matricia »). Fabien Clavel réussit également son coup avec « Chamane », texte qui clôt cette anthologie de façon agréable et dans lequel on retrouve l'ambiance très particulière de l'Europe de l'Est médiévale à l'aube de l'avènement du christianisme (époque déjà mise en scène par l'auteur dans son roman « Le châtiment des flèches »). Idem pour Justine Niogret qui met en scène dans « T'humilierai » l'un des personnages de son roman « Chien du heaume », le tout avec une plume toujours aussi incisive et poétique.



Malgré quelques nouvelles peu mémorables, l'ouvrage offre toutefois de très bons moments de lecture, aussi c'est avec plaisir que je poursuivrais ma découverte des anthologies parues et à paraître dans le cadre du festival des Imaginales.
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Reines et Dragons

Salut les Babelionautes

Décidament je ne suis pas amateurs du format Nouvelles, même si autant d'Auteurs talentueux se prêtent au jeu dans cette Anthologie que ma Fille c'est offerte en 2012 aux imaginales.

Elles sont toutes dédicacées, douze nouvelles ayant pour thèmes les Reines et les Dragons, dont je ne peux pas mieux faire que l'avis donné par Dionysos89.

Donc je me bornerai a les trouver trop courtes, je sais c'est normal pour des nouvelles, mais justement vous pourriez pas les faire un peu plus longue???
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Rennes ici Rennes

Le samedi 13 avril à Pont-Péan, j’ai été confronté à une affaire bien étrange. Dix auteurs parlant d’affaires se passant à Rennes, tous commençant à la gare. Allais-je aimer ? Détester ? Avoir peur de sortir à Rennes après la lecture ? L’affaire ne s’annonçait pas aisée.



Premier élément de l’enquête, le message au dos au livre :



« Dix auteurs. Dix nouvelles. Un seul départ. Quelles seront les arrivées ?



Découvrez l’univers de dix auteurs de talent : Claude Bathany, Hervé Commère, Frank Darcel, Stéphane Grangier, David S. Khara, Valérie Lys, Frédéric Paulin, Yves Tanguy, Léonard Taokao, Erik Wietzel »



Rapport préliminaire :



Un recueil dont toutes les nouvelles commencent par la phrase » Rennes, ici Rennes », une annonce qui est bien familière aux habitués de la gare. Avec cet unique point de départ, les auteurs nous présentent leur vision de Rennes, le personnage principal de ce recueil. Un personnage familier et amical pour certains, désagréable pour d’autres. C’est avec de tels livres que l’on se rend compte qu’une ville a une âme, un comportement qui lui est propre, et les familiers de la ville la reconnaîtront sans problèmes. Dix histoires très différentes mais qui s’enchaînent très bien les unes aux autres, à peine le temps de reprendre son souffle après en avoir terminé une que l’on est déjà plongé dans la suivante. Dernière remarque générale, on s’attache souvent aux narrateurs, aussi étranges, brisés et dangereux qu’ils puissent être. Inutile de dire que l’on s’attache aussi à Rennes, même si la gare vous semblera soudainement emplie de gens peu fréquentables. Pour moi une seule conclusion s’impose, il faut que je lise davantage de roman noir.



Les témoignages des dix suspects :



David S. Khara, Nuit de Braise : une femme de retour à Rennes, une histoire de vengeance explosive, un policier marqué par une ancienne affaire. Une bien sombre histoire qui nous montre que la ville a des choses à cacher et que les drames ne nous quittent jamais.



Frank Darcel, Rive droite : un autre retour à Rennes, une histoire de famille, des usurpations d’identité. On quitte un peu la ville mais son ombre est toujours là en particulier celles de la Rue Saint-Michel et du Boulevard de Sévigné.



Valérie Lys, Des Cendres à Montfort : des vols d’urnes funéraires, un asile psychiatrique, un engrais secret. La fin est un peu abrupte à mon goût, mais l’intrigue nous amène dans des ressorts assez inattendus.



Erik Wietzel, Le Complot : une femme traumatisée, à bout de nerfs, complot ou paranoïa. Je vous ai récemment parlé de cet auteur lors de l’affaire « La porte des limbes« . Ici, point de Nephilim ou de symbolistes, mais l’auteur sait définitivement travailler le flou et l’ambigu.



