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Critiques de Fanny Britt (167)
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Jane, le renard et moi

Un très bel album aux dessins magnifiques. Le duo Arsenault et Britt nous raconte l'histoire de cette petite fille victime d'intimidation. Quand son quotidien nous est narré, les couleurs sont sombres... mais gagnent en couleur lorsqu'elle se loge dans son imaginaire ou quand elle fait la rencontre de ce fameux renard et même lorsqu'elle fera la rencontre d'une petite fille qui changera sa vie. Peu de texte, mais assez fort pour nous faire bien comprendre toute la souffrante, la tristesse et l'emprisonnement que vit la narratrice. On a mal pour elle lorsqu'on lit les phrases tellement méchantes que les autre enfants diront et écriront sur elle. C'est poignant, vibrant, touchant... A mettre dans vos mains, qu'elles soient petites ou grandes... pour que cesse enfin les ''jeux d'enfants'' qui brisent l'estime et la confiance en soi.
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Louis parmi les spectres

Ce roman graphique raconte l'histoire de Louis, jeune garçon du primaire qui s'inquiète pour son père (alcoolique et dépressif) et pour sa mère (surprotectrice et inquiète pour ses enfants), assez récemment séparés. Louis et son petit frère (surnommé Truffe) vivent avec leur mère dans un petit appartement de Montréal, alors que leur père a gardé la maison en campagne. Quand ils sont chez leur père, les deux garçons voient ce dernier noyer son chagrin et l’alcool. Louis a aussi des problèmes "amoureux" puisqu'il est incapable d'adresser la parole à Billie, jeune fille qu'il aime. Il se confie à Boris, son meilleur ami. C'est bientôt les vacances d'été et un événement va rapprocher les deux parents, jusqu'à donner un espoir de réconciliation... mais l'alcoolisme est une maladie qui brise complètement la vie de celui qui en est atteint ainsi que celle de sa famille.



L'album est structuré de manière à montrer des épisodes importants de l'année de Louis et de ses parents. Le noir et blanc et des touches de couleurs ajoutent au sens du récit. Les textes sont vraiment touchants et les dialogues remplis de naïveté (mais aussi de gravité) des enfants ne peut que faire sourire. Les émotions sont bien présentes et parfaitement rendues, notamment la tristesse, l'inquiétude, l'espoir et la résilience.
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Jane, le renard et moi

Une BD magnifique, où la couleur viendra heureusement embellir la terrible grisaille des jours de l'héroïne. Un album dur mais qui passionnera tous les collégiens.
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Les maisons

Chère lectrice, Cher lecteur,



Entrer dans Les maisons de Fanny Britt, c’est pénétrer dans l’univers intime de Tessa, une mère de 3 jeunes garçons et conjointe adorée d’un musicien. Tessa est âgée de 37 ans et elle exerce le métier d’agente immobilière. Par le plus grand des hasards, elle revoit son premier amour, celui qu’elle n’a jamais pu oublier, celui qu’elle a toujours gardé enfoui dans les tréfonds de son âme. Cet homme, après l’avoir revue, l’appelle et les deux anciens amants se fixent un rendez-vous quelques jours plus tard. Pendant ces trois journées d’attente, Tessa est alors confrontée à ses souvenirs et elle entre en conflit avec ses émotions.



Ce livre offre une belle métaphore textuelle, celle de l’intériorité versus l’extériorité par le biais de la maison. Tessa projette l’image d’une mère aimante, d’une conjointe attentionnée et d’une agente immobilière à l’écoute de ses clients. Sa façade est bien belle, donc le portrait qu’elle offre apparaît quasiment parfait. Pourtant, qu’est-ce qui se cache derrière la porte de cette femme? Dans ce récit, le lecteur est amené à l’intérieur de Tessa et il comprend qu’elle ne va pas bien. Est-ce la peur de vieillir ou encore est-ce la faute aux démons de son passé? Est-ce associé à la société qui impose un certain mode de vie? Le lecteur accompagne Tessa en fouillant avec elle les méandres de sa pensée, en revisitant les lieux qui l’ont marquée, en rencontrant les gens qu’elle a côtoyés et en étant témoin des drames qu’elle a vécus. Tessa renoue avec la petite fille en elle et l’amoureuse passionnée qu’elle a été.



