AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Erwan Larher (218)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Qu'avez-vous fait de moi ?

"Erwan Larher signe une brillante comédie sociale, qui dérape en thriller"

Jean-Claude Perrier, Livres-Hebdo
Commenter  J’apprécie          20
Le livre que je ne voulais pas écrire

Erwan Larher adore le rock, et surtout les Eagles of Death Metal. L’écrivain a appris que le groupe passerait prochainement au Bataclan, alors forcément, il s’est offert sa place. Mais le 13 novembre 2015, ce concert qui devait s’avérer un pur plaisir s’est transformé en cauchemar, lorsque des terroristes ont pénétré dans la salle. Cette nuit-là, les attentats font 130 morts et 413 blessés.
Lien : https://commedansunlivre.fr/..
Commenter  J’apprécie          10
Indésirable

Le roman d'Erwan Larher est une histoire à multiples versants. L'auteur mêle différentes approches :

- l'apparrence

- un pan sociétal et social (le devenir des villages, le patrimoine, la solitude, la paysannerie, entre autres)

- du noir

- du religieux en pointillé



Toutes ces facettes s'articulent les unes aux autres de façon cohérente dans un récit où l'émotion a point plusieurs fois.

De l'apparrence physique binaire de Sam, l'auteur dévoile la pluralité des cœurs de tous ces personnages desquels jaillissent le meilleur comme le pire tant en paroles qu'en agissements (Sam y compris).

Tout le propos de l'auteur est servi par une plume que j'ai beaucoup aimée.

Une très belle première découverte de l'auteur.

Commenter  J’apprécie          10
Indésirable

Coup de cœur !

Après avoir lu « Le livre que je ne voulais pas écrire« , « Pourquoi les hommes fuient » et « Marguerite n’aime pas ses fesses » d’Erwan Larher, j’étais impatiente de découvrir ce qui se cachait derrière / dans « Indésirable ».

Et j’en ressors comblée – j’ai vraiment kiffé ce roman complètement décalé et déjanté!

D’une part, la langue utilisée est réellement maîtrisée; dans ce roman, le lecteur invente une écriture intersexuée – non pas inclusive mais littéralement neutre de la première à la dernière page.

D’autre part, une histoire qui, à priori, prône le droit à et le respect de la différence… à priori car, comme dans « Marguerite… », le scénario initial va rapidement laisser place à de nombreux rebondissements et perturber fortement la sympathie ressentie par le lecteur à l’égard du personnage principal.

Un ovni littéraire – dans lequel il est question, dans le désordre, d’iel, de « l’amour est dans le pré », d’un petit village campagnard où tout se sait et rien ne reste caché très longtemps, de vieilles pierres (un des dadas de l’auteur – je vous invite à visiter la page Facebook Le Logis du Musicien), de trafics en tous genres, de violence, d’amour, d’abus de pouvoir et tant d’autres choses encore – un ovni qui confirme l’incroyable talent d’Erwan Larher.

Une des perles de 2021 !
Lien : https://letempslibredenath.w..
Commenter  J’apprécie          10
Indésirable

Après son très rock-n-roll Pourquoi les hommes fuient ? paru en 2019, réédité il y a tout juste quelques mois au format poche, Erwan Larher nous revient avec un nouveau roman, Indésirable, publié chez Quidam éditeur, qui nous pesons nos mots au risque de paraître dithyrambiques tant notre enthousiasme est fort : Magistral. [...]



Découvrez l'intégralité de notre chronique sur le site web de notre bimestriel littéraire et culturel, Pro/p(r)ose Magazine en ligne le dernier dimanche tous les deux mois.
Lien : https://proprosemagazine.wor..
Commenter  J’apprécie          10
Indésirable

Saint-Airy, petit bourg provincial, calme, trop calme. Environ 2500 âmes. Quand soudain débarque Sam. Sam est un personnage au genre neutre, physiquement entre homme et femme, ne souhaite pas entrer dans les détails de sa propre intimité, et achète une vieille maison au passé sordide. Les habitants de Saint-Airy sont partagés : nouvelle recrue qui va donner un souffle nouveau au village ou par sa possible intersexuation donner une mauvaise image et voir rappliquer des intrus importuns. Les passions de Sam sont les vieilles pierres (et le potentiel patrimonial du village est énorme) et le théâtre. Ainsi il serait envisageable de rendre le village attractif par la restauration des ruines où bâtiments endommagés ainsi que créer une troupe théâtrale pour rendre Saint-Airy touristiquement visible tout en distrayant les autochtones, qui se demandent sans répit si Sam est femme ou homme.



Victor, un veuf du village, cherche l’âme sœur et va bientôt passer à la télé dans une émission populaire. L’excitation est totale à Saint-Airy, l’animation bat son plein. Mais ce n’est rien à côté de ce que Sam ne va pas tarder à déclencher…



Ce nouveau roman d’Erwan LARHER est audacieux sur plusieurs points. Tout d’abord, la diversité des ambiances forme une palette assez conséquente, entre farce rurale, préjugés, bêtise ordinaire sur les liens de la terre, mais aussi sa modernité par l’arrivée intempestive d’une personne indéfinissable et mystérieuse. Sans oublier le crescendo très sensible jusqu’à ce que l’intrigue bascule en vrai thriller. Mais le plus hardi des choix de l’auteur est bien celui d’avoir rédigé ce roman en écriture inclusive pour le personnage de Sam. Si le style peut parfois gêner, il se révèle pourtant rapidement fort adroit et diablement original. « Si j’étais sentimentæl, je serais triste, inquiæt, anxieuz ».



« Indésirable » pointe le doigt sur le choc des cultures, entre population réactionnaire tenant à sa tranquillité, quitte à ce qu’elle soit rébarbative, et de l’autre des éléments novateurs prêts à bousculer les habitudes et faire d’un village une expérience sociétale, y compris politiquement. Sans compter qu’il n’est pas aisé de se défaire des ragots, toujours bourgeonnants et pas toujours fondés. Certains des habitants du village possèderaient un passé un peu trouble. Ce qui pourrait être aussi le cas de Sam.



