AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Frederick Douglass (17)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
La vie de Frederick Douglass, esclave américa..

Frédéric DOUGLASS est né esclave. Après s’être libéré de ses chaînes il décide que personne n’est plus apte à raconter l’esclavage que quelqu’un l’ayant vécu. C’est donc à l’âge de 27 ou 28 ans, sa date de naissance précise lui étant inconnue, impossible d’être plus précis, qu’il prend la plume pour nous raconter sa vie.



Evidemment ce récit nous donne des éléments précieux sur la façon dont étaient traités les esclaves aux Etats Unis et sur le mode de vie qui leur était imposé. Les maîtres traitaient et géraient leurs esclaves comme on gère un cheptel. Dressage, reproduction, vente, achat, prêt, location, échange et ce sans aucune considération pour les liens familiaux ou sentimentaux qui pouvaient exister entre les ces êtres humains auxquels on niait toute humanité. Le tout sous couvert de christianisme dont l’interprétation est d’ailleurs dénoncée par l’auteur. Bref c’est à vomir !



Plusieurs choses m’ont interpellé lors de ma lecture. Tout d’abord comment un esclave a-t-il pu apprendre à lire et écrire sachant que l’intérêt des « propriétaires » était de les laisser dans l’ignorance ? Mais très vite l’auteur lève le voile sur ce mystère. Ensuite ce qui m’a frappé c’est la qualité de l’écriture et les références à Shakespeare et à la Bible. Frederick DOUGLASS semble avoir rattrapé les lacunes dues à l’absence d’éducation dans son jeune âge et ce grâce à sa volonté et sa détermination.



Ensuite ce qui m’a frappé c’est la qualité de la réflexion et son analyse de la nature humaine. Elle dénote d’une grande intelligence d’autant qu’il n’a reçu aucune instruction. Il est entièrement autodidacte et certainement bien plus intelligent que certains des hommes dont il fut la propriété. Frédérick DOUGLASS ne se contente pas de nous relater sa condition d’esclave et ses conditions de vie il analyse les relations maître / esclave et en déduit les éléments sur lesquels reposent cette relation. Il raconte combien l’esclavage abruti le maître autant que l’esclave et combien il change la nature humaine. A force d’observation il décortique les mécanismes qui permettent à des hommes de maintenir d’autres hommes sous leur joug. Comment l’homme blanc arrive à convaincre l’homme noir que sa condition d’esclave est ce qu’il y a de mieux pour lui et de plus naturel ? Comment il lui fit croire que quand il est livré à lui-même il utilise sa liberté à mauvais escient ? C’est pervers et cruel mais c’est aussi bien ancré et de tels mécanismes ont fait tristement leurs preuves.



Refusant de se laisser briser malgré les tentatives de son propriétaire et bien décidé à se défaire de sa condition d’esclave Frédérick DOUGLASS s’est servi de son intelligence pour devenir un homme libre et surtout pour faire quelque chose de cette liberté. Initialement à la fin de son livre il ne racontait pas comment il s’était échappé afin d’éviter les représailles contre certaines personnes et pour ne pas dévoiler un stratagème pouvant être utilisé par d’autres. Le temps passant et l’esclavage ayant été aboli Frédérick DOUGLASS a fini par dévoiler les détails de son évasion. Rien de rocambolesque mais il ne faut oublier qu’à chaque instant il risquait au mieux d’être fouetté au pire d’être pendu.



Malgré la dureté des évènements il n’y a pas d’atermoiement de la part de l’auteur qui raconte son histoire avec un certain détachement et beaucoup de dignité. Un témoignage qui ne fait pas dans le sensationnel mais qui m’a fait une forte impression.



Commenter  J’apprécie          5912
La vie de Frederick Douglass, esclave américa..

