Chroniques de la vie ordinaire dans un quartier insolite
À Soho, quartier emblématique de Londres, la mixité n’est pas un concept mais une réalité.
Les gens s’y rencontrent, se côtoient, s’apprécient ou pas, une faune pullule plus ou moins sympathique.
Mais ce quartier pittoresque, qui a vu autrefois des figures telles que Karl Marx et sa femme, est l’objet de manœuvres pour que ceux qui y résident, finissent par en partir. Car s’il est pittoresque il n’est absolument pas rentable.
Agatha qui possède la quasi-totalité des immeubles, commence par effectuer une grosse augmentation des loyers en attendant de pouvoir remplacer ces misérables de tout poil par des gens plus aisés et plus présentables.
Mais la résistance s’organise et certains vont se révéler.
C’est l’occasion pour l’auteur de dresser des portraits hauts en couleurs et de faire vivre ce quartier par des dialogues savoureux.
En chapitres courts, de l’été au printemps, le lecteur va vivre au rythme de cette rébellion.
Ce sera en première ligne la confrontation entre deux femmes, Agatha et Précious. Deux beaux portraits.
« C’est étonnant que Precious soit à ce point attachée à cet endroit. Soho est sale, pollué, et il s’y passe plein de trucs pas beaux à voir...
Mais elle y voit aussi une certaine tolérance, des gens différents qui se mélangent...
Elle ne sait pas vraiment ce qu’est un foyer, mais elle suppose que ça a quelque chose à voir avec des amis, de la famille, et le fait de vivre dans un endroit qui vous marque pour le meilleur ou pour le pire, un endroit où vous imprimez votre marque pour le meilleur ou pour le pire. Un endroit qui conserve votre empreinte comme une chaise moelleuse dans laquelle vous vous êtes si souvent assis. »
Fiona Mozley nous montre les manipulations honteuses, les complicités coupables dont Agatha va pouvoir bénéficier.
Cette galerie de portraits, tisse l’étoffe particulière de ce quartier et montre qu’au-delà des différences il peut y avoir des affinités, des connivences.
Les chapitres courts donnent une impulsion, des images qui affluent, un décor qui s’affine.
Les dialogues sont réussis et sont le sel de l’histoire.
Le printemps sera-t-il celui du renouveau ?
Vous le saurez en lisant ce roman foisonnant entre misère et burlesque.
Merci aux éditions Joëlle Losfeld et à Masse Critique Babelio pour cette lecture en avant-première.
Chez votre libraire dès le 1er septembre.
©Chantal Lafon
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