Saint-Airy va avoir droit à la horde journalistique, à vous de découvrir pourquoi et dans quelles circonstances, et aussi parce que « Le modèle politico-économique de Saint-Airy est de plus en plus étudié, voire copié. Certains experts se demandent comment on n’y a pas pensé avant : une commune qui appartient à ses habitants, quelle révolution ! ». Car il commence à souffler un petit vent libertaire au-dessus de Saint-Airy. Avant les drames…



Roman moderne par sa forme d’écriture, mais aussi par les sujets : le harcèlement sexuel (allusion au mouvement #MeToo), le choix du genre chez une personne, la place de la culture dans son implantation locale, le féminisme ou encore l’expérience de la démocratie participative. Derrière les interrogations actuelles, restent les sujets presque intemporels, comme la corruption et les connivences en politique, les préjugés raciaux, sociaux et sociétaux, les difficultés de vivre en société et l’attrait pour une vie plus autarcique. Et ce rappel dur comme un roc : dans la vie tout n’est pas négociable.



« Indésirable » vient de sortir chez les excellents Quidam et pourrait bien être l’un des premiers exemples de la littérature qui nous attend dans les prochaines décennies. Novateur et audacieux dans le mélange des genres (sans jeu de mots), il ne s’interdit rien, et une force originale et déconcertante en résulte.



https://deslivresrances.blogspot.fr/
Lien : https://deslivresrances.blog..
Commenter  J’apprécie          10
Le livre que je ne voulais pas écrire

J'aime les défis et j'aime les mots. Je déteste le pathos et les lamentations. Je suis très sensible aux couvertures des ouvrages. Quand ce livre a atterri entre mes mains, j'ai été submergée par un déferlement de sentiments désordonnés bien avant de tourner la première page. Un auteur que je ne connaissais pas, un événement qui m'avait blessé au plus profond de moi comme beaucoup d'anonymes, témoins sidérés et incrédules et des santiags bleues extraordinaires. Aurai-je le courage de me replonger dans les atrocités du Bataclan, vécues par procuration, bien calée à l'abri confortable de mon fauteuil ? C'est avec la prudence d'un entomologiste soulevant l'aile d'un papillon que je me suis glissée dans ce bouquin.



Il est assez rare d'être confrontée à un texte utilisant la 2° personne du singulier. Cette conjugaison me trouble toujours car je ressens une intimité avec l'auteur peu commune, comme si son aventure devenait mienne, comme si j'arrivais à pénétrer son âme malgré moi. Dans ce cas précis, j'avais l'impression d'avancer en terrain miné, c'est peu de le dire, à la rencontre de l'indicible, ayant la sensation de m'accaparer illégitimement un témoignage qui ne m'appartenait pas ... Pourtant malgré mon appréhension, je ne pouvais résister au ton de l'auteur, l'autodérision ancrée en bout de plume il m'a entraînée jusqu'au bout de l'horreur en arrivant à me faire sourire ... beaucoup!



À aucun moment du récit, pas même au point culminant de la tuerie, Erwan Larher ne sombre dans le pathos. Il est très factuel dans une démarche quasi philosophique qui fait du bien. Il est facile d'émettre un jugement sur l'Histoire ou sur une histoire à laquelle on n'a pas participé. De nos jours on dégaine un peu trop vite les termes "héros", "victime", "passif", "actif" ... etc. L'humain doit avoir besoin de se rassurer pour classer les individus dans des cases en oubliant que leurs bords diaphanes leur permettent de naviguer aisément de l'une à l'autre, voire en occuper plusieurs à la fois en fonction des épreuves qu'ils traversent. Et moi, je déteste les cases!



L'écrivain n'accorde aucune concession à sa "docilité" à faire le mort, ne bougeant pas un cil malgré la douleur qui le terrasse après avoir reçu une balle dans le corps, attendant inéluctablement celle qui lui exploserait la tête. Lové contre une barrière, il se cramponne au mantra de Sigolène, rescapée de Charlie Hebdo quelques mois plus tôt: "Je suis Sigolène, je suis un caillou!". Passé inaperçu face aux tirs meurtriers, il se décerne le titre de Super Lavette n'ayant pu endosser celui de Super Héros. Mais les supers pouvoirs n'existent que dans les livres ou dans les films où les balles à blancs fusent et le ketchup coule à flots. Super Lavette connaît les hurlements de terreur, le goût du sang poisseux, l'odeur de la mort, Super Héros non! La vraie vie, les vraies balles, la vraie faucheuse, c'est bien autre chose qu'un jeu de simulation. Super Lavette est terriblement humain, émouvant, railleur, tellement rassurant qu'on l'aime!



"On est sauvés! penses-tu aussitôt. Putain, on est sauvés! Relâchement total. Tu n'es plus Sigolène, tu n'es plus un caillou (...) En fait, c'est le début de ton calvaire." Le récit ne s'arrête pas au sauvetage des otages mais se poursuit pendant les mois qui ont suivi avec les soins, la rééducation, l'anxiété de retrouver son intégrité physique, la chaleur des intimes, la bienveillance, le professionnalisme et le dévouement des soignants auxquels il rend un hommage appuyé. Il n'y a pas si longtemps, nous avons tous pu en prendre conscience, du moins je l'espère! Super Lavette laisse la place à Super Chochotte, au même humour ravageur qui n'hésite pas à crier sa souffrance, son désarroi, son incompréhension. Le cœur se tord violemment parce que nous, lecteurs, restons spectateurs impuissants. Il y a une expression si souvent répétée pour exprimer sa compassion: "Je comprends! Je partage votre douleur!" Quelle imposture! Non, on peut essayer d'imaginer, d'éprouver de l'empathie, mais on ne peut pas vivre à la place de quelqu'un déchiré par un drame, même si on a connu une situation similaire. Jamais!



