Un livre important à lire, il remet en question bon nombre de préjugés véhiculés sur la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. Il y a cinq chapitres tous importants. le premier "l'Algérie se dévoile" traite de la nouvelle place centrale de la femme dans la révolution et plus généralement du changement qu'à opéré la révolution sur la famille traditionnelle algérienne dans le chapitre 3 "La famille algérienne". le chapitre "Ici la voix de l'Algérie..." est important car il est question de l'usage de la radio comme outil importé par le colon, qui au final sera un élément nécessaire à la lutte contre le colonialisme. Fanon nous explique les différents stades de l'usage et des croyances vis à vis de l'usage de la radio. Les deux derniers chapitres traitent du lien étroit de la médecine avec le colonialisme en tant que si le médecin dans ses fonctions devraient soigner sans différenciation, il se doit d'être humaniste, dans la lutte, il est bien souvent au vue des nombres de privilèges attribués par le maintien du système colonial, faire un usage différencié de sa science en laissant mourir des Algériens par exemple au lieu de le soigner ou s'assure de la "remise en forme" du torturé pour qu'il subisse la prochaine torture ou alors le dévoilement d'informations au gouvernement. (Ce chapitre fait beaucoup réfléchir et semble d'actualité par rapport à la condition du médecin en tant de crise ). le dernier chapitre traite de la minorité européenne, du statut parfois paradoxal des juifs et tous les européens n'étaient pas contre le FLN. Mais un européen qui rejoint la cause algérienne n'est plus considéré comme européen au risque de reproduire la pensée coloniale, il ne s'agit pas d'un européen de service. Il s'agit d'un compatriote. Si le système colonial faisait des diffénces hiérarchiques et avait son "juif ou arabe de service", le FLN ne fonctionnait pas ainsi, est Algérien celui qui lutte pour l'Algérie.
Ce livre est un élan d'espoir et une vision de l'Homme nouvelle qui se découvre dans la lutte. Il s'agit d'un livre qui mériterait d'être plus lu et connu d'autant qu'on y voit un nouvel humanisme se créer dans la lutte.
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Le colonialisme français n'a voulu autre chose depuis 1954, que casser la volonté du peuple, briser sa résistance, liquider ses espoirs. Il n'a reculé depuis cinq ans devant aucun radicalisme, ni celui de la terreur ni celui de la torture. En brassant ces hommes et ces femmes, le colonialisme les a regroupés sous un même signe. Également victimes d'une même tyrannie, identifiant simultanément un ennemi unique, le peuple objectivement dispersé, réalise son unité et fonde dans la souffrance une communauté spirituelle qui constitue le bastion le plus solide de la révolution algérienne.
La révolution en profondeur, la vraie, parce que précisément elle change l'homme et renouvelle la société, est très avancée. Cet oxygène qui invente et dispose une nouvelle humanité, c'est cela aussi la révolution algérienne.
De l'anticolonialisme à la désaliénation, l'oeuvre-vie de Frantz Fanon est d'une actualité brûlante. Edwy Plenel la revisite avec l'essayiste Adam Shatz, qui publie « Frantz Fanon. Une vie en révolutions » (La Découverte).
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