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Critiques de Francine Christophe (42)
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L'enfant des camps

Lorsqu’elle est arrêtée avec sa mère en 1942 sur la ligne de démarcation, Francine est âgée d’à peine neuf ans. Elles sont dans le train, elles ont des faux papiers mais rien n’y fait, la Gestapo va les interroger pendant des heures, avec des menaces incessantes pour leur faire avouer qu’elles sont juives.



Le père de Francine étant prisonnier militaire, officier, est dans un camp où il restera cinq ans, et cela est censé les protéger, elle et sa mère, leur évitant la déportation immédiate. Elles vont passer par la prison d’Angoulême, le camp de Drancy, puis celui de Pithiviers, retour à Drancy pour être envoyées à Bergen-Belsen.



Francine Christophe nous raconte les « voyages » en train, dans les wagons à bestiaux, sans nourriture ni même une goutte d’eau, essayant de respirer par le moindre interstice, léchant la vapeur sur les parois du train ou sur le corps des autres déportés. Puis, les mauvais traitements (les mots du langage courant ne sont pas suffisants pour décrire les atrocités dit-elle, il faudrait inventer d’autres mots tant cela dépasse l’entendement).



Elle décrit la vie au camp, les insultes, les coups, l’appel qui dure des heures sans bouger, par moins 25°, les cadavres qui jonchent le sol, qu’on finit par jouer, comme à saute-mouton, le typhus, la faim la soif…



Francine Christophe évoque bien ce qu’elle appelle son rapport paradoxal avec la mort : il lui est impossible de regarder un polar, un pistolet ou lame de couteau qui brille, ou des films de science-fiction, alors que, des photos ou des films sur les camps, ne la perturbent pas : c’était son enfance, elle a vu tellement de morts, elle pour qui enjamber des cadavres pour se rendre aux latrines faisait partie du quotidien…



Elle aborde aussi le retour des camps, comment vivre après, alors qu’il faut se taire car on les prend pour des fous, ceux qui tentent de raconter ce qui leur est arrivé là-bas. Il faudra attendre les années quatre-vingt dix pour que les langues commencent à se délier. Il n’y a pas d’autres solutions que continuer à avancer, en se demandant toujours pourquoi on a survécu et d’autres non et si cela valait le coup d’être revenu et il n’y avait pas de cellules psychologiques à l’époque…



J’ai beaucoup sa manière de raconter, l’horreur vue de sa taille et de son esprit de petite fille, la déshumanisation mis en place par les nazis, l’espoir interdit car on risquerait de relâcher la vigilance qui permet de rester en vie, et on ne peut qu’admirer la force qui émane d’elle.



Ce témoignage est particulièrement touchant par la manière dont les évènements sont racontés, il ne s’agit pas d’un ouvrage de plus sur les camps, la Shoah, il s’agit de témoigner sans relâche pour que cela ne recommence pas, ce que fait Francine Christophe, en allant comme d’autres rescapés dans les lycées, les collèges, raconter aux élèves ce qui s’est passé, en retournant régulièrement à Bergen-Belsen pour rendre hommage aux morts et se souvenir.



Un immense merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir ce livre que j’ai littéralement dévoré et son auteure dont j’ai envie de lire les précédents ouvrages, notamment « Une petite fille privilégiée ».



#Lenfantdescamps #NetGalleyFrance
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L'enfant des camps

“La guerre apprend à tout perdre, et à devenir ce qu’on n’était pas." (Albert Camus)



***



“Mon enfance s’est achevée alors qu’elle avait à peine commencé. C’était un dimanche, le 26 juillet 1942, à la gare de la Rochefoucauld, près d’Angoulême.” 



Francine Christophe a tout juste 8 ans et demi lorsqu’elle est arrêtée avec sa mère sur la ligne de démarcation. Fuyant la capitale, elles espéraient rejoindre un oncle habitant près de Grenoble, en zone libre. Interrogées par la police militaire allemande puis emprisonnées, elles seront ensuite internées de camp en camp, à Angoulême, Poitiers, Pithiviers, Beaune-la-Rolande et Drancy. 



