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Citations de François Foll (94)


La mamée était de ces vieillards que le temps use sans parvenir à les briser. Engoncée dans un vieux fauteuil fourbu, elle portait tous les stigmates du combat d’arrièregarde, le corps difforme avec membres décharnés et tordus comme des ceps assoiffés, le dos cassé avec bosse de Polichinelle gauchissant les omoplates, la peau fripée et tavelée, le cheveu tirant vers l’herbe grise du cimetière, l’œil chassieux et, en guise de visage, une trogne verruqueuse au menton de prognathe. Elle se nommait Eugénie et il la trouva finalement sympathique.

Chapitre 27
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– Pardonnez-moi, maître, j’essaie d’oublier. Chaque minute, chaque seconde, j’essaie d’éloigner ma pensée de celle que j’aime. Parfois j’y parviens, mais cette maladielà n’est pas ordinaire. Son image, son parfum, le goût de ses lèvres, sa voix limpide, la douceur de sa peau, la profondeur de son regard. Tout cela me hante… Je lutte, je la repousse, c’est douloureux, mais inlassablement, elle revient, me parle, dit qu’elle m’aime, se serre contre moi.

Chapitre 27
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Mais c’est par la lecture, maître, cette activité innocente, qu’Isabelle et moi nous sommes rejoints. Vous souhaitiez que je lui redonne goût à la vie, que je lui fasse oublier la perte de ses parents, je crois y être parvenu grâce aux livres. Mais les livres ne sont rien sans lecteurs. Les phrases n’ont pas le même attrait selon la manière dont on les prononce. Je dirais même selon la manière dont on les vit. Quand, avec Isabelle, nous lisons et commentons à haute voix, nous dévoilons notre âme, nous nous mettons à nu et cela, ni vous, ni moi, ni tous les David Meyer du monde n’y peuvent rien changer. Les livres que nous avons lus ont révélé l’harmonie de nos sentiments. Isabelle et moi avons la même musique au cœur !

Chapitre 23
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Si jeunes, les lauréats étaient déjà pétris d’orgueil, se haussant du col et maîtrisant mal les signes de leur supériorité. La tribune dut s’en apercevoir car une mise en garde fut lancée contre l’immodestie et la vanité.

Chapitre 22
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Après avoir épuisé les histoires les concernant, les deux adolescents s’étaient découvert une inclination commune : la lecture.
– Sans les livres, je serais morte ! lui avait-elle dit un jour. Morte de chagrin et de solitude.

Chapitre 21
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– Un jour viendra, peut-être plus proche qu’on ne le croit, où toutes les villes de France, y compris Paris, adopteront nos lois morales. Sais-tu qu’en ce moment même le roi Henri III est amené à négocier avec ceux qui nous soutiennent ? Sais-tu que les massacres de la Saint-Barthélemy n’ont fait que stimuler notre cause ? (...)
Or, sache-le, notre force réside essentiellement dans la rigueur de notre discipline. C’est pourquoi nos châtiments doivent être exemplaires !

Chapitre 21
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Grand et solidement charpenté, vêtu d’une longue houppelande noire refermée au col sur une modeste fraise blanche à godrons, le chef coiffé d’une toque de laine grise à oreillettes, le regard vif et la barbe longue aux reflets blond-roux descendant en pointe jusqu’au diaphragme, Théodore de Bèze portait avec majesté ses cinquante-six printemps.
C’était un homme simple, peu sensible aux honneurs, si bien qu’après avoir salué tout le monde il ne prit pas place dans le fauteuil qu’on avait mis là comme un trône mais vint s’asseoir sur un banc.

Chapitre 21
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Le jeune homme fut emmené sans autre forme de procès vers une destination inconnue et ce fut seulement trois jours plus tard qu’on apprit qu’il avait été condamné à un mois de Tiers et Le Quart Livre des faits et dits héroïques du noble Pantagruel de François Rabelais.
Martin en fut profondément choqué car, ayant parcouru lui-même chez le marrane Manuel Toledo quelques chapitres pantagruéliques, il n’y avait rien trouvé qui méritât un tel châtiment. Certes, il n’ignorait pas qu’à Genève certains ouvrages comme l’Amadis de Gaule et l’ensemble de l’œuvre rabelaisienne étaient considérés comme pervers, mais alors pourquoi les lisait-on sans contrainte chez les huguenots du midi de la France ?

