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Critiques de Erwan Larher (218)
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Erwan Larher était au Bataclan. Il a reçu une balle dans la fesse. Il a voulu tourner la page mais les mots étaient là à vouloir se poser dessus. L’acte d’écrire est venu avant le désir d’écrire. Ses amis écrivains l’ont encouragé dans cette voie, ne pas témoigner mais faire oeuvre de littérature autour de cette expérience, ces instants suspendus inimaginables par ceux qui ne les ont pas vécus. L’auteur s’y emploie alors, explorant sa chochotterie, son manque de courage ou d’initiative héroïque pendant l’attaque, sa peur de ne plus pouvoir bander. Il fait aussi parler ses amis sur cette soirée, leur a demandé d’écrire “vu de l’extérieur”. Mêlant souvenirs d’enfance, premiers émois amoureux, statuts Facebook, reconstitution romancée, se glissant dans la tête des tueurs, l’écrivain dépose aux pieds du lecteur un drôle d’objet hybride mais cohérent, bancal mais juste. Touchant. Cathartique ?
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Le soir du 13 novembre 2015, Erwan Larher se trouvait dans la fosse de la salle de concert du Bataclan. Blessé par balle, rescapé de l’horreur, l’auteur ne voulait pas au départ témoigner sur ce drame. Heureusement pour nous, ses amis ont réussi à le faire changer d’avis.



Erwan Larher a choisi de faire de ce récit « un objet littéraire », comme il le nomme dans son livre. Un témoignage qui se démarque par sa forme. En effet, à la voix de l’auteur se mêle celles de ses proches et j’ai beaucoup aimé cette dimension collective lors de ma lecture.



Il évoque l’attaque, les heures d’attente dans la fosse mais également sa convalescence. L’autre qualité que j’ai apprécié, c’est l’absence de ton larmoyant et de voyeurisme. Au contraire, en nous restituant son histoire, Erwan Larher fait preuve de beaucoup d’humour et d’autodérision.



Un témoignage percutant et bouleversant que nous livre Erwan Larher qui était présent lors de la fusillade du Bataclan. A travers un magnifique récit choral et grâce à son sens de l’humour, l’auteur offre au lecteur une belle leçon de vie, pleine d’humanité.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Tu refermes le livre, tu es sous le choc. Non bien sûr, tu ne l’es pas, rien à voir, toi, tu es… tu es… tu ne sais pas très bien : émue, reconnaissante, contente… amoureuse ? (non, ne vous méprenez pas, lisez la suite).



Ce livre, tu n’étais pas sûre de vouloir le lire. Des a-priori, de la frustration : écrire sur le Bataclan déjà. Une part de toi n’aimait pas ça. Celle qui n’aime pas trop qu’on se fasse de l’argent sur le vrai, sur la souffrance. Une autre avait peur de voir la souffrance niée au nom de l’amour et de l’humour, que tu avais cru détecter chez l’auteur. Et puis, si tu es honnête, tu sais que c’est aussi parce que tu as été piquée, atteinte dans une de tes vieilles blessures : le rejet. C’est la promotion anticipée du livre qui t’a déplu, promo dont tu étais exclue (ah l’ego)… Mais tu l’as lu et heureusement. Vous avez été gentiment remis à votre place, toi et tes a-priori !



D’ailleurs, tu n’es pas la seule à avoir des a-priori, l’auteur aussi ! Tu n’es pas la seule à être imparfaite, l’auteur aussi. Ses amis aussi. Et tant mieux. Ils sont tellement beaux et humains dans leurs imperfections. Tu ne sais peut-être pas grand-chose mais tu as des croyances : tu penses, tu es persuadée que c’est l’authenticité et la vulnérabilité qui nous rapprochent, nous relient, nous apportent donc le plus. Et cet « objet littéraire », il suinte de toute part la vulnérabilité. Alors, forcément, tu as aimé. Tu as senti, ressenti, vécu la peur, la douleur, l’angoisse, la culpabilité… l’amour surtout.



Tu n’es pas totalement idiote, tu sais que ce n’est rien à côté de la réalité. Que jamais ton corps, tes tripes, ton cœur n’ont vécu pareille souffrance… En même temps, le talent de l’auteur (et de ses amis) t’a laissé y toucher, un peu. Il t’a permis de ressentir de l’intérieur certains sentiments, émotions, sensations que tu pressentaient (pas tous), un peu… mais ce peu, il te semble énorme. Et pour ça, tu éprouves beaucoup de gratitude et allons-y, de l’amour. De l’amour pour l’humain et tu y reviens, toute sa vulnérabilité, toutes ses imperfections… même et surtout celles que tu peinais à comprendre.



