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La boiteuse de Françoise Grard
Ma solitude a pris alors un tour radical, comme si j’étais la seule rescapée d’un cataclysme. C’est à ce moment-là que j’ai cessé de guetter les bruits, de fixer le chemin, c’est à ce moment-là que l’espoir d’un secours m’a quittée. Il était neuf heures du soir, Wilfred ne viendrait plus. Je n’aurais pu dire pourquoi cette certitude se glissait en moi comme un serpent froid entre mes omoplates. Seulement que je savais que mon salut ne passerait plus par lui ; une évidence monstrueuse qui ne me révoltait même pas. Wilfred ne viendrait plus. |