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Citations de Ewa Rau (93)


Depuis quand son regard profond anesthésie-t-il la colère qui ne me quitte jamais ?
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Je me sens dessoudée. Comme cet arbre qu'on déracine et qu'on replante dans le bitume en espérant qu'il reprenne.
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La vie est comme un jeu de cartes. Certaines sont faibles, mais ont néanmoins leur rôle à jouer, et d'autres... d'autres sont primordiales.
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Laisse-moi t'aider à décrocher la lune, Jodie.
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À chaque fois que je plonge mon regard dans le tien, ça me coupe le souffle.
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J'ai vécu une grande partie de ma vie dans le silence. Il est obsédant pour nous les Natifs. Il permet d'écouter les animaux, la nature,il désintègre les menaces, dissout les mauvais esprits. Magique, il est notre langage.
Ici, les silences se manifestent autrement, ils sont habités par les non-dits, les doutes, ils sont pleins, vides, ils accueillent et rejettent. Ils expriment l'indicible émerveillement comme l'indicible souffrance.
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Physiquement, Amel n’a rien à envier aux autres nanas, une tête de première de la classe sur un corps de mannequin. Elle peut paraître stricte au premier abord, mais cette fille au caractère trempé est d’une fidélité et d’une honnêteté sans faille. L’exact opposé de Lisa, cette petite blonde d'un mètre soixante, moitié Barbie pour sa plastique, moitié Lapin Crétin pour son côté délirant et exubérant.
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Plus que tout, j'aime à penser que je lui offre du répit dans son monde funeste quand lui m'apporte du réconfort dans ma vie emplie de doutes.
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-Marshall ! Attends !
Il se retourne aussi sec et marque un temps d'arrêt.
- C'était vulgaire ! C'était... déconcertant ! Dérangeant !
- Mais de quoi tu parles, gamine ?
Je le fixe au loin et continue de gueuler mon ressenti sur son texte.
- Tu écris comme... je ne sais pas comment l'expliquer ! Tu es... tu es...un putain de tailleur de mots !
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Mes lendemains n'ont plus ce goût de "je ne sais pas". Mes lendemains ont la saveur d'un "peut-être".
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« On ne peut pas réveiller quelqu’un qui fait semblant de dormir. »

Navajo
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Il existe toutes sortes de silences. Le sien est un mur, une défense érigée autour de lui. Le mien est tout son opposé, mon mutisme est plein de mots qui débordent, qui hurlent, qui s'entrechoquent, des mots qui ne se disent pas. Le silence de Mahé est un refus quand le mien est un refuge.
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J'aime penser que sa colère ressemble à la mienne.
Celle qui souffle, celle qui rugit à l'intérieur, qui quand la rage survient rasé tout sur son passage.
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Je saisis une mèche de ses cheveux et la plaque derrière son oreille, pour la dernière fois.
Délicatement, je m'approche de ses lèvres et les effleure des miennes, pour la dernière fois.
Je repose mon visage tout près du sien et respire son odeur, pour la dernière fois.
Puis, je lui murmure que je l'aime.
Pour la putain de première fois.
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Je rappe des morceaux bien crades et immoraux dans le seul but de faire lever les yeux au ciel. J'emmerde les gens. Mon flow est brutal, mais surtout ridicule pour les mecs de ce milieu. J'incarne mon personnage, une version exacerbée et déjantée de moi-même.
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— Je t’aime, tu le sais ?
Je le sens…
— T’as changé ma vie, j’te jure que je n’vais pas la gâcher.
Tu es brave et courageux, tu accompliras de belles choses…
— Tu m’aideras ?
Dans chacun de tes pas…
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Le cœur oppressé, et le souffle coupé par des idées noires, il ne sert à rien de chercher le sommeil. Il ne viendra pas.

Plus que cinq cents mètres. Plus que cinq cents putains de mètres et je suis chez moi.

Je sors de mon lit, accroche deux barrettes qui dégagent mon visage en un rien de temps. Le petit miroir me dévoile une mine tiraillée et attristée par mes pensées multiples.

Lessivé, le tee-shirt trempé, mon ventre crie famine quand ma gorge sèche hurle de soif. Je tuerais quiconque aurait l’audace d’entraver les quelques mètres qu’il me reste.

J’attrape un sachet de plantes dans ma boîte en métal et pars rejoindre la cuisine me préparer une tisane. Une infusion aux plantes que Tante Sue a soigneusement concoctée pour moi, et qui m’aidera à glisser dans le monde des rêves.

