Fiston Mwanza Mujila généreux, truculent, éructant, exubérant, époustouflant, explosant d'un rire sonore, timbré, tonitruant. Un rire désagréable, surenchère, dégueulasse, cynique, saligaud, cauchemardesque.
« Laissez-[le] rire de [son] rire le plus grincheux c'est ce qui pend encore à ce corps vidangé ». Un rire qui tombe en cascade, se fracasse comme les rapides du fleuve Congo, de la rivière Mère qui charrie les souvenirs du pays natal, qui nourrit ce pays, le porte et le transporte. La rivière Mère qui déborde en pagaille, au hasard du chaos jusqu'à se défenestrer dans l'océan. Oui, là-bas « les poètes parlent du fleuve ». Toujours le fleuve. Et ne méprisez pas ce « fou éperdu du fleuve le savoir seul à la merci du temps [le] démange ».
C'est frais, c'est percutant et ça fait du bien. Fulgurance et rythme, oralité et musique, révolte et désespoir ... L'Afrique, les Africains et les Afro-descendants souffle un vent nouveau sur la poésie francophone, et ça fait drôlement du bien.