“Attendre. Pressentir avec effroi et exaltation qu’on en espère autant qu’au premier jour, que la fièvre ne se guérit pas, qu’on est une chandelle fondue, que le pouvoir a toujours été et sera toujours du côté des autres, que rien, ni le temps, ni les enfants, ni les briques qu’on a farouchement empilées n’ont d’effet sur le sombre désir de dire oui à cet homme absent depuis si longtemps. (p. 37)”



En ce sens, Francis apparaît comme le fil reliant Tessa à son passé, à ce qu’elle a perdu : sa jeunesse et sa fougue. Cet homme est omniprésent dans sa vie depuis des années ; c’est à lui qu’elle s’adresse. Il est devenu son compagnon intérieur. Comme elle le mentionne :



“Ce qui est étrange, c’est que j’ai beaucoup parlé à Francis, dans ma tête, depuis quinze ans. Il a assisté à la résolution de plus d’un conflit intérieur. (p. 205)”



À cet égard, Tessa a perdu ses repères et elle essaie de retrouver sa place à la suite de ses retrouvailles avec Francis. Ses murs intérieurs sont ébranlés. Lors de leur première rencontre, elle s’était dit qu’elle n’aimerait plus jamais personne comme elle l’a aimé. Pourtant, à la fin, elle prend conscience qu’elle a vieilli, tout comme lui, que cet amour n’est qu’un fantasme et qu’il est tributaire d’une période révolue.



“Mais ces versions de nous n’existent plus.

N’est-ce pas d’une éclatante évidence? Est-il encore possible que ce soit lui, mon amour torrentiel? Ses cheveux grisonnants mais surtout clairsemés- en fait, pas tant clairsemés que duveteux, une tragi-comédie qui arrive aux hommes vieillissants, les faisant ressembler pendant un temps à des canetons, inoffensifs comme de la barbe à papa- ses cheveux changés, en tout cas, et puis les vêtements, ceux-là mêmes qu’il aimait à l’époque, mais qui désormais lui donnent un air tristounet, ce Francis réel, en somme, que vient-il faire dans mes délires? N’est-il pas aussi ridicule que moi dans mon costume de matrone dépressive?

N’a-t-il pas, autant que moi, douloureusement honte?

Ne sommes-nous pas les tristes, tristes clowns d’un sketch éculé? (p. 205)”



J’ai beaucoup aimé cette histoire en raison du lien intime qui se noue entre l’instance lectrice et Tessa. Cette dernière apparaît en pleine crise identitaire et elle tente de se retrouver dans son rapport au désir. Donc, j’ai apprécié cette crise de la quarantaine que traverse Tessa en silence. L’écrivaine trace le portrait d’une femme qui s’est développée à travers ses peines et ses échecs. Chaque pierre de son être raconte une histoire… Tessa doit faire la paix entre ce qu’elle attendait de la vie au début de la vingtaine et ce qu’elle est 20 ans plus tard…Entre illusion et désillusion, il lui faut redéfinir les cloisons de sa maison afin d’accepter la réalité.



Aussi, le thème de l’adultère apparaît central mais d’autres viennent s’y greffer comme la maternité, l’amitié et le vieillissement.



Alors, je vous recommande certainement d’ouvrir les portes des Maisons de Fanny Britt. Je suis convaincue que vous ne serez pas déçu par cette écriture intelligente, sensible…


Lien : https://madamelit.wordpress...
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Jane, le renard et moi

« Ni dans les couloirs de l'école,ni dans la cour, ni même dans les escaliers du fond, ceux qui mènent au local d'Arts plastiques et qui sentent le lait caillé.

Elles sont partout, comme leurs insultes griffonnées sur les murs.

Aujourd'hui, c'est sur la porte de la toilette du deuxième étage qu'elles ont écrit :

Hélène pèse deux cent seize !