Femme et fille d’un  prisonnier de guerre, elles seront “protégées” dans un premier temps par les Conventions de Genève, traités internationaux édictant les règles de conduite à tenir lors de conflits armés. Un statut “privilégié” leur permettant de rester sur le territoire français et d’éviter la déportation. Deux ans plus tard, elle seront conduites en Allemagne à Bergen-Belsen, un camp de concentration nazi.



Transportée dans des “wagons à bestiaux”, Francine Christophe se remémore ses “voyages” en train. 



“Les portes sont verrouillées, les volets rabattus et plombés. Il fait noir et l’angoisse monte.”



Elle nous raconte les odeurs pestilentielles, la sensation de suffoquer, les corps entassés, les heures voire les jours passés sans boire ni manger, le sol jonché d’excréments, les cadavres qui s’amoncellent. Encore aujourd’hui lorsqu’elle prend le TGV, ces images s’imposent à elle, lui faisant comprendre que la blessure ne se refermera jamais.



De son passage dans les différents camps, elle se rappelle la peur permanente, les coups, les humiliations, les conditions de vie infâmes, la faim, le froid avec des températures allant jusqu’à - 25°, la promiscuité, la vermine qui pullule, les maladies qui prolifèrent, l’absence de soins, les cris, les pleurs et la mort qui règne partout. 



“Aux yeux de la loi nazie, nous n’étions plus des êtres humains, mais des lambeaux de vie dépouillés de tous leurs droits.”



Durant ces trois années de calvaire, la présence et l'amour maternel seront ses seuls remparts pour ne pas sombrer dans le désespoir. 



Au retour de Bergen-Belsen, après la Libération, l’horreur nazie est passée sous silence. Lorsque Francine Christophe essaye de raconter à l’école ce qu’elle a vécu, personne ne la croit. Il faudra attendre les années quatre-vingt-dix pour que les paroles se délient enfin. 



“L’époque n’était pas prête à nous entendre.”



Depuis, elle ne cesse d'intervenir dans les collèges,  les lycées, les médias, pour que nous n'oublions jamais les atrocités nazies ainsi que leurs victimes. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels figurent Une petite fille privilégiée et Après les camps, la vie que je ne manquerai pas de lire. 



Un récit de vie dense, précis, intime et bouleversant d'émotions.  La rencontre de l'histoire avec l'Histoire, de l'innocence avec la barbarie nazie. Une plume enrobée de pudeur et de délicatesse. Un contraste saisissant avec l'abomination des faits décrits. Une force de vie et un courage qui forcent le respect. Un leg précieux pour les générations actuelles et à venir. 



Que dire de plus si ce n'est que malgré les nombreux témoignages lus années après années,  je ressens toujours avec force les mêmes sentiments d'effroi, d'indignation et de honte. 



***



“La guerre?  Au-delà de la douleur et des atrocités, c’est l’âme de chacun et la conscience de tous qui ressortent violées de l’expérience du pire.” (D.H)











Lu en décembre 2021 - récupération des quelques retours partagés sur mon ancien compte avant sa fermeture définitive

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Une petite fille privilégiée

Un livre choc,dur,sans pathos,l'histoire de cette petite de fille de 6ans à 12ans,qui après plusieurs transits dans différents camps va survivre un an avec sa mère au camp de concentration de Bergen/ Belsen.

Pour certains d'entre vous vous aurez les mots : innommable ,abject,impensable ,i humain .....qui vous viendront à l'esprit, pour moi ,dont le père fut déporté politique à Auschwitz / Birkenau et Buchenwald / Dora,c'est un livre temoignage où les paroles de mon père résonnent encore a mes oreilles: " Nous pouvons pardonner ,mais nous ne devons pas oublier".

Combien de fois ,mon frère et moi lui avons nous demandé d'écrire ce qu'il'avait vécu,à sa façon, il le faisait, étant instituteur de CM1,il en parlait à ses élèves,et au travers son regard si particulier,on pouvait lire toute la souffrance qu'il avait endurée.

Merci,Mme Christophe pour ce livre témoignage,afin que nous n'oublions pas jusqu'où l'humain peut aller .⭐⭐⭐⭐

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Une petite fille privilégiée

Une petite fille privilégiée (Francine Christophe) aux éditions Pocket



C’est le deuxième livre relatant les conditions d’un enfant dans les camps de concentration que je lis le premier étant le monument hongrois d’Imre Kertész : Un être sans destin dont je parlerai dans une autre critique.