Erwan Larher se défend d'avoir écrit un témoignage pas plus qu'un récit des vingt minutes écoulées dans la salle de concert du Bataclan. Il présente son livre comme un "objet littéraire". C'est effectivement un ouvrage particulier, savamment agencé entre différentes formes de littératures. Récit du "Pendant" et de "l'Après" ... Fiction essayant d'appréhender la motivation des tueurs, le déroulement de leurs pensées, leur endoctrinement, leurs peurs ... Souvenirs de jeunesse ... Témoignages d'intimes, compagne, parents, amis, écrivains ... Extraits de messagerie que tous ceux ayant eu des proches à Paris le 13 novembre 2015 pour quelques raisons que ce soit ont pu lire sur leur portable.



L'érudition de l'auteur est incontestable et c'est avec plaisir que j'ai retrouvé la mythologie qui m'a toujours passionnée. Les 3 Moires grecques devenues Parques à Rome. Si Clotho tisse le fil de la vie et Atropos le coupe, Lachésis qui le déroule, veille à la destinée et son ombre plane sur le texte. Comble de l'ironie, l'écrivain en soin et rééducation après son opération pour réparer les dégâts provoqués par la balle qui lui a traversé une fesse, a passé sa convalescence à corriger le manuscrit de son futur roman à paraître "Marguerite n'aime pas ses fesses". Lachésis quand tu nous tiens !



Erwan Larher ne voulait pas écrire ce livre et il a rudement bien fait de l'écrire. Je ne voulais pas le lire et j'ai rudement bien fait de le lire. Son écriture est d'une élégance incroyable, rapide, précise teintée de beaucoup d'humour avec un vocabulaire très riche. Grâce à lui, j'ai découvert des mots comme "apodicité", "irréfragable" et des expressions "oreilles hippocratiques", "hédonisme consumériste", ignare que je suis ... Un peu moins maintenant, merci Erwan ! Découvrant l'extraordinaire sens de la narration de cet auteur avec cet "objet littéraire", je ne vais pas en rester là. Je vais m'inviter dans son monde de fiction par l'intermédiaire de ses romans avec mon dico à portée de main...on ne sait jamais!



"La littérature n'arrête pas les balles. Par contre, elle peut empêcher un doigt de se poser sur une gâchette. Peut-être. Il faut tenter le pari." Erwan Larher
Commenter  J’apprécie          10
Pourquoi les hommes fuient ?

Un écrivain un peu suffisant, une jeune fille révoltée qui pense avoir tout vu, deux musiciens qui se débattent avec leur passé et les ravages de l'égo, deux générations en prise avec le monde et qui s'accrochent, une enquête de paternité et un retour au pays ou à la nature, une vision acerbe de la société, autant d'ingrédients qui font de ce nouveau roman d'Erwan Larher un texte aussi intime que social.
Commenter  J’apprécie          10
Marguerite n'aime pas ses fesses

Deux titres à la suite dont l’humour m’a conquise, voilà qui se fête ! Après "Le discours" de Fabrice Caro, place à un humour plus détaché, plus débridé aussi…

Et pourtant, maintenant que j’y pense, Marguerite a plusieurs points communs avec Adrien… elle n’est pas de ces femmes rayonnantes, conquérantes, épanouies, dont on vante les réussites et le charme dans les magazines. Elle n’a ni l’assurance et la joie de vivre de ses amies, ni l’exubérance mythomane de sa mère. A vrai dire, il n’y a pas que ses fesses qu’elle n’aime pas, Marguerite. D’une manière générale, elle se trouve sans valeur et sans éclat. Elle n’a aucune densité, aucun mystère… Elle n’a même pas de libido (le sexe la dégoûte), et même ses transgressions sont modestes… Et ce n’est pas le regard des autres qui va l’aider à se revaloriser… Ses copines considèrent avec condescendance sa naïveté, sa pudeur et son absence d’amour-propre. Sa mère Billie, aussi extravagante et dévergondée que sa fille est timide et prude, se demande comment elle a pu engendrer une telle descendance, et son compagnon Jonas se montre méprisant et à l’occasion brutal. Le lecteur lui-même aurait bien envie de la secouer, Marguerite, qui se soumet face au sentiment de supériorité de ce pitoyable et détestable compagnon, pauvre type pontifiant, qui affiche de grandes valeurs humanistes mais se révèle parasite, pervers et menteur… qui accepte sans jamais discuter sa chiche rémunération toutes les exigences de la maison d’éditions qui exploite ses talents sans les reconnaître…



Et pourtant, un jour, contre toute attente, Marguerite est repérée… et pas par n’importe qui, mais par l’ex-Président de la République Aymeric Delaroche de Montjoie qui, la croisant dans les couloirs des Editions Paulin, décrète que ce sera elle, et personne d’autre, qui écrira le dernier volet de ses mémoires.



Un ex-Président fictif, mais qu’Erwan Lahrer dote de caractéristiques évoquant plusieurs chefs d'état français... Son personnage devient ainsi le symbole des dérives et du cynisme de l’ensemble d’une classe politique corrompue, porteuse de valeurs dévoyées, et davantage motivée par l’assouvissement de ses désirs personnels et de ses pulsions sexuelles que par une quelconque ambition collective.



Les entretiens préalables à la rédaction des mémoires d’Aymeric sont pour la prude et crédule Marguerite une véritable entreprise de dessillement. Au fil de leurs échanges, une relation trouble, voire un peu perverse, se noue entre la jeune femme en quête d’une figure paternelle et le vieillard sénescent que la vue de Marguerite, à qui quelqu’un enfin s’intéresse, fait parfois renaître à la concupiscence… En même temps, le vieux sénile s’épanche, exprimant des regrets en lâchant, au gré des gaffes que lui font commettre la sénilité, des informations confidentielles et obscures.