Plus bas, elles ont rajouté,

...et sent le swing ! »

« Ne parlez plus à Hélène, elle n'a plus d'amies »

Hélène foule la neige, fend le froid, se tient chaud de quelques nouvelles lectures qui vont la mener vers d'autres chemins, bienveillants, ensoleillés, source de courage où elle puise, bois doucement.

Enfonçant son bonnet sur sa tête, Hélène fait le deuil des rires entre copines en feuilletant les magazines, des robes à volant de la Bamba qui faisait rêver Geneviève et Anne-Julie, elle porte ses nouvelles rondeurs et s'enfonce dans l'histoire de Jane Eyre.

L’œil fatigué et le dos fourbu de sa journée devant sa Singer, la maman d'Hélène oublie son dos fourbu, oublie son œil fatigué et prépare une robe crinoline à pois pour sa petite soit la plus belle pour aller danser.

Jane Eyre avait des robes impeccables, la coiffure bien faite, de l'amour à revendre malgré les écueils du passé. La petite qu'elle veillait dans sa condition de gouvernante ne se lassait de louer sa gentillesse, rendre grâce à son esprit. Quelle héroïne !

L'achat des maillots de bain sont une épreuve.

« Dans le maillot Monaco, je suis une saucisse Ballerine. Dans le Maillot noir, je suis une saucisse en deuil. Je suis une saucisse. Jane Eye a beau être orpheline, laide, battue, seule et abandonnée, elle n'a pas, n'a jamais été, ne sera jamais une grosse saucisse. »

Le miracle survient. Un jour, en forêt. Une chose incroyable, rousse, flamboyante de beauté, un feu-follet à moustache que Hélène a presque touché du bout des doigts. Le renard lui aurait caressé les phalanges de sa langue rose et rappeuse si Suzanne Lipsky n'avait pas hurlé comme une idiote du fond de la tente des « has-been ».

Hélène perçoit une chose nouvelle, essentielle. La vie peut nous surprendre.

Arrive enfin Géraldine! Quel sacré numéro !



« Jane,le renard et moi » d'Isabelle Arsenault et Fanny Britt est ce que l'on peut appeler un roman graphique. Plus qu'une bande-dessinée, ce one-shot pourrait se suffire par le texte et offrir la même histoire, la même sensibilité touchante, nostalgique.

Les illustrations viennent enrichir l'histoire qui bien que, référencée très rétro, reste un problème très intemporel et universel. Les auteures nous livrent la petite histoire de Hélène, Hélène et ses petites rondeurs adolescentes, incommodantes, raillées de ne pas porter des robes à la dernière mode, abandonnée à la popularité par ses meilleures amies et trouvant du réconfort dans ses livres, mille autres vies bien moins douloureuses que sa réalité. Les illustrations accompagnent de grisaille chaque petite anecdotes de sa vie d'ado, essayage de maillot de bain, ses tentatives pour être belle, Hélène porte ses petits complexes et s'arme avec les idées, la rêverie, l'écriture face aux mots qui fâchent, souri des tags mal orthographiés. Il y a sans doute une justice.

Et puis, la couleur survient, le renard est en somme annonciateur de quelque chose de plus grand que le quotidien, il perce le gris de son point sauvage, beau et indomptable.

L'imprévisible se produit et la couleur s'installe. Hélène noue une amitié avec Géraldine, une forte-tête espiègle qui se fait la meilleure des copines avec les recalées de la tente Has-been.

Les rires s'engouffrent sous la toile, les couleurs explosent, les joies se libèrent et portent les rondeurs. Hélène se sent légère, gonflée d'une belle énergie qui la révèle de nouveau.

C'est chouette les amies !

Nous basculons astucieusement entre le monde virtuel de Jane Eyre et le quotidien moins fantasmé, c'est bien vu. La lecture, on le voit, n'est pas qu'un refuge, il est un pilier sur lequel Hélène s'appuie en silence et lui permet de se poser fièrement. Elle a conscience de sa valeur, bien moins reluisante et clinquante.

Une belle histoire sur les complexes et sur l'amitié, la vraie !