Tu t’es surprise à admirer le travail littéraire, tu t’es dit « quel boulot, quel talent » : la construction du récit (qui ne l’est pas vraiment) et des chapitres, les réflexions sur l’écriture, l’utilisation du « tu », la qualité de la langue… Et ces « Vu du dehors » si « bien écrits » (tu n’aimes pas cette expression et en même temps, tu ne sais comment le formuler autrement), si beaux, si touchants, si « à-propos » ! Tu as noté des noms, des auteurs à lire ailleurs dans leur propre livre (pour peu que tu ais réussi à deviner qui avait écrit quoi).



Tu admires donc ! Tu le mettrais bien au côté d’une autre lecture récente (Ken Kesey) dans ta case chef-d’œuvre. Chef-d’œuvre parce qu’il y a « quelque chose de « total » dans ce roman : l’humain, l’écriture et la vie dans toute leur (non-)splendeur… le bon, le mauvais, le beau, le laid, la folie, la vie, la mort, la haine, l’amour,… Il y a aussi ce style, ces changements de points de vue qui créent un rythme, des émotions. » Voilà, tu peux presque reprendre mots pour mots ce que tu disais du Kesey. D’ailleurs, c’est à peu près le même « WOAW » qui t’a accompagné pendant et après la lecture et c’est avec lui que tu concluras cette chronique : WOAW !



PS : tu te rends compte que tu pourrais en dire encore bien des choses à propos ce livre. Son humour, par exemple. Mais non, tu te tais préférant laisser chacun y trouver ce qu’il souhaite.
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Coup de coeur!



Erwan Larher est écrivain et se trouvait, le 13 novembre 2015, au Bataclan afin d'assister au concert de Eagles of Death Metal. Il en sortira vivant mais blessé; une balle dans les fesses. Ces amis et son entourage ne cesseront de lui répéter "tu es écrivain, tu dois écrire ce qui s'est passé cette nuit de novembre dans cette salle de concert". Mais il en faudra du temps avant qu'Erwan Larher écrive ce bouquin, et non pas pour raconter ce qui s'est passé dans la salle mais autour de cet attentat.



Le récit est écrit à deux voix: des chapitres à la première personne et les chapitres "vu de dehors" écrits à la deuxième personne dans lesquels l'écrivain fait "parler" son entourage. On se laisse vraiment séduire par cette construction mais, également, par cette superbe plume riche en vocabulaire, références et truffée d'humour.



L'on ressent l'angoisse de son entourage (Erwan est parti, ce soir-là, sans son téléphone et tous sont dans l'attente de l'apprendre vivant, blessé ou mort), l'amour et l'amitié que celui-ci lui témoigne après ce mois de novembre mais l'on perçoit aussi l'homme - le rescapé, terme détesté - qui subit les séquelles physiques de cet attentat, sa lente amélioration progressive de son état, sa peur de ne jamais récupérer complètement.



Ce livre est magnifiquement intelligent et je suis ravie qu'Erwan Larher soit parvenu à dépasser son intention initiale de ne pas l'écrire... même si, intrinsèquement, c'est "le livre que je ne voulais pas lire", le livre qui n'existerait pas si la barbarie humaine n'existait pas, si l'on s'entraimait mieux à travers le monde.



Après cette lecture, je vais, d'une part, m'empresser de glisser un autre roman (celui-ci est son sixième) dans ma montagne à lire et, d'autre part, penser à donner une nouvelle jeunesse à mes santiags!



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L'abandon du mâle en milieu hostile

Ca, c’est un écrivain, avec un style, un ton, un humour, et une utilisation de la langue qui m’a enthousiasmée. Il utilise l’imparfait du subjonctif (juste ce qu’il faut) et je n’y peux rien, dès que j’en ai lu un, mes poils se sont hérissés sur les bras, et un délicieux frisson a secoué mon corps (si, si je vous assure, le respect de la concordance des temps provoque tout ça chez moi), il emploie des mots de vocabulaire que je n’avais jamais entendus ni lus auparavant (j’ai donc enrichi mon lexique personnel, même si j’aurai besoin d’une petite piqûre de rappel), il peut être aussi littéraire que cru et ça, j’adore !



