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Critiques de Erlend Loe (61)
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Doppler

Délirant. Loufoque. Déjanté. Inclassable.

Et pourtant de belles observations à noter et de belles leçons à en tirer.



Doppler, suite à une chute de vélo et un choc à la tête, a une révélation. Il suffit !

Oui, il en a assez de cette petite vie mesquine qui est la sienne, placée sous le signe du travail, de la famille, de la consommation, de la ville.

Il a enfin compris qu’il détestait les gens.

« Je n’aime pas les gens. Je n’aime pas ce qu’ils font. Je n’aime pas ce qu’ils sont. Je n’aime pas ce qu’ils disent.»



Terminé, basta ! A partir de maintenant, il va vivre seul. Dans la forêt.

Nouvelle vie donc, et nouveaux préceptes : fuir l’application humaine. Faire du troc. Et du vélo.

« Je me trouvais dans tous les endroits ordinaires où je faisais les choses ordinaires que les gens ordinaires font à Oslo, quand, tout à coup, la forêt s’est ouverte à moi et m’a pris avec elle. Elle m’a adopté. Il était grand temps... J’étais en passe de devenir haineux, rébarbatif pour mon entourage. »



Mais, seul, il ne va pas le rester longtemps. Le voilà bientôt attaché à un jeune élan dont il vient de tuer la mère pour se nourrir.

Et puis d’autres rencontres vont avoir lieu comme celles avec un féru de modélisme, un voleur professionnel, un nouvel adepte de la forêt, et le souvenir de son père...



Voilà un roman plein d’humour féroce et dénonçant avec force notre esclavage devant l’argent, la société de consommation, notre propension à nous abêtir devant télévision et cinéma, les obligations ou les conversations que l’on s’impose envers les autres...

Sans oublier un certain regard sur la Norvège et les Norvégiens. Mais attention, hein, c’est de l’humour. Même s’il parait qu’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui !



En lisant ce roman déjanté, je n’ai pu me retenir de le rapprocher de ceux de l'écrivain finlandais Arto Paasilinna... Et je me suis fait la réflexion que décidément l’attraction polaire devait jouer un certain rôle dans le cerveau des habitants du grand Nord. 😜

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Naïf. Super.

Erlend Loe

Naïf. Super.

Un auteur qui sonnait inconnu à mon oreille, pour un livre au titre étrange comme une double interjection.

Erlend Loe

Naïf. Super.

Le volume 10/18 m'attendait, dans son étagère Émmaüsienne. Il provenait d'une sortie d'inventaire d'une médiathèque angevine.

Erlend Loe

Naïf. Super

Intriguant sous sa couverture verte avec le point d'interrogation rouge.

Je l'emmène et le met dans ma tour à lire. Vers le dessus.



Le livre d' Erlend Loe m'a touché, par l'état de mal-être du narrateur: il s'interroge sur sa place, sur le temps, sur les choses. C'est parfois lancinant, comme ces listes longues qu'il déroule. Ce n'est pas triste, non, ni violent.

C'est un jeune homme qui se défoule sur un ballon ou en tapant sur les bouchons de plastique d'un jeu - exutoire... Et qui se perd dans les chiffres vertigineux des distances cosmiques et des nombres interminables de galaxies et de systèmes planétaires.... Avec cette théorie que tout finira, même dans très longtemps.

Mais le narrateur a un bon ami, avec lequel il correspond par fax.

Mais le narrateur a un frère riche et bienveillant, qu'il rejoindra à New-York.

Le narrateur rencontrera aussi, peut-être, la fille de ses rêves.

Alors, le jeune homme saura-t-i répondre à quelques-unes de ses interrogations et trouver un peu plus sa place ?

Un livre intriguant, Naïf. Super.. Mais une histoire où j'ai pu me retrouver, en partie, comme j'étais voici quelque quarante années. Cela fait drôle.