Yves Tanguy, Les Errements d’Hippocrate : un arrêt imprévu à Rennes, une jeune médecin, un policier en fin de vie. De très bons rebondissements qui m’ont fait penser à une autre célèbre affaire bretonne. Cumparsita est le personnage de policier que j’ai préféré dans le recueil. Par contre, on prend le métro pour aller de la gare à Pontchaillou, pas le bus



Hervé Commère, Savoir et Savoir : un ancien détenu, une offre alléchante, un voisin qui hurle. Une histoire qui montre bien que l’on ne peut pas tout prévoir, même si l’on essaie.



Léonard Taokao, Ad Rennes Aline : un vol, des punks à chiens, un enchaînement de problèmes. Où l’art de se mettre dans des embrouilles sans avoir une chance de s’en tirer. A ce stade, cela touche à l’exercice de style et j’ai presque rit des misères de cet homme.



Stéphane Grangier, Rennes, Gueule ouverte : une autre histoire de retour, un homme brisé, le passé qui refait surface. Un homme qui veut s’en sortir, mais peut-on se fuir soi-même ?



Frédéric Paulin, Chasse au vieux : un homme politique déchu, des jeunes, des parcs. Une nouvelle étrange qui nous narre comment un homme peut être rapidement exclu de sa vie, mais aussi comment les problèmes entre générations peuvent prendre un tour plus radical.



Claude Bathany, Autofiction : un écrivain en panne d’inspiration, une jeune femme, des poèmes. Ravie de constater que je peux aimer l’autofiction quand elle est de qualité avec une nouvelle qui conclue particulièrement bien ce recueil.



Conclusion de l’enquête : Calibre 35 est coupable, et j’espère bien les voir récidiver. Rennes appréciera l’hommage.
Lien : http://arieste.wordpress.com..
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Rennes ici Rennes

Je repends ce qui est écrit sur leur site à savoir : Calibre 35 est un collectif d’auteurs Rennais de romans noirs, dans toutes les acceptions du terme, du thriller au polar en passant par le roman d’aventure. Onze écrivains, onze styles, onze univers, mais des envies communes : partager une passion avec les lecteurs, accompagner et révéler de jeunes auteurs. Avec la certitude que la différence et la diversité font progresser.



Les auteurs du calibres 35 sont : Erik Wietzel, Claude Bathany, Valérie Lys, Frank Darcel, Yves Tanguy, Frédéric Paulin,David S. Khara, Stéphane Grangier, Léonard Taokao, Hervé Commère et Isabelle Amonou



Si vous souhaitez plus d'info sur ce groupe pas très fréquentable je vous invite à visiter leur site : ICI



« Rennes, ici Rennes » est donc un recueil de polar/thriller, une nouvelle par auteur, il manque juste au recueil la présence de Isabelle Amonou. Faute d'avoir pu rendre sa copie à temps, je lui ai bien demandé de me faire une impro sur les pages blanches du livre, bien que l'idée fut intéressante, elle n'a pas osé.



Et oui parce que ces onze auteurs je les ai rencontré, à l'occasion du festival Mine de Polar à Pont Péan !! Un lieu mythique ! Enfin surtout pour moi ^^ Chacun m'y a laissé une gentille dédicace, mais il est certain que se faire dédicacer un livre avant lecture ne permet pas forcement beaucoup d'échange, mise à part avec David S. Khara que je voyais pour la énième fois.



Justement, je me suis éclatée à lire ce bouquin , d'une parce que j'ai habité 10 ans à rennes, pour ne rien caché boulevard de la T.A. puis avenue gros Malhon. J'ai pris énormément de plaisir à retrouver des quartiers que j'ai fréquenté, Maurepas, Ste Thérèse, la gare, Avenue Janvier (forcement j'étais collégienne/lycéenne à Émile Zola), Rue hoche (et oui, je connais Critic depuis son ouverture ...), tout le centre ville rive nord comme rive Sud. Je crois qu'il n'y a pas une seule nouvelle dans ce bouquin qui ne parle pas d'une rue où je n'ai pas traîné mes savates !!









Chaque nouvelle débute à la gare de Rennes, d'où le nom « Rennes, ici Rennes »





On débute ce recueil par « Braise » la nouvelle de David S.Khara, une femme assez mystérieuse, revient 25 ans après à Rennes et sème le trouble dans la ville, pourquoi ? Une nouvelle, bien mené, toujours avec autant de punch de la part de David S. Khara.