Le roman est entièrement écrit à la seconde personne du singulier, le narrateur s’adresse à celle qu’il aime malgré cette première phrase : « Je te haïssais », et parfois le lecteur assiste à un dialogue entre les deux (elle intervient dans sa narration, le coupe, le contredit, donne son avis), procédé amusant qui m’a bien plu.



Et je n’ai parlé que du style…



L’histoire est passionnante et même si j’ai été davantage séduite par la première moitié (grosse moitié !) du roman que j’ai avalée en une seule bouchée, l’ensemble vaut le détour. Je n’ai aucune envie de raconter l’histoire, je l’ai découverte sans en rien savoir et c’est tellement mieux ! Elle se passe dans les années quatre-vingts (mon adolescence…), alors inévitablement, je connaissais tout ce que le narrateur relatait. J’étais en pays connu.



La suite sur mon blog...
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L'abandon du mâle en milieu hostile

Un roman très dense en 220 pages seulement. On ne saura ni le nom du héros, ni celui de l'héroïne, et pourtant, ils sont presque les seuls personnages, avec les parents du narrateur.

C'est un jeune homme de milieu bourgeois, jeune libéral, fils unique de père giscardien et notable, de mère au foyer, qui joue au tennis. Il tombe amoureux fou d'une fille hors normes : punkette, écrivain, adepte de groupes underground, militante. Contre toute attente, sa passion va se réaliser.

Ce roman, d'une écriture haletante, dans le souffle de la passion, est (bien) écrit à la première personne. Le narrateur s'adresse dans tout le récit à la femme de sa vie. On retrouve un peu le thème de l'Attentat de Khadra, mais version Dijon dans les années 80. On retrouve excellemment l'atmosphère du début des années Mitterrand et malgré tous ses soucis, on envie le héros à l'existence si tracée, d'avoir été bousculé par une telle passion.

Ma seule réticence est, comme d'habitude en littérature française, cette écriture à la première personne et l'introspection psychologique des personnages.

Néanmoins, l'écriture vaut le détour (on apprend de jolis nouveaux mots) et donne envie de lire d'autres écrits de cet auteur.

A noter aussi que cela pourrait être monté en pièce de théâtre. Il y a une réelle intensité dramatique.



PS : je ne vois pas pourquoi Babelio conseille en auteurs proches Marc Lévy ou Guillaume Musso : rien à voir !!!
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L'abandon du mâle en milieu hostile

La débauche de mots rares et de qualitatifs abscons font craindre le cuistre. Surtout ne passez pas votre chemin car ce roman ne vous lâche pas, comme le héros : laissez-vous faire !
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L'abandon du mâle en milieu hostile

Un style maîtrisé et élégant, quelques subjonctifs délicieusement surannés, une bonne dose d'auto-dérision permettent à ce roman de captiver le lecteur dès les premières pages. Le début, frais, pétillant, laisse vite place à une atmosphère diffuse de malaise - l'on comprendra aux deux tiers du récit quel est cette tragédie que le narrateur ne consent qu'à-demi à dévoiler.

Dans le dernier tiers du roman, le style change, accompagnant en cela l'état d'esprit du personnage. Si la fin m'a semblé un peu longuette, exception faite des dernières pages, l'ensemble n'en reste pas moins de grande qualité, mêlant de façon habile la grande et la petite histoire, drame collectif et drame intime, avec une vivacité et une finesse d'esprit dont on ne se lasse pas.
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L'abandon du mâle en milieu hostile

Un lycéen bourgeois, issu de la droite conservatrice et bien imprégné des idées de papa tombe amoureux de la "punk" de la classe, celle dont tout le monde se moque (mais qui s'en fiche bien). La jeune fille, intelligente et rebelle ne méprise pas son camarade amoureux, le considérant comme une sorte de mascotte qu'elle traîne partout. Peu à peu, contre toute attente, ils deviennent inséparables, puis amants. Il a mis au rancard ses idées de droite, sans avoir toutefois adopté les idées d'extrême-gauche de la jeune fille. Il a en quelque sorte, "le cul entre deux chaises". Aveuglé par son amour, il ne se pose pas de question sur l'étrangeté de leur relation. Ils finissent par se marier pour le meilleur et pour le pire...



