Black Beetle est une création intégrale (scénario, dessin et couleur) de Francesco Francavilla.
Pour ma part, j’ai découvert cette artiste sur la série Batman – Sombre Reflet au côté du scénariste Scott Snyder et du dessinateur Jock. Inutile donc de préciser que j’adore son style, qui convient parfaitement au ambiance sombre des polars. C’est justement de quoi il est question ici. The Black Beetle est une histoire de super héros des année 40 qui se déroule au Etats-Unis. Alors que les familles mafieuse règnent sur la ville, Black Beetle essaye de rétablir l’ordre pendant que l’armé fait la guerre. Enfin c’est très résumé, il y a aussi une intrigue qui pousse plus loin que les simples combat contre la pergre puisque derrière, un ennemi bien plus puissant semble s’intéresser à de vieille relique pour on ne sait qu’elle raison. Enfin on le découvrira dans le prochain tome je suppose.
Ici, notre héros tente de résoudre une affaire des plus étrange qui voit les chefs de mafia être tués un par un. L’intrigue est bonne, l’action aussi. On reste accroché jusqu’au bout. Que demander de plus ? L’ambiance année 40 est juste génial avec en tête de chaque chapitre non pas des couvertures mais plutôt des affiches publicitaire de film. Ce qui donne des choses comme : « The Black Beetle dans : sans issues »…
Le dessin est lui aussi très bon, voire même meilleur que ce qu’à pu fournir l’artiste dans Sombre Reflet. Quoi de plus normal car il s’agit là de sa propre série à lui tout seul.
Donc, vous aimez les polars, les super héros trainant dans les barres américains des années 40, les veilles voitures d’entant. Ce comics est fait pour vous ! J’ai vraiment l’impression de faire un pub. ^^ Non mais c’est vraiment bien, pour ceux qui aime les enquêtes policières mener par un seul homme. Et ce qui est cool aussi, c’est que même en lisant le tome jusqu’au bout, on ne sais toujours pas l’identité réel du super héros. Rendez vous au prochain tome pour la découvrir... peut être ?
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La nuit de la goule, de Scott Snyder et Francesco Francavilla est un roman graphique d’horreur.
C’est mon premier récit du genre et je n’ai pas été déçu. Le scénario est très bien conçu, de manière à ne pas vouloir s’arrêter tellement le suspense est présent. Les dessins et les couleurs sont durs,
mais participent à l’ambiance oppressante du roman.
Pour l’histoire, un père et son fils décident de retrouver un scénariste de film d’horreur pour
parler d’un film que le scénariste en question n’aurait pas fini. Il s’avère que le film ne serait
pas une fiction.
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📜Mon ressenti📜
🥰Et je ressors de ma zone de confort avec cette BD mais comme j'avais lu le Tome 1 il fallait bien que je connaisse la suite. 🥰
👉Au niveau visuel, les pages sont très colorées, j'aime beaucoup le graphisme et la couverture est sublime avec un Joker qui fait très peur comme d'habitude👈
📝Toujours appréciable la page consacrée à la présentation des personnages au début de la BD. A la fin, on retrouve des esquisses de couverture, des étapes de réalisation de pages.📝
🕵Début un tant soit peu bizarre avec la découverte du cadavre d'un orque dans le hall d'une banque avec dans son ventre.... un autre cadavre.
🦇Et voici notre héros de tout les temps, enfin Batman quoi, ou plutôt son remplaçant, qui va enquêter sur ces meurtres. Il va être confronter à une espèce de mafia, faire la connaissance avec une jolie femme, être manipulé (bah comme d'hab).
Mais il n'y a pas que lui dans cette histoire, le fils de James Gordon revient sur le devant de la scène et il montrera qu'il a changé ou pas....
Le Joker aussi sera là bien sûr mais qui sont vraiment les plus méchants dans l'histoire ?🦇 Un tome très sombre mais captivant.
⚡Je clôture cette lecture avec une impression mitigée, car si j'aime beaucoup l'univers, je trouve que parfois c'était confus⚡
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J’aime le côté sombre de Batman mais ici, je n’ai pas perçu les reflets. Quand on enchaîne avec Batman - Noël, on se dit qu’il n’y a pas photo notamment au niveau du graphisme. En l’occurrence, c’est plutôt laid et sans saveur.
