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Citations de Fiona Kidman (55)


Voyons, vous ne pouvez pas nier que la peine capitale dans ce pays soit aléatoire. Vous avez Horton incarcéré pour un viol et un meurtre particulièrement vicieux à côté de de Black qui a eu ou non l'intention de tuer sa victime. Vous ne pouvez pas pendre Horton parce que la peine de mort n'était pas une option, mais vous pouvez pendre Black. Ça n'a pas de sens. La sanction dans ce pays a été appliquée, puis abolie, puis rétablie et à nouveau suspendue. Tout cela depuis 1935. selon le gouvernement au pouvoir.
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Car il y en avait d'autres [filles], tout un festival de filles comme des pétales tombées d'une corolle, certaines d'entre elles qu'il pelotait dans la vieille maison branlante où il séjournait.
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1954. Tandis que les incendies éclataient chaque année à Belfast, on mettait des livres au feu du haut en bas de la Nouvelle-Zélande. La police courait d'une librairie à une autre, envahissait les bibliothèques de prêt et s'abattait sur les petites crèmeries de quartier qui avaient en stock quelques éditions de poche, raflant au passage des livres et des bandes dessinées. Une panique morale s'était emparée du pays quand la rumeur se répandit d'une épidémie de débauche parmi les adolescents. Rose Lewis le savait parce que ses voisins en parlaient constamment, et elle était perplexe. Tout avait commencé avec la guerre, murmuraient certains, quand ces foutus Yankees sont arrivés et qu'ils ont corrompu l'esprit des gens, sans parler de leur comportement dans le Pacifique. Ils avaient importé les sucreries, la flatterie et le jitterburg, le pelotage au fond des salles de cinéma et l'amour libre. Tout cela était dans les livres.
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À Auckland, Stan a réservé dans un immeuble de rapport de Symonds Street. Il a payé dix shillings d’avance, et il doit dormir dans un grand lit à côté d’un autre homme. L’idée de devoir partager un lit avec un inconnu dans un logement bon marché ne l’avait jamais effleuré, et ça le rend nerveux de se retrouver dans cette situation. L’autre homme paraissait jeune, mais grand avec des épaules lourdes. Il portait des vêtements bizarres. Stan éteignit la lumière avant de retirer sa chemise et son pantalon, et il grimpa prudemment dans le lit, en s’accrochant au bord.
L’homme lui dit qu’il s’appelait Johnny McBride et ajouta : « Te bile pas. Je préfère les filles. »
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Ah, y a pas que la beauté qui compte. Elle ferait une bonne épouse pour un homme, aurait des enfants, cuisinerait de bons repas, lui laverait son linge, tout ce qu’une femme est censée faire. Comme toi tu feras un jour.
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Tu n'oublies jamais, dit-elle. La campagne de ton enfance est comme la paume de ta main, une empreinte indélébile que tu emportes dans l'éternité.
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Tous ces peintres et tous ces écrivains - comment veux-tu que je me tienne à jour avec cinq enfants à élever ?
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Elle est toujours là, l'immensité du ciel, et la lumière quotidienne. Quand Joe Higgs garde ses moutons, il voit la lumière réfléchie sur l'herbe, sur l'eau des lacs des paysages du Sud où il travaille, ou caressant la neige des montagnes à travers les plaines. Toute sa vie, le ciel l'a attiré. Si proche, et pourtant il lui échappe. Le matin, il guette le premier instant, ce qu'il a entendu appeler le rayon vert, l'éclair entre la nuit et le jour, quand les chiens commencent à aboyer. Il contemple la lumière du soleil avec le soulagement d'être vivant pour la revoir, ou bien les jours sombres il détecte une lueur d'étain dans les nuages. Le soir il est bouleversé par les coulées d'encre rouge qui enflamment l'horizon. Il a vu aussi l'aurore australe, cet arc chargé d'électricité qui change le ciel en couverture vert et rose incandescents, attiré par le magnétisme de la terre, dans cette zone d'espace où les champs magnétiques croisent les vents solaires.
C'est la lumière blanche qui le fascine plus que tout. Selon une définition qu'il a lue quelque part, c'est un mélange de plusieurs sources lumineuses de longueurs d'onde différentes sur le spectre électromagnétique. Mais quand il observe un ciel blanc, tel qu'il se présente parfois peu après l'aube, on croirait un drap de lin sur lequel pourrait s'écrire l'histoire du monde, avant de se dissoudre dans un ciel bleu tendre à mourir. Quantité de chansons et d'histoires parlent de la lumière blanche. Il a entendu évoquer sa signification spirituelle, aussi, un lieu de pureté où l'âme se rend après la mort. Il est curieux de savoir s'il en fera l'expérience et, dans ce cas, s'il s'en souviendra dans une autre vie.
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Toues les vieilles coutures torturées et usées de l'amour qui s'étaient distendues sans jamais céder s'étalaient devant moi.
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"Alors, même vous, vous ne savez pas qui est le père?" demanda l'assistante sociale à Agnes Rattray. Agnes avait sorti sa plus belle porcelaine, le service à thé Shelley qu'on lui avait offert il y a longtemps à l'occasion de son mariage: elle était veuve depuis trente ans. Ses cheveux blancs lui entouraient le visage de courtes vagues frisées. Elles étaient assises face à face sur des fauteuils aux bras de bois incurvés, aux sièges recouverts d'un tissu à moquette qui avait connu des jours meilleurs. Les boiseries de son salon étaient noirs de cire.