J'ai beaucoup aimé la première partie, qui nous plonge dans les années Mitterand (des années que j'ai traversées à peu près au même âge que le narrateur). J'ai tourné les pages avec enthousiasme et une certaine fébrilité jusqu'au milieu du roman. A partir du moment où la vie des deux jeunes gens bascule, j'ai trouvé le livre nettement moins intéressant. Les états d'âmes du jeune homme m'ont un peu ennuyée, je dois l'avouer. Bien que compatissant à son malheur (je ne suis pas sans coeur), j'ai été agaçée par son manque de combativité. Je crois que j'aurais préféré, dans la seconde partie, que le jeune homme mène une enquête sur les motivations de la jeune fille, qu'il soit dans l'action et pas uniquement dans l'abattement, à ruminer ses malheurs en picolant. Mais cela aurait été un autre livre et j'ai bien compris que le livre était centré sur ce jeune mâle pas franchement à l'aise en milieu hostile...



Un livre intéressant mais une petite déception je dois l'avouer...


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Qu'avez-vous fait de moi ?

Léopold Fleury a 27 ans, un roman pas publié, quelques ex, quelques amis, et son CDD se termine. A lui les joies de la recherche d'emploi, voire même la descente vers la misère...







Parmi ses amis perdus de vue, un certain Richard cherche à le contacter, Richard qui serait le traître d'une vaste organisation souterraine et nuisible (non, pas de taupes ici) et a donc besoin d'aide car on en veut à sa peau,- mais à qui peut-il se fier?







Deux mystérieux Dupond et Dupont surgissent périodiquement sur le chemin de Léopold Fleury et le questionnent pour le compte de la Sécurité du Territoire.







A première vue donc Léopold Fleury est un type un peu à côté de la plaque; les fantasmes érotiques et les pages de son roman interviennent habilement dans sa vraie vie; côté sentimental il essaie d'oublier une certaine Sabine, n'ose pas aborder Marie, flashe sur Sarah, ne remarque pas Virginie. Le lecteur - par des aperçus sur les actions de Richard et de ceux qui sont à ses trousses- comprend que Léopold est aussi cerné et manipulé.







Où cela va-t-il mener notre héros? Les événements s'accélèrent...







Mon avis



Un roman que j'ai pris grand plaisir à découvrir car je ne savais absolument pas où l'auteur allait me mener (et ça, j'adore) . Mine de rien on parle des médias, du travail avilissant, du commerce équitable, de la société de consommation. Léopold Fleury pose sur le monde qui l'entoure un regard incisif, tout en se réfugiant dans son univers intérieur. Rien de plombant, attention, l'humour affleure toujours. L'auteur semble avoir prévu les reproches que l'on pourrait avancer sur son histoire en insérant au bon moment des remarques teintées d'auto dérision.







Comme d'ordinaire je ne peux trop en dire, mais le retournement final donne au roman une dimension vraiment différente, sérieuse et tragique et apporte un éclairage émouvant sur le héros.







Un roman à découvrir
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Lorsque j'ai fermé ce livre, j'ai du prendre quelques instants pour souffler un bon coup.

Il y a des livres qui vous retournent de la première à la dernière page.



Erwan Larher était au Bataclan le soir du 13 novembre 2015, blessé par balle, il sait qu'il doit faire le mort pour peut être survivre, Erwan pense "Je suis un caillou". Erwan était au Bataclan, Erwan est vivant.

Il y a des sujets qui sont difficiles à aborder, celui-ci en fait partie.



Erwan ne voulait pas écrire ce livre. Et pourtant, poussé par son entourage, il met en route le "projet B", parce qu'il faudra bien que ça sorte quand même.



Le récit d'une nuit en enfer "au mauvais endroit, au mauvais moment" dira-t-il.



Sans passer pour une victime, il nous relate son ressenti; l'attente, la peur, cette main accrochée à son mollet. Il salue la force et le courage de ces hommes et ces femmes qui les ont sauvés, aidés, soignés. "Vous êtes trop joyeux" lui dira la psy de l'hôpital. Oui Erwan est heureux d'être là, en vie, entouré des siens.



Il nous offre un "objet littéraire", il écrit autour de l'événement, ceci n'est pas un témoignage, ni un roman, ce sont les faits vu par Erwan, mais aussi par ses proches qui vont nous raconter comment ils ont vécu cette nuit là.



Un récit très fort en mots, en émotions, en vie... Prenant, émouvant, bouleversant, instructif. (ce que j'aurais retenu par dessous ce sont ces mots "le caca gagné toujours" dit par son gastro enterologue)
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Indésirable

Sam traverse Saint Airy et a un coup de cœur pour une maison visiblement abandonnée du village.

Un projet nait dans son esprit et l’installation se fait très rapidement.

Seulement, l’arrivée d’une personne étrangère dans ce petit village un peu fermé sur lui-même va provoquer des évènements en cascade.