J'ai envie de découvrir les autres œuvres d' Erlend Loe.





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Doppler

Prise de conscience, lors d’une chute de vélo, de Doppler. Il quitte son travail, femme et enfants et s’installe dans la forêt sous une toile de tente. Enfin il arrive à tuer un élan, mais son petit va s’accrocher à lui. Ils vont devenir des supers potes et le nomme Bongo. Pourquoi cet isolement ? Parce qu’il n’aime pas les gens. Eh bien il est sympathique ce bonhomme qui dénonce le capitalisme norvégien et est à l’inverse de toutes les idées reçues. Hommage à la nature, à la paresse, au conformisme.
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Naïf. Super.

Le héros de l’histoire a vingt-cinq ans, il est dépressif et se désintéresse de tout. Il adore faire des listes et son comportement oscille entre l’enfant et l’autiste.

Mais il est rigolo et sympathique. Sa naïveté et touchante. Il a gardé son âme d’enfant et se comporte en tant que tel.

Ce roman est autant amusant qu’absurde.

On a beau se dire que, quand même, il a « un petit vélo », Erlend Loe, on passe toujours des moments agréables avec ses histoires. Il est plein d’humour et de tendresse pour ses personnages.

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Muléum

Julie a perdu ses deux parents et son frère Tom dans un accident d'avion il y a quelques mois. A 18 ans, elle se retrouve seule avec beaucoup d'argent dans une grande maison et n'a plus aucune autre ambition que de se suicider. Elle se met à écrire dans un journal intime, décrivant ses relations avec ses amis et son psy, ainsi que ses différents plans pour enfin être libérée...



Le résumé ne paie pas de mine comme ça, mais ce roman sous forme de journal est en réalité hyper bien foutu et assez drôle par son cynisme. L'auteur, un homme presque quadra quand il écrit cet ouvrage, a réussi de manière impressionnante à relater les pensées d'une jeune ado complètement désabusée par la vie et meurtrie par un drame difficilement appréhendable.

Quand moi j'ai perdu l'un de mes parents, j'avais 25 ans. J'étais certes un peu plus âgée que le personnage de Julie, j'avais déjà dépassé le stade de l'adolescence, mais je me suis totalement reconnue dans ses pensées, son humour noir, son honnêteté crue, sa façon d'appréhender les gens. Et puis, je suis en général bon public des récits culottés qui flagellent certains codes d'une société bien-pensante. Alors ce livre a naturellement fait mouche, sans que je m'y attende.

Avouons-le : ce n'est pas pour tout le monde. Si vous êtes du genre à tout prendre au pied de la lettre et à vous offusquer de l'idée même de la mort, il faut absolument passer votre chemin !

Il y a de quoi passer de bons moments pendant cette lecture. Le ton est rafraîchissant, le langage jeune et dynamique (à quelques ratages près, la traduction est vraiment très bonne !), l'oralité rend le récit très vivant.

Le seul point noir, de taille tout de même, se retrouve dans la fin, complètement ahurissante. On se demande effectivement comment tout ça va finir, les tentatives d'en finir de Julie finissant toujours par capoter. Seulement, la tournure que prennent certains évènements me sidère : elle finit mariée et maman à 18/19 ans. Suis-je la seule à trouver ça extrêmement grotesque, conventionnel et vieux jeu ??? Franchement, ce livre mériterait de voir sa fin remaniée, ou coupée, ne serait-ce que pour garder le ton général libéré.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Doppler

Ce bouquin échoué dans une boîte à livres est un OVNI.

Franchement hilarant, il est empreint d'une philosophie et d'une caricature prophétique d'un possible devenir de nos humanités.

Doppler, démuni de toute illusion (réussite professionnelle, argent, reconnaissance sociale, bonheur consumériste...) se coupe du monde en devenant un ermite survivaliste dans la forêt norvégienne. Avec un jeune élan dont il a tué la mère il lie une amitié humanisée. Il s'ensuit des rencontres insolites avec autant de personnages en perte de boussole avec une chute totémique et la quête d'une forêt perdue...

