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Critiques de Fanny Burney (16)
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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

Dans l'histoire de la littérature, ou, plus exactement, de l'évolution littéraire, cette Évelina de Frances Burney, surnommée Fanny, constitue certainement le lien entre les générations et les styles des Richardson et Fielding, d'une part, et Jane Austen, d'autre part. C'est épistolaire et enlevé comme Samuel Richardson, c'est alerte et volontiers drôle ou caustique comme Jane Austen.



Mais, mais, mais, car il y a un mais, selon moi, Évelina accuse des faiblesses que ne possèdent ni ses devanciers, ni ses successeurs. J'ai beaucoup lu, dans les commentaires des autres lecteurs, que ce que l'on reprochait au roman de Fanny Burney était le côté "un peu nunuche " de son héroïne.



Pour ma part, ce n'est pas tellement cela que je reproche à l'ouvrage, car je crois que l'auteure retranscrit réellement ce qu'étaient les sentiments et les réflexions d'une jeune fille des années 1770 dans ce milieu. Certes, ça peut nous paraître un brin couilluchon (terme non genré issu de la fusion des adjectifs épithètes couillon et nunuche) de nos jours, mais c'était comme ça, j'ai l'impression, à l'époque, et, en cela, cette oeuvre nous restitue bien quelque chose de son temps.



Non, ce qui me dérange plus, en ce qui me concerne, ce sont des lourdeurs, des insistances vraiment très insistantes quant au caractère de tel ou telle. le capitaine Mirvan est lourdingue à souhait, idem pour la grand-mère Madame Duval, idem encore pour toute la famille Branghton.



Les caractères très appuyés, très monolithiques, et donc, toujours selon moi, très lourdingues également, des autres personnages vont dans le même sens ; lord Orville, toujours preux chevalier, Willoughby, toujours goujat (un nom auquel Jane Austen donnera une descendance en le reprenant tel quel dans Raison et Sentiments), Mrs. Selwyn, toujours mordante, le révérend Villars, toujours sage, honnête et droit, etc., etc.



Et la nuance, ma chère Fanny Burney, et la nuance ? Alors certes, certes, vous étiez une toute jeune auteure de 26 ans lors de la publication du livre. Certes, certes, votre plume est combien enlevée, certes, certes, vous réussissez à merveille ce que Richardson avait inauguré avec succès, à savoir, donner à chaque personnage une expression qui lui soit propre et reconnaissable.



À cet égard, j'aimerais saluer la performance de traduction de Florence Bruzel Vercaemer pour les éditions Corti, qui parvient à restituer cela magistralement. le phrasé altéré de Mme Duval, les grossièretés du capitaine Mirvan, les tics de langage de lady Louisa, le ton compassé d'Arthur Villars, les fulgurances de la vieille Selwyn, etc. Tout cela est très réussi.



Au chapitre des faiblesses, j'ai encore à mentionner une construction méga téléphonée et des révélations de filiation opportunes, le tout, selon moi, un peu trop nombreuses et à propos pour être crédibles. Tout cela me gâche une impression de lecture qui n'était, pourtant, pas désagréable.



Bon, voilà, c'est dit, alors, qu'en est-il du synopsis ? On nous apprend qu'une orpheline, Évelina en l'espèce, fut élevée depuis sa naissance par le brave révérend Villars, qui fut pour elle mieux qu'un père. On apprend que l'infortunée maman de ladite Évelina, une lady première classe, soyez-en sûrs, est morte alors que cette dernière était toute marmotte.



On apprend encore que le père biologique, un infâme assurément, de la toute belle, toute tendre, toute naïve Évelina, l'aurait abandonnée bien que jouissant de titre et fortune. La mamie frenchie de la demoiselle, sorte de demi-mondaine sur le retour, s'en vient sur le continent afin que le sus-mentionné papa largueur finisse par reconnaître sa progéniture, dans le but de pouvoir faire entrer notre brave Évelina dans le monde.



Ce faisant, Mrs Mirvan et sa fille, copies carbone l'une de l'autre — au même titre d'ailleurs qu'Évelina et sa défunte mère —, bonnes et secourables à souhait, se proposent de dégrossir un peu la jeune campagnarde en lui faisant découvrir Londres à l'occasion du retour du capitaine Mirvan, après plusieurs années d'absence en mer.



