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Citations de Fernando Pessoa (1993)


Fernando Pessoa
« Le rêve est la pire des cocaïnes, parce que c’est la plus naturelle de toutes. Elle se glisse dans nos habitudes avec plus de facilité qu’aucune autre, on l’essaye sans le vouloir, comme un poison pris sans méfiance. Elle n’est pas douloureuse, elle ne cause ni pâleur ni abattement – mais l’âme qui fait usage du rêve devient incurable, car elle ne peut plus se passer de son poison, qui n’est rien d’autre qu’elle-même »
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317. Je considère comme m’appartenant davantage, comme plus proches par la parenté et l’intimité, certains personnages décrits dans les livres, certaines images que j’ai connues sous la forme de gravures, que bien des personnes que l’on dit réelles, et qui relèvent de cette inutilité métaphysique que l’on appelle de chair et d’os. Et ce de chair et d’os, en fait, les décrit fort bien : on dirait des choses découpées, posées sur l’étal marmoréen de quelque boucherie, morts saignantes comme des vies, côtelettes et gigots du destin.
(p. 316 de l'édition intégrale)
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310. Tout plaisir est un vice – car rechercher le plaisir, c’est ce que fait tout le monde dans la vie, et le seul vice vraiment noir, c’est de faire comme tout le monde.
(p. 312 de l'édition intégrale)
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310. Tout effort est un crime, parce que toute action est un rêve mort.
(p. 311 de l'édition intégrale)
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303. Le monde appartient à ceux qui ne ressentent rien. La condition essentielle pour être un homme pratique, c’est l’absence de sensibilité. (…) il est deux choses qui entravent l’action : la sensibilité et la pensée analytique, qui n’est elle-même rien d’autre, en fin de compte, qu’une pensée douée de sensibilité.
(p. 305 de l'édition intégrale)
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283. La liberté, c’est la possibilité de s’isoler. Tu es libre si tu peux t’éloigner des hommes et que rien ne t’oblige à les rechercher, ni le besoin d’argent, ni l’instinct grégaire, l’amour, la gloire ou la curiosité, toutes choses qui ne peuvent trouver d’aliment dans la solitude et le silence.
(p. 290 de l'édition intégrale)
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274. Ah ! quelle erreur crasse, quelle erreur douloureuse que cette distinction, établie par les révolutionnaires, entre les bourgeois et le peuple, ou les nobles et le peuple, ou gouvernants et gouvernés ! La distinction réelle se fait entre adaptés et inadaptés : le reste est littérature, et mauvaise littérature. Le mendiant, s’il est adapté, peut être roi demain : mais il aura dès lors perdu sa qualité distinctive de mendiant. Il aura franchi la frontière, et perdu sa nationalité.
(p. 283 de l'édition intégrale)
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270. L’art nous délivre de façon illusoire, de cette chose sordide qu’est le fait d’exister.
(p. 280 de l'édition intégrale)
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263. (…) l’ennui c’est cela : la perte, pour l’âme, de sa capacité à se mentir, le manque, pour la pensée, de cet escalier inexistant par où elle accède, fermement, à la vérité.
(p. 276 de l'édition intégrale)
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260. Nous ne pouvons nous dérober, quoi que nous en ayons, à la fraternité universelle. Nous nous aimons tous les uns les autres, et le mensonge est le baiser que nous échangeons.
(p. 272 de l'édition intégrale)
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258. Avoir touché les pieds du Christ, ce n’est pas une excuse pour faire des fautes de ponctuation.
Si quelqu’un n’est capable de bien écrire que lorsqu’il est ivre, je lui dirai : Enivrez-vous. Et s’il me répond que cela lui fait mal au foie, je lui dirai : Qu’est-ce donc que votre foie ? C’est une chose morte qui ne vit qu’aussi longtemps que vous vivez, alors que les poèmes que vous pourrez écrire vivront sans un quelconque “aussi longtemps”.
(p. 269 de l'édition intégrale)
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256. J’ai toujours éprouvé une répugnance presque physique pour les choses secrètes – les intrigues, la diplomatie, les sociétés secrètes, l’occultisme. (…) Ce qui m’impressionne le plus chez (…) ces grands connaisseurs de l’invisible, c’est que, lorsqu’ils écrivent pour nous conter ou suggérer leurs fameux mystères, ils écrivent tous fort mal. Mon entendement s’offusque de constater qu’un homme capable de maîtriser le Diable n’est pas capable de maîtriser la langue portugaise. Pourquoi le commerce avec les démons serait-il plus aisé que le commerce avec la grammaire ?