Doppler, c'est un roman dopant qui donne envie (en l'état de ce monde) de suivre ses pas dans la forêt profonde.



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Doppler

Après une chute de vélo, Doppler prend conscience de la fatuité de sa vie « appliquée » et décide de ne plus rentrer chez lui et de fuir la société de consommation. Il vit désormais sous une tente en pleine forêt avec, pour seule compagnie, Bongo, un bébé élan même pas capable de gagner au loto animalier.

Bien que misanthrope absolu, Doppler n’en est pas moins très sympathique et fort attachant.

Il y a beaucoup de sagesse et de bonheur dans son renoncement. Et il voue une tendresse sans bornes à Bongo.

Par l’intermédiaire de Doppler, Erlend Loe dénonce bien des travers de notre époque et de la société danoise.

Le style est très agréable, c’est plein d’humour, très loufoque et profond en même temps. Il y a certes quelques répétitions, mais c’est une lecture légère qui fait passer un bon moment, et ça, ça fait vraiment du bien.

J’ai hâte de lire la suite, « Volvo Trucks »

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Doppler

Avec un titre aussi peu accrocheur et une couverture aussi peu attrayante, soyons honnêtes, jamais Doppler n'aurait fini dans ma bibliothèque s'il ne m'avait pas été chaudement recommandé.



En fait, ce n'est que lorsqu'on referme le livre qu'on en saisit l'harmonie. On comprend alors que la couverture et le titre sont, contrairement à ce qu'on imaginait jusque-là, en parfaite adéquation avec le contenu venimeux du livre.



Tous deux suscitent en effet un malaise chez le potentiel lecteur, malaise que je qualifierais de constructif et dont émane un tout aussi jouissif que corrosif "je vous emmerde, je ne veux pas que vous me lisiez et, surtout, je ne suis pas là pour vous plaire".



Oui car Doppler n'est pas seulement une belle histoire d'amitié entre un homme et un élan, c'est aussi et surtout un regard incisif posé sur les travers de notre corps politique et social. Pour fuir la société normalisée et mondialisée qui le débecte ainsi que le contact humain, Doppler décide de planter sa tente dans la forêt et applique ainsi le précepte du plus célèbre des misanthropes (celui de Molière) : "et chercher sur la terre, un endroit écarté, où d’être homme d’honneur, on ait la liberté".



Notre Alceste des bois est toutefois plus radical. Il prône un retour à la nature, au troc et à l'oisiveté afin d'échapper à la société de consommation qui nous fabrique toujours plus de besoins et d'obligations – c'est d'ailleurs la réflexion la plus intéressante selon moi. Il remet par exemple en cause notre système de valeurs et son principe premier ("l'application") : "Je me suis tellement appliqué que c’est à en gerber. […] Pendant des décennies, j’ai pataugé dans cette mare d’application. Je me suis réveillé dedans, et je me suis endormi dedans. Je respirais l’application, j’ai respiré l’application et, peu à peu, j’ai perdu la vie."



Naturellement, le ton est à l'image du personnage : acerbe, mordant mais aussi touchant. La relation qui le lie aux deux autres personnages semble d'ailleurs symboliser les deux facettes de sa personnalité. Doppler se montre en effet incisif avec le "mec de droite" en qui il ne voit qu'une marionnette dénuée de toute substance mais il est a contrario bienveillant avec Düsseldorf, un solitaire qui s'est mis en tête de reconstruire la bataille où son père a été tué en modèle réduit afin de lui rendre hommage.