Frederick Douglass nous raconte avec force détails sa vie d'esclave, dès sa plus tendre enfance. Comment ne pas éprouver de compassion pour cet enfant retiré à sa mère très tôt ? Cette dernière, après sa journée de labeur, parcourait des kilomètres à pied pour aller le voir. Bien entendu, elle n'y arrivait que pour le voir dormir et repartait presque aussitôt pour ne pas se faire attraper par le maître qui remarquerait son absence le matin. L'auteur avoue que, lorsqu'il apprit son décès, (elle était morte de maladie et d'épuisement), il n'éprouva aucun sentiment. C'est dur, certes, mais quand on y réfléchit bien, comment cet enfant qui n'a que très peu vu sa mère, et encore de nuit, pourrait-il s'y attacher ? Dans ce monde brutal, il n'y a pas de place pour les sentiments. On apprend alors que Frederick sera ensuite placé par le propriétaire chez un couple âgé, certainement pour apprendre les rudiments du "bon esclave". La dame, au début, essaiera même de lui apprendre à lire. Enfin une once d'humanité dans ce système. Cependant, son mari le lui interdit vite, craignant très certainement que le propriétaire ne l'apprenne. Et à partir de là, la dame deviendra pire que le mari. La violence entraîne la violence n'est-ce-pas ?



Le tournant dans la vie de Douglass sera lorsqu'il apprendra que certains défendent leurs droits, les fameux abolitionnistes. Dès lors, il n'aura de cesse de sortir de sa condition.



Ce livre est passionnant ! En effet, quoi de mieux qu'un témoignage pour apprendre ce qu'il pouvait se passer dans ses immenses propriétés américaines ? Douglass ne nous épargne rien. Et l'écriture est très fluide, très agréable à lire. Je vous le conseille, vraiment !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          540
La vie de Frederick Douglass, esclave américa..

20 ans avant l'abolition de l'esclavage aux Etats-Unis, Frederick Douglass publiait un témoignage dans lequel il parlait de son expérience en tant qu'esclave, dans le sud et dans le nord du pays. A cette époque, les partisans de l'abolition de l'esclavage se servent des "slave narratives", les témoignages d'esclaves, pour étayer leurs argumentaires. Après la lecture de celui-ci, on en comprend aisément l'utilité.



La première remarque que je tiens à faire sur ce texte est qu'il est très bien écrit, et avec beaucoup d'élégance.

Les évènements qu'il relate valent tous les livres d'histoires que l'on peut trouver sur le sujet. On peut dire de ce témoignage qu'il est "complet" car il aborde tous les sujets qui permettent de connaître la vie d'un esclave dans les plantations du sud et dans les maisons du nord. En commençant par la différence qu'il existe entre les esclaves et les maîtres selon l'endroit où l'on se trouve.

Ce qui rend ce témoignage si marquant, c'est qu'il ne fait pas que narrer des évènements et décrire des conditions de vie mais il analyse aussi les procédés qui entretiennent l'esclavage et ceux par lesquels les êtres humains sont brisés pour ne devenir que des esclaves. Douglass explique de façon très simple et très clair comment le langage presque politiquement correct enferme les esclaves. Ou encore, comment avec perversité, les maîtres se servent d'un semblant de liberté donné à leurs esclaves pour leur donner la sensation que , finalement, ils sont bien mieux que s'ils étaient libres. Ce qui pourra expliquer pour des non initiés aux sujets pourquoi des thèmes comme l'alcool ou l'aliénation des liens familiaux hante la littérature afro-américaine moderne.



Autre point, presque touchant, c'est l'analyse minutieuse que l'auteur livre lorsqu'il nous dit en quoi le fait d'avoir appris à lire et à écrire a certes libéré son esprit, mais qu'en se libérant il n'en est devenu que plus malheureux.



Un témoignage fort et très intéressant à découvrir.
Commenter  J’apprécie          290
Mémoires d'un esclave

Voici un authentique récit d’esclave, publié en 1845 et qui bien que son véracité a été réfutée par certains fut un best-seller.