Avant les polémiques récentes, on comprendra bien mieux l’intérêt de certains usages de grammaire et de vocabulaire.

Et on arrêtera peut-être enfin de hurler plutôt que de se poser autour d’un verre pour discuter posément et chercher à comprendre l’autre. Et finalement, ce qui ne nous fait pas de mal, fera peut-être du bien à l’autre.

L’écriture d’Erwan Larher est vraiment inimitable.

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Le livre que je ne voulais pas écrire

Rencontré fugacement lors de l'édition 2021 de la Forêt des livres près de Loches, cet auteur m'a interpellé.

Cette oeuvre est tellement différente de ce que l'on peut lire sur le sujet, tellement intime qu'elle m'a remuée et réveillée.

Je ne sais pas à quoi je m'attendais mais Erwan Larher est d'une sensibilité étonnante et n'a pas peur de laisser couler sur le papier toute ses peurs, ses doutes et de nous prouver que la vie triomphe toujours malgré la peur et innommable du terrorisme. Un livre très beau.
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Indésirable

Indésirable est présenté comme un roman noir, un roman politique et une étude de mœurs. Il déroule cinq années de la vie d’un microcosme perturbé par l’arrivée d’un corps étranger, une personne intersexe au passé flou, qui va tomber sous le charme d'un logis médiéval (toute ressemblance sur ce dernier point avec celui qui a tenu la plume ne serait que fortuite, euh ou pas !). Indésirable est effectivement tout cela à la fois et bien plus encore. C'est un roman singulier, inventif, un poil déjanté. De plus, Erwan Larher a eu une idée de génie en forgeant une langue épicène pour exprimer le dissemblable. Comme la plupart des lecteurs, mes yeux ont buté la première fois, j'ai d'abord cru à une coquille. Puis la retrouvant, je me suis questionnée. Peu à peu les pièces du puzzle se sont assemblées. Dès lors, la coquille est devenue logique. Une évidence. Sam læ personnage centralæ est Indésirable. Iel dérange, divise, vient perturber le village de Saint-Airy qui s'apprête à être connu dans toute la France non pas parce qu'il est une plaque tournante d'un trafic de drogue à grande échelle, mais grâce au tournage de cette merveilleuse émission qu'est "L'amour est dans le pré". Une fierté locale perturbée par l'arrivée de Sam qui ne pense qu'à préserver le patrimoine immobilier. Quel être étrange et ce, à plus d'un titre. D'ailleurs les étrangers ne sont pas les bienvenus à Saint-Airy surtout s'ils bousculent l'entre-soi, l'étroitesse d'esprit et le conservatisme des autochtones. Sam s'en rendra vite compte. Iel va déchaîner les passions, être un catalyseur pour certains. Iel va diviser, des clans vont se former jusqu'au sein du conseil municipal. La singularité de Sam va chahuter tout ce petit monde. Iel est l'élément perturbateur qui va permettre d'observer et d'analyser ce microcosme.



Aucun doute, Erwan Larher est un grand auteur, pour preuve tout au long du roman, il parvient à tenir le cap et à ne jamais "genrer" Sam. Une véritable prouesse. Et comme si cet exploit ne suffisait pas, il nous propose un livre sans style. Attention, pas de méprise, je n'écris pas l'inverse de ce que je viens de déclamer au début de ce paragraphe, je veux juste dire qu'Indésirable embrasse tous les styles. Il m'est revenu en mémoire la citation de Jules Renard, "Le style, c’est l’oubli de tous les styles". Indésirable c'est exactement cela. À quoi bon vouloir faire rentrer ce roman très dense et riche dans une case ? À l'instar de Sam, Indésirable est inclassable. Il oscille entre littérature blanche et noire, roman sociétal et politique, étude de mœurs, thriller, fiction, tous les styles y sont. Il a brassé large Erwan Larher, sans compter les références à ses précédents romans et ceux qui ont fait l'actualité qu'il s'est amusé à glisser, de même que les pointes d'humour et les petits pics de-ci de-là. Indésirable est tout son contraire. Un désirable. Un conseil, lisez-le !
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Indésirable

Micro-politiques locales et vieilles pierres, grand banditisme international et utopies concrètes, politiques de genre et émancipations quotidiennes : un roman explosif et audacieux au confluent exact de l’intime et du politique, du sauvage et du domestique.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/05/25/note-de-lecture-indesirable-erwan-larher/