Le récit se laisse lire mais sans conviction. Il faut dire que je n’ai pas accepté le postulat de base à savoir le remplacement du costume de Batman par un des amis de Bruce Wayne ou encore le fils psychotique du commissaire Gordon. Il y a une nouvelle galaxie dans ces récits autour du chevalier noir que je n’avais pas appréhendé. Et pourtant, je n’en suis pas à mon premier Batman.
J’avoue que malgré un gros buzz positif autour de cette œuvre, je ne suis pas preneur. C’est plus une histoire de ressenti. C’est sans doute bon mais je n’aime pas en raison d’un scénario et d’un dessin plutôt moyen.
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Ce tome contient les épisodes 4 à 10 de la série "Guardians of the Galaxy" (en abrégé GotG), initialement parus en 2013, écrits par Brian Michael Bendis, dessinés et encrés par Sara Pichelli pour les épisodes 4 à 7 (avec 7 pages dessinées par Olivier Coipel pour l'épisode 6, et 7 pages dessinées par Valerio Schitti pour l'épisode 7), par Francesco Francavilla pour les épisodes 8 & 9, et par Kevin Maguire pour l'épisode 10.
Épisode 4 - Les Gardiens (Rocket Raccoon, Groot, Gamora, Drax et Peter Quill) prennent un verre dans un bar, en compagnie de Tony Stark. Gamora se fait agresser par un chasseur de primes dans un couloir. Épisodes 5 à 7 -Alors qu'un cataclysme sans précédent s'annonce (voir "Infinity"), les GotG croisent le chemin d'Angela (voir Age of "Ultron"). Épisodes 8 & 9 - Peter Quill et Rocket Raccoon infiltrent The Peak (la station orbitale de l'organisation SWORD, chargé de protéger la Terre des extraterrestres) détenue par les armées de Thanos, pour délivrer Abigail Brand. Épisode 10 - Gamora et Angela délivrent une population extraterrestre d'une armée de Badoon qui les a asservis pour alimenter leur commerce d'esclaves.
Le premier épisode commence sur un ton détendu, avec les différents membres de l'équipe qui se vannent les uns les autres. Bendis s'amuse à humilier Tony Stark qui se retrouve dépassé par la fougue de sa dernière conquête, et humilié par Rocket Raccoon qui constate à quel point Stark est scientifiquement arriéré par rapport à la technologie extraterrestre des GotG. Par la suite Peter Quill et Tony Stark effectuent à plusieurs reprises des références à la culture populaire des années 1980. Angela et Gamora se chamaillent régulièrement. Rocket Raccoon a la répartie facile et sarcastique, et il est le seul à pouvoir interpréter les "I am Groot" prononcés par Groot. Bendis a adopté une tonalité narrative décontractée, entre saillies piquantes et moqueries sans méchanceté. Les personnages en ressortent sympathiques, mais peu conformes à leur incarnation précédente.
Côté intrigue, le premier épisode fait passer le temps, la mise à prix de Gamora ne débouchant sur rien de concret dans ce tome. Les 3 épisodes suivants servent à introduire un nouveau personnage : Angela qui prétend être une ange en provenance de la planète Heven (orthographe modifiée de Heaven, le Paradis). Cela donne lieu à une bagarre en bonne et due forme, suivie par une trêve de plus ou moins bon gré. En soi, Angela arrive comme un cheveu sur la soupe, et sert surtout de deus ex machina bien pratique pour la suite. Elle est jolie, peu vêtue, bonne combattante à l'épée, avec un costume doté de rubans d'une longueur peu commune. En fait l'enjeu de ces épisodes n'a rien à voir avec l'intrigue, mais tout avec le personnage d'Angela, personnage créé par Neil Gaiman en 1993, apparu pour la première dans l'épisode 9 de la série "Spawn" de Todd McFarlane. En 2013, Gaiman venait d'en récupérer les droits après une longue bataille juridique et de les céder à Marvel dans un montage complexe. Les épisodes 8 & 9 ressemblent à nouveau à des satellites du crossover "Infinity", sans faire avancer l'intrigue d'un pouce, encore moins la série "GotG". Le dernier épisode s'apparente à un affrontement à rallonge entre Gamora et Angela contre des Badoons sans personnalité, à nouveau sans avancée significative pour les Gardiens, mais toujours sur un ton enjoué et amusant.
