Farah Anah

« Je soupire de désespoir. Moi aussi, au-delà de la vengeance, je me battais pour libérer les Celestiens du joug de cette terreur qu’instaurent les Sauvages… Mais il se pourrait qu’on se soit en réalité trompés d’ennemis. »

Mes théories sur les sentiments amoureux mises à part, je pensais qu'une fois revenus chez nous les choses reprendraient là où elles s'étaient arrêtées avant que l'on ne prenne chacun l'avion. Sauf que moi, je savais que j'étais amoureuse. Lui, je savais qu'il avait besoin de moi. Il me l'avait cependant dit lui-même, il a besoin de temps, il a besoin de son intimité, de ses secrets, et ce n'est pas en le suivant jusque dans son lit que je lui aurais laissé cet espace. J'aurais néanmoins été heureuse qu'il m'exige à ses côtés même de nuit, malgré le fait que mon futur déménagement n'en serait que plus douloureux. Mais si je peux tolérer plusieurs secrets, je ne peux dormir à côté d'un homme qui me ment sans sourciller sur un sujet aussi fâcheux qu'Aida au milieu de nous deux.
Je l'entends s'affairer dans sa chambre et me tends sous l'eau bouillante. Il serait à coup sûr entré, se serait glissé derrière moi sous la douche, m'aurait savonnée avec langueur, passant ses mains sur l'entièreté de mon corps, en appuyant son bassin contre mes fesses, pour me montrer à quel point il aurait eu envie de moi... si je ne venais pas de le repousser. Le corps frissonnant de frustration, j'essaie de me défaire de ces idées sulfureuses et termine ma douche en un record de temps.
Lorsque je rejoins ma nouvelle chambre, Noah n'est plus à l'étage.
Je conclus qu'il est sorti lorsque je l'entends rentrer quelques heures plus tard, avant de se rendre immédiatement dans ses appartements.

Ça fait bien une heure que je suis allongée sur ce lit. La lumière tamisée réchauffe la pièce et j'entends la musique émaner de la chambre avoisinante. J'ai roulé pendant deux bonnes heures, parcourant des kilomètres d'autoroute, et me voilà dans un bel hôtel, au bord de la mer. Je n'ai malheureusement pas réussi à dormir, me demandant comment j'en suis arrivée là. Le chantage est-il devenu à la mode? J'attire les psychopathes? Non, c'est parce que je suis une horrible personne. Je n'ai que ce que je mérite, pour avoir couché avec l'homme dont ma meilleure amie est mordue. Et au milieu de toute cette merde, je me sens affreusement seule. Mes parents m'ont rejetée, celui qui me procurait bien-être ces derniers jours s'avère être un salopard qui me tient en joue, je ne peux pas me rendre chez mes meilleurs amis, car ils m'en voudraient terriblement pour ce que j'ai fait. Si ça se trouve, Vince a déjà lancé le morceau et tous le monde me déteste...
Les larmes coulent le long de mes joues et je me demande comment je vais me sortir de ce pétrin.
Thomas... je ne peux pas le voir pour l'instant. Ce misérable manipulateur...
Chris avait raison. C'est tout ce qu'il sait faire. Tout le temps. Depuis toujours. Avec tous le monde.
Mais si je le quittais, comment réagiraient mes parents? Ma mère?
J'ai tellement peur de ce qui pourrait arriver. Ils ne me le pardonneraient pas. Je ne me le pardonnerait pas non plus. Je me sens prisonnière, étouffée dan cette vie que j'ai choisie, et des sanglots secouent mon corps de plus belle.

Vous savez bien comment sont les femmes avec leur apparence... Il suffit d'un cheveu blanc, et elles deviennent complètement hystériques. Je préfère l'aider à prendre soin d'elle comme il se doit pour lui éviter les complexes inutiles dont s'encombrent sans cesse toutes ces filles…

Les femmes coachs ne cessent de lui tourner autour. Elles doivent aimer les grands blonds aux airs un peu bourges qui s'expriment comme des gentlemans. Mais attention, je ne doute pas de sa fidélité. Il aurait bien trop peur de se faire prendre et de me donner l'occasion de lui reprocher un quelconque écart. De plus, si mes parents l'apprenaient, je crois qu'il se jetterait du haut d'une falaise… Ce qui s'avérerait être compliqué étant donné la platitude du pays dans lequel nous vivons.

Chris est mon meilleur ami. Il travaille, enfin se fait exploiter, dans un magasin de prêt-à-porter dans le quartier gay, ce qu'il est par ailleurs. Il semble cependant aimer ce qu'il fait, et c'est le principal.
C'est le seul homme pour lequel je n'ai aucun secret. Il connaît les moindres recoins de mes pensées et n'hésite pas à me remonter les bretelles quand il le faut… Et même quand il ne le faut pas.

Ce dont je rêve en réalité est d'un bon café brûlant, étant donné que mes batteries sont à plat, mais mon cher fiancé a une sainte horreur de ce liquide noir, qu'il pense être mauvais pour ma santé, parce que, oui, il se préoccupe de tout ce que je suis susceptible d'ingurgiter.

Elle est assez forte et aime croquer la vie à pleines dents ! C'est celle que je préfère. Par contre, je ne connais pas trop Hilda, mais elle semble réservée. Grande, blonde, très jolie et sophistiquée, elle doit avoir son succès avec les hommes !