Une chouette BD à découvrir, vraiment.
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Les retranchées

Les retranchées c'est d'abord la surprise et le plaisir de tenir entre les mains un bel objet, un mince fascicule habillé d'une robe sobre, minimaliste sur laquelle un mince titre en lettres roses se détachent sur un fond gris foncé. Des dessins occupent les pages gauches précédant certains chapitres, eux aussi dans la gamme des noirs, blancs et roses et ajoutent encore à l'élégance du livre et créent une unité d'ambiance propice à faire de ces 97 pages de texte dense un compagnon rêvé d'introspection et de méditation.



Les Retranchées ce sont des expériences de vie, celles de l'auteure principalement, ses réflexions, des dialogues – avec sa mère ou entre amis- repartis dans une douzaine de chapitres juxtaposés les uns aux autres. le style du roman s'inscrit dans ce qu'on nomme, en français, le courant du « flux de pensée » ou chez les anglo-saxons ,« stream of consciencousness ». Ce n'est donc pas un essai dans le sens rébarbatif ou académique du terme, bien au contraire, l'écriture claire et simple rend le texte très accessible et parfois même très émouvant. le point commun entre les différentes parties est le thème de la famille, abordé par une féministe, conjointe et également mère de deux enfants, des garçons qui fait le constat que dans les années 2020, malgré l'ouverture et la bonne volonté des parties prenantes c'est encore la mère, toute féministe qu'elle soit, qui assume la majorité des tâches ménagères.



Fanny Britt dissèque le mythe de la « famille idéale », des injonctions et des exigences de performance qui l'accompagnent et qui cadrent si bien dans notre contexte néolibéral. Elle en vient peu à peu à mettre en évidence que l'on peut aimer ses enfants tout en détestant le rôle de parent. Elle dénonce les pressions à la reproduction, les pressions au dépassement de soi plutôt qu'au respect de ses propres limites, le poids de la charge mentale apparemment impartageable, la culpabilité de l'humaine quand elle ne se sent pas en phase avec ces images. Elle dénonce toutes ces injonctions qui sont autant des gestes de violences que nous sont imposés ou que nous nous imposons à nous-mêmes, que nous subissons et qu'en retour nous finissons par décharger sur les autres.



La famille est un piège pour l'égalité des hommes et des femmes En référence au concept de mère suffisamment bonne développé par le psychologue anglais Winnicott, elle définit aussi ce qu'est, pour elle, un père suffisamment bon : « un père qui aime, et ne violente pas évidemment. Mais c'est aussi un père de bonne foi, capable d'humilité et disposé à agir sur les mécanismes culturels et historiques ayant favorisé sa liberté au détriment de celle des mères. » Cet appel à l'aide me semble assez nouveau dans le discours féministe.

Elle souligne ou resouligne l'importance de l'éducation des garçons qui devrait, nous dit Fanny Britt, les "aider à acquérir les connaissances, attitudes et compétences pour devenir des alliés efficaces des femmes et potentiellement mener des vies moins restrictives" que celle proposée par le modèle patriarcal.



Bref, un livre dont le thème mille fois débattu nous interpelle encore et nous amène à approfondir notre réflexion en assumant nos contradictions. Un petit livre à glisser sous le sapin de toute mère qui cherche à concilier amour de soi et amour des autres.

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Les maisons

Une belle découverte pour moi que Fanny Britt. Ce premier petit roman se dévore. Il y a une réalité, une vérité dans cette centaine de page, qui fait qu'on s'attache irrémédiablement à la protagoniste qui nous dévoile des passages de sa vie dans le désordre, nous permettant peu à peu de comprendre ce qu'elle vit aujourd'hui. On ne s'attend pas à la tournure finale, et on l'en apprécie d'autant plus.
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Faire les sucres

Il ne faut pas s’y tromper, derrière les codes feel-good de la couv’ ou du titre, se cache un autre type de livre. Pas forcément un livre d’horreur, trash ou que sais-je, mais les amateurs de jolies histoires qui finissent bien ne s’y retrouveront pas forcément.