Je pense être paré pour n’importe quel marathon de la planète. C’est que j’en chie depuis ce matin. Mes mains qui ont creusé cette terre sèche pour récupérer le pognon souffrent d’ampoules et mes pieds ne sont pas en reste. Et j’ai cette sale impression que mon sac pèse une tonne sur mon épaule.

La maison est plongée dans le noir, la lune parvient à peine à guider mes pas. Je traverse le salon sur la pointe des pieds, évitant de marcher sur certaines lattes qui craqueraient sous mon poids.

La poussière qui se mêle à la sueur de mon front irrite ce qu’il y a de plus sincère chez moi : mon regard magnétique hérité de ma mère. Je suis à bout.

Crasseux. Rétamé. Affamé. Assoiffé. Ma parano pointe le bout de son nez me filant la berlue. J’imagine les biftons forniquer et enfanter un tas de lingots derrière mon dos.

J’allume la lumière de la cuisine qui m’aveugle sur le coup.

Sur le plan de travail, je sélectionne quelques tiges de sauge, des bouts d’écorce de cèdre et de l’achillée séchée.

Je plonge le tout dans une casserole d’eau que je fais chauffer sur la plaque de cuisson.

Pour couronner le tout, je n’ai pas les clés de la baraque. Connaissant mon vieux, c’est open-bar quand il est seul. Plus qu’à espérer que le rejeton soit absent. Plus qu’à croiser mes doigts cloqués que mon parano de frangin crèche à Phoenix pour ses magnifiques affaires.

Je reproduis les gestes de Tante Sue : je tourne la spatule avec délicatesse d’une main et de l’autre je balaie les vapeurs vers mon visage afin d’inhaler les premières buées. Une pratique ancestrale qui m’apaise. Une odeur de chez moi qui chatouille avec délice mon nez quand un courant d’air vient frapper subitement ma nuque.

Bordel de merde, que c’est bon de rentrer chez soi.

Je me fige quand j’entends la porte d’entrée se fermer avec fracas. Ce ne peut pas être John. John ne fait jamais claquer les portes.

La grimace sur mon visage ne fera pas disparaître le fracas de mon entrée. J’espère juste n’avoir réveillé personne.

Je tends l’oreille de toutes mes forces dans le silence qui a repris place.

Je ne veux pas réveiller Camille et l’apeurer avec mon vacarme. J’avance sans faire de bruit jusqu’à ma piaule pour y déposer mon sac et me débarrasser de mes pompes et mon tee-shirt. Je constate que rien n’a été déplacé durant mon absence. Mon bordel est toujours présent dans ma chambre.

La personne approche. Un pas lourd qui connaît les lieux. Chaque latte grinçante est épargnée.

Hé merde, quelqu’un est debout. J’espère que c’est Maria qui s’est décidée à travailler de nuit…

Je reste dos à l’entrée de la cuisine, dans l’impossibilité de bouger. Parce que je sais. Je sais que c’est lui.

Scotché devant l’accès de la cuisine, je tombe sur une paire de jambes nues interminables à la peau dorée. Sa longue chevelure noire retombant en pointe sur une culotte blanche me confirme qu’il ne s’agit pas de Maria.

Je sens son regard. Il transperce mon dos. J’inspire profondément en silence et comme si j’étais encore seule, je verse ma tisane dans une tasse, puis dans une autre.

Appuyé contre l’encadrement de la porte, j’observe cette fille que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam.

Je m’applique à ne pas trembler.

Retourne-toi.

J’inspire une seconde fois en prenant une tasse dans chaque main. Je me retourne.

Bordel, mais qui est cette meuf?

Je tombe sur un torse dénudé. Une peau hâlée par le soleil.

Je penche la tête, scrute cette fille à moitié nue dans ma cuisine. Elle s’avance vers moi et plonge ses grands yeux noirs et fendus dans les miens. Une Indienne.

Son regard pénétrant me fait courber la tête. Je lui tends une tasse qu’il prend par réflexe. Ma poitrine effleure son torse quand je le contourne pour sortir de la pièce afin de rejoindre ma chambre.

Je la regarde me frôler et se diriger vers le couloir sur la pointe des pieds. Je calque mes pas sur les siens, curieux de savoir où elle crèche quand sa voix me souffle :

— Bonne nuit, Lenny.

Et elle referme la porte de la chambre derrière elle. La chambre de ma mère.
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Quand nous montrons notre respect aux autres êtres vivants, ils nous répondent avec respect. »
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« Ne fais pas de comparaison, considère chaque chose pour ce qu’elle est. »
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Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi. Quand bien même, est-ce que l’on peut appeler ça dormir ? Depuis que j’ai commencé à me remémorer le passé, ce foutu cauchemar ne semble pas décidé à me foutre la paix. Il s’obstine à pourrir mon quotidien.
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