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Citations de François-Xavier Bellamy (108)


François-Xavier Bellamy
La culture n’est pas un avoir, elle n’est pas un bagage ni un capital. Le capital que vous transmettez se divise en autant de parts que de personnes qui le reçoivent ; la culture, en revanche, et c’est tout le miracle de la transmission, se multiplie à mesure que vous la partagez. Elle s’augmente dans l’acte qui la transmet, à la différence d’un capital. En revanche, si vous ne la transmettez plus, elle disparaît. La culture meurt quand elle n’est pas transmise.
(Conférence à l'institut Diderot, "l'avenir de l'enseignement")
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François-Xavier Bellamy
La différence entre celui qui a un vocabulaire étendu et celui qui a un vocabulaire très pauvre, c’est que le second, ne pouvant nommer ses propres émotions, ses propres intuitions, est en fin de compte privé de sa propre vie intérieure. Celui qui n’a pas les mots pour dire l’injustice qu’il éprouve, les blessures qu’il ressent, n’aura plus pour s’exprimer et protester que la violence.

(Conférence à l'institut Diderot, "l'avenir de l'enseignement")

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Au fond, tout est une affaire de volonté. On peut choisir de regarder le monde avec émerveillement, avec ce souhait absolu de voir ce qu il y a en lui de plus beau ; ou on peut au contraire, au milieu de la plus extrême richesse, se trouver parfaitement déprimé, et se plaindre de la vacuité de toute chose. Il y a là un choix à faire.

«Il y a plus de volonté qu on ne le croit dans le bonheur», dit Alain.

Parce qu au fond, si nous voulons bien y regarder, le bonheur ne se trouve pas dans ce que nous ne possédons pas encore, mais seulement dans le regard que nous portons sur ce qui se trouve dans nos mains.
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Le bourgeon explose à son tour, et la fleur éclôt au soleil. Il faut que le bourgeon explose pour que la fleur jaillisse, bien sûr. Vous ne pouvez pas imaginer que la fleur conserve chacun des états antérieurs. La fleur ne peut pas rester une graine, elle ne peut pas rester un bourgeon, sans quoi il n’y aurait pas de fleur du tout. Qu'est-ce donc qu une plante ? Eh bien, c'est une histoire, c'est un processus, c'est un progrès. Mais ce progrès est destructeur autant qu'il est créateur. Et pour qu’il soit créateur, il faut qu il soit destructeur.
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Voilà peut-être ce qu on appelle, ce qu'on devrait appeler, le miracle de la politique. On ne peut pas rêver d'un monde sans violence. On ne peut que tenter de construire un monde qui nous préserve de notre propre violence, en construisant contre elle l'autre de la violence, c'est-à-dire l'expérience politique. Et voilà une piste vers la réponse qui pourrait nous permettre de vivre ce grand rêve dont nous devons continuer, j en suis sûr, d’être habités. Quant à savoir si ce rêve se réalisera, cela, chers amis de la vérité, c'est encore une autre question...
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Et c'est la raison pour laquelle le désir, nécessairement, produit de la violence. C'est la raison pour laquelle la société, nécessairement, est travaillée de violence ; le «vivre ensemble» est décrit comme une valeur suprême, mais il n'y a rien de plus épouvantable que le vivre ensemble !

Nous en parlons comme si c'était une promesse de paix et de bonheur. Mais le vivre ensemble, c’est l'enfer ! Il faut rompre avec l'illusion romantique, ne plus rêver d'un monde sans violence. Vivre avec les autres, c'est nécessairement le début de tous les ennuis, parce que c'est désirer ensemble exactement la même chose et passer notre temps à combattre pour obtenir précisément ce que l'autre désire.
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Pouvoir trouver en quelques clics toutes les grandes dates des siècles passés ne nous dispense pas d'apprendre la chronologie de notre histoire: car la connaître, c'est pouvoir se situer dans le temps; c'est comprendre, prendre avec soi, dans leur épaisseur propre, les périodes et les ruptures qui ont contribué à faire de nous ce que nous sommes, et ainsi mieux nous comprendre nous-mêmes.
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la philosophie montre en effet que c’est en lisant ce que d’autres ont écrit que nous pouvons développer une pensée personnelle.
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François-Xavier Bellamy
Là où la culture n'est plus transmise, il ne faut pas s'étonner de voir resurgir le contraire de la culture, c'est à dire une forme de barbarie.
[Public Sénat, 2 mars 2021]
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Celui qui dit qu’il est trop tôt ou trop tard pour phllosopher, dit en substance qu’il est trop tôt ou trop tard pour être heureux. Or il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard pour être heureux. Le moment pour être heureux, c'est maintenant. Le moment pour cultiver cet amour du réel, pour cultiver les joies simples de la vie, pour épargner à notre âme les troubles qu'elle traverse et pour devenir « tranquille comme un ancien en face de l’avenir», ce moment, c'est maintenant. D’où l’invitation d’Horace :

«Carpe diem!»