Francine est née en 1933, elle a à peine 6 ans lorsque le conflit débute. Elle écrira ce livre en 1967 soit à l’âge de 34 ans. Pour cela elle va utiliser ses notes d’enfant qu’elle consigne dès l’âge de 12 ans. Elle ressent déjà malgré son jeune âge le besoin de témoigner. Elle choisira lors de l’écriture de ce livre un style narratif brut de décoffrage, sans littérature comme elle se plait à l’écrire.



On peut distinguer 3 époques de taille inégales dans ce livre, l’avant camp où les contours du récit sont peu détaillés cela s’explique par son jeune âge, cette époque où elle relate des jours assez insouciants, mais aussi la capture de son père par l’armée adverse.



Ensuite la période des camps. Elle sera trimballée de camps en camps. Tout commence à Poitiers, ensuite à Drancy, suivi du camp de Pithiviers, ensuite le camp de Beaune-la-Rolande (près de Montargis) pour ensuite partir à Bergen-Belsen.



Tous ces voyages sont décrits avec de plus en plus de précision sur l’horreur qu’elle a vécu comme des millions de déportés. Une longue partie est aussi consacrée à la vie ou plutôt à sa non vie dans le camp. Cependant pendant toute cette durée, elle se sentira privilégié car le statut de son père, prisonnier de guerre lui octroi quelques « faveurs ».



Prisonnière avec sa mère dans les camps, elle va décrire sa vie sous forme d’image. Jamais on ne tombe dans le pathos. Le style est enlevé toujours au présent. Cette accumulation d’image reflète la vision d’une jeune enfant dans les camps. On est pris aux tripes, on a envie de pleurer.



« On dit que la nuit, ils doivent se dévêtir, poser leurs rayés au centre de la baraque et dormir tout nus. Comme ça, on ne perd pas de temps à déshabiller les morts le matin. Les réveillés doivent enfiler le premier pantalon qu’ils ramassent devant eux. Et quand on sait à quel point la dysenterie ne se retient pas »

Le récit montre cette jeune enfant avec une certaine lucidité pour son âge.



« Mon cœur bat fort, mon cœur fat terriblement fort, parce qu’il sait qu’il va s’arrêter. Toc, mon horloge de douze ans, on va lui bloquer son balancier »

La troisième partie de ce livre relate la libération avec tout son contexte de difficultés à affronter la vie courante, le retour à la vie normale. On voit que la jeune fille a grandi, ses remarques sont plus poussées, ses réflexions plus étayées.



« Quelques déportés meurent de joie »

… « Ils mangent pendant les guerres, eux. Et ils boivent quelquefois à cent mètres d’où l’on brûle des hommes. Ils doivent bien entendre les cris, non ? » …

Non je ne suis plus de votre monde, je suis d’un monde à part, je suis du monde des camps »

On termine ce livre avec une note positive inscrite dans l’avenir, son avenir.



« Ecoutez vieux gardiens de camp qui vivez encore !

Ecoutez, je l’ai ma Victoire ; j’ai des enfants, et des petits enfants »
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L'enfant des camps

Ce témoignage est bouleversant, comme de nombreux autres que j'ai pu lire également. La chronologie est bien respectée, ce qui permet de constater combien les sévices sont allés crescendo, et combien de force, de courage et de résilience il aura fallu pour survivre à ces horreurs et pouvoir en témoigner aussi longtemps après !
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L'enfant des camps

Il y a des livres qui vous collent une sacré claque, et ces témoignages des rescapés de la Shoah me bouleversent toujours autant. Ça n'est pas par un attrait macabre que j'en lis régulièrement, mais pour me rappeler, redire à mon esprit que oui, ce que je n'ai ni expérimenté ni vu a bel et bien existé.



Dans ce récit assez court qu'elle livre avec l'aide de Pierre Marlière, Francine Christophe relate cette enfance perturbée par la guerre, l'occupation puis la déportation. Avec sa mère, elles sont arrêtées puis emprisonnées, retenues en otage comme elle dira souvent dans son récit.



Elle passera de prisons en camps, toujours sur le territoire français, pendant deux ans. Petit à petit, les conditions de détention se dégraderont, les conventions internationales qui les protègent ne les protègent plus. Elle dit pourtant, avec le recul et le témoignage d'autres rescapées, qu'elle a eu de la chance car elle est restée détenue deux ans en France et n'a pas immédiatement rencontré les pires horreurs.



