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4.14/5 (sur 98 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Liege(Belgique) , le 22/12/1980
Biographie :

François Gemenne est chercheur et enseignant en sciences politiques à l'Université de Versailles et à l'Université de Liège, expert associé au CERI - Sciences Po, et spécialiste des migrations liées à l’environnement, et de géopolitique de l’environnement, ex-directeur exécutif du programme de recherches politiques de la terre.

Il a signé plusieurs essais, dont : Controverses climatiques, sciences et politique, avec Edwin Zaccaï et Jean-Michel Decroly (Presses de Sciences Po, 2012), et Géopolitique du changement climatique (Armand Colin, 2009).


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Bibliographie de François Gemenne   (17)Voir plus

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Vidéo de

avec Adrien ESTEVE, chercheur, François GEMENNE, chercheur en Sciences politiques, L' écologie n'est pas un consensus (Fayard), Sofia KABBEJ, doctorante, animé par Florian OPILLARD, directeur scientifique du FIG 2023


Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
François Gemenne
Les réticences face aux contraintes ?
" On a une vision nette du monde qu'on veut éviter, celui qui dépeignent les scientifiques : cataclysmique, transformé complètement par les pertes de biodiversité, les pollutions et le changement climatique. Mais personne n'a de vision claire du monde vers lequel on voudrait tendre et qui nous ferait accepter les contraintes nécessaires pour y parvenir."
Les données et les évolutions le montrent : il y a urgence. "Mais la présentation binaire gagné/perdu n'a pas de sens. En réalité, on a déjà perdu. Pour les populations des pays en développement, c'est déjà perdu. Les migrations climatiques, la perte de territoire, les crises sanitaires sont déjà une réalité. La question n'est pas si on va gagner ou perdre, mais comment réussir à limiter les dommages. Si on était dans une voiture, il ne s'agirait pas d'éviter la sortie de route - elle a lieu - mais plutôt comment éviter le nombre de tonneaux et trop de monde se fassent éjecter du véhicule."
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les migrants sont devenus les principaux investisseurs dans leur propre pays, et des acteurs essentiels de leur développement. Une très grande majorité des migrants envoient de l’argent à leurs proches, souvent en petites transactions. Bien qu’elles baissent régulièrement, les commissions prélevées par les agences qui permettent ces transactions, comme Western Union ou Moneygram, restent considérables : environ 8 % du total. C’est l’Inde qui reçoit le plus de transferts (79 milliards de dollars en 2018), suivie de la Chine (67 milliards), du Mexique (36 milliards) et des Philippines (34 milliards)11. Dans le budget national de ces pays, les remises d’épargne constituent généralement une part assez marginale. Pour les familles qui les reçoivent, en revanche, ces envois réguliers d’argent représentent souvent l’aboutissement du projet migratoire, et parfois leur seul lien avec celui qui est parti.
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La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. » On a beaucoup glosé sur la petite phrase de Michel Rocard, prononcée pour la première fois en 1989 et répétée plusieurs fois par la suite. Aucune parole, sans doute, n’aura autant structuré le débat sur les migrations en France que celle-là. Elle est particulièrement pratique, puisqu’elle est absolument creuse : elle convient d’abord à ceux qui veulent limiter l’immigration, tout heureux de trouver une figure historique de la gauche pour valider leurs propositions. Et elle convient aussi à ceux qui voudraient accueillir davantage, puisqu’ils affirment alors, généralement de bonne foi, que la citation est apocryphe. Rocard, clament-ils, avait ajouté : « … mais elle doit en prendre sa juste part » – sans préciser ce que cette part devrait être.
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... : en d'autres termes, les membres de la majorité se laisseront plus facilement convaincre s'ils ont l'impression que les membres de la minorité sont semblables à eux. Or les écologistes se sont souvent posés en donneurs de leçon, ascètes et plus vertueux que les autres, et donnant par là même l'impression de vivre dans un atre monde que la majorité de la population.
...
Le fait que la plupart des partis politiques se préoccupent aujourd'hui d'écologie est à la fois une victoire culturelle pour les écologistes et la preuve que l'influence minoritaore peut parvenir à des résultats.