« Rive droite » de Franck Darcel. Hervé Tassel revient mettre les pieds sur Rennes après une longue absence, et décide de se pointer chez sa mère et sa sœur mais là rien de se passe comme il pensait. Une nouvelle pleine de rebondissement, surprenante, où j'ai apprécié de découvrir une nouvelle plume.

« Des cendres à Montfort » de Valérie Lys, des cendres funéraires disparaissent du crématorium. Une enquête très bien ficelée, une conclusion très intéressante malgrè que j'avoue ne pas avoir été autant emballé que la précédente nouvelle.

« Le complot » Erik Wietzel : une plume que je ne découvrais pas ayant déjà lu « Ne Cherche pas à savoir». Je vais pas garder le suspens plus longtemps, c'est ma préférée du recueil. Une jeune femme, Sophie, a été victime d'un accident de moto, un sabotage peut être. Depuis, elle fait des cauchemars où elle présent qu'elle est victime d'un complot de grande ampleur. Elle tient un blog dans lequel elle parle de ce complot à vaste échelle et fait la connaissance de Marion. Sophie se rend à Rennes afin rencontrer Marion qui détient une preuve de ce complot. Un Nouvelle extrêmement bien menée où je ne peux en dire plus ^^

« Les Errements d'Hippocrate » d'Yves Tanguy : une jeune femme s'embrouille avec son petit copain du moment lors d'un trajet en train. Elle décide de le planter lors d'un arret sur Rennes et profite de ne pas avoir d'attache ailleurs pour se trouver un emploi au C.H.U, puisqu'elle est pneumologue et vient de finir de soutenir sa thèse. Sitôt ses fonctions commencées, des morts étranges et fulgurantes parmi les membres du personnel hospitalier commencent. Encore une nouvelle bien sympa, j'ai beaucoup aimé l'intégrité jusqu'au boutiste du flic retraité !

« Savoir et Savoir » de Hervé Commère : Un mec se fait embaucher, par 3 types, sitôt sa sortie de prison afin d'intimidé un voisin qui empêche par des beuglements la vente et la re-location des logements mitoyens. Une nouvelle bien sympa où je me suis sentie aussi imbibée que le l’ex-taulard !

« Ad Rennes Aline » de Léonard taokao : Un type se rend à Rennes pour faire des travaux au black, arrivé sur place rien ne se passe comme il veut. Il se fout dans des situations rocambolesques. Une plume percutante, bien cinglante !! une nouvelle haletante que j'ai vraiment kiffé !

Je vous offre une petite citation : « Il faudra noter que, déjà dénué d'intelligence, le Punk n'a aucun humour. Ce qui fait beaucoup pour un mouvement qui se prétend révolutionnaire. L'imagination au pouvoir se limite aux mille et une façons d'attacher son chien à un poteau urbain »

« Rennes, gueule ouverte » de Stéphane Grangier : Cette nouvelle m'a fait penser à Fight Club. Mais même si j'ai vite percuté ce qui se tramait dans la vie du protagoniste j'ai beaucoup aimé cette nouvelle.

« Chasse aux vieux » Frédéric Paulin : Et bien tout est dans le titre !! Un vieux, la cinquantaine à peine, se fait buter à Rennes et un de ces potes Robert Saggin est appelé par la femme de la victime, pour elle il se trame quelque chose de louche dans la mort de son mari. Des rumeurs laissent entendre que les jeunes ont établi un couvre feu pour les vieux … Un récit percutant, gare au jeunes !

« Autofiction » Claude Bathany : Un écrivain de thriller, jamais publié, en manque d'inspiration à l'idée de se rendre à la gare de Rennes afin de rechercher une femme qui ressemblerait globalement à la description de la nouvelle héroïne de son roman afin de retrouver l'inspiration et que s'il la trouve, il la filerai, mais tout se déroule au delà de ses espérances … Du vécu Monsieur Bathany ?! Encore une nouvelle réussi pour ce recueil !!



