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Citations de Flore Vesco (275)


« L’air était bondissant et guilleret comme une comptine à sauter les marelles. Dans cette ville où les morts tombaient comme des mouches, où la peur avait fermé les auvents et paralysé les habitants, la chanson de Mirella souleva une petite bise follette et libératrice. Le fossoyeur partit d’un grand rigolement. Les enfants sortirent de leur torpeur, se mirent à rire elles aussi, tant que les larmes leur venaient aux yeux, en longs flots impossibles à tarir. Mirella cessa de chanter et regarda avec soulagement les petites qui fondaient. Voilà un torrent qu’on pouvait endiguer, et qui mieux valait que le fossé asséché où elles étaient enfoncées tout à l’heure. »
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Nous recrutons de jeunes esprits scientifiques, et les formons à devenir des savanturiers : des combattants-chercheurs, à l'aise aussi bien dans un laboratoire que sur le champ de bataille.
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il lui causait, par sa mort, toutes sortes de tracas (on allait sans doute lui couper la tête, sans parler du savon que lui passerait sa mère)
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On envoya les étudiants à l’étude. Au cours suivant, tous chuchotaient fébrilement, incapables de se concentrer sur la leçon. […] A midi, Louis nota la présence d’un phénomène galvanique généralisé chez les élèves. Les nerfs tendus des étudiants dégageaient une faible électrolyse. Par contact mutuel, ces décharges s’intensifiaient, produisant une ambiance électrique dans le réfectoire.
Louis avalait mécaniquement sa purée, ses pensées tournées vers la bête mystérieuse. Il avait procédé à une observation rigoureuse des faits. Pour autant, il ne parvenait pas à en tirer de conclusions pénétrantes. D’ordinaire, Louis arrivait toujours à dissocier un corps chimique en différents éléments. Ici, le problème refusait de se laisser décomposer. Il cherchait en vain la solution qui, une fois versée dans le tube à essais, résoudrait la concrétion.
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Composition chimique du chapitre 1
5 ml de soude, 10 ml de dichlore, 2 g de bizutage
et 100 ml d’apparition mystérieuse

En ce 12 septembre, l’Institution Royale Saint-Louis, située entre la Sorbonne et l’École de médecine, entamait pompeu- sement une nouvelle année scolaire 1842-1843. Le bâtiment bruissait au rythme de trois rentrées des classes : on accueillait d’abord les jeunes filles, puis les lycéens, et enfin, les étudiants de classe préparatoire.
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Je savais que les contes disent quelque vérité,et qu'une histoire peut être changée.
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Le gui a de jolies baies. Blanches et juteuses, on voudrait les goûter. Pourtant elles sont toxiques. Ils portent bien leurs noms, ces garçons qui ne sont pas comestibles.
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Tipou est riquiqui, à peine un puceron !
Tipou n'a pas la force d'aider à la maison
Et pourtant fait un trou à tous ses pantalons.
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- Et votre Perrault, il peut ranger sa plume délicate, qui s'offense de la chair et du sang. Qu'il ravale ses moralités, son désir d'éduquer les marmots et de recadrer les filles. Dans ma chanson, il y aura des larmes, de la bile, des méchancetés et des enfants crus. Ça ne vous apprendra rien du tout, quà trouiller. Mon récit ne sort pas d'un beau livre illustré, mais de mes boyaux : alors vous pensez bien qu'il ne fait pas joli sur le papier.
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Avant, nos histoires d'amour étaient rêvées. Des monstres forts et soyeux nous serraient dans leurs bras. Aujourd'hui, rien n'a changé. Nous rêvons encore. Et les monstres, finalement, sont moins doux que ce que nous pensions.
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- Et votre Perrault, il peut ranger sa plume délicate, qui s'offense de la chair et du sang. Qu'il ravale ses moralités, son désir d'éduquer les marmots et de recadrer les filles. Dans ma chanson, il y aura des larmes, de la bile, des méchancetés et des enfants crus. Ça ne vous apprendra rien du tout, qu'à trouiller. Mon récit ne sort pas d'un beau livre illustré, mais de mes boyaux : alors vous pensez bien qu'il ne fait pas joli sur le papier. pg 6
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Et toujours le monstre, sans nom ni passé, délogé de sa grotte, finissait sur une pique. Les garçons racontaient de mauvaises histoires. La fin, surtout, ne me plaisait pas.
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Ce rythme lui plaisait. Elle ne voulait pas accorder à Adrian ses nuits tout entières. Elle voulait partager un moment avec lui, puis s'enfuir avec le petit souvenir serré entre ses mains, s'isoler, le ressortir, le déplier, et le rejouer encore et encore en imagination, pour son plaisir, seule.