Né esclave, d’une femme noire et d’un blanc, probablement son maître, Frederick s’enfuit vers 20 ans. Il fréquenta les milieux abolitionnistes, fit des conférences à la demande de l’Anty Slavery Society et en devint un membre important. Il eut au cours de sa vie différentes responsabilités politiques. Il fut aussi un défenseur des droits des femmes.

Il écrivit également plus tard un second témoignage My bondage and my freedom en 1855. Puis Life And time of Frederick Douglas en 1881 révisé en 1892. Apparemment aucun n’est disponible en Français.

Cet écrit-ci commence à la petite enfance pour s’arrêter au moment où il prononce son premier discours public. Si bien sûr il relate tous les mauvais traitements et humiliations dont peuvent être victimes les esclaves, c’est avant tout une réflexion sur l’esclavage et ses conséquences sur la mentalité tant des esclaves que des propriétaires. En voici un exemple à propos de madame Auld qui lui en lui apprenant ses premières lettres met en place le processus de sa réflexion : « Hélas ! Ce bon cœur ne devait pas rester longtemps tel qu’il était. Elle tenait déjà dans ses mains le poison fatal d’un pouvoir sans responsabilité. Peu à peu l’œuvre infernale commença. Ses yeux, naguère pleins d’une gaîté douce, devinrent, sous l’influence de l’esclavage, rouges de colère ; cette voix qui offrait un assemblage de sons les plus harmonieux, changea bientôt, et ne fit plus entendre que des accents durs et discordants ; ce visage d’ange fit place à des traits de démon. Ainsi l’esclavage est l’ennemi et de l’esclave et du maitre. »

Il passe les premières années de son enfance dans la plantation du colonel Lloyd, mais sans travailler dans les champs car trop jeune. Cela ne l’empêche pas de se rendre compte de la façon dont les choses se passent et surtout du pouvoir absolu des propriétaires, relayé par les inspecteurs. Ainsi il trace le portrait de l’un d’eux : « Monsieur Gore poussait au dernier point la maxime des propriétaires : « Il vaut mieux voir une douzaine d’esclaves recevoir des coups de fouet mal à propos, que de voir inspecteur convaincu en leur présence d’avoir eu tort. » « Il était économe de ses paroles, libéral de coups de fouet ; et il ne se servait jamais des premières lorsque les derniers pouvaient suffire. »

Vers dix ans il est vendu aux époux Auld afin de s’occuper de leur garçon. Dans un premier temps sa maitresse, agréable, commence à lui apprendre la lecture, lorsque son époux le lui défend parce que d’une part c’est interdit et d’autre part cela le rendrait impropre à faire un bon esclave en le rendant malheureux de son sort. Le résultat est de convaincre l’enfant de la nécessité de savoir lire. Sans doute cela répondra-t-il à la question du pouvoir des Blancs à rendre les Noirs esclaves. Cependant dans un premier temps l’auteur donne raison à son maitre : « L’instruction m’avait révélé l’horreur de ma condition misérable, sans me fournir aucun remède. »

Mais ce sera le premier pas vers son émancipation, intellectuelle d’abord, physique ensuite.



Si le sujet vous intéresse vous pouvez consulter en ligne un certain nombre de ressources.

Le site esclavesenAmérique.org présente d’autres auteurs de témoignages avec quelques extraits. Pour les lecteurs maitrisant l’Anglais, l’université de Caroline du Sud met en ligne les mémoires publiées avant 1920 à cette adresse : http://docsouth.unc.edu/neh/texts.html. Tandis que la Bibliothèque du Congrès propose la transcription des récits oraux ainsi que des photos sur : Born in Slavery: Slave Narratives from the Federal Writers’ Project, 1936-1938. L’université de Virginie propose une base d’images numérisées sur l’esclavage en Amérique.



Commenter  J’apprécie          274
Mémoires d'un esclave

C'est la romancière américaine Brit Bennett (L'autre moitié de soi et le coeur battant de nos mères) qui m'a mise sur la piste de ces Mémoires d'un esclave, citées dans son récent recueil d'essais (Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs).