Ce faisant toujours, enchaînant bals et soirées diverses, la petite Évelina ne laisse pas la gent masculine indifférente, car très vite, par dizaines, tous les individus mâles du royaume se massent et lui reniflent le derrière, tels des bataillons de chiens errants derrière une caniche en chaleur.



Et va pour un lord Ceci, un baronnet Cela, un Mister Truc, un autre lord Bidule et un Monsieur Chose, qui lubrique, qui élégant, qui goujat, qui insistant, qui malséant, qui dandy, qui cavalier ou qui la grande classe s'enchaînent à vouloir toucher la main de la demoiselle.



Et c'est pile là qu'arrive, en plein bal, ... mais vous n'imaginez tout de même pas que je vais vous en révéler davantage ? D'ailleurs, ce que j'exprime ici bas n'est rien moins qu'une vulgaire interprétation subjective (doublée d'un trou en plein bal), c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Cecilia / Cécile

Tout lecteur fervent admirateur de Jane Austen se doit de faire un jour la connaissance de l'oeuvre de Frances Burney, la "mère littéraire" de l'auteur d'"Orgueil et Préjugés", d'"Emma", de "Persuasion", et de ses autres fabuleux romans.



Ceux de Frances Burney (1752 - 1840) ont été, c'est vérifié, la source d'inspiration la plus motivante de Jane Austen et ce n'est donc pas un hasard si cette dernière réemploiera plusieurs noms des personnages de Frances Burney pour son propre usage. Ne trouve-t-on pas ainsi dans "Evelina" (1778) - cet autre fameux roman de Frances Burney - un certain Mr Willoughby, comme il s'en trouvera un plus tard dans "Raison et Sentiments" ? Et dans "Cécilia" (1782) dont il est question ici, ne rencontrons-nous pas une jeune lady se prénommant Pemberton ? Je laisse aux aficionados le soin de faire le rapprochement qui s'impose ! Et que les lecteurs de "Northanger Abbey" se souviennent une seconde du vibrant hommage que Jane Austen rend à sa muse en la nommant dans ses lignes et en comparant Catherine Morland à ses héroïnes. Enfin, ce n'est pas un hasard si son premier roman, "Lady Susan", est un roman épistolaire, à l'instar d'"Evelina"...



Dans ses romans, Frances Burney met en scène avec une modernité de ton et une fraîcheur de narration totalement novatrices des figures de femmes dont le parcours initiatique est semé d'épreuves mais dont la fermeté de caractère et les vertus naturelles leur permettent de poursuivre leur route avec ténacité et espérance. A cet égard, la psychologie des personnages - que Jane Austen teintera plus tard de son humour si caractéristique qui constituera réellement sa signature - est très approfondie, tout comme les relations entre les classes sociales, mettant en évidence l'hypocrisie et la vanité des relations mondaines ainsi que la vacuité et la dictature des codes moraux qui orchestraient alors le moindre geste et la moindre parole, et pouvaient ainsi provoquer des conséquences dramatiques sur la plupart des existences.



"Cécilia ou les mémoires d'une héritière" aurait tout aussi bien pu être sous-titré "ou du malheur d'être née belle et riche". Orpheline et héritière d'une grande fortune et d'une belle position dans "le monde", cette jeune personne de vingt ans n'est pas encore majeure et est donc soumise au joug de trois tuteurs dont les intérêts et les positions sociales sont assez différents et pas du tout complémentaires. Écartelée par leurs jugements et leurs décisions à son égard, ainsi que par sa volonté de ne pas se laisser corrompre par son milieu qu'elle juge avec sévérité, soutenue par l'espoir d'être bientôt en position de jouir indépendamment de sa fortune pour mener à bien les actions que son coeur et son esprit lui dictent, elle est de surcroît la proie de gentilshommes dispendieux qui sous leurs manières courtoises voient d'un bon oeil la possibilité de redorer leur blason à l'éclat d'une fortune aussi dodue que la sienne. Autant dire qu'il faudra à Cécilia bien de la persévérance pour tirer son épingle de ce nid de vipères.