Pour les 4 premiers épisodes, Sara Pichelli réalise des dessins très plaisants à l'œil, pas surchargés, très avares d'arrières plans. Elle se concentre sur les personnages et les tenues vestimentaires, avec un soin et une chaleur humaine remarquable. Les expressions des visages sont adorables, sans tomber dans le trop mignon, l'uniforme de Gamora est soigné, la fourrure de Rocket Raccoon est jolie sans être pelucheuse. Les planches sont claires et aérées, très faciles à assimiler, sans être creuses. Mais Pichelli a tendance à donner des visages de jeunes adultes à tous les personnages, sans aucune distinction. C'est à l'unisson de la narration sympathique et décomplexée de Bendis, donnant une personnalité neuve et jeune à tous les personnages. De fait Pichelli n'arrive pas à transcrire la majesté imposante de Thanos, en particulier pour ce qui est de sa tête. Les 7 pages dessinées par Coipel et encrées par Mark Morales sont encore plus majestueuses et décompressées, n'arrivant pas à rendre crédible Peter Quill face à Thanos (ce qui était un pari perdu d'avance vu le scénario).
Comme à son habitude, Francavilla s'occupe de tout pour les 2 épisodes qu'il illustre, du dessin aux couleurs en passant par l'encrage. Il donne l'impression d'avoir réalisé ces épisodes rapidement, les contours étant assez grossiers, la vacuité des arrières plans étant à peine masquée par des gros aplats de noir ou des couleurs soutenues. Il reste l'épisode dessiné par Kevin Maguire qui s'économise aussi sur les arrières plans, se focalisant surtout sur les têtes en train de parler (cases dans lesquelles il excelle avec des visages très expressifs, et discrètement comiques), et quelques mouvements de combats physiques.
Ce deuxième tome des Gardiens de la Galaxie propose des aventures grands spectacles, avec des héros hauts en couleurs et portés sur la plaisanterie. Brian Michael Bendis et les dessinateurs remplissent leur cahier des charges qui est de raconter des aventures spatiales rapides et divertissantes. Ils semblent s'adresser à des lecteurs plutôt jeunes adolescents, sans connaissance particulière des personnages. De ce point de vue, "Angela" mérite entre 3 et 4 étoiles. Pour des lecteurs plus âgés ou plus investis dans ces personnages, les auteurs racontent une suite de péripétie sans grand intérêt ni conséquence, mettant en scène des personnages n'ayant plus que leur apparence comme point commun avec leurs précédentes apparitions.
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Un récit horrifique ? Pile ce que j'adore! Et je ne me suis pas trompé , j'ai passé un agréable moment à lire cette bande dessinée. La créature tout droit sortie d'un cauchemar, l'intrigue qui avance rapidement et ne laisse pas un moment de répit au lecteur... C'est un très bon titre horrifique, et les retournements de situation et la fin... Tout simplement jubilatoire! Une lecture que je recommande aux fans du genre.
Merci à Delcourt et Netgalley pour ce service presse !
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Forest Innman se rend avec son fils Carson au chevet d'un homme bien mal en point, sévèrement brûlé. Mais qui est-il ? Est-il TF Merrit, le scénariste et réalisateur de "La nuit de la Goule", plus grand film d'horreur de tous les temps détruit lors de l'incendie des studios en 1956 ?
C'est ce que prétend Innman qui , bobine du film en main, tient à comprendre ce qui s'est passé cette nuit-là. Ici commence le récit d'un film marquant qui débute dans les montagnes italiennes en 1917 pendant la première guerre mondiale.
Scott Snyder nous livre un comics horrifique sous forme d'hommage au film de genre. La Goule, un monstre étrange, est au cœur d'une enquête qui risque de la réveiller...une mise en abyme où le film d'horreur flirte avec le récit de la bande dessinée.
Francesco Francavilla nous gratifie d'une prestation impressionnante avec des grandes planches horrifiques à souhait. Les pages qui racontent le film sont dans un très beau gris et noir et se démarquent bien du reste du récit.
"La nuit de la Goule" m'a fait passer un délicieux et épouvantable moment. Du bon spectacle à ne pas manquer pour les amateurs !