En nous offrant « Indésirable », avec sa double prise d’appel sur l’amour authentique de la vieille pierre (métaphore rare d’un chemin de déliquescence pourtant déroulé en permanence sous nos yeux) et sur l’hybridation savante des motifs du chevalier d’Éon et de la princesse Saphir avec ceux, rugueux, sauvages et pourtant extrêmement disciplinés, des « Citoyens clandestins » de DOA, Erwan Larher développe une fascinante expérience pleinement romanesque, sans glose ou presque – en dehors des situations de débat « normal » cher aux autrices et aux auteurs se préoccupant sincèrement de l’avenir collectif à travers le prisme de la prise de parole politique, qu’ils l’avouent ou non : que l’on songe au Kim Stanley Robinson de « S.O.S. Antarctica » ou au Mathieu Larnaudie de « Acharnement » -, de la fusion de la politique à l’échelle la plus locale (avec une saveur comique et tragique qui se garde pourtant soigneusement de la farce et de la parodie, toujours tentantes en la matière) et de l’utopie la plus concrète, avec ses risques, ses erreurs et ses possibles fourvoiements.



Un plaisir supplémentaire et une admiration indéniable viendront ici se nourrir de la prise de risque ajouté inscrite au cœur du langage mis en œuvre : comme en résonance avec le travail de Ketty Steward dans sa nouvelle « Lozapéridole 50 mg comprimée pelliculée » (recueil collectif « Sauve qui peut la santé », La Volte, 2020), Erwan Larher opère avec minutie pour inscrire dans chaque interstice loisible de son roman la possibilité d’une grammaire du neutre qui soit à la fois pratique et élégante, au-delà de l’effet salutaire de surprise initiale et de grande peur des bien-pensants réactionnaires. Et c’est ainsi que l’écriture se fait toujours le soutien souterrain d’une avancée psychologique et politique, en action littéraire.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Indésirable

[ Pour le pitch, le synopsis, l'accroche, lire la quatrième de couverture, et la bio de l'écrivain ]



“ une lecture qui n'est pas neutre... ”



Je recycle ici une remarque un peu mystérieuse (même pour moi) que j'avais faite à propos du premier livre d'Erwan Larher que j'ai lu en février 2015 et qui était son quatrième roman (Entre toutes les femmes).

Je l'ai cherchée et retrouvée parce que la lecture d'Indésirable, et la particularité de Sam, le personnage central, me rappelaient quelque chose, mais quoi ?



Bingo, elle colle parfaitement pour ce huitième roman, qui ne ressemble pourtant pas aux précédents, qui eux-mêmes ne se ressemblaient pas entre eux !



Par ailleurs c'est une marque de fabrique d'Erwan Larher : les correspondances entre ses romans, les personnages qui font un cameo de l'un à l'autre, le héros de l'un qui fait silhouette dans l'autre et lycée d'Antony.



Et ça me rassure pour Sam : je parie qu'iel réapparaîtra un jour prochain entre des lignes encore à écrire (pardon, je divulgâche un peu, mais moins que d'autres). C'est peut-être un truc d'écrivain pour fidéliser les lecteurs qui aiment bien les surprises, en tout cas, ça marche pour moi !



Une autre spécialité d'Erwan Larher : les cameos de potes écrivains ; cette fois, encore plus subtil, c'est le personnage (mais tellement plus qu'un personnage) du formidable roman éponyme de Martin Mongin qui prend corps dans Indésirable : Francis Rissin, le polymorphe génial, réincarné en Erwan Lahrer, écrivain !

Si vous n'avez pas suivi, c'est pas grave... j'ai été bluffée par ce noeud de vraies-fausses références intriquées qui cache peut-être quelque chose de plus subtil que l'admiration généreuse d'un écrivain pour le travail de ses pairs.



J'entends votre méfiance persifler d'ici : ça sent l'entre-soi, que ce soit entre romanciers d'une même génération (et tous publiés chez des éditeurs indépendants — pas si “petits” que ça — tiens, tiens), ou entre lecteurs fanatisés et lectrices groupies.

Faux, archi-faux.

Et même si c'était (un peu) vrai... c'est un bonheur de découvertes et de retrouvailles, alors tant pis pour vous si vous ne voulez pas en profiter.



Quoi, vous râlez encore ? Comment ça je dis rien sur ce roman ? Je ne fais que ça, relisez-moi !