Cueille le jour ! Cette invitation que l’on a inscrite sur tant de cadrans solaires, sur tant de moyens de mesure du temps signifie que le temps passe, et qu’il faut saisir le présent. Qu’est-ce qu on attend pour être heureux ? C'est maintenant qu’il faut choisir le bonheur.
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Alors, plutôt que d’espérer toujours plus, de vouloir toujours autre chose, de regarder toujours les autres, ne pourrions-nous pas simplement considérer ce que nous sommes, ce que nous avons aujourd'hui, ce que nous avons reçu, et que nous avons la chance de pouvoir cultiver ? Et si après tout le bonheur était là ?

Il faudrait seulement, comme le dit une formule attribuée à saint Augustin, non pas désirer ce que nous ne possédons pas encore, mais réapprendre à désirer ce que nous possédons déjà.
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Espérance et optimisme (…) Il arrive souvent que les deux termes soient confondus ; rien pourtant n’est plus opposé, au point que ces deux attitudes existentielles sont en fait incompatibles l'une avec l'autre. Dans un article de 1942, publié plus tard dans les Essais et écrits de combat, Georges Bernanos dénonçait cette confusion :

«Je sais bien qu’il y a parmi vous des gens de très bonne foi, qui confondent l'espoir et l’optlmisme. L’optimisme est un ersatz de l'espérance, dont la propagande officielle se réserve le monopole. Il approuve tout, il subit tout, il croit tout, c’est par excellence la vertu du contribuable. Lorsque le fisc l’a dépouillé même de sa chemise, le contribuable optimiste s’abonne à une revue nudlste et déclare qu’il se promène ainsi par hygiène, qu’il ne s’est jamais mieux porté. »
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Il n’y a pas d’alternative : il faut aimer cette culture, accepter de la recevoir et de la transmettre — ou bien n’en aimer aucune. Bourdieu reconnaissait qu’on ne peut faire d’un enfant « l’indigène de toutes les cultures » ; et ce ne sont pas nos programmes scolaires, qui ont abandonné des pans entiers de l’histoire de France pour faire place aux « civilisations extra-européennes », qui y parviendront. Encore une fois, c’est mettre le but avant le chemin : un collégien ne s’ouvrira pas sur l’universel pour avoir eu des aperçus universitaires sur toutes les cultures du monde ; c’est en apprenant à bien connaître sa propre culture qu’il se prépare à rencontrer demain le monde en adulte ouvert, curieux et capable de discerner la valeur de l’altérité.
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Avec ses règles et ses contraintes, la langue est ce dans quoi prend forme une pensée, le rythme qui la structure, l'exigence qui la pousse vers son aboutissement. La gêne même qu'elle nous impose est ce qui donne corps à nos idées. L'orthographe, par exemple, est nécessaire - et pas seulement pour réussir en société : elle est nécessaire pour penser.
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Plus nous apprenons et plus il est facile d'apprendre.
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Il est ridicule de considérer que changer est bon en soi — et tout aussi ridicule de considérer que ne pas changer est en soi un impératif. Le débat public comme nos discernements personnels sont vides s'ils se contentent d'opposer le mouvement à la conservation. Rien n'est stupide comme l'injonction de « bouger », si ce n'est peut-être l'injonction « de ne pas bouger ».
Pour ne pas laisser nos vies à l'antagonisme de ces deux folies réciproques, il nous reste simplement à retrouver la sagesse de cette question : « Où vas-tu ? »
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Loin d'être un appétit de vie, la passion pour le nouveau est plutôt le symptôme d'une incapacité à la vie d'une forme de nihilisme déprimé.
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L'époque de la mobilité universelle sera celle de la liquidation générale des corps: quand tout pourra être changé nos corps auront cessé d'être. Il seront définitivement maîtrisé, numérisés, robotisés. On les dira "augmentés", mais ils auront en fait été amputés de ce qui les faisait être des corps - de qui nous faisait vivants.
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Notre refus de la transmission a engendré ce qui ressemble parfois à une société d'enfants sauvages. Développement des incivilités, distension de tous les liens, consumérisme irresponsable, difficultés quotidiennes dans la vie en collectivité, échec de l'insertion sociale et de l'engagement citoyen, rupture du dialogue entre les générations, explosion de la délinquance… Partout, nous voyons l'homme « dégradé, insociable, grossier » — partout, nous voyons l'homme inhumain. Au cœur de nos pays « développés », nous avons le sentiment de voir resurgir la barbarie. Et nous n'arrivons pas à nous l'expliquer.
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En réalité, rien n’est plus fécond, pour faire croître une liberté nouvelle, que la rencontre avec le livre. L’homonymie du mot liber, qui veut dire en latin à la fois « libre » et « livre » n’a rien d’insignifiant. Dans cet objet si simple en effet, nous trouvons concentrée l’essence même de la médiation. Le livre est un chemin, qui nous force à sortir de nous-mêmes – le signe en est l’effort qu’il exige de nous. Mais si nous sommes conduits au-dehors de nous-mêmes, c’est pour mieux nous y trouver. Être soi-même n’est pas immédiat : et l’effort qu’il faut faire vers soi-même, pour former sa propre pensée, atteindre sa propre singularité, c’est tout le travail de la culture – et c’est, en particulier, le plus grand bénéfice que nous puissions tirer de la lecture.
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