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Ce tome fait suite à The Black Beetle, tome 1 : Sans issue (2011/2012) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait dommage de se priver d'une si bonne lecture. Il comprend les 5 chapitres (de 8 pages chacun) inclus dans l'anthologie Dark Horse presents 28 à 32, initialement parus en 2016/2017, écrits, dessinés, encrés et mis en couleurs par Francesco Francavilla, le créateur du personnage, et l'auteur de la première histoire. Le lettrage a été réalisé par Nate Piekos du studio Blambot.
Le 05 décembre 1934, un paquebot entre dans le détroit du Bosphore, à destination de Constantinople, appellation plus chargée de romantisme qu'Istanbul. À son bord, Elsa Vogel se présente à un autre voyageur qui déclare s'appeler Thomas Sawyer. Ces passagers débarquent avec d'autres à Karaköy, le port situé au nord de la Corne d'Or, estuaire commun aux rivières Alibeyköy Deresi et Kağıthane Deresi qui se jettent dans le Bosphore à Istanbul. Sawyer monte dans un taxi en demandant au chauffeur de l'emmener dans le vieux quartier. Elsa Vogel monte dans une autre voiture où l'attendent Ihsan et un officier allemand. Elle demande à Ihsan de suivre le taxi de Sawyer. En roulant Ihsan lui indique qu'il est sûr qu'il s'agit de l'individu dont ses sources lui ont indiqué qu'il venait à la recherche d'un mystérieux objet, également convoité par les allemands. Le taxi de Sawyer arrive dans la vieille ville, et Sawyer se rend compte qu'ils sont suivis.
Thomas Sawyer promet un bon pourboire au chauffeur s'il arrive à semer leurs poursuivants. Le chauffeur accélère dans les petites rues et se dirige vers le marché. Il slalome entre les étalages avec virtuosité, semant la panique parmi les marchands qui se précipitent pour vérifier l'état de leur marchandise, se retrouvant ainsi directement sur la trajectoire de l'automobile les suivant. Son chauffeur n'a d'autre choix que de braquer d'un coup sec et de percuter un mur, perdant ainsi la trace de Thomas Sawyer. Ce dernier demande à son chauffeur de le balader encore un peu pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'autre voitures attachées à leurs basques. Ainsi rassuré, il finit par se faire déposer à quelques rues de sa véritable destination : la boutique Safrana tenue par un dénommé Aziz qui l'accueille en lui faisant remarquer qu'il arrive bien tardivement. Aziz et lui parlent affaire, et ils conviennent d'un rendez-vous à l'établissement Asiyan Mezarligli, non loin de l'hôtel Grand Milano où va descendre Thomas Sawyer.
L'éditeur Dark Horse Comics se sert de l'anthologie semi-régulière Dark Horse Presents pour sérialiser des séries qui n'arriveraient pas à se vendre de manière autonome, pour donner leur chance à de jeunes auteurs, mais aussi pour sérialiser des histoires trop courtes pour alimenter une minisérie de 4 épisodes. Cette histoire se range dans cette dernière catégorie, puisqu'elle compte 40 pages. Ensuite, en fonction de la notoriété des auteurs, ou du potentiel commercial du récit, l'éditeur peut proposer aux lecteurs un recueils dans un format particulier, ici une couverture rigide. Le lecteur qui a lu la première aventure de Black Beetle se fait un plaisir de retrouver une dose de ce héros racontée par son créateur originel. A priori, il a déjà une bonne idée de ce qu'il va trouver : un récit évoquant les héros costumés des pulps, avec des dessins aux riches aplats de noir, et une mise en couleurs parfois audacieuse. Dès la première page, il a compris que l'auteur souhaite rendre hommage à Casablanca (1942) de Michael Curtiz, avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman. Il sait aussi qu'il s'agit d'un hommage et pas d'un plagiat, car la couverture montre clairement que Black Beetle tient le premier rôle, et pas celui d'un propriétaire de nightclub et de casino.
