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Citations de Etel Adnan (129)


Etre en temps de guerre


Extrait 1

Ne rien dire, rien faire, marquer un temps d’arrêt, ployer, se redresser, se faire un reproche, être debout, aller à la fenêtre, dans le mouvement changer d’avis, retourner à sa chaise, encore être debout, aller à la salle de bain, fermer la porte, ouvrir ensuite la porte, aller à la cuisine, ni manger ni boire, retourner à la table, être lasse, tenter quelques pas sur le tapis, se rapprocher de la cheminée, la regarder, la trouver terne, tourner à gauche jusqu’à la porte principale, revenir à la pièce, hésiter, continuer, juste un peu, un brin, s’arrêter, tirer le côté droit du rideau, puis l’autre côté, regarder le mur.


//Traduit de l’anglais par Jean-René Lassalle.
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Comment rejeter les platanes centenaires…


Comment rejeter les platanes centenaires ? Ils murmurent durant
leur reprise printanière, en cette semaine sainte qui me dit que je
ne ressusciterai pas, moi, pas comme eux.

Le paradis, ce doit être rasoir, à moins que ce ne soit encore un
jardin. La solitude ne fait pas penser mieux. Hélas. Elle peut rendre
l’air plus épais ; ça oui, elle peut.
...
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Il y a une parenté entre le voyage et l'eau. Celle-ci est expérience pure. Quelle sorte d'expérience? Un itinéraire. Je suis eau et je me meurs. J'ai besoin de circuler autour de la montagne parce que je suis eau. La montagne doit rester et je dois m'en aller.
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Etel Adnan
Une simple question peut faire monter la température de la réalité.
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Etel Adnan
❝ Une simple question peut faire monter la température de la réalité. ❞
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L'exil est une dépossession sans recours. Il est toujours accompagné d'un sentiment d'humiliation : "l'autre", quelqu'un ou quelque chose, prend possession de ce que vous abandonnez, que vous laissez derrière vous. Cela fait que vous vous sentez mis à l'écart, comme si vous n'étiez qu'un objet que l'on déplace.

Une chose est certaine : je ne peux pas retourner "à la maison", dans mon pays d'origine. A une autre époque, les émigrés ne pouvaient pas revenir parce que les voyages étaient difficiles et coûteux. Aujourd'hui ce n'est plus le problème. Mais Beyrouth représente un cas unique : elle n'existe plus et n'existera plus, je veux dire la Beyrouth que j'ai connue. Elle a été détruite et ne sera pas reconstruite selon ses anciens modèles. Donc quand j'y retourne, je cherche la rue où je suis née, les endroits où j'avais l'habitude d'aller... sachant trop bien que je ne les retrouverai pas. C'est comme si, quand je suis là-bas, je n'y étais pas, et des gens ont perdu la tête pour moins que cela.
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La question essentielle demeure : pourquoi ce qui devait arriver est-il arrivé ? Les dieux ont dû savoir que, dans son impatience, Orphée allait leur désobéir et que leur injonction ne pouvait que rendre cette impatience insupportable. Néanmoins, ils ne voulaient pas qu’Orphée regarde en arrière et plus tard ils le punirent inexorablement.
J’en suis venue à la conclusion que, en fait, ils ne voulaient pas qu’il s’aperçoive qu’Eurydice n’était pas là. Elle ne le suivait pas, en aucune manière et sous aucune forme. Les dieux ne voulaient pas qu’Orphée connaisse le secret de la mort : à savoir qu’elle est définitive, absolue.
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l'Amérique d'aujourd'hui est dans la situation du Capitaine Achab. Elle combat une baleine blanche très mobile, omniprésente, difficile à attraper.
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Moby Dick est le livre sacré de l'âme américaine. Il en dit tout.
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Si vous deviez choisir entre le Mississipi et votre voisin, ne vous prononceriez-vous pas plutôt pour la survie du grand fleuve ? Moi, si.
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SURGIR
 Pour Denise Newman



extrait 10

Étrangement, ce qui était il y a quelques heures
une réalité cotonneuse devient un doux, long fleuve
argenté englobant tout ; sa lumière circule.


p.233
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SURGIR
 Pour Denise Newman



extrait 7

Laissons les fenêtres ouvertes pour apaiser l’angoisse
qui émane des meubles. La mer lance ses vagues très
haut. Du sel pour la terre.


p.231
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SURGIR
                      Pour Denise Newman



extrait 5

Les gens respirent fort entre le vieux cauchemar et la
monotonie du jour. Une simple question peut faire
monter la température de la réalité.