L’histoire d’une middle-age crisis, à l’âge où un événement (pas forcément gravissime) peut tout faire dérailler. Un moment où les repères ne sont plus clairs, où l’usure des couples se fait ressentir et où le besoin de sens se fait prégnant. Un accident, la peur de mourir et voilà qu’Adam bascule emportant avec lui Marion, sa compagne.



Un livre qui – tout en restant choupinou – propose avec finesse – et quelques clins d’œils amusés – une jolie satire sociale en exposant quelques contrastes de préoccupations. Et comment ne pas sourire devant ce besoin de retour à la terre d’une personne à qui tout réussit ou face à l’abandon dans d’autres bras de son épouse délaissée. Et comment ne pas réagir devant leur incompréhension face aux douleurs qui leur font face ?



Cliché ? Oui, mais bien pris, avec le bon angle et sans trop de douceur malgré tout
Lien : https://www.noid.ch/faire-le..
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Faire les sucres

Je découvre Fanny Britt avec ce deuxième roman (Les maisons traîne encore dans ma PAL) et je suis séduite par sa plume, par son sujet et par la maîtrise de sa narration.



On commence en quelques pages par faire la connaissance d'une famille modeste qui vit de la fabrication et de la vente de caramels : première histoire de sucres. On fait ensuite un bond dans le temps pour accompagner Marion et Adam en vacances sur l'île de Martha's Vineyard : là, un accident de surf provoque une grave blessure chez une jeune fille et fait boire la tasse à Adam. Rien de vraiment grave pour lui, même s'il a failli mourir de noyade. Ce bobo, propriétaire d'un restaurant à Montréal et animateur d'une émission culinaire populaire, ne se remet de ce "presque mourir", se laisse submerger par ses émotions et laisse partir sa vie en vrille. On découvre ainsi la vie d'Adam, les enfants de son premier mariage, sa relation à ses parents, de même que pour sa seconde compagne, Marion, qui, malgré son empathie naturelle, assiste impuissante au naufrage. La seule chose qui ancre Adam, c'est l'érablière qu'il a achetée sur un coup de tête et où il vient faire les sucres en compagnie des anciens propriétaires, en qui il voit une seconde famille : seconde histoire de sucres. A la fin du roman, on reviendra à Martha'Vineyard, avec Celia, habitante du lieu et victime de l'accident de surf avec Adam. C'est son île que Celia craint de voir submerger par la montée des eaux et le réchauffement climatique.



Je suis séduite donc par le sujet et la narration : c'est un roman très moderne, qui réussit à nous parler de la crise d'un couple contemporain, de familles traditionnelles ou recomposées, de traditions, de la crise climatique, de la manière dont nous construisons nos relations familiales, amoureuses, amicales, de nos failles, de nos blessures secrètes, de nos émotions, du combat des femmes pour mener leur vie comme elles l'entendent, oui, tout cela en un peu plus de 250 pages, sans lourdeurs mais avec une grande subtilité. Deux histoires de sucres, deux submersions (l'une physique, l'autre émotionnelle), plusieurs familles, plusieurs couples, parfois dysfonctionnels, autant de points de vue qui construisent intelligemment le puzzle du roman, jusqu'à la fin qui dévoile les liens entre Marion, Adam et Celia.



Je suis séduite aussi par la plume de Fanny Britt, qui creuse avec finesse la psychologie de ses personnages et traite de façon moderne le(s) temps du récit.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Jane, le renard et moi

Quelle belle lecture! Cette histoire dramatique aurait pu n'être que tristesse et morale, de par son thème principal - l'intimidation - mais elle réussit plutôt à être poétique, porteuse d'espoir et tout de même incroyablement réaliste. C'est l'histoire d'une adolescente, Hélène, que ses anciennes amies ont maintenant décidé de rejeter et d'humilier. On suit donc l'adolescente dans ses réflexions sur ce qui lui arrive, on vit avec elle la peine que causent les graffitis haineux à son endroit, on anticipe avec elle les inévitables situations embarrassantes qui surviendront lors d'une sortie scolaire et on admire ses tentatives plutôt matures d'évasion dans l’univers de Jane Eyre (roman d’Émilie Brontë).

