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Citations de Fabienne Jacob (102)


On est des animaux qui se sentent, se reniflent, on a tout perdu de l’époque où on était des bêtes, mais pas ça, ce truc de bêtes, on l’a gardé au creux, niché dans le rose, l’humide et le tiède de notre être, de profundis. Allez comprendre quelque chose à l’évidence, c’est de la lumière, pas du commentaire. Dès que l’homme m’a regardée, mon cœur est redevenu le chien de chasse qu’il est depuis la nuit des temps, c’est qui le chef ici ? Il demande au cerveau, c’est moi, alors bouge de là, il prend le contrôle ou plutôt le perd selon sa technique inquiète de cœur, tous les signaux allumés à la seconde, respire, respire, fabrique de l’humidité au creux des mains, la mouille, un aveu délicat et éphémère, réagir vite, tout de suite, rougir, s’enfuir.
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Les abattoirs sont des places de beuglement, de feulement dernier, pas des temples de silence, et quoi encore ? Bientôt on les vantera comme des lieux de recueillement, des couvents pour volailles. Je repose vivement la barquette, mon choix se reporte sur une autre qui ne dit mot sur les voyages nocturnes au calme.
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Les mots que me dit le Professeur pendant l’amour ne sont pas si différents de ceux des hommes de la rue. Quand c’est sa bouche qui les prononce, ils ne me choquent pas. Parfois même ils me plaisent.
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La rue d’aujourd’hui n’est plus un terrain de jeu et de hasard
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Les hommes qui suivent les femmes dans la rue ne font pas autre chose que de tenter de percer l’énigme qu’ell ont sous leur robe.
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Le premier homme à m'avoir abordée dans la rue ne l'a pas fait avec des mots, mais avec des cailloux, une intifada. Ce n'était pas un homme, c'était un garçon. Le jour où la scène a eu lieu aurait pu s'appeler Jour de l'Indépendance.
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Je fais attention à ce que je mange depuis que j'ai été plaquée. Comme si dorénavant tout ce qui entrait en moi pouvait me nuire, aliments, breuvages, hommes.
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On ne cherchait pas à être heureux on l'était. (p.76)
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Ce que je suis devenue, c'est la forêt qui l'a fait. Mes choix ma vie mon âge. (p.46)
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Peut-être aussi était-ce l'ennui qui avait développé le don. les enfants qui ne se sont jamais ennuyés de leur vie n'ont nulle matrice, nul périmètre d'où puisse jaillir un don. (p.21-22)
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Kidnappée, le mot en caractères gras dans le journal, ne faisait pas sérieux. On comprenait pas pourquoi ils avaient choisi un mot qui sonnait comique pour parler d'un truc grave. Un mot de dessin animé "kid-nappée". (p.20)
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J'ai senti une présence dans mon dos. Les yeux ne sont pas les seuls à voir dans un corps. (p.15)
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Peut-être pour eux, appeler quelqu'un de son nom, c'est déjà l'occuper comme on dit que l'Allemagne a occupé la France. (p.9)
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L'enfant était l'objet de tous les désirs, de toutes les nostalgies.On voulait non seulement avoir , mais être un enfant. Être immature, irresponsable à vie.
Mais ce qu'on convoitait par-dessus tout dans l'enfance, c'était l'immortalité qui lui était inhérente.
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En les photographiant, Eva prend aux enfants une chose qu’ils ont au fond d’eux et qui n’a pas de nom, qui irradie du fond de leur être, on ne sait pas exactement où, se fraye un chemin dans le noir et qu’elle finit par faire remonter au grand jour. Quand ça apparaît sur la bouche et dans les yeux des enfants, ça porte enfin un nom, un nom qui dit bien que ça sort, que ça sourd l’Expression. Quelque chose qui nous appartient en propre, une combinaison unique de mille traits qui nous différencient du voisin, mais quand cette chose éclate sur la page du magazine Lamb, les autres, ceux qui la regardent, se l’approprient et la reconnaissent aussitôt comme leur. De singulière, l’expression devient universelle. Cette chose possède aussi un autre pouvoir, celui de faire affluer à la seconde chez celui qui regarde la photo des désirs, des souvenirs et des sensations par centaines.
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Elle voudrait chas­ser les souve­nirs de cette séance photo de l’intérieur de la voiture, mais les pensées font ce qu’elles veulent de nous. Si elles veulent entrer dans les voitu­res, elles entrent, elles n’attendent pas qu’on les prie.
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En les photographiant, Eva prend aux enfants une chose qu’ils ont au fond d’eux et qui n’a pas de nom, qui irradie du fond de leur être, on ne sait pas exactement où, se fraye un chemin dans le noir et qu’elle finit par faire remonter au grand jour. Quand ça apparaît sur la bouche et dans sl yeux des enfants, ça porte enfin un nom, un nom qui dit bien que ça sort, que ça sourd l’expression. Quelque chose qui nous appartient en propre, une combinaison unique de mille faits qui nous différencient du voisin, mais quand cette chose éclate sur la page du magazine Lamb, les autres, ceux qui la regardent, se l’approprient et la reconnaissent aussitôt comme leur. De singulière, l’expression devient universelle.
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ls se tiennent loin de ceux qui connaissent seulement un pays, voire un canton, le leur. Ils ne savent pas qu'on fait parfois plus d'expériences dans son petit village qu'à l'autre bout du monde. Et le sauraient-ils qu(ils le réfuteraient aussitôt en trois points.
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Leurs sourires soudains, que peut-il y avoir à sourire dans une vie d'une poignée de jours, leurs mains de dentelles avec leurs minuscules ongles roses, des êtres qui n'ont jamais encore de leur vie touché rien de sale, jamais, les uniques êtres aux mains propres qui ne soient pas des curés, tant de questions et si peu de réponses dans de si petites personnes.
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A côté d'Eva, Liv et Irène, deux hommes sont assis chacun à un bout de table et s'observent intensément. ils se regardent dans les yeux sans se dire un mot. On n'arrive pas à déterminer si les deux s'apprécient ou non. Leur visage affiche un air neutre. Soudain l'un lève sa cuillère. Le geste n'a pas l'air agressif, mais l'autre homme, celui qui est en face, lance aussitôt un cri suraigu qui une fois de plus déchire le silence de la salle à manger. L'autre baisse immédiatement la cuillère. Le piaillement a fait courir l'infirmière qui leur lance un Chut. Pas la peine, les deux sont à nouveau comme avant, à nouveau à se regarder droit dans les yeux dans un tête-à-tête mutique. Le motif de leur bref différend est resté obscur.
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