Francis Fukuyama

De bonnes raisons de prudence poussent à respecter l’ordre naturel des choses, et à se garder de penser que les êtres humains peuvent facilement l’améliorer en intervenant de façon aléatoire. Cela s’est révélé vrai pour l’environnement : les écosystèmes sont des ensembles interconnectés dont nous ne comprenons pas fréquemment la complexité ; construire un barrage ou introduire une monoculture dans un secteur donné dérange des relations invisibles et détruit l’équilibre du système de façon totalement imprévisible.

Il en va de même pour la nature humaine. Il est bien des aspects de celle-ci que nous pensons fort bien comprendre ou que nous voudrions changer si nous en avions l’opportunité. Mais faire mieux que la Nature n’est pas toujours aussi facile : l’évolution est peut-être un processus aveugle, mais elle suit une logique d’adaptation rigoureuse qui fait que les organismes conviennent à leur milieu. (pp. 178-179)

La plus grande peur de Nietzsche était que l'American way of life dû triompher, mais Tocqueville était résigné au caractère inéluctable de sa diffusion générale et s'en satisfaisait jusqu'à un certain point. à la différence de Nietzsche, il était sensible aux petites améliorations qu'une démocratie apportait dans la vie de la masse des petites gens.

La crise, c'est un de ses aspects tragiques, a été complètement gaspillée. Elle n'a pas été assez profonde. Personne ne veut quelque chose d'analogue à la Grande Dépression, mais il n'empêche que les décideurs ont été si prompts à agir pour empêcher l'effondrement qu'un bon nombre de politiques se sont débarrassés des implications de cette crise et ont affirmé, en un sens, que rien de ce qui s'était produit ne pouvait miner la croyance dans l'autorégulation des marchés.

-The Browser, 27 janvier 2012-

Poutine reste impopulaire dans l'électorat éduqué des grandes villes comme Saint-Petersbourg et Moscou, mais il jouit d'une popularité énorme dans le reste du pays. ("US against the world? Trump's America and the new global order", Financial Times, 12/11/2016)

On en est venu à considérer l’acte de choix comme étant distinct et plus précieux que le contenu de ce qui a été choisi.

Rousseau a avancé l’idée, socle de la pensée moderne, que notre nature intérieure étouffait sous des couches de règles sociales imposées par la société dans laquelle nous évoluons. L’autonomie consiste selon lui, à retrouver notre véritable moi intérieur et à nous échapper des règles sociales qui l’ont emprisonné.

Toutes les sociétés doivent faire usage de la force, à la fois pour préserver l’ordre intérieur et pour se défendre contre des ennemis extérieurs. .
Pour ce faire, la société libérale crée un état puissant, restreint par la primauté de la loi. La puissance de l’état se fonde sur le contrat social réunissant des individus autonomes qui s’accordent pour renoncer à certains de leurs droits en contrepartie de la protection de l’état. Elle est légitimée à la fois par l’acceptation collective de la loi et , dans la démocratie libérale, par les scrutins populaires.

These discontents with the way that liberalism has evolved in recent decades have led to demands from both right and left that the doctrine be replaced root and branch by a different kind of system. On the right, there have been efforts to manipulate the electoral system in the United States
in order to guarantee that conservatives remain in power, regardless of democratic choice; others have flirted with the use of violence and authoritarian government as a response to the threat they see. On the left, there are demands for a massive redistribution of wealth and power, as well
as recognition of groups rather than individuals based on fixed
characteristics such as race and gender, as well as policies to equalize outcomes between them. Since none of this is likely to happen on the basis of a broad social consensus, progressives are happy to continue to make use of courts, executive agencies, and their substantial social and cultural power to further this agenda.

Classical liberalism is a big tent that encompasses a range of political views that nonetheless agree on the foundational importance of equal individual rights, law, and freedom.

By “liberalism,” I refer to the doctrine that first emerged in the second half of the seventeenth century that argued for the limitation of the powers of governments through law and ultimately constitutions, creating institutions protecting the rights of individuals living under their jurisdiction.