Le document fut rédigé par Frederick Douglass (1818-1895) dans le but bien précis d'asseoir sa crédibilité en tant qu'abolitionniste.



Nous y trouvons aujourd'hui un témoignage sur la vie d'esclaves du Maryland dans les années 1830-1840. Nous assistons à leur quotidien à la campagne, avec le travail dans les plantations, mais aussi à la ville lorsque le jeune esclave est chargé de s'occuper de l'enfant d'un couple de propriétaires. La seconde condition s'avère un peu moins cruelle et lui donnera l'occasion d'apprendre à lire et à écrire, clé, selon lui, de sa future accession à la liberté.



L'auteur rend compte avec sobriété de la dureté du traitement des esclaves, châtiments, injustice, sous-nutrition, et aussi des relations fortes entre certains captifs.



Dès la fin de son adolescence, le jeune Frederick Bailey, devenu « Douglass » plus tard pour échapper aux poursuites, rêve d'évasion. L'auteur jette un voile sur les détails de cet évènement, pour ne pas en révéler les ressorts et priver les autres captifs de chances de liberté. Ce passage nous tient pourtant en haleine.



Le récit de la vie d'homme libre, à New York puis dans le Massachussets, fait prendre un tour différent au texte, avec notamment des comparaisons intéressantes sur les positions contrastées du Sud et du Nord du pays en matière d'esclavage. L'auteur fait ainsi part son étonnement en découvrant des Blancs menant une vie confortable sans pour autant posséder d'esclaves...



Très riches, ces Mémoires sont tour à tour émouvantes et instructives.



Elles présentent l'originalité de rendre compte tout à la fois du regard candide de l'enfant-esclave, de la soif de liberté de l'adolescent, puis de l'analyse de l'abolitionniste, philosophe et homme politique que deviendra l'auteur.



Elles peuvent -entre autres intérêts- apporter un éclairage intimiste et aussi sociologique à la lecture d'oeuvres romanesques comme Underground Railroad, de Colson Whitehead, ou No home, de Yaa Gyasi, et nombre de fictions américaines.









Commenter  J’apprécie          182
Mémoires d'un esclave

Tous les esclaves d'Amérique n'étaient pas des nègres, noirs, bien noirs...certains avaient du sang blanc. Plus ou moins de sang blanc

Les femmes esclaves, étaient aussi des objets sexuels devant se plier aux désirs lubriques de leur maîtres et accouchaient souvent d'enfants métis, fruits de ces "amours"... des esclaves reproductrices....

C'était un excellent moyen pour le maître d’accroître son cheptel, de gagner l'argent en revendant même son fils ou sa fille à une autre famille...Bref, la saloperie -je n'ai pas d'autres mots- et l’indignité n'avaient pas de limite. La noirceur n'était pas dans la couleur de la peau.

Avec le temps, certains esclaves étaient presque aussi blancs que leurs maîtres.

Frédérick fut l'un d'eux, prêté par son père à d'autres, loué, vendu, passant de famille en famille, de conditions de travail "acceptables", mais peut-on accepter ces conditions de vie, aux coups de fouet et à la violence.

Le fouet, si utile pour faire obéir et punir les esclaves

Il apprit seul à lire, à assembler les lettres pour faire des mots : "En m'enseignant l'alphabet, ma maîtresse m'avait donné un pouce et plus rien de pouvait m'empêcher de prendre un pied." Ce n'était pas essentiel quand on est esclave, c'était même refusé...un esclave éduqué ayant tendance plus que les autres à comprendre le sens de sa vie et par conséquence à rechercher la liberté.

Une histoire vécue qui permet d'en apprendre un peu plus sur cette société américaine qui compta presque 4 millions d'esclaves en 1860. Les anecdotes sont nombreuses, mais surtout ce texte est une réflexion permettant d'analyser le contexte de l'esclavage, ce système de société sudiste.

Frederick la quittera, gagnera le Nord des Etats-Unis et ainsi sa liberté.

