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Citations de Frantz Fanon (154)


Baruk ne dit pas autre chose : "La délivrance des complexes de haine ne sera obtenue que si l'humanité sait renoncer au complexe du bouc émissaire."
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Il s'agit, pour nous, dans ce chapitre consacré aux rapports de la femme de couleur et de l'Européen, de déterminer dans quelle mesure l'amour authentique demeurera impossible tant que ne seront pas expulsés ce sentiment d'infériorité ou cette exaltation adlérienne, cette surcompensation, qui semblent être l'indicatif de la Weltanschauung noire.
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La question qui se pose est la suivante : le Blanc peut-il se comporter sainement vis-à-vis du Noir, le Noir peut-il se comporter sainement vis-à-vis du Blanc ?
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Il ne faut pas essayer de fixer l'homme, puisque son destin est d'être lâché. La densité de l'Histoire ne détermine aucun de mes actes.
Je suis mon propre fondement. Et c'est en dépassant la donnée historique, instrumentale, que j'introduis le cycle de ma liberté.
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La délivrance des complexes de haine ne sera obtenue que si l'humanité sait renoncer au complexe de bouc émissaire (Baruk)
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Les dirigeants nationalistes savent que l’opinion internationale est forgée uniquement par la presse occidentale. Or, quand un journaliste occidental nous interroge, c’est rarement pour nous rendre service. Dans la guerre d’Algérie, par exemple, les reporters français les plus libéraux n’ont pas cessé d’utiliser des épithètes ambiguës pour caractériser notre lutte. Quand on leur en fait le reproche, ils répondent en toute bonne foi qu’ils sont objectifs. Pour le colonisé, l’objectivité est toujours dirigée contre lui.
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L'aliénation intellectuelle est une création de la société bourgeoise. Et j'appelle société bourgeoise toute société qui se sclérose dans des formes déterminées, interdisant toute évolution, toute marche, tout progrès, toute découverte. J'appelle société bourgeoise une société close où il ne fait pas bon vivre, où l'air est pourri, les idées et les gens en putréfaction. Et je crois qu'un homme qui prend position contre cette mort est en un sens un révolutionnaire.
P. 218
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« Mon ultime prière :
Ô mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge! »
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Le colonialisme français n'a voulu autre chose depuis 1954, que casser la volonté du peuple, briser sa résistance, liquider ses espoirs. Il n'a reculé depuis cinq ans devant aucun radicalisme, ni celui de la terreur ni celui de la torture. En brassant ces hommes et ces femmes, le colonialisme les a regroupés sous un même signe. Également victimes d'une même tyrannie, identifiant simultanément un ennemi unique, le peuple objectivement dispersé, réalise son unité et fonde dans la souffrance une communauté spirituelle qui constitue le bastion le plus solide de la révolution algérienne.
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C'est pourquoi les rêves de l'indigène sont des rêves musculaires, des rêves d'
action, des rêves agressifs. Je rêve que je saute, que je nage, que je cours, que je grimpe. Je rêve que j'éclate de rire, que je franchis le fleuve d'une enjambée, que je suis poursuivi par des meutes de voitures qui ne me rattrapent jamais. Pendant la colonisation,le colonisé n'arrête pas de se libérer entre neuf heures du soir et six heures du matin.
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Le peuple, par contre, adopte dès le départ des positions globales. La terre et le pain : que faire pour avoir la terre et le pain ? Et cet aspect buté,apparemment limité, rétréci, du peuple, est en définitive le modèle opératoire le plus enrichissant et le plus efficace.
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Il faut mettre sur le même plan le DDT qui détruit les parasites, vecteurs de maladie, et la religion chrétienne qui combat dans l'oeuf les hérésies, les instincts, le mal.
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Le racisme bourgeois occidental à l'égard du nègre et du "bicot" est un racisme de mépris; c'est un racisme qui minimise. Mais l'idéologie bourgeoise qui est proclamation d'une égalité d'essence entre les hommes, se débrouille pour rester logique avec elle-même en invitant les sous-hommes à s'humaniser à travers le type d'humanité occidental qu'elle incarne. Le racisme de la jeune bourgeoisie nationale est un racisme de défense, un racisme basé sur la peur.
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Ce ne sont ni les usines, ni les propriétés, ni le compte en banque qui caractérisent d'abord la "classe dirigeante". L'espèce dirigeante est d'abord celle qui vient d'ailleurs, celle qui ne ressemble pas aux autochtones, "les autres".
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Pour nous, celui qui adore les nègres est aussi « malade » que celui qui les exècre.
Inversement, le Noir qui veut blanchir sa race est aussi
malheureux que celui qui prêche la haine du Blanc
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Moi, l'homme de couleur, je ne veux qu'une chose : 
Que jamais l'instrument ne domine l'homme. Que cesse à jamais l'asservissement de l'homme par l'homme. C'est-à-dire de moi par un autre. Qu'il me soit permis de découvrir et de vouloir l'homme, où qu'il se trouve.