C’est enlevé, drôle, et énergique, Erwan Lahrer mêlant à la dimension ludique de son récit une intrigue policière à l’origine de l’introduction d’un autre héros aux caractéristiques bien marquées. Flic cynique et facho, et accessoirement amant de la mère de Marguerite, Jacek enquête officieusement sur la trentaine de morts suspectes d’hommes liés au pouvoir politique, corrompus ou présumés tels, passés entre les mailles du filet de la justice.



Un roman ludique, mais pas simpliste pour autant, l’auteur brossant, à travers cette fable féroce et contemporaine, le portrait d’une génération désœuvrée et individualiste, sans idéologie, à l’image d’une société gouvernée par des individus sans réelle conscience politique.


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          10
Le livre que je ne voulais pas écrire

« La littérature n’arrête pas les balles. Par contre elle peut empêcher un doigt de se poser sur une gachette. Peut-être. Il faut tenter le pari. »

Roman, comme le dit le titre, qu’il ne voulait pas écrire. Ce roman regroupe à la fois les écrits d’E. Larher et une quinzaine de textes écrits par des personnes de son entourage plus ou moins proche, et sur comment eux ont vécu cette soirée pendant que leur ami était enfermé dans le bataclan. Ce roman m’a remué car on suit l’auteur tout au long du roman avancer après cette tragédie à laquelle il a survécu
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
Le livre que je ne voulais pas écrire

Pas facile d'écrire après un traumatisme., Erwan Larher a fait partie des victimes de l'attentat du Bataclan. Beaucoup d'amis lui conseillent d'écrire, de raconter mais cela n'est pas simple. Il va alors prendre la plume, va nous parler avec beaucoup de délicatesse de son ressenti et aussi, utiliser la fiction, le romanesque pour essayer de comprendre, appréhender ces événements. De belles pages sur l'amitié, l'amour, sur les rencontres, les regrets. Un texte très intime, touchant, qui peut être drôle (un dîner surréaliste lors des Escales de Bordeaux avec de l'humour décalé, subversif). Ce livre que l'auteur ne voulait pas écrire et que je n'avais pas envie de lire mais j'ai passé paradoxalement de bons moments de lecture avec cet homme qui nous raconte ce tournant dans sa vie.
Commenter  J’apprécie          10
Marguerite n'aime pas ses fesses

J’avais découvert Erwan Larher avec « Le livre que je ne voulais pas écrire », lu « Pourquoi les hommes fuient? » de cette rentrée littéraire avant, cette fois-ci, de me jeter dans la lecture de « Marguerite n’aime pas ses fesses ».

Roman complètement décalé que celui-ci!

Marguerite nous le confirme dès le départ: elle n’aime pas ses fesses, celles-ci sont trop plates, pas assez rebondies.

Marguerite, orpheline de père, partage son quotidien entre sa mère – hyper nombriliste, refusant de vieillir et aux conquêtes multiples – et Jonas, son copain développeur informatique, véritable ours dont Marguerite déplore la libido au ras des pâquerettes.

Marguerite vit une vie monotone, fade et insipide jusqu’au jour où la société d’édition dans laquelle elle bosse lui confie l’écriture des mémoires d’un ancien président – Aymeric Delaroche de Montjoie (DDM). Celui-ci s’intéresse à elle, lui dit combien elle est jolie, lui fait des confidences tant politiques que personnelles.

Parallèlement à cela, nous découvrons que Jonas, accusé par l’entourage de Marguerite de vivre au crochet de celle-ci, n’est pas l’homme qu’il prétend être mais un exhibitionniste passant ses nuits, non pas à développer un jeu, mais bien à se masturber en ligne, avec webcam, sur KaMaSturba.

L’histoire, banale au départ, prend vite des tournures inattendues: le lecteur saute du coq à l’âne – à noter que, dans un même chapitre, les interlocuteurs changent au fil des lignes. D’abord relativement surprenant, ce mécanisme est habilement géré par Erwan Larher et rend le tout bien souvent cocasse.

L’ensemble pourrait, de loin, paraître superficiel et décousu… et ce n’est absolument pas le cas!

Erwan Larher, sous son écriture décalée, aborde des thématiques sérieuses dans son livre: les dessous – pas toujours reluisants – du pouvoir ainsi que les rapports humains et sexuels au fil des âges, pour ne citer que ceux-ci.

Le court roman de fesses finit même en roman policier rocambolesque, et ce pour le plus grand plaisir du lecteur!
Lien : https://letempslibredenath.w..
Commenter  J’apprécie          10
Marguerite n'aime pas ses fesses

« On est des bêtes, vains dieux, qu’on se le dise,

Et pas des anges, des dieux ou des marquises,

Encor’ que les marquises ça se mignote,

Ca s’fait, en douce, rigoler la pelote »



Ben oui, « Marguerite n’aime pas ses fesses » m’a fait penser illico à la chanson de Tachan.



Ce bouquin est un ovni littéraire, polar mais pas que, satire politico-sociale, mais pas que, bref, c’est un roman inclassable. Et une plongée dans un monde politique bien glauque. Drôle, souvent, jouissif toujours.



Pour son cinquième roman, Erwan Larher a imaginé une fable où une trentenaire coincée ouvre enfin les yeux sur ce qui l’entoure lorsque la maison d’édition pour laquelle elle fait des petits travaux d’écriture la charge de rédiger les mémoires d’un ex-président de la République. L’ex en question, porté sur le jupon malgré sa sénilité, ayant flashé sur elle dans les couloirs de ladite maison d’édition. Marguerite puisque c’est d’elle qu’il s’agit, avait jusque-là soigneusement tenu à l’écart tout ce qui pouvait poser problème : son mec Jonas qui, veut-elle croire, est aussi asexué qu’elle. La politique qui l’emmerde profondément, les relations sociales et familiales dans lesquelles elle n’est pas à l’aise. Bref, la fille ne s’aime pas. Fait irruption un flic qui enquête, à titre perso, sur une longue série d’assassinats dans la sphère politique. Et le monde réel rattrape Marguerite qui n’en sortira pas indemne, mais certainement plus clairvoyante.



