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Citations de Fernando Pessoa (1985)


Toute l’amertume à retardement de ma vie se dépouille, sous mes yeux vides de toute sensation, du costume de gaieté naturelle qu’elle revêt dans les occasions fortuites, sans cesse renouvelées, de la vie quotidienne.
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O nuit, où les étoiles mentent de leur lumière, ô nuit, seule chose à la taille de l’Univers, change-moi, corps et âme, en une partie de ton propre corps afin que je me perde, devenu pure ténèbre, et devienne nuit à mon tour, sans rêves telles des étoiles au fond de moi, sans astre dont l’attente resplendirait depuis l’avenir.
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Une nausée physique de la vie tout entière m’envahit dès mon réveil. L’horreur de devoir vivre se leva de mon lit avec moi. Tout me parut creux, et j’eus l’impression glaciale qu’il n’existait aucune solution, pour aucun problème.
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Je me revois enfant, joyeux de rien, adolescent, aspirant à tout, homme enfin, désormais sans joie ni aspiration.
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On trouve aussi de ces don Juans auxquels même les femmes inexistantes n’ont osé résister.
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les pauvres diables qui n’ont d’autre littérature que leur âme, et qui meurent étouffés du seul fait d’exister...
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Chaque fois que mes desseins se sont élevés, sous l’influence de mes rêves, au-dessus du niveau de ma vie quotidienne, et que, pour un instant, je me suis senti pourvu d’ailes, comme l’enfant en haut de sa balançoire — chaque fois j’ai dû, tout comme lui, redescendre au niveau du jardin public et reconnaître ma défaite, sans drapeau hissé pour la bataille, sans nulle épée que j’aurais eu la force de dégainer.
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Je me sens vieux, pour le seul plaisir de me sentir rajeunir.
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je souffre de retourner vers le lit de la vie, sans sommeil, sans compagnie et sans repos, dans le flux et le reflux de ma conscience où se mêlent —telles deux marées au sein de la nuit noire, parvenues au terme de leur destin — ma nostalgie et ma désolation.
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Agir — voilà l’intelligence véritable. Je serai ce que je voudrai être. Mais il me faut vouloir être ce que je serai.
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Avec chaque goutte de pluie, c’est ma vie manquée qui pleure dans la nature. Il y a quelques chose de mon désarroi dans le goutte-à-goutte, dans l’ondée après ondée par lesquels la tristesse du jour se déverse inutilement sur la terre.
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Nostalgie ! Voilà ce que j’éprouve, même pour ce qui n’a rien été pour moi — angoisse devant la fuite du temps, maladie devant le mystère de la vie.
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Un homme doté de la véritable sagesse peut savourer le spectacle du monde entier en restant assis sur sa chaise, sans même savoir lire, sans parler à quiconque, rien que par l’usage de ses sens et grâce à une âme ignorant ce que c’est que d’être triste.
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Sage est celui qui monotonise la vie, car le plus petit incident acquiert alors la faculté d’émerveiller.
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Il y avait une intensité dans le chant de l’inconnu qui venait caresser ce qui rêve en nous, ou tente de rêver sans y parvenir.
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Mais tout est absurde, et c’est encore rêver qui l’est le moins.
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Certaines images, au détour de certains livres, vivent avec plus de netteté que bien des hommes et bien des femmes.
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Sans syntaxe, pas d’émotion durable. L’immortalité est une fonction de grammairien.
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« C’est entre la sensation et la conscience que j’en ai que se jouent toutes les grandes tragédies de ma vie. »
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Le pasteur amoureux



Extrait 2

[…]


L’amour est une compagnie.
Je ne peux plus aller seul par les chemins,
parce que je ne peux plus aller seul nulle part.
Une pensée visible fait que je vais plus vite
et que je vois bien moins, tout en me donnant envie
     de tout voir.
Il n’est jusqu’à son absence qui ne me tienne compagnie.
Et je l’aime tant que je ne sais comment la désirer.

Si je ne la vois pas, je l’imagine et je suis fort comme les
     arbres hauts.
Mais si je la vois je tremble, et je ne sais de quoi se
     compose ce que j’éprouve en son absence.
Je suis tout entier une force qui m’abandonne.
Toute la réalité me regarde ainsi qu’un tournesol dont
     le cœur serait ton visage.



/ Traduit du portugais par Armand Guibert
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