La douleur viendra lors de leur déportation en Allemagne, à Bergen-Belsen, où l'humanité et la vie lutteront quotidiennement contre la barbarie, la folie mortifère d'un régime, l'administration d'annihilation.



Un récit aussi difficile qu'essentiel pour se rappeler encore et encore ce que nous, espèce humaine, avons été capable de nous infliger il y a de cela quelques décennies à peine. Lire ce témoignage, c'est être touché par la résilience, par l'espoir et par l'humanité en même temps. N'arrêtons jamais d'en parler, ne laissons pas s'éteindre la mémoire de notre histoire.



Chronique publiée sur le compte Instagram de L'Homme Qui Lit. Service de presse numérique obtenu via la plateforme NetGalley.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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L'enfant des camps

Court et poignant, un récit à lire et à partager. Dans le même registre : Lili Leignel "Et nous sommes revenus seuls", Benjamin B Ferencz "Ne jamais abandonner", Ginette Kolinka "Retour à Birkenau", Marceline Loridan Ivens "Et tu n’es pas revenu", Primo Levi "Si c'est un homme", Henri Borlant "Merci d'avoir survécu"...
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Une petite fille privilégiée

Je viens d'entendre par hasard à la radio une interview de Francine Christophe venue présenter son nouvel ouvrage "Un enfant des camps" et tout d'un coup je me souviens avoir lu il y a quelques années un de ses premiers livres, « Une petite fille privilégiée » qui m'avait beaucoup touchée.



Les camps d'internement et de concentration dans le regard d'une enfant âgée de 8 à 11 ans, dont les parents sont d'origine juive mais non pratiquants. C'est un témoignage poignant écrit dans un style simple et fluide, mais totalement brut sans pathos ni analyse puisque la narratrice, cette petite fille, ne comprend pas ce qui se passe autour d'elle. Brutalement elle est arrêtée avec sa maman en gare De La Rochefoucauld alors que, munies de faux papiers, elles tentaient de fuir en zone libre.



Le titre pourrait sembler ironique, pourtant il ne l'est pas foncièrement. C'est parce que son père était prisonnier de guerre (il était lieutenant dans l'armée française) et grâce à la Convention de Genève qui doit assurer une certaine protection, que Francine a eu le « privilège » de ne n'a pas avoir été séparée de sa mère ni déportée au camp d'extermination d'Auschwitz. Toutefois de juillet 1942 à avril 1945 elle a d'abord été transférée à la prison d'Angoulême puis successivement dans les camps de Pithiviers, Beaune-la-Rolande, Drancy, Bergen-Belsen… 36 mois de détention auxquels elle survivra mais à quel prix. Elle découvre, dans l'incompréhension, la vie en détention, les conditions précaires, les souffrances, la saleté, le froid, la faim, les maladies… Elle assistera à l'arrivée massive d'autres enfants juifs et à leur transfert dans les camps de la mort.



Francine Christophe, dans ses interventions, explique souvent qu'elle a eu « une petite enfance très heureuse, pas d'enfance et une adolescence difficile ». de retour en France, elle essaiera d'expliquer à ses camarades de classe ce qu'elle a vécu pendant ces trois années, mais elles ne l'écouteront pas et la prendront même pour une folle. Elle s'enfermera dans le mutisme. Ce n'est qu'en 1967, devant tant d'incompréhensions et la montée des négationnistes qu'elle sentira le besoin absolu de témoigner et d'écrire cet ouvrage bouleversant pour que l'on n'oublie jamais.

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Une petite fille privilégiée

J'avais vu un témoignage de l'autrice dans une série de portrait de femmes, réalisé par Yann Arthus Bertrand. Parmi les histoires celle de Francine Christophe m'avait marqué, j'avais noté le nom de son livre autobiographique, le hasard des boutiques d'occasion ont fait le reste.

Ce récit est à la fois très dur mais facile à lire, son style est fluide et brute, le récit suit une chronologie précise. Nous découvrons l'horreur de l'occupation, de la déportation, des camps puis enfin de la libération, par les yeux d'une enfant; ce qui ajoute encore un peu plus à l'horreur.

C'est un témoignage rare, détaillé, terrible, mais nécessaire.