Pour Sadima, plusieurs journées et plusieurs nuits passèrent ainsi, à chercher une chose le jour, et une autre la nuit.
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- Prenons une analogie. Vous allez au bord de la rivière dans I'espoir de trouver une pépite d'or. Vous savez à quel point elles sont rares. Quel serait le meilleur moyen de procéder? Eh bien, votre solution, c'est de rester à l'endroit du ruisseau où vous ont portée vos pas, de retourner quelques cailloux, et d'espérer qu'en dessous il se cache un filon. Alors que moi, je me propose de ratisser I'ensemble de la rivière. Je me suis fabriqué un tamis à ma mesure, qui permettra d'éliminer les simples cailloux. Qui, de nous deux, a le plus de chance de trouver sa pépite ? Et ne croyez-vous pas qu'une alliance pour la vie mérite bien ces efforts ? Il me semble même que nous devrions tous procéder ainsi. Et pourtant on ne voit par le monde que des célibataires qui, un jour, trébuchent sur une pierre ou attrapent celle que leurs parents leur lancent, et se persuadent qu'ils ont trouvé leur trésor.
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Quant à la nouvelle extraordinaire, il suffisait d'observer la rapidité avec laquelle la voisine, Mrs Barrett, traversait l'allée, pour conclure qu'elle amenait une information de la plus haute importance. Car la brave Mrs Barrett ne se pressait jamais. Ses jambes courtes n'avaient pas été conçues à cet effet. Et pourquoi se dépêcher, quand on vivait dans une région reculée où rien ne se passait jamais?
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La peur se loge dans les entrailles. Elle coule dans les méandres des méninges et de l'intestin.
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Elle chanta sa luminosité.
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- Vous verrez, poursuivit-il. Demain matin, à 9h57 précises, je vous embrasserai.
Il ramassa sa couverture et la salua. Avant de s'éloigner, il se retourna et ajouta :
-Et je vous préviens, je vais mettre la langue.
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Il arriva en fin de matinée à l’entrée de la plus grande bourgade du comté. Hélas, les portes des courtines étaient fermées. Bert s’approcha. Deux gardes abaissèrent aussitôt leurs hallebardes :
- Personne en passe ! s’écrièrent-ils.
- Mais pourquoi donc ? demanda le vieil homme.
- Parce que c’est la guerre, répondit l’un des gardes.
- La guerre ? s’étonna Bert. Quelle guerre ?
- La guerre entre ceux qui aiment les raisins dans le taboulé et ceux qui les détestent.

Parenthèse instructive :
Le saviez-vous ? La guerre du taboulé avec ou sans raisins fut un des conflits les plus meurtriers de notre histoire. Cette lutte fut encore plus sanglante que celle qui opposa ceux qui disent « pain au chocolat » à ceux qui parlent de « chocolatine ». Parmi les autres grands conflits mondiaux, il faut encore mentionner la guerre entres les mangeurs de croûte de pizza et ceux qui la laissent, la guerre entre les lecteurs qui cornent la page des livres et les utilisateurs de marque-pages et, bien sûr, la grande bataille sur l’orientation du rouleau de papier toilette.
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– J’ai l’intention de me marier. Ce n’est pas une décision à prendre à la va-vite, il me semble. Aussi, pour trouver une épouse, j’ai imaginé une épreuve.
Il recula et eut à nouveau ce geste de balayer l’air devant lui.
– Alors, bien sûr, je pourrais demander aux intéressées d’enfiler une pantoufle de verre ou un anneau, mais ça ne m’a pas semblé la meilleure manière de les départager.
Margaret répondit à cette boutade par un petit rire forcé. Autour de la table, on se détendit un peu.
– Vous auriez pu, aussi, organiser un bal ou une garden-party, risqua May.
– Ce genre de festivités m’ennuie, dit lord Handerson. Mais vous avez raison, je pourrais m’y contraindre, s’il le fallait. Le problème n’est pas là. Ce qui me déplaît, dans cette façon de rencontrer les gens, c’est qu’il faut laisser agir le hasard.
– Mais c’est ça qui est beau ! s’exclama May.
– Comment cela ?
– Mais enfin, je veux dire…
May baissa la tête, embarrassée. Elle rassembla son courage et se lança :
– Ce qui est beau, c’est, par erreur, bousculer quelqu’un… s’excuser machinalement, lever les yeux, et soudain perdre la parole, avoir le cœur qui s’emballe. Ou alors s’échapper de la piste de danse, se réfugier dans un coin sombre et là, tomber sur quelqu’un qui, comme nous, préfère le calme et la solitude. Ou, à un bal masqué, danser avec un partenaire dont les mouvement s’accordent parfaitement aux nôtres, dont le sourire nous fait chavirer… et découvrir, derrière le masque, qu’il s’agit de notre ami d’enfance, auquel nous ne prêtions même plus attention !
Lord Handerson écouta froidement ces bluettes.
– Et les aventures que vous nous contez là, elles arrivent souvent ?
– Non, c’est vrai, dit May. C’est en cela qu’elles sont belles.
Lord Handerson se leva et fit quelques pas, la tête penchée, dans l’attitude de celui qui organise ses pensées. Le sujet l’intéressait.
– Prenons une analogie. Vous allez au bord de la rivière dans l'espoir de trouver une pépite d'or. Vous savez à quel point elles sont rares. Quel serait le meilleur moyen de procéder ? Eh bien, votre solution, c'est de rester à l'endroit du ruisseau où vous ont portée vos pas, de retourner quelques cailloux, et d'espérer qu'en dessous il se cache un filon. Alors que moi, je me propose de ratisser l'ensemble de la rivière. Je me suis fabriqué un tamis à ma mesure, qui permettra d'éliminer les simples cailloux. Qui, de nous deux, a le plus de chance de trouver sa pépite ? Et ne croyez-vous pas qu'une alliance pour la vie mérite bien ces efforts ? Il me semble même que nous devrions tous procéder ainsi. Et pourtant on ne voit par le monde que des célibataires qui, un jour, trébuchent sur une pierre ou attrapent celle que leurs parents leur lancent, et se persuadent qu'ils ont trouvé leur trésor.

[L'École des loisirs, 2021, p. 35-36]
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