Le premier tome de Black Beetle relevait lui aussi de l'hommage, mettant en scène un mystérieux personnage masqué, sans que jamais son identité secrète ne soit dévoilée. Il remplissait le rôle d'homme d'action, de redresseur de torts avec des gadgets comme un pistolet grappin, un masque avec de grosses lunettes rouges, et une cape, accessoire indispensable pour tout justicier masqué qui se respecte. Dans cette histoire, le lecteur n'a pas besoin qu'on lui tienne la main pour qu'il comprenne que Thomas Sawyer est un pseudonyme pour préserver l'anonymat du héros, un clin d'œil à Les aventures de Tom Sawyer (1876) de Mark Twain. Effectivement, Black Beetle apparaît sur la dernière page de l'épisode 3, et il mène le bal dans les 2 derniers chapitres. Francesco Francavilla n'a rien changé à son apparence : le masque avec les lunettes globuleuses rouges presqu'entièrement opaques pour un observateur extérieur, et la cape d'un modèle plutôt long et enveloppant. Thomas Sawyer a un physique plus passe-partout, une silhouette bien découplée, sans être musculeuse, des vêtements ordinaires de type pantalon, chemise et chaussures de ville. D'une certaine manière, l'artiste ne transforme pas ce personnage en un individu qui attire le regard, par son physique ou ses gestes.
Francesco Francavilla apporte plus de soin à représenter Elsa Vogel, jolie femme bonde avec un décolleté plongeant. Elle arbore des cheveux courts, un peu bouclés, et s'habille à la garçonne. Pour la dernière partie, elle a revêtu un uniforme militaire strict, sans que le dessinateur n'en rajoute sur les sous-entendus de domination. Il utilise également une approche naturaliste pour la représentation des autres personnages : les 2 habitants d'Istanbul que sont Aziz et Safrana. Ils portent tous les 2 le fez traditionnel, ce chapeau en feutre rouge, en forme de cône tronqué, avec un gland noir fixé sur le dessus. Il n'en rajoute pas dans une forme d'exotisme de pacotille, et reste dans un registre descriptif et historique. L'officier allemand et l'officier turc portent chacun leur uniforme, convaincant, sans être photoréaliste. Dès la première case, le lecteur apprécie la capacité de Francesco Francavilla de donner l'impression de la consistance et de la forme d'un objet ou d'un élément de décor avec quelques traits et quelques aplats de noir. Il a vraiment l'impression de voir un paquebot remonter le Bosphore, alors que le niveau de détails reste très mesuré. Les modèles de voiture d'époque apparaissent plus vrais que nature, alors que là encore le dessinateur s'attache surtout à leur forme plus qu'au détail photographique. Les antiquités exposées dans la vitrine de la boutique Safrana donnent l'impression de pouvoir être touchées, alors que si le regard du lecteur s'attarde un peu il se rend compte que leurs formes sont reproduites assez sommairement. Il en va de même pour l'hydravion plus vrai que nature des 2 derniers chapitres, là encore très présent par ses contours généraux.
Francesco Francavilla a l'art et la manière de donner l'impression au lecteur de contempler des modèles réels et détaillés, tout en réalisant des dessins allant à l'essentiel. Du fait de ces savantes reconstructions graphiques, la narration visuelle présente une fluidité exemplaire, rehaussée par des constructions de page extraordinaires. Dans le premier chapitre, le lecteur voit le taxi foncer dans le marché au milieu des étals et les éviter par miracle, et la voiture des poursuivants se planter dedans avec force, dans un télescopage de cases très parlant. Dans le chapitre deux, il observe Thomas Sawyer et Aziz se parler, alors que les cases de la discussion se répartissent dans les cadres délimités par la vitrine. Dans le chapitre 3, l'affrontement physique s'inscrit dans les pourtours des fenêtres de la chambre d'hôtel de Sawyer. Dans le chapitre 4, les personnages jouent à cache-cache au milieu des tombes d'un cimetière de nuit, là encore dans une mise en scène bénéficiant de placement de caméra optimaux. Dans le chapitre 5, le lecteur éprouve la sensation de se trouver aux côtés de Black Beetle sur son canot à moteur, en faisant preuve d'une rare inventivité pour éviter les assauts de l'hydravion, à nouveau grâce à une mise en page adaptée.
En 40 pages, l'auteur raconte une histoire très rapide, étoffée sans être étouffante. Il ne développe pas la personnalité des protagonistes, et l'intrigue repose sur la succession de confrontations découlant e cette chasse à l'objet mystérieux. Francesco Francavilla réalise l'équivalent d'un film d'action dans un contexte historique spécifique. Il fait en sorte que chaque case compte pour pouvoir intégrer les éléments d'époque de manière naturelle, sans jamais donner l'impression de surcharger ses cases. Il bâtit chaque chapitre sur une action spectaculaire, en faisant avancer l'intrigue. Il n'y a pas de commentaire social, politique ou historique, juste le plaisir de l'action nourrie par le contexte historique.
