Les délinquants sont souvent des gens comme vous et moi, ils font seulement quelques pas de côté. Et une fois qu'on a passé la frontière, c'est presque impossible de revenir en arrière. C'est comme ça qu'on se retrouve sur l'autre bord, chez les "mauvais", les hommes de l'ombre, ceux qui ont perdu le droit de fréquenter les gens bien.
Oui, la criminalité en tant que multinationale, qu'il s'agisse de pickpockets, de trafiquants de drogue, de souteneurs ou de trafiquants d'armes, la criminalité qui opère sur les grandes places financières du monde, dans les penthouses bien gardés à Manhattan, dans le confort hermétique d'un jet privé.... Comme dans l'arrière salle d'une boîte de striptease à Riga. Un potentiel économique incommensurable. Un potentiel de souffrance humaine incommensurable.
L'Athlète ne lui prodiguait aucun réconfort.
Etendue sur son lit, Elise avait les yeux rivés au Christ souffrant. Elle avait essayé de prier, elle avait essayé de dévoiler son âme, elle avait essayé de fouiller sa conscience. Elle était en proie à de terribles tourments, car il était absolument indéniable qu'elle avait fait des choses qu'Il réprouverait, depuis Son grand tableau, où Il paraissait apprécier que les femmes s'occupent de lui.
Pas mal de gens étaient déjà sur la plage et bronzaient. […] Y a-t-il autant de femmes topless que les années passées? se demanda Valmann sans autocensure à la vue d’une femme blonde qui ne faisait pas de gros efforts pour dissimuler ce que Dieu avait créé. Quel plaisir! songea-t-il, presque guilleret. La fixer grossièrement des yeux auraient été inconvenant, mais pas simplement apprécier la beauté du paysage… […] Il s’approcha et crut reconnaître certains détails, par exemple la natte blonde dans la nuque. Il fit volte-face, aussi brusquement que s’il avait heurté un mur. Car la femme sur ce drap de bain, à dix mètres seulement, c’était Anita Hegg, qui profitait ce samedi matin du soleil sur une plage de Mjosa, à l’instar d’autres jeunes femmes bien faites. Mais, contrairement à la majorité d’entre elles, elle était seins nus. Et ce fut le moment qu’elle choisit pour se retourner sur le dos, révélant ce qui devait l’être! […] Il espérait de tout son être qu’Anita Hegg n’avait pas levé les yeux et ne l’avait pas reconnu au moment où il détalait, l’image de ses seins constellés de taches de rousseur espiègles gravée dans la tête.
Elle aussi était une femme qui méritait d’avoir quelque chose de mieux que ce qu’elle avait. Une vie, en tout cas.
Ils étaient en passe de se transformer en un couple jumeau inquiétant et difforme, un monstre à deux têtes, assoiffé de vengeance, prêt à tout puisque leurs rêves avaient été anéantis. (P. 7)
Je marchais au hasard des rues, sous le soleil, sans autres vêtements que ceux que j’avais sur moi et sans autres biens que ceux que contenait mon sac : sans doute rien de très impressionnant, tout juste le strict nécessaire, mais bien suffisant pour moi. Je me sentais libre. J’aimais dériver au milieu du flot de visages qui s’écoulait le long des trottoirs. J’étais seul parmi tous, mais tendu et attentif. Satisfait. Comme un chasseur à l’affût.
Je fais tout ce qu'il me dit de faire. J'extirpe tout, ne dissimule rien. Mais iln'est jamais content. Il veut m'amener toujours plus loin. Le docteur. Le psychiatre. Le fossoyeur des âmes qui, à l'aide de son index et de son savant vocabulaire, essaie de dessiner une carte dans le sable, essaie d'expliquer la fuite du vent et des nuages dans le ciel.
Soirée de mai. Crépuscule. Ce moment où l'on allume la lumière, ou bien l'on décide d'attendre encore un peu. (P. 280)
Tomber amoureux jusqu'à en être possédé, c'est le summum de la vanité.