Chapitre 21
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– Si Dieu veut qu’elle m’aime, se répétait-il alors, au bord de l’extase, aucune loi humaine ne m’arrêtera. Nous nous enfuirons ensemble aux Pays-Bas, en Angleterre, là où nous pourrons nous aimer en paix !
Ce qu’il ignorait, c’est que la paix n’était nulle part.

Chapitre 21
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Isabelle serait respectée et à l’abri du besoin. Mais serait-elle heureuse ? Martin se dit qu’il était de son devoir d'en répondre.

Chapitre 21
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A l’évidence, le prétendant était intelligent. Il n’avait pas fait d’études brillantes mais elles étaient suffisamment solides pour que ses soutiens fassent le reste, à savoir le doter d’un ministère à sa portée, le nommer «bourgeois gratis », première marque de considération genevoise, dans deux ans, et « spectable », membre de la Vénérable Compagnie dans moins de cinq.

Chapitre 21
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David Meyer était beau ! De taille moyenne, élégant dans un pourpoint de drap gris clair, sobre de coupe mais bien taillé, le cheveu blond, l’œil vert, éclatant de santé. Martin sentit son estomac se serrer en songeant au couple magnifique qu’il ferait avec sa déesse.
Mais, observant le promis, il crut percevoir de la morgue et de la suffisance dans son comportement. Interrogeant discrètement ses collègues d’étude, il retint que David Meyer était de ceux dont les certitudes sont fondées sur les assises d’une famille qui compte, possédant suffisamment de richesses pour susciter l’envie, faisant autorité morale et disposant d’appuis très sûrs, tant au Consistoire qu’au Conseil des Deux-Cents.

Chapitre 21
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Quant à la religion, écartelé depuis sa naissance entre deux intégrismes, Martin la repoussait inconsciemment au second plan. Certes, il respectait le rite protestant, se conformait à la rigueur instaurée par Jean Calvin, mais plus le temps passait, plus il se sentait proche des marginaux du culte, non dénués de moralité mais mal à l’aise dans les habits trop étroits du sectarisme et de l’intolérance.

Chapitre 20
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Et ce fut ainsi qu’en ce début d’automne 1573 s’ouvrit une page de vie dont Martin allait goûter chaque ligne.

Chapitre 13
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– Eh toi, la Jacotte qui d’habitude joue si bien du plat de la langue, ouvre ton bec et quitte cet air marmiteux qui te rend laide !

Chapitre 13
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Là, en ce lieu et à cet instant, observant l’eau scintillante glissant paisiblement sous la caresse des saules pleureurs, Puységur ressentait ce qui était peut-être le vrai bonheur accordé aux hommes, une sorte d’état de grâce éphémère où la pensée, immobile, n’attendant rien du corps, se gorge du temps qui passe.

Chapitre 12
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Raymond Puységur se sentait bien. Il communiait avec la nature resplendissante d’une fin d’été ensoleillée, y percevant la main bienveillante d’un Dieu qu’il envisageait bien plus sous les cathédrales de feuillage que dans celles de pierre.

Chapitre 12
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Qu’est-ce que cela? Vais-je me laisser gagner par les sentiments des médiocres ? Me vautrer à mon tour dans la bauge des pourceaux? Devenir faible et marmiteux comme une vieille femme ? Vais-je me coucher devant ceux qui ont massacré les nôtres ? Ramper sous les fourches Caudines de ces fieffés papistes ? Me prosterner aux pieds du roitelet cruel et hypocrite qui chie sur son royaume ?

Chapitre 11
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Toi aussi tu te laisses aller aux accommodements ! Et puis… tout cela pourquoi ? Crois-tu pouvoir convertir à la religion la terre entière ? N’est-ce pas aussi stupide que de croire à la pierre philosophale ? Voilà près de quinze ans que tu sillonnes les routes de ce royaume. Tu as pris tous les risques. Vingt fois, tu as failli te faire occire. Tu as tout sacrifié à la cause. Tu n’as pas de femme, pas d’enfant à aimer, pas de foyer. Tes amours ? Des drôlesses de passage ! Ta famille ? Voici bientôt trois ans que tu n’as pas revu ta mère. Est-elle seulement encore de ce monde ?

Chapitre 11
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– Cornedieu! s’écria-t-il (...) Je sais bien moi pourquoi Houdan est la capitale de la volaille. On n’y trouve que poules et poulets prêts à se faire lapins au moindre danger ! Mais, Dieu merci, il y a bien d’autres villes par ce royaume où les hommes ne sont pas des escouillés, des chapons à la crête tombante, des volatiles de basse-cour tout juste bons à glousser et caqueter!

Chapitre 11
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