Cette courte histoire se lit rapidement, avec un réel plaisir, celui d'un récit efficace et sans fioriture, une aventure simple, mais aussi celui de la maîtrise graphique, donnant une saveur évidente et sophistiquée à ce qui n'aurait été sinon qu'une enfilade de clichés. 5 étoiles. Outre les études graphiques en fin de tome, le lecteur découvre également la promesse d'une autre aventure à venir. Pourvu que Francesco Francavilla tienne parole. PS : le titre de ce tome semble être une traduction littérale en turc.
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La nuit de la Goule, récit d'horreur signé Scott Snyder ? Le Scott Snyder qui a signé un très bon run sur Batman (dont certes la fin n'était pas au top, mais qui reste à l'heure actuelle un de mes runs préférés sur le personnage) let's go !
Alors qu'un réalisateur de film qui n'a jamais percé dans le métier et son fils se rendent dans une maison de retraite pour rencontrer un ancien réalisateur de film d'horreur, ils vont vite se rendre compte que dans cet établissement des choses étranges se déroulent.
Et si les choses dites dans le films n'étaient pas que de la fiction ?
Si le récit n'est pas exempt de défaut, notamment avec une construction sur deux temporalités où j'ai trouvé la temporalité passée assez peu intéressante, il reste néanmoins très solide.
Si l'auteur est connu pour ne pas avoir terminer ses récits, n'ayez crainte, ici ce n'est pas le cas et vous aurez droit à une fin convaincante.
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J'ai adoré ce graphique, l'histoire, les illustrations.
Nous sommes dans une histoire pleine de rebondissements et de retournement de situation.
Une intrigue prenante et addictive car on y suit deux temporalités (celle du narrateur et celle du film).
Une très bonne lecture que je ne manquerais pas de relire !
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Excellent, c'est ce qu'il en ressort la lecture finie de "La nuit de la goule".
Le scénario, le dessin, les dialogues tout est au rendez-vous pour ce comics soit une véritable pépite.
C'est une très belle découverte qui j'espère aura une suite ...
Maintenant lire les autres comics scénarisées par Scott Snyder.
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Un réel moment de bonheur … Je me suis retrouvée 20 ans en arrière devant les contes de la crypte.
Je ne suis pas particulièrement adepte des Bandes dessinées mais je l’ai lu d’une traite et avec énormément de plaisir.
Les graphismes sont tops et l’atmosphère horrifique arrivent jusqu’à nous sans aucun effort.
Un pari gagnant pour cette lecture graphique
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Le premier tome n'ayant pas réussi à m'accrocher, j'avais tout de même décidé d'aller jusqu'au bout de la série (série en 3 tomes) pour avoir un avis global.
Me voila ainsi sur ce deuxième tome, et donc ? Qu'est ce que j'en ai pensé ? Eh bah j'ai pas accroché non plus !
Si le premier tome nous montrait bien la folie du personnage, cette folie du tome 1 n'est rien comparé à la folie du tome 2. Le changement de personnalité est omniprésent, et la où dans le tome 1 le décors changeait entre hôpital psychiatrique et divinité égyptienne, dans ce tome 2, les décors seront bien plus nombreux, nous montrant jusqu'où la folie du personnage peut aller mais faisant aussi que l'on ne comprend pas ce qu'il se passe...
Et si cela est peut-être voulu pour nous faire comprendre seulement au tome 3, pour le moment je n'ai pas accroché au deux premiers tomes et je commence à me demander si le personnage n'est tout simplement pas fait pour moi.
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Avant son run sur Batman des New52, Snyder avait déjà proposé Batman Sombre Reflet.
Même si c'est un bon récit et que les dessins, avec une seule couleur dominante pour la plupart, font le taf. Il est un peu dommage que le récit soit aussi téléphoné et qu'on voit la chute venir gros comme une maison.
Cela reste néanmoins une lecture sympa.