Ce n'est que plus tard, en 1845, qu'il rédigera ce texte paru sous le titre "Narrative of the Life of Frederick Douglass, an American Slave. Written by Himself". Il n'y cache rien, donne les noms de ceux qui l'ont frappé, fouetté, de celle qui lui appris l'alphabet, donne les noms d'autres esclaves. En faisant cela, il risquait sa vie, il le savait.

Nombreux sont les textes sur l'esclavage américain, des textes qui sont souvent des romans! Ce n'est pas le cas avec Mémoires d'un esclave...il s'agit d'un récit personnel, d'un témoignage, traduit et replacé par les annexes dans le contexte historique des Etats-Unis. Une chronologie en annexe également, retraçant la vie de l'auteur, ses rencontres, ses prises de position, complète utilement le texte, et ceux qui veulent en savoir encore plus disposent d'une liste d'ouvrages sur le thème.

Passionné par l'homme et son histoire, j'ai voulu en savoir un peu plus sur ce métis qui déclara : : "Si l’esclavage et la liberté sont multiples, tous les chemins de la liberté passent par l’éducation en général et par la lecture en particulier"...

J'ai lu en téléchargement le texte d'une quarantaine de pages, (qui permet de réviser nos notions d'anglais), le texte d'un discours édité le 5 juillet 1852 à Rochester dans le Corinthian Hall à Rochester ...à l'occasion de la Fête de l'Indépendance.

Il y clamait (en majuscules dans le texte, Page 30) "YOUR HANDS ARE FULL OF BLOOD"

Un témoignage indispensable et malheureusement toujours d'actualité dans d'autres parties du monde
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          142
Mémoires d'un esclave

Frederick Douglass est né esclave aux États-Unis vers 1818 (les esclaves ne connaissaient généralement pas leur date de naissance précise, cette date est une estimation).

Dans ce livre, il nous raconte son histoire. Et cette histoire est saisissante ; la cruauté des maîtres successifs, le travail pénible, les conditions de vie terribles.

Dès son plus jeune âge, l'auteur refuse sa condition. Les esclaves n'ont pas le droit d'apprendre à lire ? Il apprendra ! Il apprendra même à écrire. Mais à partir du moment où il s'instruit, il prend pleinement conscience de sa condition d'esclave et veut à tout prix en sortir.

Après quelques péripéties il réussit à s'enfuir.

Il ne donne aucun détail sur son évasion. Il s'explique : il ne veut pas causer d'ennuis à ceux qui l'ont aidé, et ne veut pas éveiller la méfiance des maîtres pour laisser une chance à d'autres esclaves de s'échapper comme lui.



Ce livre ne peut bien évidemment laisser personne indifférent. C'est une lecture difficile mais nécessaire pour alimenter sa réflexion sur l'humanité.
Commenter  J’apprécie          120
La vie de Frederick Douglass, esclave américa..

Le témoignage autobiographique de la vie de Frederick Douglass, né esclave sur une plantation du Maryland est un incontournable des Slave Narratives. Un parcours extraordinaire de "maître en maître", pourtant quotidien de nombreux esclaves, entre violence gratuite et apprentissage par divers subterfuge de la lecture et de l'écriture. Cette vision de l'intérieur du système aberrant de l'esclavage est exposée de manière tellement simple qu'il n'en est que plus horrifiant.

Le plus intéressant concerne toute la rhétorique sur la nécessité de maintenir les esclaves dans l'ignorance pour pour favoriser et préserver un système déshumanisant basé sur la terreur, l'exploitation et l'injustice. Également passionnant, la choquante justification religieuse des propriétaires de plantations dans le sud et le paradoxe de la religion en terre d'esclavage... Douglass ajoute d'ailleurs un court chapitre de clôture désirant expliquer pourquoi il peut apparaître comme sans respect pour la religion. Ce qui n'est pas le cas, puisqu'il explique sa différenciation de la religion mascarade des esclavagistes et la religion chrétienne elle-même.

