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Citations de Fiodor Dostoïevski (3171)


Il est des natures, tendres et fines dans leur sensibilité, qui ont parfois comme une espèce d’entêtement, comme une espèce de refus pudique à s’exprimer et montrer leur tendresse, même à l’être qu’ils chérissent le plus, non seulement devant les autres mais aussi en tête à tête ; plus encore en tête à tête ; leurs caresses ne ne jaillissent que de loin en loin, et elles jaillissent encore plus chaleureuses, plus passionnées d’avoir été si longtemps retenues.

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Un véritable réaliste, s'il est incrédule, trouve toujours en lui la force et la faculté de ne pas croire, même au miracle, et si ce dernier se présente comme un fait incontestable, il doutera de ses sens plutôt que d'admettre le fait.
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Si les larmes des enfants sont indispensables pour parfaire la somme de douleur qui sert de rançon à la vérité, j'affirme catégoriquement que celle-ci ne mérite pas d'être payée d'un tel prix.
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"On ne méprise pas celui qu'on craint." Dernière partie, chapitre VIII, propos de Nastassia Philippovna.
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"La beauté est une énigme." Première partie, chapitre VII, propos du prince Muichkine.
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"Puisque vous dites que vous avez été heureux, vous avez donc vécu plus et non pas moins que les autres." Première partie, chapitre V, propos d'Aglaé.
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Là encore, tu te faisais une trop haute idée des hommes, car ce sont des esclaves, bien qu'ils aient été créés rebelles.
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Plus j'aime l'humanité en général, moins j'aime les gens en particulier, comme individus.
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Défense de croire en Dieu, défense de posséder des biens, défense d'avoir sa personnalité, la fraternité ou la mort, deux millions de têtes !
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[...] depuis son retour à Pétersbourg, il avait été manifestement et volontairement taciturne et, tout dernièrement, il avait avoué devant tout le monde au prince Stch., qu'il lui fallait se maîtriser et garder le silence, parce qu'il n'avait pas le droit de rabaisser une idée en la formulant lui-même.
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Raskolnikov paru froissé.
- Ah ! Ils le prouvent, dites-vous ? Eh bien, essayez de l'attraper, cria-t-il, en narguant méchamment Zamiotov.
- Soyez sans crainte ; on le trouvera.
- Qui ? Vous ? Vous, le découvrir ? Allons donc ! Vous pouvez courir. L'essentiel pour vous est de savoir si un homme se livre à des dépenses ; un tel, par exemple, n'avait pas le sou, et voilà qu'il se met tout à coup à jeter l'argent par les fenêtres. Comment ne serait-il pas le coupable ? (...)
- Le fait est que c'est ce qu'ils font tous, répondit Zamiotov. Après avoir souvent fait preuve d'une grande adresse et de beaucoup de ruse dans l'assassinat, ils se font pincer au cabaret. (...)
- Ah ! ah ! (...) vous voulez savoir maintenant comment j'aurais agi en pareil cas, fit-il d'un ton de mauvaise humeur.
- Oui, répondit l'autre d'un air ferme et grave. (...)
- Bon ! Voici comment j'aurais agi, commença Raskolnikov en rapprochant de nouveau son visage de celui de Zamiotov, qui s'était remis à regarder si fixement que, cette fois, l'autre ne put s'empêcher de tressallir.
Voici comment j'aurais fait. J'aurais pris les objets et l'argent et, à peine sorti de la maison, je me serais rendu dans quelque endroit écarté, clos de mur et désert (...) j'aurais repéré d'avance une pierre (...) peut-être dans un coin contre le mur. J'aurais soulevé la pierre ; il y aurait un creux au-dessous et, dans ce creux, j'aurais déposé les objets, l'argent. (...) puis je m'en serais allé et, pendant un an, deux ans, trois ans, je n'y aurais pas touché. Cherchez alors le coupable !
- Vous êtes fou, répondit brusquement Zamiotov à voix basse lui aussi, et il s'écarta de Raskolnikov. Les yeux de celui-ci étincelèrent et il pâlit affreusement. Sa lèvre supérieure frémit convulsivement. Il se rapprocha le plus qu'il put de Zamiotov et se mit à remuer les lèvres sans parler. Trente secondes se passèrent ainsi ; il se rendait parfaitement compte de ce qu'il faisait, mais il ne pouvait se dominer. L'épouvantable aveu tremblait sur ses lèvres, comme l'autre jour le verrou sur la porte, et il était prêt à lui échapper. (...)
- Mais est-ce possible ? Fit-il d'une voix à peine perceptible.
Raskolnikov lui jeta un regard venimeux.
- Avouez que vous l'avez cru ?
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- Vous m'avez demandé... chez le concierge ? fit enfin Raskolnikov d'une voix basse.
L'homme ne répondit rien, il ne le regarda même pas. Il y eut un nouveau silence.
- Mais pourquoi venez-vous me demander ? Puis vous vous taisez... Que signifie ? ...
La voix de Raskolnikov était entrecoupée et les mots semblaient avoir peine à sortir de sa bouche.
Cette fois, l'autre leva les yeux et jeta au jeune homme un regard sombre et sinistre.
- Assassin, fit-il tout à coup d'une voix basse, mais distincte.