Si ses thématiques (amitié, nature, relation avec un animal a priori non domestique, critique sous-jacente de la société) peuvent l'apparenter à Arto Paasilinna, pour autant, la vision d'Erlend Loe me semble plus sombre. Certes Doppler se lie d'amitié avec un élan (Bongo) et certes ce Bongo a plus d'une initiale en commun avec le Belzebuth de Paasilinna (Doppler tente de lui apprendre à parler et à jouer au loto animalier) mais l'atmosphère est dénuée d'optimisme chez Loe, en témoigne les dernières lignes du récit ("c'est la guerre") ou même la scène d'introduction (la mort de la mère de Bongo), bien plus violente que celle qui explique comment Belzebuth est devenu orphelin.



Une récit loufoque donc, à la limite de l'absurde, exacerbé par un personnage à mi-chemin entre l'Alceste de Molière et le célèbre philosophe Diogène, qui paradoxalement touche du doigt bon nombre des problèmes politiques et sociaux qui agitent notre siècle.



Plus de détails (mes rubriques "n'hésitez pas si ; fuyez si ; le petit plus ; le conseil (in)utile, en savoir plus sur l'auteur") en cliquant sur le lien ci-dessous.

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Autant en emporte la femme

Un livre court mais dont la lecture semble longue.

Marianne s’installe chez le narrateur qui nous raconte en 300 paragraphes (et oui, ils sont numérotés) l’évolution de leur relation.

C’est du quotidien, c’est du réaliste.

On retrouve l’esprit d’Erlend Loe et son humour.

Mais j’avoue avoir trouvé un peu le temps long et m’être parfois ennuyée en écoutant ce personnage passif et malléable se laisser mener par le bout du nez au gré des variations d’esprit de Marianne.

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Muléum

J'ai bien aimé ce roman, jamais triste malgré le thème abordé. Il nous entraîne de la suède à la Pologne en passant par les quatre coins du monde. La jeune héroïne, Julie, a du mal à se reconstruire après le décès brutal de ses parents dans un accident. Les différentes expériences qu'elle traverse pour se perdre la feront murir et c'est avec une figure connue qu'elle trouvera la paix, comme un retour aux sources et une réconciliation. Un bon moment de lecture.
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Muléum

De la même veine que « Doppler », du même auteur, j’ai passé un bon moment avec ce livre.

Toute sa famille ayant péri dans un accident d’avion, Julie décide de se suicider. Mais que de péripéties et de voyages pour mettre son projet à exécution !

Elle raconte ses tentatives dans un journal intime.

Ce n’est jamais triste, malgré le sujet. Fourmillant de détails, un style vif et percutant, c’est très agréable à lire.

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Naïf. Super.

C'est un livre emrpunté que tu vas acheter.

Le lire et le relire encore.

Piocher dedans.

C'est un livre de rien, et c'est un livre de tout.

C'est un regard simple sur la vie.

C'est l'histoire d'un type qui a gardé intact son regard d'enfant.

C'est une poésie grandeur nature.

Tu le lis, tu y penses et tu as envie de demander aux gens que tu croises s'ils sont heureux, ou pourquoi ils ont l'air si triste, tu es tentée de demander à la dame du guichet de la poste si elle porte parfois des chaussettes avec des fleurs, tu oserais presque demander au chauffeur de bus s'il aime la glace à la vanille.



La fraîcheur de la naïveté qui manque tant à la vie des grands c'est dans ce livre-là qu'elle est cachée. Mais faut pas le dire, hein c'est un secret.



C'est un livre qui t'as beaucoup fait penser à celui de Toni Jordan.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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Kurt et le Poisson

Un petit roman pour ados dont j'ai aimé l'écriture drôle et poétique. C'est une histoire (une fable ?) absurde où une famille norvégienne ayant hérité d'un énorme poisson (imputrescible) part voyager autour du monde en se nourrissant de cette manne qui leur sert aussi à naviguer.

J'ai bien aimé aussi le graphisme des illustrations.
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Autant en emporte la femme

Je suis déçue mais alors déçue...