Un petit livre à ne pas manquer, droit au but, dont simplicité apparente du témoignage ne met que plus en évidence la complexité de l'esprit de l'auteur et son questionnement constant face à la condition qui a longtemps été la sienne et celle de millions d'autres.
Commenter  J’apprécie          110
La vie de Frederick Douglass, esclave américa..

Frederick Douglass né Frederick Augustus Washington Bailey immerge la lectrice blanche et européenne que je suis dans un monde inconnu. "Vie d'un esclave américain" raconte son parcours personnel, de sa condition d'esclave à celle d'homme noir libre dans une société américaine raciste du XIXe siècle.

Sur la photo de couverture, il y a son portrait. Il est altier avec un regard sombre. On y lit toutes les épreuves traversées.

Sa narration est sobre, parfois pudique et aussi discret lors de certains évènements afin de protéger les hommes et femmes qui l'ont accompagné, aidé dans sa conquête de la liberté. Frederick Douglass est né dans le Maryland. Il ne connait pas la date exacte de sa naissance mais sait qui est sa mère. de son père, il souffre de le savoir blanc. Il a vécu loin de sa mère, ne l'a vu que quelques fois avant qu'elle ne meure. Les nourrissons esclaves sont enlevés à leur mère pour qu'elle puisse être disponible dans les champs de coton. Les esclaves étaient mal nourri et très peu vêtus. Les enfants circulaient nu jusqu'à ce qu'ils soient en âge de travailler, même l'hiver.

Frederick Douglass explique la conduite de ses différents maîtres. Son discernement, son intelligence se perçoivent dans sa description fidèle et mesuré de son expérience. L'apprentissage de la lecture a développé en lui un nouveau rapport au monde, l'a émancipé en quelque sorte. C'est à Baltimore que s'engage pour Frederick Douglass une nouvelle représentation de sa condition d'esclave et se forme son désir de liberté.

Edifiant.
Commenter  J’apprécie          40
Mémoires d'un esclave

Frederick Douglass, de son vrai nom Frederick Augustus Washington Bailey (1817-1895) est né esclave et orphelin. C’est l’épouse d’un de ses ‶patron″, qui à l’insu de son mari lui donne le minimum d’instruction qui va lui permettre, par la suite à apprendre à lire et à écrire de lui-même.

« Le savoir gâterait le meilleur nègre du monde. Si tu enseignes à ce nègre à lire, il n'y aura plus moyen de le tenir. Cela le rendra à jamais inapte à l'esclavage »

Sorti des griffes de l’esclavage, cet homme s’est engagé corps et âme dans la lutte abolitionniste. Il dû partir en Europe tant que sa liberté était illégale ; en effet il ne fût affranchi qu’en 1848.

Après la guerre de sécession durant laquelle il fut très engagé à inciter les noirs à prendre part aux combats au côté des unioniste afin d’activer l’abolition de l’esclavage (1862), il mena une carrière administrative et politique.

Le présent ouvrage est le premier récit autobiographique de Douglass (il en fera 3 versions) paru en 1845 : Narrative of the life of Frederick Douglass, an american slave.Written by Himself. Il inspirera plus tard Harriet Beecher Stowe pour son roman la case de l’oncle Tom.

Récit à la fois assez littéraire et brut, ce texte donne une vision crue, réaliste et surtout vivante de ce qu’a été la vie de millions d’esclaves qui, contrairement à l’auteur, n’ont pas eu la chance, malgré tout, de l’accès à la lecture, première porte vers l’émancipation de l’Homme.

« Lire ces textes, me permettait de structurer ma pensée et de réfuter les arguments avancés pour la défense de l’esclavagisme. (..)J’étais maintenant conscient de ma misérable condition, sans pour autant savoir ce qu’il fallait faire pour y remédier. »

« J’ai compris que pour faire un esclave content de son sort, il faut faire un esclave qui ne pense pas. »

Il y a quelque chose d’universel dans cet ouvrage. En réalité, rien n’a changé ; les méthodes d’asservissement sont toujours les mêmes ; les maîtres actuels, appliquent les mêmes méthodes en coupant d’abord et avant tout l’Homme de l’instruction, et de l’apprentissage fondamental de la lecture.