La lune est plus que je ne suis mais elle ne peut
donner plus que ce qu’elle est.

La chaleur et le froid remplissent de nombreux vides,
mais la réalité est-elle réelle ? Pour le moment, le ciel
de novembre est délavé ; ciels de Californie au-dessus
des champs d’artichauts, des séquoias, des camions
roulant la nuit vers le sud.


p.230


/Traduction de l’anglais (États-Unis) par Martin Richet
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SURGIR
                      Pour Denise Newman



extrait 4

Beaucoup a à voir avec ce que nous entendons par
réalité : la réalité d’un panier est-elle un concept ou
un outil pour garder les pieds sur terre (physiquement
et mentalement) ?

Et le panier était-il aussi évident que l’enfant ?

Nous avons quelques certitudes sur lesquelles appuyer
nos épaules, et nous continuons pourtant à ouvrir les
volets, à accueillir nos amis… dans les villes épargnées
par les guerres.


p.230


/Traduction de l’anglais (États-Unis) par Martin Richet
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SURGIR
                      Pour Denise Newman



extrait 3

La lumière d’une bougie peut faire ressortir toute
l’absurdité des victoires.

Regardez les pierres, là-bas, le mur fissuré, la pluie.

Enfant, j’ai été trouvée dans un panier, dit-on, plein
de roses, et avec des rubans. Nulle mention des épines.


p.229

/Traduction de Virginie Poitrasson
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SURGIR
                      Pour Denise Newman



extrait 2

Les pensées sont métalliques et fondent dans l’eau
salée. Leur fréquence augmente la mélancolie,
l’omniprésente mélancolie.

Le sens est éphémère.

Le monde répercute son désordre, crée des vagues de
détermination.


p.229

/Traduction de Virginie Poitrasson
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SURGIR
                      Pour Denise Newman



extrait 1

Les pluies retournent au son de leurs origines quand
la nuit commence à s’étendre ; dans les terres, la nuit
est aussi longue que les avenues désertes d’une ville,

ou le chemin vers les galaxies lointaines. Les animaux
ressentent la désorientation.


p.229

/Traduction de Virginie Poitrasson
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SAISONS



1
extrait 54

Il n’y a pas de chevaux par ici, à moins de compter
le soleil. L’eucalyptus assemble une haie pour la lune,
afin qu’elle sache à quelle porte frapper. Pas la Grande
Muraille de Chine. L’océan hypnotise. Les Aztèques
avaient par-dessus tout connaissance de deux choses :
que les prédateurs humains débarqueraient un jour
et que l’esprit produit de la lumière.


p.32


/Traduction de l’anglais (États-Unis) par Martin Richet
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SAISONS



1
extrait 53

L’esprit voyage à la vitesse de la lumière. Sans doute
plus vite encore. Le théorème n’est pas long. Les objets
font ressortir l’infini de la vie. Tout, pour l’Être, est
phénomène ; il ne peut donc lui-même se penser. La
pensée est aussi, dans son rapport à lui, et en elle-même,
un phénomène. C’est un événement magnifique. Le
printemps, comme l’amour, est dangereux. Et l’amour
survit aux amants.


p.32


/Traduction de l’anglais (États-Unis) par Martin Richet
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SAISONS



1
extrait 51

Les arbres ne sont pas une extension du moi mais de
purs phénomènes. Leur temps ne croise pas le nôtre.
Ils voyagent différemment. Ils sont cycliques, ce qui
fait des envieux. Leurs vies ne participent pas de
notre continuité tragique ; ils ont une légèreté, une
proximité à l’eau, à l’air, au feu, qui n’appartiennent
qu’à eux.


p.31


/Traduction de l’anglais (États-Unis) par Martin Richet
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