"Je n'en ai pas la moindre idée. Allez pas croire que je lui ai pas demandé, répondit Agnes, les doigts fébriles sur ses genoux. J'ai essayé, vous savez. Je suis sa tante, je l'ai recueillie quand elle et sa belle-mère se disputaient. Ils disaient que c'était une sauvage, mais je pensais que pourrais la remettre sur le droit chemin. Les voisins disaient que j'étais une sainte de la prendre chez moi. Mais j'ai pensé, Bon, j'ai jamais eu d'enfant, ça me ferait pas de mal. Oh mon Dieu, j'ai tellement honte." Sa voix se dilua dans le silence.
"Ce n'est pas votre faute, Mrs Rattray" lui assura son interlocutrice. Elle s'était présentée, Kaye Borrelle, une femme mince bien avancée dans l'âge mûr. Sa chevelure coupée au carré était tachetée d'un gris assorti aux épaules rembourrées de son tailleur. Une écharpe de soie mauve lui entourait la gorge, comme pour afficher un côté plus tendre de son allure de femme d'affaires. " Vous n'imaginez pas combien de filles de bonne famille se retrouvent dans les embarras.
- J'aurais dû m'en apercevoir plus tôt. Je croyais qu'elle avait un problème de poids - elle a toujours été plutôt lourde pour sa taille. Je lui faisais manger une quantité de légumes, pas de gâteaux, je pensais qu'elle serait mieux sans ses kilos. J'ai pas remarqué.
- Vous avez fait du très bon travail, Mrs Rattray. Bientôt elle sera de retour et personne ne se doutera de quoi que ce soit. Vous n'avez rien dit aux voisins?
- Bien sûr que non! Vous me prenez pour une idiote ?"
Agnes se redressa sur son fauteuil, tenant sa tasse entre ses doigts. "Mais je la reprends pas chez moi.
- Je vois
- Vous comprenez, qui peut savoir si elle va pas remettre ça comme une lapine?"
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... Comment supportent-ils cela, les gens qui vous aiment, quand vous disparaissez au-dessus d'océans vastes comme l'Atlantique ?
- Je crois que ma mère s'inquiète peu.
- Votre mère s'inquiète ? Ma chère enfant vous avez un don pour la litote. Ça doit être terrifiant pour elle.
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- J'étais danseuse.
- Vraiment ? Cela explique beaucoup de choses. Votre grâce, votre maintien quand vous entrez dans une pièce. Vous êtes une dame de petit format, si j'ose m'exprimer ainsi, mais votre présence est immédiate, très forte. Vous êtes le genre de personne qui inspire du rêve aux autres.
- Comme vous, monsieur.
(conversation avec Louis Blériot)
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Elle retint son souffle en voyant le Gull pour la première fois, le jour de son anniversaire, en septembre, sa carlingue argent luisant sous les puissants projecteurs du hangar. Comme, écrivit-elle dans son journal, un merveilleux pur-sang toiletté et lustré, prêt pour une grande course, et pressé de prendre le départ.
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La pitié, se disait-elle, n'est pas très loin du mépris.
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Tout ce qui avait pu se produire dans sa vie jusqu'ici devenait insignifiant. La sensation de vitesse et de puissance l'enivrait. Tout ce qui lui avait paru si terne et laid cessa d'exister. Elle cria tout haut son exultation de voler, le visage illuminé de plaisir. L'avion piqua vers les montagnes, les eucalyptus bleus inondés de lumière coruscante argentée, et elle entrevit le sol du monde à travers leurs branches feuillues avant que l'appareil ne vire et ne s'élève à nouveau dans l'air comme sil chevauchait la crête d'un nuage. « C'est ça, cria Jean au-dessus du vrombissement. C'est ça qu'il faut que je fasse. »
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Les exploits de Louis Blériot étaient le symbole parfait de ce qu'elle avait toujours imaginé, le pouvoir de se propulser dans les airs.
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"Et voilà, ma mère était là", raconta Jean à l'assemblée de Néo-Zélandais et de dignitaires réunis pour lui rendre hommage à un déjeuner de gala. "Elle a été et sera toujours mon inspiration, et je crois que je lui dois tout mon succès."
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Lorsque l'avion s'élança sur la piste, elle fut envahie par une joie délirante. Et ils décollèrent, virant sur l'aile au-dessus de la ville en direction du nord, montant de plus en plus haut et, bientôt, les Blue Mountains se déployaient sous l'avion dans l'air scintillant. Tout ce qui avait pu se produire dans la vie jusqu'ici devenait insignifiant. La sensation de vitesse et de puissance l'enivrait. Tout ce qui lui avait paru si terne et laid cessa d'exister. Elle cria tout haut son exultation de voler, le visage illuminé de plaisir.
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Je comprends le courage, la fidélité à une vision, la volonté de survivre. La droiture, le soin des faibles et des malades, tout cela je le comprends aussi bien que la plupart des gens. Mais je n'ai jamais compris qu'on veuille vénérer un dieu qui imposait avec une autorité absolue un point de vue et une parole uniques, qui dispensait une justice brutale sans se soucier d'examiner les preuves, ou un dieu qui maintenait la supériorité des hommes sur les femmes. p.443
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La campagne de ton enfance est comme la paume de ta main, une empreinte indélébile que tu emportes dans l'éternité.
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