Plus les années passe et plus le récit est détaillé, nous avons l'impression de voir grandir Francine, les souvenirs deviennent plus net, ses capacités de raisonnement se développent au fil des pages.

Ce témoignage détaillé, illustré de très nombreuses anecdotes nous fait prendre pleinement conscience de l'horreur du nazisme, de la xénophobie, du racisme, de l’antisémitisme.. Bien plus qu'un récit de guerre, il s'agit également d'un message de paix et de tolérance.

Un livre important, à mettre entre toutes les mains.
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Une petite fille privilégiée

J'ai rencontré Francine Christophe il y a quelques années et son histoire, retracée dans son livre, m'a bouleversée. Elle nous livre une vision des camps différentes de celles qu'on lit souvent; elle nous parle d'humanité dans un monde deshumanisé.
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L'enfant des camps

En 1942, Francine âgée de 8 ans et demi et sa mère sont arrêtées et mise dans un train. Elles seront ballottées de camp en camp. Le père de Francine est prisonnier militaire et est enfermé dans un camp pendant 5 ans, son statut de prisonnier évitera à Francine et sa mère d'être déportée directement.



Francine nous raconte ce qu'elle a vécu depuis son arrestation. Elle a lutté pour survivre pendant trois ans au côté de sa mère. Les camps, le froid, les coups, la faim et la maladie. Après la libération, Francine témoigne également des réactions des autres qui ne comprenaient pas ou qui ne voulais pas comprendre.



C'est un témoignage qui se lit rapidement. Il m'est impossible de mettre des mots et de juger le style ou autres, mais il est important de souligner que le livre est facilement accessible à la lecture.



Il n'est pas nécessaire d'écrire une longue chronique pour ce genre de témoignage, mis à part que je reste admirative de la force de caractère que ces personnes ont face à de telles épreuves de vies.



J'ai donc, malgré le thème et les horreurs vécues, apprécié ma lecture et été touché par certains passages tels que le bébé et le morceau de chocolat. Je resterai vague sur cette partie, mais c'était émouvant à lire.
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L'enfant des camps

Poignant , émouvant sont les premiers qui viennent à l'esprit une fois ce petit livre terminé. Une enfance brisée et malgré l'horreur subie Francine Christophe reste d'une bonté inébranlable . Pas question de vengeance ni de pardon mais bien sûr mais simplement une foi en un avenir meilleur. A lire absolument , relire et partager le plus largement possible en ces temps où la peste brune s'affiche de plus en plus ouvertement .
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L'enfant des camps

Un récit court en terme de pages, mais oh combien riche et déstabilisant. Pourtant, j’en ai lu des ouvrages sur le thème de la déportation et de la Shoah. Déjà adolescente, je me nourrissais de ces témoignages, j’ai d’ailleurs un souvenir encore très présent de ma lecture de « Treblinka, la révolte d’un camp d’extermination » de Jean-François Steiner.



Francine, notre narratrice, est emprisonnée, puis déportée à l’âge de 8 ans et demi. Sa vie s’arrête en 1942, où elle est arrêtée avec sa mère non loin de la ligne de démarcation, et retenue à la prison d’Angoulême. Commencera alors un long périple, elle va survivre de camps en camps, tout d’abord en France, notamment Drancy, puis en Allemagne, pour finalement être déportée à Bergen-Belsen. Deux ans d’errance avant l’abomination, qui lui auront permis, confie-t-elle de « s’habituer au mal ». Mais peut-on jamais s’y habituer ?



La peur, le froid, la faim, la mort seront ses compagnes quotidiennes. Dans des conditions sanitaires déplorables, Francine va passer ces années d’enfance à jouer avec les autres enfants retenus comme elle sous le seul prétexte d’être juif. Les enfants, ces victimes silencieuses de la guerre, dont on parle peu, jetés du jour au lendemain dans l’horreur de la guerre, voyant s’écrouler leur monde, signant la fin de leur innocence. C’est juste épouvantable. Il n’y a pas de mots pour définir cette période. Francine aura la chance d’être restée avec sa mère, car nombreux sont les enfants arrachés à leurs parents.