Ce que je tiens à préciser dans ce billet enthousiaste, c'est qu'il ne faut surtout pas aborder Frances Burney avec l'espoir d'y trouver la verve et la facétie de Jane Austen. Le rythme est certes tout aussi enlevé, les rapports entre protagonistes tout aussi savoureux mais leur narration diffère tout de même ; là où Jane Austen réalisera le prodige de mettre du piquant dans des conversations de salon à l'heure du thé, Frances Burney y développe quand à elle une analyse sociétale plus sérieuse et sensiblement plus rébarbative qui pourrait étonner et décevoir le lecteur en quête de prose austenienne. Toutefois, cet avertissement donné, je ne peux que vous encourager à lire son oeuvre (domaine public) qui annonce résolument le courant romantique du XIXème siècle.





Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

Ai-je assez béni le jour où, flânant sur le marché de Dieppe, par un beau jour d'escapade à la mer, j'ai déniché cette perle dans les bacs d'un bouquiniste planté au pied de la cathédrale ?



Attirée par la figure ô combien romantique de la 1ère de couverture, j'ai feuilleté quelques pages, découvrant un récit épistolaire, ce qui était loin de me déplaire. Et bien, je l'affirme bien fort : bonne pioche !



"Evelina" est un roman qui par sa forme et sa trame m'a totalement séduite. Dévoré en quelques heures, ce roman permet au lecteur de suivre les premiers pas dans le monde d'une jeune innocente, pupille d'un clergyman, à l'ascendance volontairement gardée dans l'ombre du mystère et aux espérances contrariés par le destin. Sa rencontre avec le noble lord d'Orville malmènera le pouls des lecteurs fans d'Austen et de la période géorgienne. Imaginez un instant une Catherine Morland rencontrant un Fitzwilliam Darcy... hum, j'en ai déjà trop dit ! Mais, ne serait-ce pas un certain Mr Willoughby que j'aperçois là-bas, jouant les indélicats auprès de notre belle ingénue ?

Pour le savoir, procurez-vous le livre et, à cet égard, je vous dis bon courage !
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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

Quel bonheur de replonger au 18ème siècle, en pleine Régence, à travers les écrits de Fanny Burney que je découvre ici avec Evelina !



Si Fanny Burney n’a ni l’humour ni le piquant de Jane Austen (à laquelle elle est souvent comparée), son œuvre n’en reste pas moins passionnante ! Ce roman éponyme nous dépeint, par le biais de lettres, l’entrée dans le monde d’Evelina Anville, jeune fille élevée à la campagne par un homme bon et généreux -Arthur Villars- mais secrètement issue d’une lignée noble, les Belmont. Alors qu’elle effectue un séjour à Londres auprès des Mirvan, la beauté d’Evelina ne passe pas inaperçue et attire l’attention de bon nombre de gentlemen…



Comme l’on peut s’en douter, la panoplie de gentlemen présentés par Fanny Burney est intéressante par sa diversité. Le lecteur croise ainsi Lord Orville, un Mr Darcy un peu plus fade ; Sir Clément Willoughby (assez fidèle à son patronyme austinien), Lord Melton, Mr Lovel ou encore Mr Coverley parmi ces monsieurs séduits par Evelina. Je dois dire que les personnages masculins ne sont pas particulièrement mis en valeur dans ce récit, hormis Arthur Villars, Mr. Macartney et Lord Orville (qui n’est cependant pas parfait). Du côté des personnages féminins, Evelina occupe bien évidemment une place centrale : si elle est attachante par de nombreux aspects (dont la gentillesse, la douceur, la modestie), elle manque néanmoins de caractère et se montre souvent trop naïve, ce qui la conduit à des situations embarrassantes ! Mrs Mirvan et Miss Mirvan m’ont également plu par leur fidélité à Evelina.



L’histoire est quelque fois redondante (notamment à Londres, au cours des échanges verbaux entre le Capitaine Mirvan et Madame Duval), mais est intéressante, grâce à la multiplicité des lettres, la variété des cadres (Londres, Dorsetshire, Bath etc…), l’enjeu principal du récit (la reconnaissance d’Evelina en tant que Belmont, mais aussi l’intrigue amoureuse), tout en proposant un aperçu des us et coutumes de l’époque (bals, différences de classe, séjour balnéaire).



Evelina a ainsi été une belle lecture, dont j’ai apprécié la forme épistolaire et le sujet, mais aussi la narration !



A lire !

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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

Je suis toujours un peu rebutée par les romans épistolaires.