OK alors, pour celles et ceux qui n'ont pas encore compris : j'adore ce Larher-là, je l'attendais, je le relirai pour y trouver d'autres surprises, clins d'oeil et références détournées. Pour y retrouver aussi l'ambiance du village de Saint-Airy, plus intéressé par le tournage d'une émission de téléréalité dans ses murs que par le projet porté par Sam pour valoriser un patrimoine architectural décati ; les magouilles municipales, les réactions des Saint-Airois à “l'étrangeté” de Sam, les alliances qui se renforcent ou se retournent. Et voir comment à partir du Turning Point (titre du chapitre central), le roman prend d'autres couleurs, plus dramatiques, psychologiques, aventureuses, fantastiques...



Sachez quand même (surtout si vous n'en avez encore jamais lu) qu'Indésirable est une pierre d'un tout en construction, d'un édifice mythologique et littéraire qu'Erwan Larher compose patiemment, intelligemment. Vite chez vos libraires (profitez des rééditions récentes en poche) !



Vous êtes restés ? Chouette. Alors je me calme et je continue. J'ai déjà pas beaucoup de lecteurs, je vais veiller à ne pas les agresser !



Erwan Larher possède une écriture très reconnaissable.

Il y a par exemple son amour irréfragable pour les mots peu usités. J'ai pris l'habitude de les recopier en marge de mes notes de lecture manuscrites, pour le plaisir d'aller les “visiter” après coup (je note aussi la page). Il y avait cette fois entre autres : adamantin, amplective, amuïr, mofette, orpiment, palingénésie, perspicuité, siccité affective, sycophante, etc. ; je pense que désopilé fait partie des néologismes !

Une leçon d'humilité aussi : il y en a beaucoup que j'avais déjà rencontrés en lisant Larher, décodés, et oubliés...

J'ose lui faire une suggestion : publier bientôt un lexique des mots rares qu'il a dégoté depuis qu'il est entré en écriture !

À tout ça il a superposé dans la narration d'Indésirable une grammaire nouvelle pour le neutre (accords en genre, conjugaison de la troisième personne, etc.) !

Et ça marche parce que c'est fait sérieusement, sur des bases quasi académiques, tout en restant ludique.



Un autre conseil : procurez-vous le numéro 222 du Matricule des Anges d'avril 2021 qui consacre sa couverture et tout un cahier-dossier (10 pages et photos) à Erwan Larher !

Je reconnais que cela m'a un peu intimidée et paralysée pour vous parler d'Indésirable.

Difficile de trouver des angles de présentation originaux après ça.



À propos de notoriété littéraire. Erwan Larher confie au journaliste qui l'interroge que son succès est “familial”, voulant sans doute dire qu'il est lu dans un entourage amical limité. Fausse modestie ou vraie préoccupation ? En tout cas, dans mon entourage familial à moi, je fais lire Larher depuis que je l'ai découvert, et on m'en redemande ! Alors, d'un réseau de lecteurs à un autre, ça va commencer à faire flaque d'huile, non ?




Lien : https://tillybayardrichard.t..
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Le livre que je ne voulais pas écrire

Erwan Larher le seul écrivain présent au Bataclan le 13 novembre 2015 parmi les mille cinq cents spectateurs du concert de Eagles of Death Metal, dont une centaine ont été assassinés par des terroristes. Dès lors, il a écrit l’innommable. Un témoignage choc de la barbarie vécu en direct et aux premières loges. Un objet littéraire plus qu'un roman ou un récit. Mais à relire maintenant que se déroulent à Paris le procès des djihadistes qui ont mis la capitale à feu et à sang, semant la mort et la terreur sur leur passage.
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Pourquoi les hommes fuient ?

J’ai découvert la plume d’Erwan Larher avec Le livre que je ne voulais pas écrire. Une fiction, un peu autobiographique sur un écrivain fou de musique qui se trouvait au Bataclan le soir des attentats, le 13 novembre 2015. Comme Erwan Larher. Le livre que je ne voulais pas écrire est un roman que je ne voulais pas lire mais il m’a été conseillé avec tellement de bienveillance que j’ai cédé. Et j’ai aimé. Parce qu’il ne s’agit pas d’une oeuvre larmoyante ou écrite pour satisfaire un public voyeuriste. C’est un roman, déjà. Un roman qui mêle réalité et fiction, délires et lettres de proches, qui parlent de leurs angoisses de leur culpabilité aussi, celle de ne pas avoir senti les choses arriver, celle de se sentir soulagé de ne pas avoir été au concert ce soir-là. Un livre qui questionne, et que l’on devine OVNI dans la bibliographie de son auteur. Donc j’ai découvert la plume d’Erwan Larher avec Le livre que je ne voulais pas écrire, mais j’ai conscience que jusqu’à Pourquoi les hommes fuient ?, je ne la connaissais pas vraiment, cette plume.