« C’est devenu mon univers, mon jardin d’enfants. Une terre pourrie qui ravage toute forme de vie, où les cadavres poussent à la place des fleurs et des arbres. »



Francine nous raconte avec des mots simples son quotidien, la lutte pour se nourrir, pour survivre, pour ne pas succomber au typhus. La transformation de la personnalité, la déshumanisation progressive, via les humiliations subies quotidiennement, cela fait frémir le lecteur.



« Aux yeux de la loi nazie, nous n’étions plus des êtres humains, mais des lambeaux de vie dépouillés de tous leurs droits. »



Francine est une survivante. Elle sera libérée avec sa mère, et retrouvera son père, prisonnier de guerre. Elle reverra ce bébé, Yvonne, né en secret au milieu des détenues et de la crasse de Bergen-Belsen. Car oui, au milieu de toute cette horreur, des petits coins de ciel bleu subsistent. Francine nous confiera qu’à l’époque, aucun soutien psychologique n’était prévu pour les miraculés. Ils sont revenus des camps, ont enfouis ces années au fin fond de leur mémoire, et ont tentés de reprendre une vie « normale ».



Un témoignage précieux, bouleversant, nécessaire, pour ne jamais oublier. Et peut-être, pour faire prendre conscience aux gens que la même horreur se reproduit, inlassablement, à différents endroits dans le monde, encore de nos jours.



Je remercie les Éditions Grasset et NetGalley pour cette lecture.



#lenfantdescamps #FrancineChristophe #PierreMarlière #Grasset #NetGalleyFrance #RentréeLittéraire
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L'enfant des camps

L'enfant des camps, de Francine Christophe, n'est PAS un énième témoignage historique ! Récit de son enfance, par le prisme de l'Histoire, elle entremêle des évocations contemporaines et des souvenirs des de sa vie au quotidien, avec sa famille, avant, pendant et après la déportation à Bergen-Belsen, avant, pendant et après l'horreur des camps, des centres et autres lieux de l'entre-deux. Touchant et bouleversant par sa simplicité, sa modestie, ce témoignage dégage une authenticité et une vérité profonde, remettant en perspective les conditions de ces rescapé(e)s, notamment par le regard de la société après-guerre.

La relation intense mère-fille est aussi très émouvante, éprouvante (la brève séparation mentionnée m'est véritablement apparue comme un supplice) car les 4 chapitres aboutissent à la partie finale, en apogée, intitulée "5. C'est leur amour qui m'a sauvée", et l'auteure vise en particulier celui de ses parents. Sa maman est d'ailleurs décrite comme une femme qui "avait le goût des mots et le sens de leur valeur" (empl. 216) ; Francine Christophe aussi, possède la valeur des mots, partagée avec des mots de valeur dans ce témoignage poignant.

Simplement merci aux éditions Grasset et à NetGalley pour ce livre-vérité, une empreinte de plus pour ce long chemin nécessaire du souvenir, un pas supplémentaire sur la route du besoin impérieux de ne pas oublier.
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Une petite fille privilégiée

Livre dur mais sans ambiguïté sur l'histoire de la déportation d'une petite fille privilégiée car son père était prisonnier de guerre (notamnent grâce à la convention de Genéve ...).

Certaines scénes sont dures surtout pour une jeune maman car beaucoup avec des enfants voir de jeunes enfants.

"Pardonner mais ne pas oublier" ....
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L'enfant des camps

Dans ce témoignage, l’autrice décrit l’avant, le pendant et l’après Shoah. Certaines phrases m’ont marquée telles que “Hitler n’a pas inventé l’antisémitisme mais lui a donné la forme monstrueuse.” ou encore “La déshumanisation est le symbole du nazisme ; l’élite ce sont les allemands, nous nous sommes des bouches inutiles à nourrir.”. Peu habituée aux témoignages, j’ai eu du mal à terminer le livre qui entrait en résonance forte avec les évènement actuels. Le livre est intéressant, il pourrait être destiné aux jeunes dès 16 ans.
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L'enfant des camps

Quel livre !!!! Merci madame d avoir pu envoyer a travers des mots (faibles comme vous dites) autant d émotions. Comment peut on en arriver la? Comment peut on survivre à ça?

J ai pleure en lisant ce livre. Tellement d émotions, de dureté, mais tellement nécessaire afin de ne pas oublier.



J avais vu le documentaire ou est explique le morceau de chocolat, j espérais dans ce livre retrouver cet extrait. Quelle émotion que de lire ce passage et tout l amour dont vous avez été entourée.