Le pari est réussi pour ce recueil thriller/polar de ces écrivains Rennais ! J'ai découvert de nouvelles plumes qui ont fait mouche ! C'est sans surprise que je peux vous dire que je vais donc me procurer « Mauvaise herbe » de Leonard Taokao et je succomberais sans doute pour d'autres auteurs (enfin leurs livres hein …)

Ce recueil ravira plus d'un Rennais, mais reste très accessible à qui ne connaîtrait pas la ville, mais qui ne connaît pas Rennes ?
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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Reines et Dragons

Un très bon recueil qui m'a donné envie de lire de nombreux auteurs au sommaire, et qui m'a transporté dans une multitude d'univers que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. Chaque auteur a sa propre interprétation du thème de cette anthologie, parfois très classique, avec reines et dragons dans un décor moyenâgeux, et parfois plus originale, décalée, onirique ou encore contemporaine. Une diversité intéressante !



Même si certaines nouvelles emportent clairement ma préférence, l'ensemble du recueil se dévore et laisse le lecteur rêveur et satisfait de son voyage au pays de l'imaginaire. Un bon moyen de prolonger le plaisir des Imaginales...



Mais, parce qu'il faut toujours des petits défauts, on notera quelques coquilles, notamment le titre de deux nouvelles qui n'est pas le bon... Ce n'est pas franchement ce qui a bridé mon plaisir, et vu l'excellent travail effectué par Lionel Davoust et Sylvie Miller, on pardonne aisément ces quelques petites erreurs sans conséquence.



En un mot : lisez-le !


Lien : http://lecturestrollesques.b..
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Rennes ici Rennes

Dix auteurs , dix nouvelles du collectif rennais Calibre 35 regroupant des auteurs de roman noir.



C’est un genre que je connais assez mal et des 10 noms sur la couverture je ne connaissais que celui de Frank Darcel, célébrité rennaise en tant que guitariste et compositeur du groupe Marquis de Sade et guitariste et producteur d’Etienne Daho. Bref, ce ne sont pas les auteurs qui m’ont attiré l’œil à la bibliothèque mais le propos : dix nouvelles ayant forcément pour point de départ la fameuse phrase du contrôleur annonçant l’arrivée du train dans la capitale bretonne, «  Rennes, ici Rennes »…

De quelles horreurs la ville allait-elle être le terrain ?



Comme toujours dans les recueils de nouvelles, il y en a des meilleures que d’autres mais dans l’ensemble j’ai passé un bon moment à arpenter des rues et des quartiers que je connais bien et à suivre des personnages bien campés , qu’ils reviennent en vengeurs masqués ou sur le lieu de leurs crimes, encombrés de bons ou mauvais souvenirs. Des styles très différents mais toujours un suspense bien maîtrisé qui nous pousse d’une enquête à l’autre sans faillir.

Espérons juste que certaines nouvelles ne soient pas prémonitoires, celle de Frédéric Paulin , « Chasse aux Vieux » notamment !

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Anthologie des Imaginales 2010 : Magicienne..

Le festival des Imaginales a été créé en 2002 mais la première anthologie du festival n’a vu le jour qu’en 2009. Ce recueil est la deuxième anthologie à paraître après Rois et Capitaines chroniquée ici sur le blog. Le thème de cette anthologie est un peu moins original que la précédente, les magicien(ne)s étant des figures très connues et utilisées de la fantasy. Cependant, on en trouve de différentes sortes, des bons, des mauvais, des mages de la nature, des shamans ou encore des nécromants. Comme souvent, dans une anthologie toutes les nouvelles ne se valent pas et certaines dans celui-ci manquent d’originalité. Cependant, certaines ont su relever le niveau même si cette anthologie n’atteint pas selon moi le niveau de la précédente.



Sire Cédric ouvre ce recueil avec une nouvelle intitulée Cœur de serpent, l’auteur est loin de son univers habituel. Il nous raconte l’histoire d’une armée voyageant en territoire sauvage où sévissent de dangereux guerriers. Une jeune femme va sauver un homme emprisonné qui la sauvera ensuite à son tour. La nouvelle se lit bien, même si la fin est un peu rapide, cependant il manque un petit quelque chose pour la placer un cran au dessus.



Dans Djeeb l’encharmeur, Laurent Gidon nous parle d’un jeune homme pris au piège par une magicienne qui se sert de lui pour tuer un puissant sorcier. La nouvelle est plaisante mais ne restera pas dans les mémoires. Charlotte Bousquet retrouve l’univers de la trilogie Arachnée dans Toiles déchirées où une jeune fille apprend ses origines, son passé et sa destinée par sa mère mourante. Le texte est bien écrit, mais on reste sur sa faim.



