Citations de Francis Scott Fitzgerald (1000)
Et nous luttons ainsi, barques à contre-courant, refoulés sans fin vers notre passé.
- A propos, a-t-elle ajouté, vous souvenez-vous d'une conversation concernant la conduite des voitures ?
- Pas vraiment, non.
- Vous m'avez dit qu'une conductrice imprudente ne risquait rien tant qu'elle ne rencontrait pas de conducteur imprudent. J'en ai rencontré un, vous ne croyez pas ? Je veux dire que je me suis mise en danger en faisant une telle erreur de jugement. J'ai cru que vous étiez quelqu'un d'honnête, de loyal. J'ai cru que c'était là votre secret d'orgueil.
- Je viens d'avoir trente ans. Je suis donc trop vieux de cinq ans pour me mentir à moi-même, et appeler ça de l'honneur.
Elle n'a rien répondu. Désolé et furieux, encore amoureux d'elle, j'ai tourné le dos.
Je revins vers ma cousine qui, d’une voix sourde, envoûtante, me posa diverses questions. C’était l’une de ces voix dont l’oreille épouse chaque modulation, car elles improvisent de phrase en phrase une suite d’accords de hasard que personne jamais ne rejouera plus. Son visage était triste et tendre avec de beaux éclats, l’éclat du regard, l’éclat brûlant des lèvres - mais on percevait dans sa voix une note d’excitation dont les hommes qui l’ont aimée se souviendront toujours ; une vibration musicale, une exigence impérieuse et chuchotée : « Ecoutez-moi, écoutez-moi ! », l’assurance qu’elle venait tout juste de vivre des instants radieux, magiques et que l’heure suivante lui en réservait d’autres, tout aussi magiques et radieux.
A mesure que la lune montait sans le ciel, toutes ces maisons prétentieuses se perdaient en ombres confuses, et j'ai eu l'impression de voir lentement ressurgir l'île ancienne, telle qu'elle s'était offerte un jour aux yeux des marins hollandais - le coeur intact, verdoyant, d'un monde neuf. Le murmure des arbres aujourd'hui disparus, ceux qu'il avait fallu abattre pour construire la demeure de Gastby, avait alors encouragé le dernier et le plus important de tous les rêves humains. Pendant un instant fugitif et miraculeux, l'homme avait retenu son souffle en découvrant ce continent, envahi par un sentiment de beauté harmonieuse qu'il ne comprenait pas et qu'il n'attendait pas, confronté pour la dernière fois de son histoire à quelque chose qui pouvait être à la mesure de son émerveillement.
Et [...] j'étais assis là, rêvant à cet ancien monde inconnu (...).
J'aime les gens et j'aime le fait qu'ils m'aiment, mais je suis mon coeur où il va, c'est à dire à l'intérieur!
oublier, c'est pardonner!
L'action est synonyme de CARACTERE.
Un grand Homme n'a pas vraiment le temps de faire quelque chose, mais il a juste le temps de s'asseoir et être grand!
Réserver son jugement implique un espoir infini.
Le superflu ? C'est comme une bible au Ritz.
Dans la nuit noire de l'âme, il est toujours trois heures du matin.
Il était épouvantable qu'une si belle tour ne demeurât pas érigée, droite, mais seulement suspendue, accrochée à lui.(...) Les hommes était faits pour cela, poutre et idée, solive et logarithme. Mais cependant Dick et Nicole étaient devenus un et égaux, non pas juxtaposés et complémentaires. Elle était Dick, la moelle de ses os. Il ne pouvait pas observer sa désagrégation sans y participer. Son intuition débordait de lui-même sous forme de tendresse et de compassion.
On se presse, on se hâte, bien qu'il y ait amplement le temps. Le passé, le continent sont déjà laissés en arrière ; le futur, c'est l'ouverture béante dans le flanc du navire ; le bord du quai avec toute sa turbulence et sa confusion, c'est le présent. Une fois la passerelle franchie, la vision du monde s'ordonne, se rétrécit.
Pensez combien vous m'aimez, avait-elle murmuré. Je ne vous demanderai pas de m'aimer toujours comme cela, mais je vous demande d'en garder le souvenir. En moi, au fond de moi, il y aura toujours la personne que je suis ce soir...
Suis-je donc pareil à tout le monde ? Se mettait-il à penser durant ses insomnies. Suis-je pareil aux autres ? Pauvres matériaux pour un socialiste, mais excellents pour ceux qui font en ce monde le travail le plus rare. La vérité, c'est que, depuis quelques mois, il s'adonnait à cette classification, à cet inventaire mental de la jeunesse où l'on décide s'il y a lieu de mourir, ou non, pour des choses à quoi l'on ne croit plus.
- Toute ma famille est morte, et j'ai hérité d'une grande fortune.
Sa voix était devenue solennelle, comme si le rappel de cette hécatombe le bouleversait encore. Je crus qu'il se payait ma tête, mais un coup d’œil suffit à me détromper.
- J'ai vécu ensuite comme un jeune radjah, dans les plus fastueuses métropoles d'Europe - Paris, Rome, Venise - collectionnant les pierres précieuses, les rubis en priorité, chassant le gros gibier, peignant un peu, de petites toiles pour mon plaisir, et cherchant à oublier quelque chose d'infiniment triste qui m'était arrivé auparavant.
On va tous dans la même direction, on prend des chemins différents c’est tout.
Il faudrait comprendre que les choses sont sans espoir et être pourtant décidé à les changer.
Etre admis, pendant un moment, dans l'univers de Dick Diver était, de toute façon, une expérience inoubliable. Il donnait aux gens l'impression d’avoir pour eux des attentions particulières, de déceler, sous l'amas des compromissions qui l'avaient étouffée depuis tant d'années, ce que leur vie pouvait avoir d'unique et d'incomparable. Personne ne résistait longtemps à son exquise politesse, aux égards qu'il poussait si loin, et de façon si intuitive, qu'on ne pouvait les mesurer qu'aux résultats qu'il obtenait. Alors, sans autre précaution, de peur de laisser faner des relations à peine écloses, il vous ouvrait les portes de son univers. Tant que vous le considériez comme un tout parfait, auquel rien ne manquait, que vous y adhériez sans réserve, il ne travaillait qu'à vous rendre heureux. Mais, au premier soupçon, à la première lueur de doute, qui paraissait remettre en jeu l'intégralité de cet univers, il disparaissait à vos yeux, et c'est à peine si l'on se souvenait de ce qu'il avait bien pu dire ou faire.
Les premières phrases : Dès mon âge le plus tendre et le plus facile à influencer, mon père m'a donné un certain conseil que je n'ai jamais oublié.
- Chaque fois que tu te prépares à critiquer quelqu'un, m'a-t-il dit, souviens-toi qu'en venant sur terre tout le monde n'a pas eu droit aux mêmes avantages que toi.
Il n'a rien dit d'autre, mais il existait entre nous une complicité si rare que nous nous comprenions à demi-mot, et j'ai su qu'il sous-entendait beaucoup plus qu'il n'en exprimait.