Erlend Loe est un auteur que j'aime particulièrement ! J'avais dévoré "Muleum" et "Doppler". Quand j'ai apprécié l'oeuvre d'un auteur, je me note toute sa bibliographie et collectionne ses livres un par un. Et je déteste ce genre de situation où je me retrouve à avoir lu un livre rédigé par un auteur que j'apprécie et à être passée totalement à côté de l'histoire.



Je n'ai pas saisi l'intérêt du livre. Il fait juste 240 pages et je me les suis trainée comme si j'avais un boulet à la cheville. Ce roman m'a semblé long très long....



Je n'ai rien aimé, ni l'histoire, ni les personnages, ni cet esprit burlesque qui d'habitude me fait rire.



Grop flop
Lien : https://labullederealita.wor..
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Naïf. Super.

Parti à l'étranger, le frère du narrateur lui laisse habiter son appartement pendant ses deux semaines d'absence, pendant lesquelles il tente de se raccrocher au réel et à son éventuelle cohérence. On suit ainsi le flot des pensées d'un jeune homme un peu perdu, décalé, et le cours de ses activités. La narration reste déroutante en ce qu'elle dépasse le style du journal intime, dans lequel on livre généralement ce qu'on a fait et non ce qu'on est en train de faire. Les phrases sont courtes, brutes, écrites au présent. On aurait presque envie de les qualifier de "pauvres", mais ce dénuement permet au lecteur de se glisser dans la peau du personnage. Bouffé par des questions existentielles sur la vie, la lumière, l'univers et le temps qui passe, le narrateur se reconnecte à la marche du monde par des actions très simples et matérielles qui calment l'agitation constante de son esprit (comme jouer avec un ballon, ou faire des listes).



La bienveillance de l'entourage du jeune homme réconforte, sa fascination pour les théories scientifiques sur le temps et la relativité interroge, et son envie de redonner un sens à sa vie rend optimiste. Bref, même si son style désarçonne, Naïf.Super. est un petit OLNI - Objet Littéraire Non Identifié - que je relirai sûrement en cas de mou.


Lien : https://www.chezlaurette.org..
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Kurt courrier de cabinet

Etonnant s'agissant d'un livre jeunesse, mais j'ai craqué : je ne suis pas allé jusqu'au bout.

La quatrième de couverture faisait une belle promesse pourtant, avec sa référence à Michel Strogoff. Mais en fait non. Pour moi, cette histoire part dans tous les sens. De la loufoquerie, oui, mais il devrait y avoir un minimum de liens entre les actions. Ou au moins un attachement quelconque qui se crée entre le lecteur et le personnage principal. Mais non. Je me fiche royalement de ce qu'il peut arriver à Kurt, pas même un peu curieuse de savoir.

Dans ce cas pourquoi continuer ma lecture alors que des livres peut être plus prometteurs m'attendent? Je ne trouve pas, alors je laisse cette lecture à ceux qui sauront l'apprécier.
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Doppler

Doppler n'aime pas les gens. Et cette révélation lui vient subitement, après être tombé de vélo. Lui qui avait jusque là mené une vie on ne peut plus normale, plaque tout du jour au lendemain et part s'installer dans la forêt. Adieu femme, enfants, travail et société de consommation. Bonjour nature, chasse, troc et solitude. Mais les gens qui l'entourent ne sont pas bien loin, et ils vont s'ingénier à lui compliquer sa nouvelle existence.



Au début du roman, le lecteur se demande si ce héros est un illuminé doublé d'un asocial. Quel être sensé pourrait en effet parler et agir ainsi ? Mais au fil du récit, force est de constater que Doppler est bien plus sage qu'il n'y paraît, et que sa vision de la société contemporaine – une société où règne « l'application » - est très juste. On pense inévitablement à Diogène, philosophe cynique qui vivait dans le plus grand dénuement et dormait dans une jarre.