Mais celui-ci ressemble plus à un récit dynamique du fait de la longueur des lettres incluant de nombreux et longs dialogues.

On oublie souvent qu'il s'agit d'une succession de lettres tant tout est rapporté dans le moindre détail.

Les portraits des personnages sont parfaitement réalisés et savoureux. On les aime ou on les déteste, il n'y a pas de juste milieu tant les personnages sont peints avec passion.

A ce propos, j'ai peu apprécié (c'est peu de le dire) le personnage du capitaine Mirvan et les trop nombreux dialogues auxquels il participe.

Ces dialogues présents jusqu'aux dernières lettres ont un peu gâché le plaisir que j'ai eu à écouter ce roman (car plaisir il y a eu).

En livre audio gratuit :

https://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/fanny-burney-evelina.html
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Camilla, A Picture of Youth

Camilla, un classique, mais aussi un énième roman sur la vie d’une jeune fille avant son mariage.

Si l’on épure les trop nombreux passages consacrés aux : on s’aime/on se défit de l’autre, on se marie/tout est annulé, c’est une lecture plutôt agréable.

Le soucis majeur est qu’il n’y a vraiment aucun suspense, tout le monde connait la fin dès les premières pages.

Enfin, ce type de roman aborde toujours la vie d’une jeune fille avant le mariage. Qu’est-ce qu’il serait intéressant de s’intéresser à la suite : la vie conjugale.

Quelques auteurs du 19 ème siècle s’y sont intéressés Balzac, Flaubert, avez-vous d’autres pistes de roman du 19 ème consacrés à la vie conjugale d’une jeune fille ?
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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

Evelina a été abandonnée par son père et élevée à la campagne par le Révérend Mr. Villars. Elle a l'occasion d'accompagner à Londres des amis, les Mirvan, d'y rencontrer lord Orville (dont elle s'éprend), sir Clement Willoughby, qui lui fait la cour, Mme Duval,sa grand'mère remariée en France, etc ... Bien sûr à la fin elle épouse lord Orville. Ce n'est pas un spoiler, mais dans la logique de ce type de roman. Une fin heureuse fait partie du contrat, et, osons le dire, du plaisir et du délassement recherchés ...

Roman épistolaire à première vue, mais en fait Evelina est presque la seule à s'exprimer.

Lecture agréable, sauf pendant les démêlés de Madame Duval et Monsieur Du Bois avec le capitaine Mirvan et sir Clement Willoughby. Peut être était-ce une habitude de l'époque d'intercaler des épisodes "burlesques", j'ai retrouvé cela dans Camilla, du même auteur. Des pages et des pages avec des disputes et des grossièretés qui n'apportent pas grand'chose à l'intrigue, c'est lassant. Et on se demande avec Evelina pourquoi Madame Duval s'obstine à demeurer avec des personnes qui l'injurient alors que rien ne l'y oblige !

plus ici :http://en-lisant-en-voyageant.over-blog.com/article-20444721.html
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Memoirs of Doctor Burney

Ne voulant pas que des étrangers s’immiscent dans la vie privée de son défunt père, Frances Burney décide de rédiger elle-même sa biographie. Un dernier hommage rendu à ce père dont elle a tant cherché l’approbation tout au long de sa carrière d'auteure. Parler de son père, c'est aussi parler d'elle. Ainsi, au détour de quelques passages traitant du doctor Burney, le lecteur en apprend aussi sur les difficultés rencontrées par une femme écrivaine aux XVIII-XIXe siècles. Ce livre est l'ultime déclaration d'amour d'une fille à son père mais aussi l'ultime ouvrage de Frances Burney.
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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

Bonjour, je viens de créer un blog sur Frances Burney qui a pour but de promouvoir l’oeuvre de l'auteure anglaise méconnue en France. Les articles se basent sur des recherches effectuées pour mon mémoire de master 2 monde du livre et qui a pour sujet : « Frances Burney, auteure : La condition féminine au XVIII ͤ siècle et ses conséquences sur la production et la réception de l’oeuvre littéraire ». Voici le lien : https://francesburneysliteraryclub.wordpress.com/


Lien : https://francesburneyslitera..
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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

J'ai lu ce roman, que j'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal à trouver, dans mon programme de lecture de classiques que je n'ai pas encore lus. Ce qui m'a tenté, c'est le fait qu'on la compare à Jane Austen que j'aime beaucoup et dont j'ai déjà lu tous les romans.



