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Critiques de François Ayroles (64)
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L'amour sans peine

Petit bouquin blasphématoire de François Ayroles, « L’Amour sans peine » vise un dieu bien de chez nous : l'amour. Dans l’Occident résolument mercantile, la « société de consommation » comme l’on dit poliment, les statues érigées au dieu Amour sont un moyen d'exciter la cupidité, qui est le nerf ou le cerveau de la société.



Or, qui peut nier que l’amour a pris au fil du temps des proportions inquiétantes, dont la législation elle-même, pourtant réputée l’ouvrage de personnes sérieuses et agissant dans l’intérêt général, porte les stigmates ? On se contentera d’un seul exemple : les circonstances atténuantes accordées aux auteurs de « crimes passionnels » (sic) par les tribunaux ; non seulement les personnes éprises ne sont pas enfermées à titre préventif (ce qui serait une bonne prophylaxie), mais leur imbécillité est portée à leur crédit (!). On mesure l’étendue des dégâts quand on sait qu’un voleur qui vole pour se nourrir, simplement parce qu’il a faim, ne bénéficie pour sa part le plus souvent d’aucune indulgence.



Pour les citoyens raisonnables, l’Amour est donc une véritable plaie sociale, dont F. Ayroles, à défaut de nous débarrasser, nous soulage en nous faisant rire à ses dépens. Comme les amoureux sont aveugles, ils se heurtent à tous les obstacles et leur démarche hésitante est un sujet de raillerie, à l’instar des ivrognes. Mais il s’agit là de plaisanteries faciles, tandis que F. Ayroles manie un humour plus subtil dans « L’Amour sans peine ». Le titre de cette petite BD donne un avant-goût de la manière dont elle traite l’amour, comme une obligation sociale, au même titre que le vote ou le triage des déchets.



F. Ayroles montre à quel point l’Amour est devenu une dévotion commune, une ferveur, à laquelle il est difficile de déroger.

Particulièrement satiriques s’avèrent les pages où F. Ayroles nous montre les employés de l’Education nationale au service de l’Amour, prêchant cette superstition sans se départir de l’air sérieux qui sied à l’exercice de leur métier. On aurait pu en effet s’attendre à ce qu'une institution aussi auréolée mette un terme à l’amour, cette folie mondaine. F. Ayroles nous montre au contraire des professeurs et leurs élèves en proie à des causeries intellectuelles puériles, et cette caricature est saisissante de réalisme. De même F. Ayroles souligne la vanité du discours amoureux, qui fait écho à la vanité des discours politique, destinés eux aussi à séduire. Un exemple de dialogue :



-Tu as bien fait d’insister… j’ai été dure à convaincre mais je ne le regrette pas.

-Ah ?

-Oui, tu parais tellement fade de loin, et empoté au premier abord. Ton esprit ne fait pas d’étincelles, ton physique n’a aucun éclat… on s’habitue doucement à ton manque d’humour, à tes vêtements inélégants. Une fois que ton odeur n’est plus un frein, on peut oublier aussi ta voix désagréable. Il ne faut pas se laisser arrêter par tes sautes d’humeur, tes réactions immatures… tous ces obstacles qui cachent ta nature profonde et que j’ai été heureuse de découvrir.



En outre, grâce au dessin, F. Ayroles donne des visages à tous ces amoureux ; il leur donne les différentes expressions psychologiques de l’amour, et renforce l’impression inquiétante que les amoureux sont infiltrés partout, dans toutes les strates de la société, lui communiquant leur démence.

Les histoires de cupidité finissent mal en général ; nul doute que F. Ayroles a aimablement voulu nous prévenir.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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L'amour sans peine

Curieux ouvrage que cet « Amour sans peine » de François Ayroles. À travers un large panel de personnages, l’auteur se propose d’étudier l’amour sous toutes ses coutures. Et comme l’annonce le double sens du titre, l’idée est avant tout d’éviter l’échec et la souffrance liés au chagrin d’amour. Bienvenu dans une vision analytique de ce noble sentiment ! Le tout est publié à l’Association, dans la collection Espôlette et pèse pas moins de 172 pages.