Raskolnikov marchait à ses côtés. Il sentit ses jambres faiblir et flageoler ; un frisson glacé lui couru dans le dos et, durant une seconde, son coeur cessa de battre comme s'il avait été décroché. Ils firent ainsi une centaine de pas toujours en silence.
L'homme ne le regardait pas.
- Mais que dites-vous ? Quoi... qui est un assassin ? marmotta enfin Raskolnikov d'une voix à peine perceptible.
- C'est toi qui es un assassin, répondit l'autre, en articulant ces mots d'un air plus significatif encore, avec un sourire de triomphe haineux, et il regarda fixement le visage pâle et les yeux vitreux de Raskolnikov. (...) L'inconnu tourna à gauche et continua son chemin sans se retourner. Raskolnikov resta figé sur place à le suivre des yeux.
Quand il eut fait cinquante pas, l'homme se retourna pour observer le jeune homme toujours cloué au même endroit. La distance ne permettait pas de distinguer ses traits, mais Raskolnikov crut remarquer qu'il souriait encore de son sourire glacé, plein d'une haine triomphante.
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Mon cher prince [...] il n'est guère facile de réaliser le paradis sur terre; or, vous comptez tout de même un peu sur le paradis; le paradis est une chose difficile, prince, bien plus difficile qu'il n'apparaît à votre excellent cœur.
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Mais voici ce que j'ai remarqué à cette occasion : même le plus endurci et le plus impénitent des assassins sait tout de même qu'il est un criminel, c'est-à-dire qu'il estime en toute conscience avoir mal agi, bien qu'il n'en éprouve aucun repentir. Il est est ainsi de chacun d'entre eux, tandis que ceux dont vient de parler Eugène Pavlovitch ne veulent même pas se considérer comme des criminels et estiment avoir le droit d'agir ainsi... et même avoir bien agi,,c'est-à-dire, c'est presque que cela. C'est en cela que réside, à mon avis, une différence effrayante. Et notez que ce sont tous des jeunes gens, c'est-à-dire précisément d'un âge ou il est le plus facile de subir sans défense l'influence d'une idée déformée.
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- Mais l'instinct de conservation ne suffit-il donc pas ? N'est-ce pas une loi naturelle de l'humanité ?...
- Qui vous a dit cela ? cria tout-à-coup Eugène Pavlovitch ; c'est une loi, c'est vrai, mais ni plus ni moins normale que la loi de la destruction, sinon même de l'autodestruction. Est-ce que la loi normale de l'humanité consiste dans le seul instinct de conservation ?
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Lorsque l’humanité aura rejeté en bloc la croyance en Dieu, les conceptions anciennes de l’univers disparaîtront d’elles-mêmes. L’ancienne morale surtout se trouvera abolie, et on bâtira un monde nouveau après avoir fait table rase du passé. Les hommes s’uniront pour faire rendre à la vie le maximum de ce qu’elle peut donner en fait de bonheur et de jouissance, mais dans ce monde-ci uniquement. L’homme se sentira porté par un orgueil titanesque, car il sera devenu dieu-homme. L’amour ne s’épanouira que dans de brefs instants, mais sa brièveté même en intensifiera l’éclat et la puissance.
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Mais que deviendra l’homme dans tout cela ? lui ai-je demandé ensuite, sans Dieu et sans vie future ? Faut-il en conclure que tout est permis désormais et que l’on peut faire ce que l’on veut ?
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- De quel isolement parlez-vous ?
- De l’isolement dans lequel vivent les hommes, en notre siècle tout particulièrement, et qui se manifeste dans tous les domaines. Ce règne-là n’a pas encore pris fin et il n’a même pas atteint son apogée. A l’heure actuelle, chacun s’efforce de goûter la plénitude de la vie en s’éloignant de ses semblables et en recherchant son bonheur individuel. Mais ces efforts, loin d’aboutir à une plénitude de vie, ne mènent qu’à l’anéantissement total de l’âme, à une sorte de suicide moral par un isolement étouffant. A notre époque, la société s’est décomposée en individus, qui vivent chacun dans leur tanière comme des bêtes, se fuient les uns les autres et ne songent qu’à se cacher mutuellement leurs richesses. Ils en viennent ainsi à se détester et à se rendre détestables eux-mêmes. L’homme amasse des biens dans la solitude et se réjouit de la puissance des biens qu’il croit acquérir, se disant que ses jours sont désormais assurés. Il ne voit pas, l’insensé, que plus il en amasse et plus il s’enlise dans une impuissance mortelle. Il s’habitue en effet à ne compter que sur lui-même, ne croit plus à l’entraide, oublie, dans sa solitude, les vraies lois de l’humanité, et en vient finalement à trembler chaque jour pour son argent, dont la perte le priverait de tout. Les hommes ont tout à fait perdu de vue, de nos jours, que la vraie sécurité de la vie ne s’obtient pas dans la solitude, mais dans l’union des efforts et dans la coordination des actions individuelles.
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- Je pense que chacun en ce monde devrait apprendre, avant tout, à aimer la vie.
- Aimer la vie plutôt que chercher à la comprendre ?
- C’est cela, aimer la vie sans souci de la logique, comme tu l’as dit. C’est ainsi seulement qu’on finit par en découvrir le sens.
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Si Dieu existe, je suis coupable et je serai puni. Mais s’il n'y a point de Dieu, à quoi diable peuvent servir tous ces moines ? Ce serait trop peu en ce cas que leur couper la tête, car ils font obstacle au progrès.
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