Alors je me suis plongée dans son nouveau roman comme on plonge dans l’inconnu. Et j’ai fait connaissance avec une héroïne pas banale. Jane, une fille libre, qui se moque des conventions, à l’aise avec son corps et parle comme une charretière des cités. Un cocktail assez détonant. Elle rencontre « l’Ecrivain » lors d’un salon littéraire, accepte un dîner histoire de manger à l’œil mais sans avoir franchement envie de finir dans son lit. C’est peut-être cette rencontre, c’est peut-être ce moment, peut-être parce que sa mère ne peut plus rien lui dire sur lui, qu’elle va se mettre à rechercher son père. Probablement un musicien. Probablement un membre du groupe Charlotte Corday, qui a eu un certain succès dans les années quatre-vingts, surtout à Tours. Cette quête va l’amener dans cette ville, au Bateau Ivre, là où tout a commencé. Et c’est là que l’univers va commencer à se détraquer…



J’ai lu Pourquoi les hommes fuient ? presque en apnée, faisant quelques pauses non pas pour respirer mais pour écrire à mes copines que j’étais en train de lire un livre vraiment, vraiment bon, percutant. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressentie cette fébrilité. Je ne sais pas vraiment Pourquoi les hommes fuient ? m’a tant remuée. Tant plu aussi. Evidemment, il y a le style de l’auteur, très rock. Evidemment, il y a l’histoire qui flirte avec l’irréel. Evidemment il y a Jane, un personnage atypique, attachant et quelque peu fantasmatique. Et évidemment avec tout ça, il y a un livre génial. Ma rencontre avec la plume d’Erwan Larher a été belle. Et je me suis empressée d’aller acheter Marguerite n’aime pas ses fesses pour prolonger ce moment. J’espère.
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Pourquoi les hommes fuient ?

Et si la fuite était un acte de courage et non de lâcheté ?

Et si aux environs du mi-temps de sa vie, et après avoir constaté un relatif échec et un éloignement beaucoup moins relatif de ses rêves d’ado, la fuite, la disparition constituait la seule solution acceptable.

Et si la meilleure façon de ne pas supporter les petits renoncements de nos existences était justement de renoncer à tout et tant pis pour les dommages collatéraux ?



Jane à 20 ans, elle vient de perdre sa mère avec laquelle elle n’avait pas une relation très développer et n’a jamais connu son père ou si peu. En vidant les tiroirs de la maison maternelle, elle découvre des pistes qui vont la décider à partir à la recherche de cet homme dont elle n’a quasiment plus de souvenir et dont sa mère lui a avoué par erreur qu’il était musicien.

Et toujours cette question pourquoi ? Pourquoi les hommes fuient ? Pourquoi n’affrontent ils pas ce que la vie leur jette à la face ?

Mais au fond si c’était eux qui avaient raison…



Une nouvelle fois Erwan Larher nous régale de son écriture inimitable, érudite et rock.

Un infini plaisir de retrouver son univers et de croiser en guest Marguerite de son précédent roman « Marguerite n’aime pas ses fesses » (disponible en poche)

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Pourquoi les hommes fuient ?

J’avais découvert Erwan Larher avec son magnifique Le livre que je ne voulais pas écrire et le découvre ici dans un roman 100%.

C’est l’histoire de Jane, jeune adulte complètement paumée, dont la mère est décédée en ne souhaitant pas lui révéler l’identité de son père. N’ayant plus rien à perdre, de conjoncture en conjoncture, elle part à la recherche de celui-ci, tentant de démêler le faux du vrai, de faire la part des choses entre Johann et Joris.

Le narrateur alterne entre Jane et Jo (Johann ou Joris?), le tout est une boule de tendresse, un vrai récit initiatique, une réelle quête de ses origines.

Erwan Larher maîtrise le jeu du bon mot (on sourit, on rit à de maintes reprises), le langage des « djeunes » (enfin ceux de Paname car, hum, les miens n’y comprennent rien), l’idiome japonais (bukkake fait maintenant partie de mon vocabulaire, merci! mdr), la bonne musique (vive Nirvana, encore et toujours) et ne se fait pas que des amis en expliquant pourquoi les hommes fuient…
Lien : https://letempslibredenath.w..
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