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Ce tome fait suite à Bienvenu en nouvelle Egypte (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 9, initialement parus en 2016/2017, tous écrits par Jeff Lemire. Au cours de ces épisodes, les séquences consacrées à Marc Spector sont dessinées et encrés par Greg Smallwood, avec une mise en couleurs de Jordi Bellaire. Celles consacrées à Steven Grant sont dessinées et encrées par Wilfredo Torres, et mises en couleurs par Michael Garland. Celles consacrées à Jake Lockley sont dessinées, encrées et mises en couleurs par Francesco Francavilla, et celles consacrées à Moon Knight par James Stokoe.
Moon Knight est en train de sa battre contre un pharaon pour récupérer sa bien-aimée, mais il y a un micro de prise de son, dans le champ de la caméra. La prise de vues est interrompue et Marlene Alraune prend Steven Grant à part. Elle lui fait observer à quel point le réalisateur n'est pas à la hauteur et ne réussit pas à inclure la thématique liée à l'identité et à la maladie mentale. Elle lui suggère de virer le réalisateur et de prendre sa place. Ils partent ensemble dans un taxi. Grant éprouve de violents maux de tête, et la scène passe à Jake Lockley conduisant son taxi dans la nuit newyorkaise. Il remarque Bertrand Crawley sur un trottoir et lui fait signe d'approcher. Celui-ci lui tient un discours très étrange, lui demandant si Lockley se souvient que Crawley est mort lors de l'évasion de l'asile. Lockley ne comprend rien à rien, tout ce qu'il sait c'est que son costume de Moon Knight est dans le coffre.
Afin de susciter des articles sur son film à venir, Steven Grant a eu l'idée d'organiser une soirée sur le thème de la santé mentale, dans un asile. Il ne comprend pas pourquoi 2 individus semblent le reconnaître comme étant un ancien patient. Sur la Lune, Moon Knight entend la sirène qui avertit d'une attaque imminente de la base. Il se rend au hangar où il retrouve son copilote Frenchie (Jean-Paul Du Champ). Ils montent dans leur vaisseau en forme de croissant de lune, comme les autres équipages de la base. À peine sont-ils sortis dans le vide de l'espace, qu'ils voient la présence d'une grande armada, conduite par le vaisseau amiral de Lupinar, le loup-garou. Il faut détruire les vaisseaux ennemis pour les empêcher d'atteindre la Terre.
Dans le premier tome, Jeff Lemire avait établi que Marc Spector (à moins que ce ne soit Jake Lockley, ou encore Steven Grant) souffrait de trouble dissociatif de la personnalité, à un degré avancé, mais pour des raisons non explicitées. En découvrant que les 4 dessinateurs du tome précédent sont de retour, le lecteur comprend immédiatement que les troubles ne sont pas atténués. En fait Greg Smallwood dessine 1 page de l'épisode 8, et 6 pages de l'épisode 9. Le lecteur retrouve sa capacité à transcrire l'onirisme de la situation de Marc Spector. Il porte son costume blanc immaculé avec une rare élégance, et une forme d'assurance retrouvée, et ses chaussures semblent s'enfoncer doucement dans le sable. Jordie Bellaire accentue l'impression onirique avec un fort contraste entre ce blanc et la teinte vert épinard utilisée pour les arrière-plans.
Pour le reste des épisodes, le dessinateur change en fonction de la séquence. Wilfredo Torres dessine de manière réaliste, avec une légère simplification dans les formes, et une approche similaire à celle de la ligne claire. Ses personnages disposent d'une morphologie normale, avec des visages expressifs. Les dessins donnent l'impression d'une faible densité d'informations visuelles. Mais en y regardant de plus près, le lecteur constate qu'ils sont surtout très facilement lisibles, tout en contenant des détails. Il suffit de regarder le plateau de tournage pour distinguer les 2 acteurs en train de s'affronter dans leur costume, 3 assistants en train d'observer la scène, le réalisateur avec l'esprit ailleurs, le perchiste qui n'a pas bien fait son travail, de nombreux accessoires techniques pour la prise de vue, allant de câbles à des bouteilles d'eau, en passant par les sièges des uns et des autres. De même lors de la réception dans l'asile, le lecteur dénombre pas moins d'une trentaine d'invités différents. La mise en couleurs de Michael Garland est la plus naturaliste, avec une belle capacité à retranscrire la couleur dominante de l'ambiance lumineuse.
