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Citations de Fabienne Jacob (102)


« Au début, je suis Tahar l’assimilé, à la fin je suis Tahar l’Algérien. » (p. 21)
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Au début la guerre était partout, on ne la voyait nulle part. Au début, elle ne faisait aucun bruit, on n'entendait aucun cri, partout que des chuchotements. Personne en ces temps-là ne l'appelait guerre. C'est seulement plus tard.
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Je n'aime pas les arrangements entre les gens j'aime que les gens aillent au bout de leur vie je n'aime pas quand les hommes et les femmes contractent des arrangements entre eux. Après on le sent dans leurs appartements au milieu des l'odeur âcre de l'eau des fleurs qu'on a oublié de changer, au milieu des couches des enfants des puzzles renversés sur la moquette des cubes qui traînent dans les séjours, chaque vase chaque jouet suinte par la suite cette ose cet arrangement. Dans cette maison i y a eu un arrangement, dans cette maison les gens n'ont pas vécu leur vie complètement.
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L'hiver leur sort de la gueule, aux chiens et aux hommes.
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Une femme est belle quand elle est dans la vérité de son corps [.]
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Ma honte était double, française et arabe. La marque des véritables traites est la double honte, devant ceux qu'ils ont trahis et devant ceux pour qui ils ont trahis.
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Je n'aime pas quand les choses sont finies, je n'aime pas les femmes comblées, tout le monde pense qu'elles sont heureuses elles ont tout pour l'être. Je ne le pense pas, elles ne sont pas heureuses j'aime mieux les femmes à qui il manque quelque chose celles qui désirent à celles qui possèdent. J'aime mieux celles qui continuent d'attendre qui continuent de palpiter. Les autres sont déjà mortes comme des poissons.
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L'enfance est la grande matrice. Les corps des femmes sortent de là, des jeux de l'enfance, plaisir et crainte mêlés, des impatiences criardes, des séances d'ennui muettes, longues, à croire que l'ennui est la salle de projection de l'éternité. Ce qui manque aux petites filles se transforme plus tard en désir, il leur faut manquer pour désirer. Celles qui n'ont manquer de rien ne désireront rien. Ce que les petites filles ont cherché durant leur enfance heure après heure, porte après porte, elles le trouveront à l'âge adulte.
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Il a ça, Jan, il a la race. On l'a ou on l'a pas. Ca se décide à la naissance, qui l'aura, qui l'aura pas. toute ma vie, j'attendrai Jan, des êtres comme lui qui mâchonnent quelque chose, qui plissent les yeux et qui pensent plus qu'ils ne parlent. ils ne sont au pied de personne. Des solitaires, des orgueilleux. Ils n'ont besoin de personne ils ne cous appartiennent jamais vraiment, ils ne sont jamais tout à fait avec vous, une part de leur être est irréductible.
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Il faudrait dire aux femmes d’arrêter de se faire des mèches, c’est moche. […] Les seins morts, pareil, quel homme pourrait aimer un sein mort, un sein qui ne respire plus, ce qu’ils aiment, eux, c’est la matière molle et blanche, ça leur fait penser à avant, à l’enfance quand ils étaient encore tous là, les pères, les mères, les tantes, debout derrière eux dans la cuisine, derrière la chaise haute, la famille comme une constellation d’astres alignés en ordre éternel derrière la chaise haute, la constellation immuable de l’enfance chacun à sa place pour les siècles des siècles.
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Parfois je redeviens une Polonaise au bord d’un champ de patates, accroupie dans un sillon de terre brune, les mains pleines de terre séchée, la terre quand elle sèche et qu’elle se colle sous les ongles, elle change de couleur et de texture, une poussière bistre et dure. Derrière moi les sillons d’argile à perte de vue, la terre est grasse et brune, une femme noire avec les cuisses ouvertes sur des pépites jaunes et nous, on est des chercheurs d’or accroupis dans le tropique de nos genoux.
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Une femme est belle quand elle est dans la vérité de son corps, cette personne lui dirait. La vérité du corps est une coïncidence entre les années et la matière de la chair, entre l'extérieur et l'intérieur.
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D'autres prennent toute la place qu'elles peuvent, rient fort, parlent fort, montrent tout ce qu'il y a à montrer, gorge, jambes, ce sont des femmes immédiates, elles donnent tout à la première minute, après parfois il reste plus rien. On veut pas les connaître pour la bonne raison qu'on les connaît déjà. On sait ce qu'elles vont dire avec quels mots elles vont le dire. Celles qui sont pleines de marques de vêtements et de sacs à main on ne comprend pas leur message. Peut-être veulent-elles se cacher sous les marques mais le problème est qu'on n'a pas envie de la débusquer. On sait d'avance, elles ont rien à cacher.
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L'enfance est la grande matrice. Les corps des femmes sortent de là, des jeux de l'enfance, plaisir et crainte mêlés, des impatiences criardes, des séances d'ennui muettes, longues, à croire que l'ennui est la salle de projection de l'éternité. Ce qui manque aux petites filles se transforme plus tard en désir, il leur faut manquer pour désirer. Celles qui n'ont manqué de rien ne désireront rien. Ce que les petites filles ont cherché durant leur enfance heure après heure, porte après porte, elles le trouveront à l'âge adulte.
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Les femmes sont belles quand elles sont dans leur vérité. Exactement dans la coïncidence de leur corps et des années.
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Je préfère celles à qui il manque quelque chose, celles qui désirent à celles qui possèdent, celles qui continuent d’attendre qui continuent de palpiter
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"Je sais moi quand elles sont belles. Les femmes, c'est mon métier, elles sont belles quand elles sont dans leur vérité. Exactement dans la coïncidence de leur corps et des années, cela s'appelle la vérité."
"En réalité l'endroit d'où je viens n'existe plus. La ville où je suis née n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui, bien qu'elle n'ait pas été rayée de la carte, qu'elle n'ait pas été submergée. Il n'y a eu aucune guerre. Encore que. Une ville où les gens ne travaillent plus est comme une ville après la guerre. Elle n'est plus régie par les sorties d'usine, de bureaux. Même d'école. Les gens qui avaient des enfants sont partis. Ceux qui restent n'en ont pas. Au lieu d'avoir des enfants, ils ont du temps. Ils ne sont plus jamais pressés de rentrer chez eux.(...) les derniers magasins à rester ouverts sont les solderies. (...) les cafés, pareil. Ils sont fermés ou alors vides. "
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Presque aucune des femmes qui viennent ici n'aime son corps. Les magazines qu'elles lisent à l'entrée sont remplis de corps de femmes qui n'existent pas. Elles veulent avoir le même, elles aussi, un corps qui n'existe pas. Leur corps à elles existe c'est ça le problème. Trop, à leur goût. Il se rappelle à elles tout le temps elles ne peuvent l’oublier une seconde.
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