Dans Exaucée de Maïa Mazaurette, une magicienne invoque un jeune homme sensé être un prince charmant, mais elle est plutôt déçue du résultat. Un peu d’humour mais à nouveau peu d’originalité. Justine Niogret reprend un des personnages de son roman Chien du heaume dans T’humilierai, une nouvelle bien écrite et assez sombre, sur un sorcier bouc et sa fille. L’ultime illusion de Erik Wietzel nous raconte l’histoire d’un magicien pas très sympathique au premier abord qui va chercher un trésor en haut d’un montagne. Il affrontera des périls et fera des rencontres inattendues. Même si on devine facilement la fin le texte est intéressant.



Rachel Tanner place sa nouvelle In cauda venenum dans l’univers du Cycle de Mithra avec un personnage féminin qui est une magicienne puissante. Son personnage fait penser un peu à celui des autres nouvelles de cet auteure dans les anthologies des Imaginales, une demi elfe, puissante et indépendante. On se retrouve dans une enquête pour trouver qui a lancé un maléfice à une femme bourgeoise de Rome. Le texte est bien construit, bien écrit et se lit facilement même si on ne connait pas l’univers des romans. Julien d’Hem dans Margot parle d’une histoire de vengeance après un viol. Une jeune fille ordinaire se fait aider par une démone enfant pour se venger. La nouvelle est plutôt convenue mais se laisse lire.



Le crépuscule des maudites est une nouvelle écrite à 4 mains par Sylvie Miller et Philippe Ward. J’ai trouvé cette nouvelle très intéressante, elle est basée sur le conflit entre anciennes et nouvelles religions. En pays basque, un inquisiteur doit chasser un sorcier qui veut ramener un dieu maléfique et chasser une déesse de la nature. Même si certains événements se devinent, la thématique est bien traitée et intéressante. L’autre de Pierre Bordage parle d’un village, à une époque indéterminée, où tout le monde attribue ses malheurs à une nouvelle arrivée depuis un an et demi. L’auteur montre les dangers du bouche à oreille et des rumeurs dans un petit village où tout le monde rejette ses propres fautes sur le surnaturel. Rien de très original dans ce texte qui se lit bien.



Jean-Claude Dunyach nous offre un des meilleurs textes de cette anthologie avec Respectons les procédures, une nouvelle déjà présente dans L’instinct du troll (première nouvelle des 4). C’est une très bonne nouvelle pleine d’humour et de second degré avec un stagiaire et des notes de frais. L’auteur fait ici une caricature du monde de l’entreprise et de l’administration moderne. La nouvelle suivante de Lionel Davoust Quelques grammes d’oubli sur la neige est présente dans La route de la conquête. Un roi qui voit son pays tomber dans la misère a recourt aux services d’une sorcière pour retrouver sa gloire passée. On assiste à un conflit entre la religion et la sorcellerie. La plume de l’auteur est toujours très belle et l’ univers intrigant.



Jean-Philippe Jaworski revient dans l’univers du vieux royaume, avec La troisième hypostase, une histoire avec des elfes et une magicienne. C’est toujours magnifiquement écrit et un plaisir de retrouver cet univers très riche. Fabien Clavel conclue avec talent cette anthologie avec Chamane, un texte se situant dans l’Europe de l’est médiévale, avec des chamanes se transformant en animaux. Le problème des anciennes croyances qui se perdent est au cœur de ce récit.



Le thème de cette anthologie était à mon sens moins original que le précédent, ce qui se ressent sur plusieurs textes. On y retrouve quelques nouvelles d’un très bon niveau et certaines qu’on oubliera vite. Il est aussi dommage que des textes soient déjà connus. Néanmoins, je lirais à plaisir les autres anthologies des Imaginales
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Reines et Dragons

Une chouette antho, encore, avec de très bonne nouvelles dont une coup de cœurisée Des auteurs que j’ai été ravie de retrouver, d’autre qui m’ont déçu. Des auteurs à suivre pour découvrir d’autres facettes de leur écriture, un chouette boulot de la part des co-antho. Une trop belle illustration de couverture. Et pour finir la joie de « courir la dédicace » et d’échanger 1 ou 2 mots sur le festival à propos de la nouvelle de chacun, parce que l’histoire entre le livre et moi commence d’abord par ça
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