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Citations de Francisco José Viegas (14)


Il regarda encore une fois le corps étendu sur la table, sachant que ce serait la dernière, mais il pressentait que ces images le hanteraient jusqu'à la fin du cauchemar, qui serait très long. Si long que, un jour, il ne se rappellerait lus ce moment où tout avait commencé, quand on l'avait appelé pour voir ce corps qui était alors habillé et déposé dans le coffre d'une voiture abandonné près du fleuve.
A présent, ce corps lui était presque indifférent et, bine que l'analyse des cadavres ne fît pas partie des on travail, il avait voulu retourner à la morgue pour une dernière visite avant que ce corps ne fut remis aux bons soins de qui de droit. Il avait déjà noté tout ce qui l'intéressait : qui était venu reconnaitre ce qui restait du corps et quels étaient les éléments principaux du rapport médical rédigé en fin de journée. Il se souvenait de la liste des objets personnels retrouvés dans les poches. Il s'assit sur un tabouret en formica à côté de la table et après avoir soulevé puis réétendu le drap chiffonné sur tout le corps pour que le cadavre fut rendu à une certaine intimité - celle du mort avec lui-même, comme s'il avait été autorisé, finalement, à un monologue silencieux audible pour eux deux seulement.
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..un homme doit apprendre à vieillir et à sentir que son temps est passé. On vieillit bien si on est heureux ou si on était heureux quand on a commencé à vieillir. C’est tout un art.

(p. 290)
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Délivre-nous de la mort, délivre-nous de l’indifférence, de la peur, du bruit, de la circulation, délivre-nous des querelles de famille, de la pluie d’automne, si triste, délivre-nous du réveil précoce dû à un pressentiment, une faim singulière, un froid dans le coeur.

( p. 84-5)
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- La crise est financière, Chef. Vous devez savoir ça.
- Mais la grammaire aussi est en crise. Ça ferait un bon sujet. Un lecteur anonyme, qui parle de la crise de la grammaire, qui met l'accent sur la dégénérescence des compléments d'objet direct, le manque d'intérêt pour les adjectifs. Ils vont apprécier.
- Ecrire "dégénérescence", je ne le sens pas.
- Écris "décadence", quelque chose du genre :

Page 148.
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- Depuis que vous portez des lunettes, vous êtes plus distant, Chef. Enfin, c'est ce qu'il me semble.
- Je vois les choses de plus loin.
- Mais ce sont des lunettes pour lire.
- La lecture est une tâche de plus en plus dangereuse. Isaltino. Elle devient une activité à risque à partir d'un certain stade. Avec l'âge, les yeux ont moins de force à résister a tous ces mauvais livres. Et je ne parle pas du cerveau.
- Avec vos lunettes, vous avez l'air plus respectable, Chef.
- C'est bien possible.

Page 24.
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Elle se plaignait sans arrêt de l'inhabilité et du manque de concentration des élèves qui passaient leurs après-midi dans les cafés de la rue Arbat à imiter - mais à imiter seulement - les postures des grands artistes d'autrefois, comme si un Tchaïkovski ou un Pouchkine avaient éclos d'un flot de bavardages bohèmes au lieu d'un travail dur et acharné et d'une grande résistance à la douleur et à la mélancolie.

Page 62.
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Ce monde merveilleux avait pris fin. Non qu'elle eût beaucoup d’illusions. Le socialisme avait pris fin. Le socialisme n'était plus qu'un hiver de merde plein de neige, avec de la boue dans les allées des parcs de Krasnogorsk où la pelouse n'arrivait presque jamais à pousser entre les statues des héros de la Patrie.

Page 60.
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L’ophtalmologie est une science noble. Elle permet la promotion sociale des classes les plus défavorisées. Dans mon village, seuls le curé, l’épicier et une vieille tante à moi portaient des lunettes. Les autres étaient condamnés à voir mal et ils pensaient que le monde était comme ça, flou ou sale. Ils ne savaient pas ce qu’était une rétine, une cataracte, ils ne pouvaient rien comparer, ils ignoraient l’existence des dioptries. Et ils n’ont jamais pu lire Tolstoï ou Tourgueniev.
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Ce monde merveilleux avait pris fin, non qu’elle eût beaucoup d’illusions. Le socialisme avait pris fin, le socialisme n’était plus qu’un hiver de merde plein de neige, avec de la boue dans les allées des parcs de Krasnogorsk où la pelouse n’arrivait presque jamais à pousser entre les statues des héros de la Patrie. Ce monde merveilleux fait de maisons qui ne chauffaient jamais, de voitures sans cesse en panne, de bus toujours en retard, de personnes qui mouraient de froid – c’était terminé. Mikhaïl n’avait plus de ponts à construire ni en Géorgie, déjà indépendante, ni au Kazakhstan, ni en Russie, ni même en Afghanistan où il avait séjourné trois mois et y avait rencontré Arkady, son associé, avec qui il faisait rentrer l’argent à la maison.
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Après une génération de politiciens transformés en juristes et de juristes transformés en futurs ministres, la direction de la police avait choisi des juristes authentiques, en présentant comme une nouveauté le caractère primordial des compétences techniques pour le poste, en plus d’un certain goût pour les romans d’espionnage.
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— Mais ce sont des lunettes pour lire.
— La lecture est une tâche de plus en plus dangereuse, Isaltino. Elle devient une activité à risque à partir d’un certain stade. Avec l’âge, les yeux ont moins la force de résister à tous ces mauvais livres. Et je ne parle pas du cerveau.
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Au début, c’est difficile d’être méticuleux, songea-t-il, mais ensuite, on en prend l’habitude à mesure qu’apparaissent et disparaissent les cadavres. Ils apparaissent plus qu’ils ne disparaissent d’ailleurs. Et vu ses années d’expérience, ça faisait bien longtemps qu’il ne considérait plus un cadavre comme un événement extraordinaire.
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Bien sûr qu'il y a des cercueils très variés, dit l'homme. Enfin je ne dis pas qu'il y en ait de toutes les couleurs, parce que la mort est une chose sérieuse. Mais de toutes sortes et de toutes formes. C'est quelque chose de compliqué, un cercueil, c'est le dernier moyen de transport qui nous est proposé.
- C'est vrai, dit Jaime Ramos. Pour moi, j'en voudrais un simple, pas cher, en bois solide.
- C'est important le bois. Et un cercueil demande beaucoup de travail, beaucoup de soin. La taille, l'assemblage...
[p. 105]
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Ô patrie de mes glorieux aïeuls, quel malheur d’être portugais, répétait-il souvent. Impossible également d’oublier son cousin Tchoi, soûl, le pantalon déchiré, la chemise blanche couverte de poussière, écrivant après la mort de sa fiancée un message d’amour inconcevable sur un mur de Salamansa, avec des lettres d’un mètre et demi : « Le monde m’a volé la meilleure fiancée qui soit. »
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