Ce livre surprenant et à l'humour grinçant est à découvrir, et je vous en livre ici un extrait qui suffit à donner le ton: « Allumer la télévision équivaut pour moi à consulter un ouvrage de référence qui m'expliquerait pourquoi je n'aime pas les gens ». Littérairement parlant, ce n'est pas un chef d'œuvre, mais l'originalité du ton vaut le détour.


Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Kurt courrier de cabinet

Il s’agit de la traduction par cet éditeur genevois du sixième volume d’une série réalisée par un auteur norvégien qui a vu se réaliser de très nombreuses traductions de ses titres originaux. On peut toutefois commencer cet ouvrage sans pour autant connaître les titres précédents. Comme le journal Pilote (dans les années soixante-dix à quatre-vingt) avait suivi quelque peu le passage de ses jeunes lecteurs d’origine à l’âge de l’adolescence puis à la maturité, il semble que cette série, tout en voulant conserver la tranche du lectorat des 10-14 ans pour laquelle elle a été conçue, entend maintenant entretenir l'intérêt des bibliomanes qui l’ont découverte à ses origines. Dans le cinquième tome Kurtville, c’est au phénomène des sectes que le jeune lecteur avait été sensibilisé et dans le volume Kurt a la tête en cocotte minute c’est le problème du racisme et de l’emploi d’étrangers sous-payés (menaçant de chômage les nationaux) qui est posé. Loe a souvent recours à l'ironie, forçant le trait en pointant un phénomène contemporain ; avec Kurt courrier du cabinet c’est la volonté d’accession à l’indépendance de régions (peuplées par des habitants avec des spécificiés culturelles) qui étaient intégrées à un état national depuis plusieurs siècles. Le phénomène, lié parfois à des perspectives économiques nouvelles (comme la découverte de pétrole), n’est pas si marginal que cela et le cas des apparitions possibles d’un état écossais ou flamand dans l’avenir est d’actualité depuis un quart de siècle. C’est dans cet ouvrage la volonté de séparatisme du nord de la Norvège qui nous intéresse. Le héros, bien que conducteur de chariot élévateur et vivant au sud du pays, a des origines familiales dans la partie septentrionale où réside encore sa mère. Gunnar le patron d’un quai portuaire de la capitale où travaille Kurt Ostrogaufre décide de lui confier un message (tous les moyens de communication moderne étant suspendus du fait de l’insurrection) pour son frère qui dirige les entrepôts maritimes de l’agglomération située au carrefour de la frontière entre la Norvège et la Russie. Le chef des insurgés est Hektor Hellføkk, connu pour ses capacités de travestissement. C’est au volant d’un Fenwick tout neuf que Kurt doit effectuer ses déplacements lorsqu’il n’emprunte pas le train ou le bateau. Son fils s’est caché à l’intérieur du monte-charge et il se lie d’amitié avec une mystérieuse Anneliane. Les allusions au voyage de Michel Strogoff dans une Sibérie mise à feu et à sang par les Tatars, seront goûtés en particulier dans la rencontre entre le héros et sa mère (chapitre 43), l’application du fouet (chapitre 52) et l’aveuglement (chapitre 57). Tous les livres pour enfants d’Erlend Loe sont illustrés par Kim Hiorthøy qui confirme par ses dessins que le récit relève tant de la satire sociale que du comique de situation.
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Doppler

Histoire d'un type qui part vivre dans une forêt à la périphérie d'Oslo, à la suite d'un choc sur la tête lors d'une chute de vélo, ce roman s'avère une succession de péripéties et de réflexions pseudo-philosophiques inintéressantes et de poncifs autour du refrain "j'aime pas les autres".

Je l'ai fini en lisant en diagonale et ça m'a suffi.
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Naïf. Super.

Pour ses 25 ans il reprend tout à zéro :

le temps, le vide, la lumière

son frère, son ami bon, son ami mauvais

le ballon, le fax

l’enfant, les animaux

les listes

une fille

New York…



Naïf. Super.

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