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Le principal effet de la fermeture des frontières, ce n’est pas d’arrêter les migrations : c’est de les rendre plus coûteuses, plus dangereuses et plus meurtrières. C’est la matrice du business des passeurs. C’est bien la fermeture des frontières qui rend les passeurs indispensables, puisque autant de réfugiés et de migrants ont absolument besoin de franchir ces frontières. Plus on ferme les frontières, plus l’activité des passeurs fleurit. Curieusement, alors que tous les gouvernements prétendent vouloir lutter contre les passeurs en fermant les frontières et les routes migratoires, on fait exactement l’inverse : plus on restreint les possibilités de franchir légalement les frontières, plus on alimente le commerce de ceux qui les font franchir illégalement. Le résultat est le chaos actuel, où ce sont désormais les passeurs qui déterminent qui arrive en Europe, à quel endroit et à quel prix. Plus nous avons essayé de lutter contre l’immigration irrégulière, plus nous avons développé le business des passeurs. L’introduction des passeports biométriques et de nouvelles technologies de contrôle des frontières dans les aéroports européens, dès le début des années 1990, ont favorisé le franchissement des frontières, pour ceux qui n’avaient pas de visa, par camions ou par bateaux.
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Les immigrés plus récents sont beaucoup plus diplômés que leurs aînés : 33 % des immigrés arrivés après 1998 sont diplômés de l’enseignement supérieur, alors qu’ils n’étaient que 21 % parmi ceux arrivés avant 1998. Et ceux qui sont arrivés dernièrement, notamment lors de la crise des réfugiés, sont encore plus diplômés : 42 % des immigrés arrivés en France en 2017 étaient diplômés de l’enseignement supérieur, dont 37 % avec un niveau bac+3 ou supérieur10. Les femmes sont plus diplômées que les hommes (45 % contre 39 %). Et contrairement à une idée reçue, les immigrés africains ne sont guère moins diplômés que les autres : 37 % d’entre eux sont diplômés de l’enseignement supérieur, dont 30 % de l’enseignement supérieur de type long (bac+3 ou plus). Cela veut dire que plus les immigrés sont arrivés récemment, plus ils sont diplômés : la figure de l’immigré arrivé sans diplôme appartient bien davantage à l’ancienne génération d’immigrés qu’à la nouvelle.
Les nouveaux immigrés sont non seulement beaucoup plus diplômés que la moyenne de la population dans leur pays de départ11, mais ils sont surtout beaucoup plus diplômés que nous : en France, 18,3 % de la population possède un diplôme supérieur à bac+2. C’est plus du double chez les immigrés africains arrivés depuis 2012.
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La frontière est utlisée comme le marqueur de notre identité collective : si nous sommes à l'intérieur, derrière les murs et les clôtures, c'est que nous sommes du bon côté.
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Les gains potentiels de la migration, en tant qu’investissement, sont donc substantiels pour les migrants. Mais, contrairement à une idée tenace et pas toujours explicite, ils ne viennent pas pour bénéficier d’allocations ou vivre aux crochets des organismes sociaux : beaucoup ne connaissent pas les aides auxquelles ils ont droit et n’y ont pas recours. Ils viennent avant tout pour développer un projet économique, qui permettra de faire mieux vivre leur famille ou, simplement, de lui permettre de survivre. La migration est avant tout le projet et la promesse d’une vie nouvelle et meilleure, non seulement pour les migrants, mais aussi pour leur famille. Cela explique que le taux d’entrepreneuriat, parmi les immigrés, soit supérieur en France à celui des nationaux : la dernière étude sur le sujet date d’il y a dix ans déjà, mais elle révélait qu’en 2007-2008 la part de travailleurs indépendants était de 10,6 % parmi les immigrés, contre 8 % parmi les nationaux14. L’entrepreneuriat des immigrés est encore plus marqué dans d’autres pays européens, notamment en Europe de l’Est. Si les immigrés ont davantage l’esprit d’entreprise que les nationaux, c’est avant tout parce qu’ils sont venus pour réaliser un projet migratoire.
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En France même, deux conceptions de la laïcité s’affrontent souvent. L’une, légaliste, et défendue notamment par l’Observatoire de la laïcité3, insiste avant tout sur la laïcité comme une liberté de conscience, de croire ou de ne pas croire, qui garantit l’égalité de chacun devant la loi, quelles que soient ses convictions. Mais une autre conception de la laïcité, parfois nommée « laïcité de combat », s’inquiète de la montée de courants islamistes et fondamentalistes, et s’attaque dès lors à toute présence de signes religieux dans l’espace public. En France, cette conception est portée en particulier par le Printemps républicain, un groupe de proches de Manuel Valls. Le problème, c’est que cette « laïcité de combat » ressemble parfois beaucoup à un combat contre l’islam et les musulmans, dont la présence est sans doute plus visible dans l’espace public que d’autres religions. On peut avoir l’impression que, sous des dehors de défense de la laïcité, c’est avant tout aux musulmans que l’on s’en prend, comme si la laïcité servait avant tout de prétexte et s’appliquait selon une géométrie variable.
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parmi les migrants et les exilés, nombreux sont ceux qui possèdent des diplômes de niveau élevé, mais cette qualification n’est ni visible ni revendiquée parce que les gens ne parlent pas la langue ou parce qu’ils sont mis dans des situations de clandestinité. Ils sont d’emblée considérés comme non qualifiés
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