La plongée dans le monde politique des trente dernières années, pour écœurante qu’elle soit, n’est certes pas tout à fait fictive. On retrouve ce qui a fait les grandes heures de la République et de ses « sinistres ». Magouilles en tout genre, petits arrangements entre copains-coquins… Tout ce que le pouvoir (« Le pouvoir est maudit », disait Louise Michel) permet et que le troupeau des électeurs préfère ignorer.



Outre cet aspect « militant », on y trouve un portrait de trentenaires qui allie vitriol et compassion. L’une des particularités du roman est de mettre en scène des personnages auxquels on s’attache, malgré leurs excès et leur mal d’exister. Peut-être aussi parce qu’on se reconnaît peu ou prou en eux…

Commenter  J’apprécie          10
Marguerite n'aime pas ses fesses

Un livre actuel, pétillant à la verve dynamique. Un récit vivant et cadencé. Une apparence de légèreté insouciante s'en dégage mais les propos notamment politique sont précis et engagés. Sous couvert de dérision des sujets essentiels sont abordés. Satyre sociétale et rapports insaisissables qui jalonnent les êtres sont décortiqués avec esprit.



Marguerite est incroyable, un peu naïve, désintéressée et indolente parfois. Marguerite qui fantasme sa vie par peur de la vivre, accrochée à un conjoint violent qu'elle imagine capable de changer et une mère auprès de laquelle elle recherche adhésion et attention sans vraiment la trouver. Marguerite est émouvante et même si elle n'aime pas ses fesses, le lecteur lui, a toute latitude pour s'attacher à elle.



J'ai découvert l'auteur avec le livre que je ne voulais pas écrire qui est bouleversant, on retrouve cette plume alerte et caustique mais dans la douleur et l'introspection. J'ai été ravi de l'appréhender dans un autre registre, plus aérien, mais tout aussi engageant !
Lien : https://unmotpourtouspourunm..
Commenter  J’apprécie          10
Entre toutes les femmes

Découvrant le titre on se dit d'emblée ouh là là ! De quelle personne l'auteur veut nous conter l'histoire ?... S'agit-il d'un roman autobiographique surtout que parmi ses œuvres, il y a déjà « Qu'avez-vous fait de moi » qui pourtant n'a rien d'autobiographique...



« Entre toutes les femmes » qui cela peut bien être : sa mère , une amante , une super nana, un personnage historique, une intrigante, une espionne, une héroïne, une grande dame, une vestale, une sainte ?...



Ah bien oui tiens ! Une sainte !… Entre toute les femmes, souvenez-vous ? Vous ne voyez pas ?... Ah oui, vous n'êtes pas allé au catéchisme vous, ni à la messe du dimanche et vous n'avez pas fait votre cursus scolaire dans les boites à curés … ceci explique cela … la prière « Je vous salue Marie » ah ça y est ça vous revient le : Vous êtes bénie « entre toutes le femmes » et ... Cette connotation là, quand, comme moi on a fait ses classes dans un collège catho, immanquablement, vous fait remonter à l'esprit ces instants de litanie redondante ayant marqué votre esprit à jamais...





En fait non, ce « entre toutes les femmes » n'a rien à voir avec la vierge Marie, Sainte Dame de nos églises, de nos rosaires processionnels et autres pardons du joli mois de Mai, attenant aux pratiques religieuses d'hier et d'avant-hier... (tellement plus rares aujourd'hui...)





Lisant le court résumé au dos du livre vous découvrez qu'il s'agit d'une voix … l’héroïne serait une voix ??? La Voix ! … Diantre ! S'agirait-il de notre Jeanne nationale immolée par le feu, la pure et innocente petite bergère aux voix du ciel... mais non, ce ne peut être cela voyons, on ne peut-être « sa » voix et en même temps celles que l'on ouït...





Donc si vous voulez savoir quelle serait ce personnage sortant des rangs du commun de toutes ces autres femmes, mise ici, en exergue par l'adverbe « entre » eh bien, il faut illico entamer la lecture d'un certain nombre de pages pour découvrir qui est cet être d'exception...





Vous tombez alors immédiatement dans l'intrigue et le mystère porté par de l'action à vous couper le souffle, vous transposant dans un monde qui a beaucoup changé et surtout dans une époque qui n'est plus la notre… quelques siècles après l'an 2000…



Alors c'est de la S.F. !… Pas vraiment, bien mieux que ça, c'est envisager l'avenir lointain, d'une façon à la fois plus probable et crédible mais aussi plus surprenante...



Ce résumé, au dos, est en cela très explicite et conforme au contenu mais ce qui surtout suscite l'attention et opère le déclic vous invitant à lire ce roman c'est cette dernière phrase :



« Dans une langue riche et inventive ce récit initiatique haletant aux airs de roman noir et de saga d'anticipation interroge sans concession notre présent ».