(p. 267 de l'édition intégrale)
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255. Tout ce que nous pouvons dire ou faire, penser ou sentir, porte un même masque, revêt un même travesti. Nous avons beau ôter les costumes endossés, nous ne parvenons jamais à la nudité, car la nudité est un phénomène de l’âme, et non pas un simple déshabillage. Ainsi, vêtus d’âme et de corps, avec nos multiples costumes nous collant à la peau comme les plumes aux oiseaux, nous vivons heureux ou malheureux, ou sans même savoir ce que nous sommes, le court espace de temps que nous donnent les dieux pour les amuser, tels des enfants jouant à des jeux parfaitement sérieux.
(p. 267 de l'édition intégrale)
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254. On ne peut nier l’existence du mal, mais on peut se refuser à admettre que l’existence même du mal soit mauvaise. Je reconnais que le problème demeure, mais s’il demeure, c’est que notre imperfection demeure.
(p. 265 de l'édition intégrale)
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254. (…) nier l’existence (…) de Dieu, me semble l’une de ces imbécillités qui affectent sur un point l’intelligence d’hommes qui, sur tous les autres points, peuvent fort bien être des esprits supérieurs – comme il arrive aux gens qui se trompent dans leurs additions, ou encore (et pour mettre en jeu l’intelligence de la sensibilité) aux gens qui ne sont pas sensibles à la musique, à la peinture ou à la poésie.
(p. 264 de l'édition intégrale)
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225. Qui donc me sauvera d’exister ? Ce n’est pas la mort que je veux, ni la vie : mais cet autre chose qui luit au fond de mon désir angoissé, comme un diamant imaginé au fond d’une caverne dans laquelle on ne peut descendre. C’est tout le poids, toute la douleur de cet univers réel et impossible, de ce ciel, étendard d’une armée inconnue, de ces tons pâlissant lentement dans un air fictif, où le croissant d’une lune imaginaire émerge dans une blancheur électrique et figée, découpé en bords lointains et insensibles.
C’est le manque immense d’un Dieu véritable qui est ce cadavre vide, cadavre du ciel profond et de l’âme captive. Prison infinie – et parce que tu es infinie, nulle part on ne peut te fuir !
(p. 239-240 de l'édition intégrale)
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223. Le glaive d’un éclair blafard a voltigé obscurément dans la vaste pièce. Et le son attendu, gorgée longuement retenue, a explosé en migrant vers les profondeurs. Le bruit de la pluie a éclaté en sanglots, comme des pleureuses dans l’intervalle des phrases. Des sons légers se sont détachés plus nettement, inquiets, dans la maison.
(p. 238 de l'édition intégrale)
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222. Brusquement, une clarté formidable a volé en éclats. Elle a tout pétrifié, dans les cerveaux comme dans la maison. Tout s’est pétrifié, d’un seul coup. Les cœurs ont cessé de battre un instant. Nous sommes tous des gens très sensibles. Le silence est terrifiant, comme s’il y avait eu mort d’homme. Le son grandissant de la pluie soulage enfin comme si en elle coulaient les larmes de tout.
(p. 237 de l'édition intégrale)
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197. Le temps ! Le passé ! Soudain quelque chose – un parfum senti par hasard – soulève en mon âme le bâillon qui étouffait mes souvenirs… Tout ce que j’ai été et ne serai jamais plus ! Tout ce que j’ai été et n’aurai plus jamais ! Et les morts ! Ces morts qui m’ont aimé tout enfant !
Quand je les évoque, toute mon âme se glace et je me sens banni des cœurs humains, seul dans la nuit de moi-même, et pleurant tel un mendiant, le silence clos de toutes les portes.
(p. 214 de l'édition intégrale)
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194. J’éprouve une grande lassitude au centre de mon cœur. Celui que je n’ai jamais été me désole, et je ne sais quelle sorte de nostalgie naît de mon souvenir de lui. Je suis tombé, en me heurtant aux espoirs et aux certitudes, et avec moi tous les soleils couchants.
(p. 211 de l'édition intégrale)
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