François Ayroles produit une sorte d’essai avec cet « Amour sans peine ». Mais en décidant d’utiliser une galerie de personnages pour exprimer les réflexions, c’est avant tout un ouvrage très drôle qui nous est proposé. Ainsi, on sourit devant l’absurde analyse qui est faite de l’amour. On retrouve un professeur expliquant à une classe ses différentes ruptures pour appuyer son propos. Ou deux culturistes décidant d’étudier l’amour et discutant de leurs avancées respectives. Ou encore ce jeune homme, pris de plein fouet dans un coup de foudre. Et ses copains lui disent « je t’avais bien dit de faire attention ! »



Si le côté analytique pourrait être fatigant, Ayroles utilise les personnages pour varier le propos et alléger l’ensemble. On pense à ce couple où l’homme essaye de ne plus aimer sa femme, cette dernière l’encourageant dans ce sens. Complètement improbable ! Et pourtant ça marche. Cette étude à froid d’un sentiment plutôt chaud crée un décalage qui fait toute la force de l’ouvrage.



En soit, le livre se dévore, rythmé par des séquences qui, en moyenne, font deux ou trois pages. On sourit souvent face à l’absurde des propos. Les chutes sont notamment très réussies, ponctuant chaque scène d’un décalage réussi.



Le dessin de François Ayroles ne peut pas vraiment impressionner vu les situations présentées. Il parvient cependant à créer une belle galerie de personnages, avec un trait vivant et agréable. Et par quelques belles idées et variations, l’ouvrage est bien plus riche qu’il n’y paraît. Le dessin en noir et blanc est suffisamment riche pour ne pas nécessiter de couleur. Un travail simple, mais abouti, qui accompagne parfaitement les textes.



Cet « Amour sans peine », par son décalage constant et son ton absurde, est une réussite. On a tout dit sur l’amour, mais François Ayroles apporte un regard neuf et arrive à soutenir cette analyse à froid sur 170 pages. Du beau travail !


Lien : http://blogbrother.fr/lamour..
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L'amour sans peine

L'Amour sans peine se présente comme un petit guide absurde sur l'amour, avec des personnages qui effectivement ne peuvent pas ressentir de peine tant ils ont l'air de ne RIEN ressentir du tout.



Ce livre est donc une succession de petites scènes autour de l'amour, des différentes visions qu'on peut en avoir, mais attention pas n'importe lesquelles ! En gros, les personnages parlent d'amour comme ils parleraient de leur plat de lasagne du midi … donc sans trop d'affect, sauf si vous aimez vraiment, vraiment, les lasagnes …



J'étais très intriguée par l'idée de départ : ça avait l'air très absurde, ça me plaisait déjà ! Mais j'avais peur que ça devienne lassant, je trouvais ça un peu répétitif.



Finalement je me suis laissée prendre au jeu. Vraiment beaucoup. Je l'ai fini d'une traite. Parce que oui, effectivement c'est un peu toujours pareil maiiiiiiis pas tout à fait :D



J'en suis vite venue à me demander comment l'auteur réussissait à trouver autant de situations, et si il réussirait à en trouver suffisamment pour remplir les 200 pages et quelques ! Et en fait si... un coup les personnages parlent d'amour comme ils parleraient de météo, un coup comme une recherche d'emploi, un cours de maths...

[...]

En somme, c'est un roman graphique amusant, à l'idée de base que j'ai trouvée originale. Je n'ai pas franchement ri durant ma lecture mais plusieurs passages m'ont vraiment fait sourire. Ca ne pourra pas plaire à tout le monde, mais ce fut pour moi, une lecture très agréable et surtout très étonnante !