Avec ces mots, tout est dit sauf la messe... car pour cela – sans avoir à entrer dans une nef quelconque – il faut surtout mettre le nez dans le roman et vous accrocher…





Oui, je vous certifie que, même plongé dans un futur encore éloigné, notre présent est encore chaud bouillant si on se rapporte aux mentalités de notre époque, aux façons de penser et réagir de notre temps, au niveau politique, sociale, relationnel… oui, oui, oui, on découvre ce que nous sommes à ce niveau, nous les humains de ce XXe et XXIe siècle … nos préoccupations, nos attentes, nos addictions, nos envies, nos besoins, nos affects, notre vision du monde, nos hérésies, nos comportements déviants, nos manies, nos pathologies, nos pensées libidineuses, nos lâchetés, nos quêtes et conquêtes, nos recherches de consensus, nos formulations de sacro-saintes certitudes, nos besoins de vérités, nos fausses bonnes excuses, nos jugements à l'emporte-pièce, nos désirs d'absolu, nos batailles d'ego, nos égoïsmes, nos illusions sur nous-mêmes, nos incohérences, nos contradictions, nos ruses, nos pseudo théories de complots, nos faux-semblants, mais aussi nos souhaits louables de bonheur et d'harmonie... Tout y est !... Vaste programme !... Et Erwan Lahrer ne se contente pas d'énoncer et de dénoncer il explique aussi toutes ces conduites et maux de notre temps, nous montrant les tenants et les aboutissants de tous ces travers de la nature humaine apparaissant dans ses engouements, intentions, et excès.





Effectivement, c'est un excellent condensé de ce qu'est la société de notre temps et, en perspective, ce qu'il pourrait en advenir...





En atteste cette suite d'extraits, page 315 à 317 du livre :





« Tu crois que politicien, c'est médecin. Mais pas du tout. Le politicien c'est celui qui détourne l'attention de la douleur, pas celui qui fait la piqûre » . Ce n'est pas parce-que les gens geignent qu'ils veulent que les choses changent – et encore moins faire changer les choses, l'humain est paresseux. Combien se plaignent de leur conjoint mais restent en couple ? Combien se plaignent de leur patron mais ne démissionnent pas ? La démocratie, t'aperçois-tu, c'est la liberté de rouscailler. Jusqu'à la fin du XXe siècle, des citoyens descendaient dans les rues avec des slogans pour faire part de leur mécontentement. Jamais de leur joie, jamais de leur reconnaissance, jamais pour dire qu'ils étaient heureux... / ...Et que déjà au XVIe siècle, on savait que la forteresse des tyrans c'est l'inertie des peuples... / … Hélas, l'ère de l'éternelle actualité interdit la mise en perspective et tout le monde se moque que le mensonge d'aujourd'hui contredise celui d'hier. Comme sur le fil déroulant des réseaux sociaux, le passé est absorbé hors de vue, hors de l'écran, hors de l'actualité. Profondeur est devenu un grand mot. »





Bien vu... n'est-ce pas ?...





Le style est brillant, incisif, époustouflant par la réflexion que suscitent certaines tournures de phrases autant que par le dynamisme des réparties à travers les dialogues, le vocabulaire riche, inventif... ça oui !… Et le dictionnaire à portée, se trouve même dépassé… faites alors marcher votre imagination et vous verrez que l'auteur, au niveau langue, est à la fois visionnaire et créatif. En tous cas, vous allez enrichir votre vocabulaire.



L'intrigue est, comme on dit, bien ficelée... très… l'écheveau à démêler est important avec son lot de nœuds à desserrer... S'agissant du contexte, la difficulté pour le lecteur lambda et septuagénaire que je suis, tenait à bien se repérer au niveau du temps car l'auteur ne nous ménage pas avec les aller et retour dans l'Histoire, nous faisant faire des bonds de plusieurs siècles. Et, justement, les clins d’œil à l'Histoire jusqu'à la période antique ne manquent pas... Si je vous cite une « Briséis » par exemple ça vous évoque qui ?... Vous ne voyez pas … allons ! Souvenez-vous l’Iliade... Achille… sa captive... ah ! Vous voyez, ça vous revient… hein !...



Eh bien, Erwan Larher, des clins d’œil à L'Histoire, parfois prétexte à jeux de mots à partir d'appellations de personnages et de lieux, il ne nous en prive pas, et c'est un délice, ceux-ci étant à la fois drôles et bien amenés, devenant alors tout à fait de circonstance dans ce qu'il décrit avec brio et intelligence.





Autre point sur lequel il faut être attentif en cours de lecture, c'est sur la narration et le descriptif d'une action car tantôt, il fait parler son héroïne à la première personne, tantôt, elle s'anime à la troisième personne, sur le mode récit... à la lecture de quelques lignes d'une même page, il m'est arrivé de me demander qui s'exprime ou se manifeste là : l'héroïne, un personnage clef, un certain Dieumerci, la Voix contant, ou bien l'auteur, par leurs bouches ?...



Il y a aussi des passages denses en descriptions d'actions ou de situations, où, tout à coup, vous ne savez plus si on est toujours dans un même contexte de temps et de lieu... ce qui vous oblige à revenir quelques paragraphes en arrière pour vous y retrouver... Il faut s'accrocher pour suivre le fil rouge, les pérégrinations et soliloques des personnages. A ce niveau, l'auteur aime bien les méandres et les brusques détours mais affectionne aussi les ligne droites... faut suivre ! ...



Le suspens est bien sûr au rendez-vous et, à chaque page tournée, vous vous demandez ce qui va s'en suivre résultant des cogitations et des démarches faites par chacun des personnages principaux. L'antagonisme entre eux, n'est pas toujours facile à cerner, il y a une foultitude de subtilités dans les rapports que ces personnages ont entre eux et c'est ce qui maintient aussi le suspens. Par contre, leurs intentions et desseins se clarifient au fur et à mesure que vous avancez dans l'histoire… mais il y a aussi bien des surprises et il faut lire ce roman jusqu'à la fin pour connaître le dénouement de tout ce monstrueux écheveau et apprécier le sel de cette fresque politico-sociale d'anticipation...





Hors tous essais critiques qui ne sont pas de ma compétence, ce billet expose, ici, rien de plus que mes impressions après lecture, de ce roman d'Erwan Larher qui m'a fait passer de bons moments à la fois divertissants et instructifs. Merci à l'auteur d'Entre toutes les femmes.