J'avoue d'emblée que j'ai été très très déçue par Evelina, récit d'une malheureuse orpheline, vertueuse comme il se doit, et qui finira pas retrouver le rang qui lui est dû et évidemment rencontrer l'amour. On pourrait se dire que ce n'est pas forcement si différent d'un roman de Jane Austen par les thèmes abordés, mais rien à voir avec la plume alerte et féroce de Jane, sa description fine et impitoyable de ses personnages. Ici ils sont à peine caractérisés, et très proche de la caricature, pas de bons et mauvais traits, mais un trait unique pour les caractériser, la satire tourne plutôt à une farce répétitive et sans la moindre finesse.



Et c'est invraisemblable au possible, tous les hommes deviennent immédiatement amoureux de l'héroïne, elle rencontre par hasard sa grand-mère, un demi-frère dont elle ignorait l'existence à qui elle sauve la vie poussée par un élan mystérieux etc.



Une curiosité.
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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

Suis-je la seule à trouver Evelina nunuche ou suis-je la seule à oser critiquer un classique ?

Quand j'ai vu qu'elle était citée par Mme de Staël, qu'elle avait influencé Jane Austen, je me suis dit qu'il faudrait que je lise les écrits de Fanny Burney.

Mais autant le début n'était pas mal, autant l'innocence et la naïveté d'Evelina m'ont rapidement tapé sur les nerfs, quoique le pompon a été remporté par sa famille et certains amis (Capitaine Mirvan, Mme Duval, les Branghton, etc). Ils sont mal élevés, mal embouchés et puérils, et si Evelina est obligée de les subir, je ne vois pas pourquoi ce serait également mon cas ! Et ils occupaient une large part du roman.

Bref, je suis déçue...
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Cecilia / Cécile



Un classique qui a inspiré Pride & Prejudice à Jane Austen et à la lecture on comprend bien dans quel sens. Les Delville sont vraiment arrogants... (surtout le père). Pour Cécilia, je l'ai trouvée sympathique mais très (trop) naïve et un peu gnangnan(plus Jane Bennet qu'Elizabeth en fait). L'histoire, passionnante au début (lorsqu'on a le chassé croisé entre les différents amoureux, et qu'elle se fait utiliser par les Harrel ) s'essouffle et devient lassante lorsque Cecilia hésite sur la conduite à tenir avec son amoureux... Les passages "charité" m'ont aussi paru très très longs... Je n'ai pas aimé le personnage d'Albani, sans doute introduit pour donner une leçon de morale au lecteur (alors que Cecilia y parvient seule) . Pas contre, j'ai apprécié Mockton et le second tuteur de Cecilia (son nom m'échappe, le plus radin des trois). Le tout reste tout de même divertissant, j'ai bien aimé aussi les intrigues secondaires, Arnott, les Harrel, Henriette. Le personnage de Benflied m'a aussi lassé, ses réflexions pseudo philosophiques m'ont ennuyée... Donc un beau roman mais parfois un peu ampoulé





Ce que j'aime : Tout le début, les Harrel, les tuteurs de Cecilia, Henriette et les manigances de Mockton





Ce que j'aime moins : un peu trop moralisateur, Cecilia est parfois(souvent) trop naïve et généreuse, les leçons de vie d'Albani et de Benfield. Beaucoup de longueurs





En bref : Un beau roman classique mais qui souffre de quelques longueurs et se montre parfois un peu moralisateur. L'histoire d'amour est belle mais l'héroïne est un peu trop lisse et naïve à mon gout





Ma note





6/10
Lien : http://jessswann.blogspot.fr..
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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