Bon par contre, un petit conseil, si je peux me permettre : je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de s'inspirer des techniques de drague de ce livre. Sérieux, à mon avis le formulaire à faire remplir et les lettres de motivation, ça ne marche pas vraiment ... :p


Lien : http://d-encre-et-de-reves.o..
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Moments clés de l'Association

C’est parfois cryptique mais, en dépit d’un discours souvent allusif, les portraits sont bien croqués et résument bien, finalement, la belle aventure d’un label éditorial qui a marqué l’histoire de la BD francophone.
Lien : http://www.actuabd.com/Momen..
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Les Plumes, tome 1

Les Plumes est un livre lent, élégant, dont le brio est d’autant plus remarquable qu’il est discret.
Lien : http://www.du9.org/Plumes-Les
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Les amis

Un livre étonnant, fait de petites saynètes démontrant (si besoin est) que "l'amitié" rime avec exclusion, solitude et quelquefois cruauté. Dessiné d'un fin trait sur fond entièrement blanc, le propos véhicule parfois un sentiment de saine absurdité qui n'est pas pour me déplaire.
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Océan Express

Emprunté sur un coup de tête à la médiathèque, je me suis retrouvé agréablement surprise. J'ai suivi une histoire qui n'a rien à envier aux films de Tati.



On retrouve deux personnages qui vont au même endroit pour le week-end et se retrouvent à échanger malencontreusement leurs sacs de voyage. Commence alors une folle aventure pour l'un comme pour l'autre mais qui n'aura pas la même finalité.



J'ai beaucoup ri devant les situations presque ubuesques par moment. Les personnages sont touchants et la galerie qu'ils croisent est assez éclectique. Les péripéties sont nombreuses et chaque personnage y réagit d'une façon différente.



Petit point cependant, il ne faut pas être surpris par le choix effectué du sens de lecture : une page pour la jeune femme et une pour le jeune homme à chaque fois.



Et puis le petit twist de fin... Il vaut à lui seul la lecture de la BD !
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Océan Express

Départ en vacances : sur le quai d'une gare, Adèle et Julien, dans la cohue, se heurtent. Pas de mal mais, dans la précipitation, ils échangent leurs bagages, identiques. Et ce n'est qu'arrivés à destination qu'ils s'en rendent compte...
Lien : https://www.actuabd.com/Ocea..
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Océan Express

(LX971) Je n'ai malheureusement pas été sensible à l'univers de cet album aux accents de comédie désuète et décalée. le récit se déroule à l'époque des 4L et R5, où on payait en francs. Un esprit vintage sans que cela apporte grand-chose à l'affaire, selon moi. Les dessins semblent aussi datés. L'originalité de cet album réside plus dans la contrainte formelle (que s'est imposée l'auteur, fondateur de l'Oubapo qui est le pendant BD de l'Oulipo) de mener deux récits en parallèle : sur les pages de gauche, les aventures d'Adèle et sur celles de droites, les aventures de Julien. Les histoires se croisent constamment sans que nos protagonistes jamais ne se recroisent. le caractère des personnages, du genre passifs et consentants, m'a pas mal agacé. Cela permet de justifier un peu tout et n'importe quoi, les péripéties s'enchaînant les unes après les autres. Bref, non pour la sélection du Prix BDz'îles.

(CS971) Non pour la sélection. Graphisme original en blanc, noir et bleu. Histoire de Julien et Adèle qui manquent sans cesse de se rencontrer tout au long de ce roman graphique. Jusqu'à la fin rien ne se passe. Rien de choquant, rien d'émouvant. J'ai juste été tenue en haleine pour rien.