Lien : http://www.mirebalais.net/20..
Commenter  J’apprécie          10
Marguerite n'aime pas ses fesses

J'ai avant tout craqué sur ce livre à cause de son titre drôle et osé et suite à la lecture de quelques bons avis à son sujet.

Le résumé ne me disait pas grand chose et me semblait un peu confus.



C'est ce sentiment de confusion que j'ai éprouvé sur les (à peu près) 40 premières pages.

Tout d'abord le style de l'auteur est un peu particulier à mon goût et je me suis facilement retrouvée un peu perdue, à être obligée de relire les précédentes lignes pour espérer sortir la tête du trou !

Pour illustrer mon propos je prend l'exemple d'une fois où Marguerite discutait avec l'ancien président de la République et où leur discussion lui en rappelle une autre qu'elle a eu avec son compagnon dans le passé. La discussion qu'elle a eu avec son compagnon est donc retranscrite à la suite de celle qu'elle était en train d'avoir avec le président, sans qu'elles soient séparées (pas d'alinéa, pas de saut de paragraphe, pas toujours de phrase qui les séparent...) ce qui fait que parfois j'attribuais faussement des discussions à des personnages.

Mais il m'a suffit de m'habituer à ce style un peu particulier, et à partir de là j'ai été happée par l'histoire.



La vie personnelle de Marguerite m'a beaucoup intéressée, j'ai aimé les thèmes abordés par Erwan Larher, qui donnent à ce couple des problématiques tellement contemporaines !



J'ai également été très attirée par sa relation avec l'ancien président de la République !

Je salue le parti pris d'Erwan Larher de mêler réel et imaginaire dans le domaine du politique.

Les personnages politiques imaginaires sont calqués sur des politiques existants, si bien qu'avec tous les détails semés par l'auteur, il est très facile de mettre un nom et un visage réel sur ces personnages.

Cela rendait les anecdotes croustillantes, drôles, osées et savoureuses, car même si celles-ci sont inventées on sait très bien qu'elles sont inspirées d'autres bien plus réelles mais tout aussi semblables.

Et c'est un portrait de la politique totalement glaçant que nous entraperçevons !



Il est vrai que l'enquête policière est intéressante mais elle est arrivée un peu trop tardivement à mon goût, tout s'est enchaîné un peu trop vite même si la conclusion de cette affaire est vraiment originale.



Mon seul gros point négatif est pour la fin. Il s'agit ici d'une fin ouverte et je déteste ça.

C'est un avis tout à fait personnel pour le coup, et je suis persuadée que beaucoup la trouveront formidable.



En conclusion il s'agit d'un livre vraiment original par son histoire dont on se délecte des facéties des personnages sans aucune gêne.
Commenter  J’apprécie          10
Marguerite n'aime pas ses fesses

« Marguerite n’aime pas ses fesses », quel titre et tout est dans ce titre! Erwan Larher nous livre dans ce roman les travers de notre société et ils sont, malheureusement, nombreux… Les travers politiques, les travers sexuels, les travers des jeux vidéos, les travers des complots, les travers de la « liberté »… Et tous ces personnages si criant de vérité!!! Marguerite: combien de fois, j’ai eu envie de la brusquer, de lui dire de se bouger justement ses fesses, d’ouvrir les yeux sur son petit ami… Et Jonas, ce petit ami: je n’avais qu’une envie, c’est de lui boucler sa bouche et de souhaiter très fort qu’il se fasse prendre par Marguerite à s’exhiber comme ça sur internet… Et DDM, l’ancien président: il est déluré en fait et ses histoires ont toutes un fond (plus ou moins grand) de vérité! Sans oublier, la présence des livres dans ce roman et Marguerite qui tient un blog littéraire (toutes ressemblances seraient-elles fortuites?!!!!)

Et évidemment, Erwan Larher nous raconte tout ça avec humour, avec son humour, avec sa plume, ses mots des fois un peu crus mais au moins compréhensibles de tous! J’ai totalement vécu ma lecture de « Marguerite n’aime pas ses fesses » tellement c’est réel: la naïveté de Marguerite, son petit ami profiteur, la mère qui ne souhaite pas vieillir, le vieux qui perd la tête et qui dit et fait des choses improbables!! Et puis, j’ai été plongée dans un univers un peu inconnu pour moi même si je sais que ce milieu est pas des plus honnêtes: la politique avec ses magouilles, ses secrets, ses hommes de l’ombre qui tirent les ficelles; et cela fait trembler…

Erwan Larher, avec ce roman, a su me rendre addictif à sa lecture! Et ce roman a son histoire. En effet, il est sorti alors qu’Erwan se remettait de sa blessure aux fesses lors des attentats du Bataclan! Drôle de coïncidence quand même!!!
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
Commenter  J’apprécie          10
Marguerite n'aime pas ses fesses