Chaque livre lu sur ce moment de l histoire apporte son lot "d informations". Mais ce livre la est d une autre portée encore. Avec celui de Ginette kolinka "retour a Birkenau" ces 2 la transcendent le lecteur a tel point qu'on est comme transportes (même si notre imaginaire ne peut pas aller jusqu a ce qu'on vécu ces personnes lors de la déportation) on ne peut qu'imaginer mais c est déjà horrible.... Merci!
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L'enfant des camps

Ce livre a déjà beaucoup été critiqué je ne vais pas être très original. Ce témoignage est certes court mais très intense.

L'auteure nous raconte son enfance durant la Seconde Guerre Mondiale et la vie dans les différents camps de concentration / d'extermination où elle et sa mère ont été déportées.

Malgré les horreurs vécues, l'auteure nous conte ses petits moments de joie, d'humanité qui pouvaient exister dans ces camps.



Je vous le recommande !

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L'enfant des camps

J'avais déjà commencer ce livre l'année dernière et laisser de côté peut être que je n'avais pas le cœur à lire ce témoignage si poignant.

Le témoignage de Francine Christophe arrêtée en juillet 1942 avec sa mère alors qu'elle n'avait que neuf ans. Ballottée de camp en camp en France puis finalement déportée en mai 1944 à Bergen-Belden. Elle a connu et vu la maladie, le froid, la mort. Alors que la haine et la barbarie l'entour. Il y a cet amour celui de sa mère dont elle se réchauffe l'une et l'autre qui vont les permettent de survivre, de résister à la guerre.



Et il y a ces notes de lumière, d'espoir à travers leurs récits qui est bouleversant. Lorsqu'à son retour, elle essaie d'expliquer l'imaginable à ses camarades de classe. Elle est prise pour une folle, Francine ne parle plus du cauchemar vécu, il faudra attendre des années pour que les langues commencent à se délier.



Aujourd'hui, les mots refont surface, Francine Christophe nous livre avec émotion ce qu'elle a vu et connu afin que nous sachions et n'oublions pas ce que fut la Shoah.



Je ne peut que conseiller ce livre tant il est indispensable de ne pas fermer les yeux sur l'atrocité de l'homme.



































































































































































































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L'enfant des camps

Je me suis arrêtée sur ce titre dans le catalogue Netgalley parce que j’avais vu, il y a quelques mois, un interview de l’auteure dans lequel elle parlait de son histoire et de ses souvenirs. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire la demande pour le lire, et j’ai eu la chance de pouvoir le faire.



Francine Christophe est rescapée d’un des camps de concentration les plus meurtriers de la Seconde Guerre Mondiale. Elle s’y est retrouvée alors qu’elle était encore une petite fille, ballottée par l’horreur qui l’entourait.







Et elle nous raconte cela, son arrivée au camp, la force de volonté de sa maman, le travail dur et pénible, et les privations qu’elle a connu.



A travers le regard innocent de petite fille, elle nous raconte ce dont elle se souvient. Et c’est raconté si tranquillement, si doucement que c’en est d’autant plus brutal. Ce choc de l’innocence face à ces monstruosités est un véritable ras de marée d’émotion.







Mais les souvenirs de Francine ne s’arrêtent pas au camp proprement dit. Elle nous raconte aussi le retour à la vie, au contexte normal du quotidien. Et encore une fois, c’est le choc: elle, fragile, avec les cheveux trops courts et le corps parcouru de traumatismes, face à d’autres enfants, à l’école, qui n’ont pas vécu cela, et qui ne comprenne pas cette enfant si différente. Elle raconte le regard de ces gens qui préfèrent ne pas aborder le sujet et faire comme si de rien n’était.



Et puis, elle aborde ses visites avec des classes sur les lieux de ses cauchemars. Elle les accompagne pour expliquer aux enfants ce qu’ils voient, ce qui n’est plus, et le ressenti d’une rescapée.



Je trouve qu’elle fait preuve d’un énorme cauchemar. Et pour cette façon si tranquille qu’elle a de raconter tout cela, et sa volonté de maintenir la mémoire historique bien vivante, je ne peux que lui être reconnaissante et être admirative.
Lien : https://au-fil-des-pages.be/
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