Evelina est à la fois une fusion (pas totalement satisfaisante) entre le roman de sensibilité à la Samuel Richardson et le roman picaresque à la Henry Fielding et une forme transitionnelle entre les oeuvres des pionniers susnommés et les romans encore à venir de Jane Austen. Mais Frances Burney n'a pas tout à fait, de mon point de vue en tout cas, la subtilité et le sens de la psychologie de Richardson, la verve et l'imagination de Fielding, la finesse et la grâce de Jane Austen (ni la virtuosité d'aucun des trois) et son roman a par conséquent quelque chose d'inabouti, d'un peu grossier. Frances Burney a voulu écrire une satire mais, à mettre en scène trop de personnages grotesques et à trop insister sur les querelles entre lesdits personnages (le capitaine Mirvan et Madame Duval), il me semble que sa satire tourne souvent à la farce bouffonne. Son roman aurait probablement beaucoup gagné si elle avait fait l'impasse sur le ridicule capitaine Mirvan ou si elle en avait fait un personnage nettement moins excessif (n'est pas Henry Fielding qui veut). Quant à ses autres personnages, sans être totalement inintéressants, ils sont pour la plupart assez caricaturaux et insipides. Si Evelina (qui semble ne pas évoluer du tout entre le début et la fin du roman) et Lord Orville préfigurent peu ou prou Elizabeth Bennett et Monsieur Darcy, les deux personnages principaux d'Orgueil et préjugés, ils sont loin d'en avoir la pétulance et le volume.



Je peux tout à fait comprendre que ce roman ait enchanté les lecteurs de 1778 mais, malgré son côté amusant (et sûrement irrévérencieux pour l'époque), il n'est pas pour moi pas à la hauteur des romans qui ont influencé son écriture et de ceux dont il influencera lui-même l'écriture : Paméla ou la Vertu récompensée, Histoire de Clarisse Harlove (Richardson), Joseph Andrews, Histoire de Tom Jones (Fielding), Orgueil et préjugés, Mansfield Park (Austen) sont des chefs d'oeuvre que le temps n'a pas altérés et n'altérera plus, Evelina ou l'entrée d'une jeune personne dans le monde, malgré ses indéniables qualités (roman épistolaire très bien structuré, belle langue) tient plus de la curiosité littéraire. J'en recommande cependant la lecture aux amoureux de la littérature anglaise des 18e et 19e siècles, notamment aux fans de Jane Austen, qui en reprendra l'idée pour en faire un bijou : comme dit plus haut, c'est un des chaînons manquants entre les oeuvres qui ont annoncé le roman moderne anglais et celles qui lui ont donné sa forme définitive.
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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

J'avais entendu dire que Jane Austen était une fan de Fanny Burney qui l'avait inspiré pour ses propres romans aussi quand j'ai découvert que ma bibliothèque municipale possédait un des romans de Burney, je me suis ruée dessus, dévorée de curiosité.

Disons qu'on va retrouver pas mal des ingrédients qu'on aime chez Austen et qui on fait son succès mais Austen reste Austen! On comprend mieux son talent à la lecture de ce roman.

Evelina qui nous est annoncée comme une ingénue nous parait parfois bien niaise mais on lui pardonne volontiers. Quant à Lord Orville, si on ne comprend pas vraiment pourquoi il s'éprend de cette petit dinde d'Evelina, on peut seulement dire qu'il a tout d'un gentleman et qu'il n'a rien à envier aux héros masculins de Jane Austen.
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Évelina ou L'entrée d'une jeune personne dans ..

Présentée comme une plume inspirante de Jane Austen, j’avais hâte de découvrir l’une des œuvres de Frances Burney et bien qu’Evelina me semblait alléchant, je ressors plus que mitigé de ma lecture.



La faute à une héroïne beaucoup trop naïve et crédule pour me charmer et l’émouvoir un minimum. Je m’attendais à retrouver une héroïne bien plus fouillée et aboutie que cette jeune femme présentée. Je veux bien admettre que cette dernière est d’une innocence pure et sincère mais certaines situations et certaines de ses réactions m’ont paru bien trop burlesques et poussées à l’extrême pour me paraître crédible et plausible. Je trouve cela dommage car les premières pages me laissaient entrevoir un personnage drôle et sensible, à l’image des héroïnes des classiques d’antan mais Frances Burley n’est pas parvenue à offrir une évolution considérable et époustouflante à son héroïne. Le constat reste d’ailleurs le même avec l’importante palette de protagonistes dévoilée. Aucun ne sort réellement du lot ni semble se démarquer. L’auteure se contente de livrer des personnages tous plus caricaturés les uns que les autres pour pousser son message à l’extrême.