L’ouvrage apporte un éclairage intéressant sur un homme qui a toute sa place dans l’histoire des Etats-Unis .En outre il renvoie à bon nombre de romans contemporains et d’auteurs qui puisent leur inspiration dans cette lutte incessante contre tous les esclavagismes.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          40
La vie de Frederick Douglass, esclave américa..

Un récit très touchant : Frederick Douglass nous raconte comment il a vécu en tant qu'esclave, comment il a cherché à s'affranchir de cette abomination dès le plus jeune âge, et comment il a finalement réussi à s'échapper, à gagner un Etat libre et à fonder une famille.

Dans une langue très travaillée, avec de nombreuses réflexions très fines, notamment sur l'hypocrisie de la foi des sudistes, ou sur le caractère barbare et primaire des esclagistes, l'auteur nous montre sans fard ce qu'il a vécu.



Sans fard ? Peut-être pas. Il est intéressant de noter que Douglass a écrit une autre autobiographie, des années plus tard, dans laquelle il donne une version des choses légèrement différente. Changement d'influence, disparition de la peur qu'il avait de nuire à ses compagnons, la cause reste inconnue. Cependant, il est clair que dans ce récit larmoyant, des choses sont fabriquées de toutes pièces : notamment l'histoire de la mère, qu'il confie avoir tout de même bien connue, dans sa seconde autobiographie.



Mais qu'importe, ce livre nous plonge avec réalisme dans la réalité de la condition des esclaves américains de la première moitié du dix-neuvième siècle.

Une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          40
La vie de Frederick Douglass, esclave américa..

"Vous avez vu comment d'un homme on fit un esclave ; vous verrez comment un esclave devint un homme." Cette phrase, tirée de l'autobiographie de Frederick Douglass, pourrait résumer sa vie : comment cet homme, né esclave dans une plantation du sud des Etats-Unis au XIXe siècle, réussit, à force de courage et de volonté, à suffisamment croire en lui-même pour conquérir sa liberté ; et comment les vexations, les punitions subies par ses frères d’infortune, loin de l'asservir davantage, firent de lui un combattant zélé du mouvement anti-esclavagiste.



L'avis d'Aurélie, 17 ans : Ce livre est une autobiographie, ce qui rend ce témoignage d'esclave encore plus fort. Le récit est de plus accompagné d'un dossier très riche permettant une meilleure compréhension du texte pour les lecteurs les plus jeunes, et une remise en contexte, pour les plus âgés.



L'avis de la rédaction : Ce livre brille autant par le fond que par la forme : cinglant, percutant, ironique, démontant avec finesse les arguments esclavagistes, cette histoire est écrite par une plume acérée qui n'a rien à envier à celle des philosophes des Lumières (ces penseurs du XVIIIe siècle qui ont dénoncé l'esclavage). Seule différence : Douglass a vécu l'esclavage de l'intérieur, ce qui donne à son récit une dimension émotionnelle et humaine qui dépasse le simple argument philosophique.

Commenter  J’apprécie          30
Mes années d'esclavage et de liberté

Un récit tout aussi glaçant qu'édifiant, dont on ne sort pas indemne. Ce n'est pas une simple histoire que narre Frederick Douglass, c'est sa propre histoire, celle d'un homme né dans l'horreur de l'esclavage. Il raconte le sort des esclaves sans pathos, par le prisme de son propre emprisonnement et de son cheminement, explique ce qui peut nous paraître incompréhensible, souligne l'importance de l'éducation. La distance qu'il conserve et son recul par rapport aux événements sont tout bonnement impressionnants. A lire absolument si la question vous intéresse, c'est vraiment très éclairant.
Commenter  J’apprécie          20
Narrative of the Life of Frederick Douglass..

