Rencontre avec Francois Lenglet - 38ème édition du Livre sur la place
Le virus a fait avancer les aiguilles du temps.
Explication personnelle :
François Lenglet explique ( TV ) que, depuis le corona, certains seteurs ( informatique, bureautique, vélos, tourisme aquitain ) ont doublé leur chiffre d'affaire, tandis que d'autres ( aérien, transports, tourisme parisien, restaurants, etc...) ont perdu du chiffre d'affaire.
Il conclut en disant qu'avant, les changements étaient lents, les entreprises avaient le temps de s'adapter, mais que corona a obligé la population à faire un virage rapide... et il termine ainsi :
"Le virus a fait avancer les aiguilles du temps;"
L'idée même du marché fait de vous un être calculant et solitaire. Tous les rapprochements, toutes les interactions sociales sont aujourd'hui arbitrées par le marché, par le jeu de l'offre et de la demande. Cela conduit mécaniquement à un sentiment de solitude très profond, qui n'est pas seulement physique, mais aussi philosophique et politique. Le succès des mouvements populistes vient du fait qu'ils se battent contre cela. Il y a évidemment quantité de régimes populistes, mais qui ont tous, me semble-t-il, un point commun : ils entendent mettre des limites au libre jeu du marché et récusent l'idée d'une société où l'homme est seul face au capital.
Entretien accordé à Eléments, n°179, août-septembre 2019, p. 9
Ce que j'aime, chez François Lenglet, c'est qu'outre ses interventions très claires et je pense, pertinentes, il s'efforce souvent de terminer d'un trait humoristique .
Dans le contexte de la rebellion du groupe Wagner contre Poutine, il pense que le chef d'état est affaibli, et conclut à TF1 :
Un dictateur qui ne fait plus peur,
C'est comme un boucher végétarien :
On n'y croit pas !
Pourquoi les Grecs, les Italiens, les Français ont-ils préféré rester dans l'euro au prix d'une telle purge?
Il faut y voir encore la volonté de nos baby-boomers.
En 2012, ils sont pour beaucoup à la retraite. Ils ont constitué un patrimoine, qu'ils ne veulent pas voir se dévaluer.
Pour eux, mieux vaut une monnaie forte et délétère plutôt qu'une monnaie fondante et l'inflation.
Eux-mêmes qui avaient profité de la hausse des prix pour acquérir à bon prix leur logement, dans les années 70, en remboursant des crédits sans valeur, veulent profiter de leur capital pour leurs vieux jours.
Mieux vaut l'euro avec le chômage des jeunes, plutôt que le retour du franc avec la ruine des rentiers.

Chacun d’entre nous peut l’observer, en allant faire ses courses dans un supermarché : les caissières disparaissent. Au profit d’automates, sur lesquels le client peut scanner le code-barres des articles qu’il a sélectionnés, pour payer ensuite par carte bancaire. Au rayon fruits et légumes, même phénomène. Naguère, il y avait un employé pour peser et étiqueter la livre de tomates. Aujourd’hui, c’est le client qui identifie lui-même sur un écran tactile les denrées qu’il veut peser, pour coller ensuite l’étiquette avec le prix. Certaines machines détectent même la couleur du fruit choisi, pour proposer un choix d’étiquettes plus restreint et faciliter le repérage du consommateur.
Les caissières. Les employés de banque, concurrencés eux aussi par des automates. Les secrétaires, remplacées par des ordinateurs, désormais par de simples téléphones qui intègrent la fonction d’assistant. Demain, les conseillers financiers, eux aussi débarqués au profit de machines intelligentes qui nous proposeront une gamme d’investissements correspondant à notre profit de risque, lui-même établi à partir de l’historique de nos décisions financières et de notre carrière, en tenant compte des changements incessants de la fiscalité. Demain encore, les chauffeurs routiers et les taxis, devenus inutiles à l’heure de la conduite automatisée, qui permettra également de diviser le nombre des accidents par dix. Et encore les avocats ou les radiologues, dont l’expertise est mise au défi par l’intelligence artificielle et ses possibilités innombrables.
En mars, des élections libres sont organisées en RDA. Et en août, le nouveau parti est-allemand demande l'adhésion du pays à la République fédérale, qui va alors s'augmenter de plusieurs Länder. Le 3 octobre 1990, l'Allemagne ne fait plus qu'une, et le nouveau pays réinstalle sa capitale à Berlin. Ce jour-là finit véritablement la Seconde Guerre mondiale.
La crise asiatique, tout comme celle du Mexique qui l'a précédée ou celle de la Russie qui l'a suivie, n'était pas autre chose que le dégonflement d'une gigantesque bulle spéculative, créée par l'appétit de rendement de capitaux dont les mouvements avaient été libéralisés intégralement peu avant.