(IK971) Album dont l'originalité figure dans le concept décrit par Laurent. Le parti pris est tenu jusqu'au bout. Le chassé croisé des 2 personnages est constant mais la rencontre n'aboutie jamais...Dommage, Non pour la sélection du Prix.
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Océan Express

François Ayroles nous invite à prendre un bon bol d’air en bord de mer. Sa BD apporte ainsi le printemps, que ce soit au niveau du cadre (la station balnéaire fictive de Bagatelle-sur-Mer) ou de la forme narrative.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Océan Express

De la rencontre entre ses deux personnages, le dessinateur français François Ayroles, membre de l’Oubapo, fait une comédie rythmée, construite en miroir.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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Les Plumes, tome 1

Quatre romanciers se retrouvent régulièrement dans un petit troquet parisien qui leur sert de QG. Inscht, le moulin à idées non-concrétisées, Greul, le cynique, Malard, le cultivé, et Alpodraco, le dragueur, ne jouissent pas d’une notoriété particulière, mais prennent plaisir à discuter de leur métier autour d’un verre. Que ce soit pour débattre sur leur art ou pour se lancer dans des concours d'épithètes, juste pour passer le temps, ces rencontres rituelles au «Rendez-vous des amis» ont quelque chose de sacré. Alors, quand le patron décide de mettre la clef sous le paillasson pour prendre sa retraite, il est temps de faire preuve d’ingéniosité ...



La première partie de ce diptyque, écrit par Anne Baraou et dessiné par François Ayroles, se découpe en onze séquences ayant pour seul fil rouge la fermeture de ce bar ringard, faisant office de métaphore à une profession en perdition. À coups de dialogues savamment construits et non-dénués d’humour, la scénariste partage le quotidien de quatre écrivains lambda et propose une vision plutôt désillusionnée du monde de la littérature. Des obligations commerciales d’un milieu littéraire sous l’emprise grandissante du marketing à leurs propres névroses, en passant par les éditeurs, les confrères et les attachés de presse, personne n’échappe à cette chronique acerbe. Dans ce café où le verbe coule à flots alors que la pompe à bière reste trop souvent muette, le lecteur a néanmoins tendance à s’ennuyer de ces bavardages finalement assez insipides. Outre le manque de rythme et de structure, l’exercice se révèle vite trop hermétique et les discussions peinent à accrocher.



Malgré le décor assez monotone de ce bar de quartier miteux et le nombre d’intervenant limité, François Ayroles parvient tout de même à tirer son épingle du jeu. Porté par la mise en couleur efficace d’Isabelle Merlet, le graphisme s’adapte parfaitement au ton du récit et plonge ce verbiage culturel dans l’atmosphère adéquate.



Un travail d’écriture réservé aux passionnés du monde littéraire.
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Le vol d'Hermès

Récit court truffé de détails – seize pages à l’encre de Chine pour 6 petits euros – il faudra au lecteur un peu d’attention pour lier et articuler les images, inventer le texte. On ne vous en dit pas plus. C’est un coup de maître et ça se passe de mots.
Lien : http://www.bodoi.info/le-vol..
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Le vol d'Hermès

24 Pages en N&B pour cette enquête policière, cet espionnage passif, ce voyage étonnant que nous propose l’auteur dans un silence imposé.
Lien : http://www.bdencre.com/2019/..
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Enfer portatif

Cet Enfer portatif est truffé de bonnes inventions : un road-movie insolite qui cache une parabole très pertinente des côtés obscurs de la société. Osé, mais c'est gagné.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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Les Plumes, tome 1

La vie ordinaire, d'écrivains ordinaires. Ca nous change de l’exubérance des quatrièmes de couverture.
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L'amour sans peine

Un délice original.
Lien : http://www.bodoi.info/lamour..
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Les Plumes, tome 1

Chaque chapitre tourne autour des rencontres de quatre écrivains, ils ont une verve réjouissante, un regard très critique sur le milieu de l'édition et deviennent touchants quand ils partagent leur angoisses.
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Une affaire de caractères

L'exercice, raffiné dans le trait et ludique dans la construction, est un divertissement rare et renouvelé. Car on replonge dans Une affaire de caractères, une fois la dernière page tournée, pour y dénicher encore de nouvelles subtilités.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Une affaire de caractères

François Ayroles se cache volontiers dans ses bandes, d’où son goût de la contrainte, mais sans pour autant se retenir de dévoiler, de manière plutôt discrète, certains traits de son caractère.
Lien : http://www.du9.org/chronique..
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