Le nègre n'est pas. Pas plus que le Blanc. Tous deux ont à s'écarter des voix inhumaines qui furent celles de leurs ancêtres respectifs afin que naisse une authentique communication. Avant de s'engager dans la voix positive, il y a pour la liberté un effort de désaliénation. Un homme, au début de son existence, est toujours congestionné, est noyé dans la contingence. Le malheur de l'homme est d'avoir été enfant.
C'est par un effort de reprise sur soi et de dépouillement, c'est par un tension permanente de leur liberté que les hommes peuvent créer les conditions d'existence idéales d'un monde humain.
Supériorité ? Infériorité ?
Pourquoi tout simplement ne pas essayer de toucher l'autre, de sentir l'autre, de me révéler l'autre ?
Ma liberté ne m'est-elle donc pas donnée pour édifier le monde du Toi ?
A la fin de cet ouvrage, nous aimerions que l'on sente comme nous la dimension ouverte de toute conscience.

Mon ultime prière : Ô mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge !
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Pour nous, celui qui adore le nègre est aussi "malade' que celui qui les exècre.
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« Dernièrement, un camarade nous racontait cette histoire. Un Martiniquais arrivant au Havre entre dans un café. Avec une parfaite assurance, il lance : « Garrrçon ! un vè de biè. » Nous assistons là à une véritable intoxication. Soucieux de ne pas répondre à l’image du nègre- mangeant-les-R, il en avait fait une bonne provision, mais il n’a pas su répartir son effort. »
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Une bourgeoisie telle qu'elle s'est développée en Europe a pu, tout en renforçant sa propre puissance, élaborer une idéologie. Cette bourgeoisie dynamique, instruite, laïque a réussi pleinement son entreprise d'accumulation du capital et a donné à la nation un minimum de prospérité. Dans les pays sous-développés, nous avons vu qu'il n'existait pas de véritable bourgeoisie mais une sorte de petite caste aux dents longues, avide et vorace, dominée par l'esprit gagne-petit et qui s'accommode des dividendes que lui assure l'ancienne puissance coloniale.
Cette bourgeoisie à la petite semaine se révèle incapable de grandes idées, d'inventivité. Elle se souvient de ce qu'elle a lu dans les manuels occidentaux et imperceptiblement elle se transforme non plus en réplique de l'Europe mais en sa caricature.
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Le colonialisme et l'impérialisme ne sont pas quittes avec nous quand ils ont retiré de nos territoires leurs drapeaux et leurs forces de police. Pendant des siècles les capitalistes se sont comportés dans le monde sous-développé comme de véritables criminels de guerre. Les déportations, les massacres, le travail forcé, l'esclavagisme ont été les principaux moyens utilisés par le capitalisme pour augmenter ses réserves d'or et de diamants, ses richesses et pour établir sa puissance.
Il y peu de temps, le nazisme a transformé la totalité de l'Europe en véritable colonie. Les gouvernements des différentes nations européennes ont exigé des réparations et demandé la restitution en argent et en nature des richesses qui leur avaient été volées : oeuvres culturelles, tableaux, sculptures, vitraux ont été rendus à leurs propriétaires. Dans la bouche des Européens au lendemain de 1945 une seule phrase : L'Allemagne paiera. De son côté M. Adenauer, au moment où s'ouvrait le procès Eichamnn, à, au nom du peuple allemand, encore une fois demandé pardon au peuple juif. M. Adenauer a renouvelé l'engagement de son pays à continuer de payer l'État d'Israël les sommes énormes qui doivent servir de compensation aux crimes nazis (1Note en commentaire).
Pareillement nous disons que les États impérialistes commettraient une grave erreur et une injustice inqualifiable s'ils se contentaient de retirer de notre sol les cohortes militaires, les services administratifs et d'intendance dont c'était la fonction de découvrir la richesse des richesses, de les extraire et de les expédier vers les métropoles. La réparation morale de l'indépendance nationale ne nous aveugle pas, ne nous nourrit pas. La richesse des pays impérialistes est aussi notre richesse. Sur le plan de l'universel, cette affirmation, on s'en doute, ne veut absolument pas signifier que nous nous sentons concernés par les créations de la technique ou des arts occidentaux.
Très concrètement l'Europe s'est enflée de façon démesurée de l'or et des matières premières des pays coloniaux : Amérique latine, Chine, Afrique. De tous ces continents, en face desquels l'Europe aujourd'hui dresse sa tour opulente, partent depuis des siècles en direction de cette même Europe les diamants et le pétrole, la soie et le coton, les bois et les produits exotiques. L'Europe est littéralement la création du tiers monde. Les richesses qui l'étouffent sont celles qui ont été volées aux peuples sous-développés.
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