Il était temps que tu ouvres ce roman acheté l’an passé au Printemps du livre de Montaigu, et dédicacé si gentiment par Erwan Lahrer… Déjà, d’emblée, cette dédicace, justement, te fait sourire, puis les premières phrases du roman t’enchantent. Tu aimes ce style alerte, tu dirais même qu’il tombe bien. Le fait que Marguerite, la trentaine, sorte de pigiste pour une maison d’édition, affublée d’un mec accroc à ses écrans et qui vit à ses crochets, n’aime pas ses fesses n’est pas si important, et pourtant. Marguerite n’aime pas grand chose chez elle, voilà sans doute pourquoi, malgré son style impeccable, sa libido est en berne, et son manque de confiance en soi si présent. Il faut dire que sa mère, qui enchaînent les amants et ne la comprend visiblement pas, et Jonas son compagnon, qui la traite de bonne poire, n’aident en rien Marguerite à s’estimer mieux. Mais tout va changer. Lors de son passage aux éditions Paulin, elle croise Aymeric Delaroche de Montjoie dans un couloir, l’ancien président de la République (une réplique à la fois de Giscard d’Estaing et de Chirac). Il semble fasciné par la jeune femme qui lui rappelle fortement quelqu’un, mais qui ? Peu importe, ce sera elle qui écrira ses mémoires, il en est décidé ainsi. Marguerite passe donc de de longs moments en compagnie du vieil homme, et change peu à peu à son contact un poil libidineux mais flatteur, tandis que chez elle Jonas, le futur père de ses enfants (croit-elle), mate des filles sur internet. Et là on pourrait croire qu’Erwan Lahrer a écrit un roman feel good (ce à quoi tu ne t’attendais pas du tout), que son héroïne va trouver bientôt le véritable amour, et faire fi enfin de ce monde d’apparences, drame de notre société d’aujourd’hui. Mais pas du tout. Puisque ce serait oublier la couche politique de ce livre, les diverses allusions à des événements ayant réellement existés, et le basculement de l’intrigue vers un genre thriller, avec la présence, entre autres, de Jacek, flic en quête de sens, et bien décidé à mettre à jour une conspiration d’assassinat. Et toi lectrice, tu as aimé beaucoup de choses dans ce roman plein d’humour, mais dans l’ensemble d’un style bien plus léger que ce à quoi tu t’attendais (au vu des nombreux billets tentateurs lus). Tu as souri aussi lorsqu’il était question de l’activité de blogueuse littéraire de Marguerite et de ses manies sur internet. Tu as moins aimé passer du temps en compagnie de Jonas et de ses perversions, et tu t’es parfois demandée où cherchait à nous entraîner l’auteur. Cependant, et même si Erwan Lahrer ne montre pas dans son roman le meilleur de notre monde moderne, il le fait sans conteste avec acuité et lucidité. Certains passages sur le terrorisme semblent prédire l’avenir et font froid dans le dos, et tu as mieux compris quand tu as lu en postface que ce livre avait été corrigé après l’attentat du 13 novembre 2015 par celui qui a écrit ensuite Le livre que je ne voulais pas écrire.
Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          10
Marguerite n'aime pas ses fesses

Ce livre ,foutraque, rigolard, désespéré,lucide,parfois cynique ,reflète incontestablement une époque, la nôtre , qui, peu à peu, a perdu ses certitudes, qui croit de moins en moins à la "fiction collective " à laquelle adhérait auparavant la grande majorité des membres du corps social

Marguerite, elle aussi ,abandonne progressivement ses convictions ,laissant petit à petit de côté ce qu'elle considérait alors comme des choses essentielles

Le monde politique est tout particulièrement ciblé dans cette fable d'aujourd'hui corrosive et réjouissante, les personnages publics de ce roman étant largement inspirés d'individus existants ou ayant existé !!! (un des grands moments étant la description particulièrement truculente de l'épouse d'un chef d'état )

"C'est formidable, ces hommes de pouvoir qui tous la conchient, la justice,la maltraitent, et soudain s''abritent sous son ombre protectrice "

Une écriture fluide, une lecture facile...un bon moment!!
Commenter  J’apprécie          10
Marguerite n'aime pas ses fesses

Marguerite n’aime pas ses fesses. En voilà une affirmation qui étonne. Mais plus que ses fesses, Marguerite n’aime pas forcément sa vie j’ai l’impression. Elle se force à dire qu’elle n’aime pas le sexe non plus, elle n’aime pas plus que ça son job. Il semblerait qu’elle aime son mec, même s’il a plutôt l’air d’un gros con. Ah si, elle a un blog qu’elle tient de façon anonyme où elle dézingue tous les livres qu’elle juge mauvais. Et il y en pas mal. On dirait que ça l’amuse.

Mais si le hasard, d’un seul coup venait tout changer. Au détour d’un couloir de la maison d’édition dans laquelle elle bosse, un ex Président de la République la désigne elle pour écrire ses mémoires. Et là, la vie bascule, parce qu’une proposition comme ça, ça ne se refuse pas.

Et après, il est difficile de raconter ce qui va se passer. Entre une mère excentrique au passé prestigio-sulfureux et aux amants nombreux, un mec aux pulsions sexuelles étranges, un président de la république, un flic qui enquête sur une affaire d’état… et là la vie s’emballe !

On pourrait éventuellement ne pas croire à toute cette aventure, et je ne suis pas fan habituellement des romans aux scenarii improbables, mais là, j’avoue, je me suis laissé prendre par cette histoire abracadabrante parce qu’il y a le plume de cet auteur qui –une nouvelle fois après L’abandon du mâle en milieu hostile – a fait mouche sur moi.

On rit, on est ému, on suit l’ensemble de ces relations avec un réel plaisir fait de voyeurisme, de curiosité, d’impatience. Un véritable thriller en somme qui sonde le cœur des hommes. Car évidemment, derrière cet abracadabrantesque scénario se cache des fissures intimes, des secrets (pas seulement d’état) et Erwan Lahrer les sonde à merveille. Marguerite va-t-elle se révéler en entrant dans les secrets de l’Elysée et ses turpitudes. Comme dans « L’abandon du mâle.. » il s’intéresse aussi à la méconnaissance de son entourage. Marguerite connaissait elle sa mère ? encore moins son père inconnu. Connaît-elle son homme avec lequel elle rêve pourtant d’une maison, d’ un mariage, d’un jardin. C’est une plongée drôle, caustique, inquiétante, enivrante dans ses propres mystères, dans toutes ces choses que l’on ne dit jamais. Et on n’a pas tous les jours la chance de rencontrer dans un couloir un ex-président de la République. N’est-ce pas Marguerite ?


Lien : http://sansligneeditorialepr..
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Erwan Larher (558)Voir plus

Quiz Voir plus

La Guerre froide : le Mur de Berlin

En quelle année le mur de Berlin a-t-il été érigé ?

1945
1948
1956
1961

13 questions
447 lecteurs ont répondu
Thèmes : histoire , guerre froide , culture générale , humour belge , méduseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}