Les dessins de Francesco Francavilla sont les plus expressionnistes. Il hérite de Jake Lockley, le chauffeur de taxi. Le lecteur reconnait tout de suite les gros aplats de noir, les couleurs orange et bleu, les bordures réalisées avec un trait épais et un peu crénelé, la mise en scène plus sensationnaliste. Le monde de Jake Lockley est plus dans l'action et dans le ressenti, moins dans le cérébral que celui de Steven Grant, moins propre sur lui. Le chauffeur de taxi vit dans un monde avec une part d'ombre plus importante, des individus plus bruts de décoffrage, moins raffinés, moins complexes, au moins en apparence. Les lumières artificielles imposent une ambiance agressive. La brutalité du quotidien est moins filtrée, ce qui transparaît au travers des dessins de Farncavilla, d'autant plus par comparaison avec ceux plus policés de Torres.
Le lecteur retrouve également les dessins obsessionnels au niveau descriptif de James Stokoe, surchargés de textures et de petits détails, avec des personnages très agités, totalement dépassés par les événements. Le lecteur se rend vite compte que Stokoe a accentué l'hommage à Star Wars, lors de la bataille spatiale, y compris avec un énorme vaisseau amiral. La vie de ce Moon Knight est totalement dominée par la violence, la complexité technologique, la brutalité de ses ennemis, dont une sorte de loup garou. Par rapport à ceux de Francavilla, les dessins de Stokoe confère une urgence plus importante, ainsi qu'une impression d'être submergé dans un environnement très dense. Par rapport à ceux de Torres, le lecteur y voit une forme plus juvénile, avec une vie dictée par l'adrénaline, et un personnage qui ne peut pas s'offrir le luxe de prendre du recul, mais aussi qui est à la merci d'une myriade d'éléments.
Alors que Moon Knight (dans une de ses incarnations) avait réussi à sortir de l'asile, voilà que l'histoire abandonne cette version du personnage pour sauter de l'une à l'autre de ses autres incarnations. Jeff Lemire s'amuse avec le principe de troubles dissociatifs de l'identité. Le lecteur est fortement impressionné par la qualité de la mise en forme. Chaque dessinateur apporte sa personnalité pour que celle de la facette du personnage s'exprime au mieux. Les transitions d'une séquence à l'autre sont bien gérées, et la collision progressive des différentes personnalités finit par se traduire visuellement sur des pages où 2 artistes différents réalisent des cases sur une même planche, avec une cohérence narrative impeccable.
Jeff Lemire joue avec 4 facettes de Moon Knight en conservant leur spécificité propre pour chaque fil narratif, et en gérant le fil rouge reliant chaque séquence. Il continue à piocher dans la mythologie de Moon Knight, avec Marlene Alraune, Bertrand Crawley et Frenchie (Jean-Paul Du Champ), mais aussi Gena Landers, Lupinar et Midnight (Jeffrey Wilde). Pour chaque incarnation, il écrit une séquence à la manière de : polar hardboiled pour Jake Lockley, enquête hollywoodienne pour Steven Grant, opéra de l'espace pour Moon Knight. Le lecteur bénéficie donc de séquences d'action variées, mais il constate une récurrence dans le comportement des personnage secondaires, et le fil rouge semble un peu mince. Le lecteur se rend compte que chaque personnalité de Moon Knight se débat avec ce que souhaite lui dire une forme d'inconscient. Il ne lui reste plus qu'à remarquer que l'un des personnages récurrents de la série est absent pour en déduire vers quoi s'achemine le récit.
Ce deuxième tome de Moon Knight version Jeff Lemire confirme l'impression laissée par le premier. C'est un vrai plaisir que de retrouver Moon Knight en costume chic (tel qu'imaginé par Warren Ellis & Declan Shalvey). Les personnages récurrents de la série sont bien présents, mais ils sont cantonnés à des artifices narratifs, sans grande personnalité. Jeff Lemire a plongé les différentes facettes de Moon Knight dans des environnements qui leur sont spécifiques, mais qui restent stéréotypés. Par contre, les 4 artistes réalisent un travail remarquable, en donnant une identité graphique prononcée à chaque personnalité de Moon Knight. Le lecteur apprécie également le degré de coordination qui permet de passer d'une scène à l'autre, sans solution de continuité, et qui permet de coordonner la réalisation de plusieurs planches à quatre mains ou plus. Au final, il s'agit d'un tome à bonne teneur en divertissement, mais avec une mise en scène des troubles dissociatifs de l'identité plus spectaculaire, que sensible.
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