Un message d’ailleurs lui aussi traité avec assez peu d’intérêt finalement. Présentée comme un roman satirique, je n’ai malheureusement pas retrouvé tout le mordant et l’ironie que j’affectionne dans dans ce genre littéraire. La faute, une fois de plus, à un caractère beaucoup trop exacerbé des nombreuses caricatures et autres stéréotypes dévoilés par Frances Burney. J’ai donc suivi sans grande interêt les aventures sentimentales et la découverte de la vie citadine de notre héroïne. Ce ressenti a créé quelques longueurs de lecteurs malgré une plume et un style des plus fluide et facile d’accès. Néanmoins, je dois bien admettre avoir apprécié les grandes lignes de cette intrigue même si celle-ci est bien loin d’être mémorable. Finalement, seul la forme d’Evelina m’a séduit. Lisant que très rarement des œuvres épistolaires, je suis toujours admiratif du travail effectué par un auteur autour de quelques lettres semble-t-il. Ce procède m’a permis de me donner envie de terminer ma lecture et malgré une fin des plus prévisible, j’ai apprécié comment l’auteure l’apportait à son lectorat.



Evelina est donc une lecture en demie teinte qui me laisse un goût de trop. En effet, la satire est beaucoup trop extrapolée et finit par ne devenir qu’une caricature de ce que souhaite dénoncer l’auteure. La faute à des personnages bien trop stéréotypés, se dévoilant assez peu fouillés et approfondis.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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Cecilia / Cécile

Comme nous, aujourd'hui, nous admirons Jane Austen, elle avait en son temps ses auteurs préférés dont faisait incontestablement partie Fanny Burney. Non seulement, nous savons qu'elle la considérait comme la meilleure auteur de son temps, mais elle s'est aussi inspirée de ses oeuvres et y a même trouvé le titre de son roman Pride and Prejudice. Vous imaginez donc mon impatience de me plonger dans l'un de ses fameux romans et c'est grâce à mon Kindle que j'ai pu découvrir Cecilia, l'une des lectures de Catherine Morland d'ailleurs...



J'ai d'abord apprécié de me replonger dans les délices de l'Angleterre du 18ème siècle et suivre la jeune héritière Cecilia dans ses péripéties. A la fin du premier tome, j'aurais pu dire que sans retrouver l'esprit de Jane Austen, j'avais passé un agréable moment... Mais à la fin du troisième et après plus de 1000 pages de récit qui se répète et qui n'avance pas, mon desespoir me fait porter un jugement bien plus sévère sur cette oeuvre!



Tout d'abord, inutile de chercher la finesse de Jane, ni même son humour. Ici les personnages sont de véritables caricatures grossières et les scènes et quiproquos sont bien plus proches du théâtre de boulevard que d'une grande oeuvre littéraire.



Un exemple: quand Mr. Collins refuse de croire que Lizzy ne veut pas l'épouser et pense que c'est de la coquetterie, on s'amuse beaucoup et puis dix pages plus loin il a déjà épousé Charlotte et on n'a pas eu le temps de s'en lasser! Ici, quand Cecilia refuse d'épouser le Lord que l'on veut lui coller dans les pattes et que tout le monde pense qu'elle finira pas changer d'avis, on trouve aussi cela amusant. Un peu. Puis, 300 pages plus loin, beaucoup moins. Quand Cecilia doit démentir qu'elle n'est pas fiancée à un tel ou un tel, la première fois cela explique la conduite de certains et c'est intéressant. La quinzième fois, beaucoup moins.



Vous l'avez compris, tout s'étale en longueur dans ce livre, l'histoire comme les dialogues pompeux entre des personnages secondaires, et l'on s'ennuie un peu plus à chaque page. A force, même les personnages principaux deviennent antipathiques, même Cecilia qui est sensée avoir toutes les qualités du monde se révèle parfois extrêmement stupide, facilement manipulable, condescendante et respectueuse de son devoir à l'excès. Même l'histoire d'amour perd de son intérêt, les personnages étant tellement caricaturaux que l'on se demande s'ils s'aiment réellement ou si ce n'est pas une simple toquade.



Je n'en ajoute pas plus, mais je serais bien curieuse de savoir ce qui a pu plaire à Jane Austen dans tout cela. Il semble cependant que les critiques sur Evelina, roman de jeunesse de Fanny Burney, soient meilleures et il n'est pas dit que je ne refasse pas un essai un jour, mais pas tout de suite!
Lien : http://janeausten.hautetfort..
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