Outre les thèmes de l'intimidation et de la solitude qui sont extrêmement bien traités, les illustrations sont aussi un point très positif de ce roman graphique (très belles, couleurs douces, faciles à décoder). L'héroïne est extrêmement attachante et le lecteur appréciera la fin de l'histoire.

Cette lecture s'adresse autant aux adolescents qu'aux adultes.
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Louis parmi les spectres

Un très beau roman graphique jeunesse, qui n'a pas grand-chose à voir avec les fantômes, finalement! Il y est plutôt question de la naissance du sentiment amoureux, de la famille et de l'alcoolisme, et surtout du courage, qui ne se trouve pas toujours là où on croît.



L'écriture est sensible, sans tomber dans le mélodramatique, et bien adapté aux jeunes lecteurs, sans être enfantine : le ton est toujours juste. L'histoire demeure lumineuse, même si elle aborde un sujet difficile. Les illustrations et les couleurs reflètent bien la douceur du texte. C'est une lecture agréable!
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Les retranchées

Les retranchées est un essai multiforme qui fait suite aux Tranchées, publié en 2013. Tout comme le tome précédent, il s'agit d'un texte féministe portant sur la maternité et la famille. Dans ce second livre, Fanny Britt réfléchit notamment aux contradictions pernicieuses existant entre les idéaux familiaux traditionnels qui sont véhiculés dans la culture ambiante et les exigences de la vie réelle du 21e siècle, difficilement réconciliables.



J'ai trouvé ce deuxième essai plus personnel et plus approfondi, et donc par le fait même plus intéressant, que le premier. Les idées sont pertinentes et présentées de manière efficace, sans lourdeur. J'ai aimé la façon dont est abordé le thème de la charge mentale : avec humour, mais un humour qui grince un peu! Bref, très bon essai!
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Faire les sucres

Il y a beaucoup de changement d'interlocuteur dans l'histoire. Parfois on est dans la peau d'un personnage et parfois c'est le point de vu d'un autre. Pour ma part, je trouvais difficile de m'attacher aux personnages et à leur vécu, car je n'avais pas le temps de me faire un portrait clair de la situation qu'à la page suivante on parlait d'une autre situation.
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Les maisons

4° lecture pour #QuebecEnNovembre et nouveau coup de coeur, encore pour un roman de Fanny Britt, son tout premier (elle est par ailleurs essayiste, autrice de pièces de théâtre et en littérature Jeunesse). « Les maisons » (2015) est un roman au charme foudroyant, qui nous emmène dans les pas de Tessa alors qu’elle retrouve « par hasard » son premier et très malheureux grand amour. Mariée, « agente d’immeubles », mère de trois fils, Tessa n’a pas les idées claires sur elle-même et sur la (très) belle vie qu’elle s’est construite. Que se passe-t-il quand le passé se (re)présente devant soi ?… On plonge tout debout dans cette délicate et profonde introspection en se régalant des expressions québécoises du quotidien, partir une brassée, jeter les écales d’arachide, se moquer des nanas attriquées comme une piñata ou s'étonner des fournaises centrales au gaz, tout est plus exotique dit comme ça ! Ça rentre dans la catégorie 5. Tu m’aimes-tu – Richard Desjardins : Un roman où il y a de l’amour.
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Jane, le renard et moi

Un beau et touchant roman graphique.

Nous suivons Hélène, jeune fille mal à l'aise dans sa peau, qui se trouve trop grosse, et subit les grimades de ses camarades égoïstes, pimbêches et stupides. Non, je ne suis pas tendre avec elles, mais à la lecture je me suis retrouvée dans Hélène. Et comme les pimbêches stupides ne lisent pas ce genre de livre sensible et juste, peu de lectrices ne se rangeront pas à ses côtés.

Tout est bon dans ce livre : ses illsutrations, l'alternance des univers gris et coloré, le rôle de la lecture, de l'amitié, l'apparition progressive de la couleur...

Une très jolie réussite.
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Faire les sucres



Adam reste traumatisé par son accident de surf qu'il a provoqué l'été dernier . Si lui s'en est sorti indemne, Célia , elle, a été blessée.

Cet accident va détruire son couple avec Marion. Alors qu'il ressent le besoin de retrouver la nature et achète une érablière à la famille Sweet.Marion, elle, a besoin de se retrouver elle.



Alors attention, ici, nous ne sommes pas dans un roman à suspens ou d'actions. Non, nous sommes dans un livre poétique, où la douceur et les émotions nous transportent de pages en pages.

J'ai aimé les quelques pointes d'humour semées ça et là dans le texte, les expressions canadiennes qui nous rappellent que nous sommes de l'autre côté de l'océan Atlantique ( pour nous français-es ).

J’ai adoré le personnage de Marion qui décide à 40 ans de pratiquer certaines expériences. Quant à Adam, sa remise en question fait du bien. Il nous permet de découvrir comment faire les sucres...

Je ne connaissais absolument pas Fanny Britt . C'est chose faite grâce à Babelio. C'est avec grand plaisir que j'irai découvrir d'autres romans de cette auteure à la plume efficace, envoûtante (tellement envoûtante que j'ai failli louper mon arrêt de RER )et poétique.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour cette belle découverte
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Les maisons

La prémisse semble banale : une femme de 37 ans en-couple-avec-le-père-de-ses-trois-enfants revoit l’amour de ses 20 ans. Sauf que, ce n’est pas aussi banal qu’on pourrait le croire. Ce qui est particulièrement intéressant avec ce livre, c’est qu’il n’est pas lourd. Les anecdotes sont souvent racontées avec beaucoup d’humour. Parfois avec de l’humour gris foncé. J’aime.
Lien : https://julielitaulit.com/20..
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Les maisons

Fanny Britt, qui adore les ruptures de ton et entretient une affection évidente pour les dialogues vraiment ciselés, nous parle aussi de la beauté du quotidien.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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Faire les sucres

La couverture, le titre et le 4ème de couverture ont attiré mon attention mais j'ai trouvé le récit fade, d'une très grande platitude et décousu… Je me suis ennuyée! Heureusement il n'est pas très volumineux sinon j'aurais abandonné.



On suit les personnages dans leurs pensées très qui égocentriques qui se répètent et n'évoluent pas vraiment, chacun dans son individualisme. Je n'ai pas réussi à faire le lien entre eux autre que l'événement qui les a réunis. 



Ne parlons même pas du titre "Faire les sucres" qui est simplement évoquer, j'aurais aimé vivre et en lire plus sur l'érablière.



Je crois que je ne renouvellerai pas l'expérience avec cette auteure…
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Faire les sucres

Tout va pour le mieux dans ce couple.A dam, restaurateur (vedette de télévision) et sa femme dentiste, s'aiment, ont une vie professionnelle remplie, un entourage sympathique. Jusqu'au jour où tout bascule. Lors d'un accident de surf, pendant lequel Adam a cru qu'il allait mourir, il fauche une jeune fille, Célia, qui elle, même si l'auteure ne s'appesantit pas sur sa situation, souffrira pendant de longs mois. Adam se remémore régulièrement cet accident. Il décide alors de reprendre une érablière, projet assez insensé car il n'y connaît rien. Il n'est plus l'homme qu'il était, déprime de plus en plus, délaisse sa femme qui elle en profite pour s'offrir une nouvelle vie, d'autres hommes. Finalement, cet homme ne fait rien pour s'en sortir et j'ai eu pitié, j'avais envie de le secouer. Et ce que j'ai trouvé extraordianire, c'est la façon dont l'auteure nous ouvre les yeux dans le dernier chapitre, rare chapitre où il est question de Célia. Qui est la réelle victime de cet accident ? L'auteure laisse entendre que finalement les déboires du couple ne dureront pas tant que ça, une bonne discussion et c'est reparti pour un tour ... Par contre, Célia a toujours dû se battre dans la vie aux côtés de sa mère (courageuse et travailleuse elle aussi). Une belle leçon de vie. C'est bien Célia l'héroïne de ce roman, la battante, mais Adam qu'on nous laisse admirer presque jusque la fin.
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