Frederick Douglass est aussi bien respecté en tant qu’homme qu’en tant qu’écrivain Il a écrit trois autobiographies : celle-ci est la première et elle l’a rendu (à jamais) célèbre depuis sa publication. Après celle-ci il a réécrit une autobiographie :"Mes années d’esclavage et de liberté (1855) et Vie d’un Esclave Américain (1881,1892).

Ces trois livres sont des résumés de sa vie, sa condition d’esclave et sa lutte contre la ségrégation. Il est connu pour sa bravoure et son courage, pour s’en être sorti tout seul en gardant sa dignité… Il s’est échappé en 1838 et est devenu officiellement libre dix ans plus tard mais était toujours en danger pourtant, faisant fi du danger il a décidé de s’opposer publiquement contre l’esclavage bien avant d’être totalement libre. Un tel courage était très rare à l’époque. En 1847 il créa et publia son propre journal : l’Etoile du Nord et délivra le célèbre speech Que représente le 4 juillet pour les esclaves ? qui était un texte non agressif et pourtant on ne peut plus clair. Pendant la guerre il rencontra et aida Lincoln a créer une armée d’hommes noirs puis il travailla pour le gouvernement après la guerre en faisant preuve d’honnêteté. Il démissionna quand il comprit que le gouvernement voulait exploiter Saint Domingue Il mourut le, 1894 et fut enterré dans l’état de New York. Son œuvre fait depuis partie de la littérature américaine classique… Ce livre a été un de ceux que j’ai préféré à l’université, je ne l’ai pas relu depuis mais je n’ai pu oublier les cours, et garde des passages de cette biographie en tête très clairement … Je ne peux que vous le conseiller … à lire !

Commenter  J’apprécie          10
Mémoires d'un esclave

Voici comme Frederik Douglass termine son récit



> Avec l'espoir sincère et fervent que ce petit livre pourra aider à faire la lumière sur le système esclavagiste américain et qu'il aidera à rapprocher, pour mes millions de frères enchaînés, le jour de la libération : ne pouvant, pour que mes humbles efforts soient couronnés de succès, compter que sur la force de la vérité, de la justice et de l'amour.

> Je soussigné renouvelle ici solennellement le vœu de me consacrer à cette cause sacrée,

> Frederik Douglass, Lynn, Massachusetts, le 28 avril 1845.



A se demander comment un homme qui a vu et vécu les choses monstrueuses et innommables qu'il décrit dans son récit peut le terminer par ses paroles de paix. Si on donnait des prix Nobel de la paix historiques, il en serait un des meilleurs récipiendaires.



Au début du XIXeme, il nait propriété du colonel Lloyd dont il est peut être le fils. Séparé de sa mère, il découvre la vie d'un esclave dans cette plantation, soumis au bon vouloir, à la toute puissance du maitre autorisé à commettre des actes de violences extrême, à laisser s'exprimer ses plus noires pulsions sans aucune conséquence. Frederik Douglass décrit certaines scènes dont il a été témoin ou qu'il a vécu avec une simplicité crue qui glace le lecteur.



Sa chance est d'avoir été envoyé très jeune chez un maitre de Baltimore dont la femme lui donnera des rudiments de lecture. Elle arrête lorsque le maitre le découvre "L’esclave ne doit rien connaître d'autre que la volonté du maître et comment lui obéir .... On ne pourrait plus le contrôler et il ne serait d'aucune valeur pour son maître."



Trop tard ! Ces mots là, prononcés devant lui comme s'il n'était rien, ont été un détonateur pour l'enfant et lui ont fait comprendre que, justement, il devait à apprendre à lire. Il n'aura de cesse d'y arriver, construisant ainsi son destin qui en fit un homme politique, un penseur et un écrivain.



Une lecture indispensable pour se rappeler de quoi un homme est capable. Je ne parle pas des horreurs commises par les esclavagistes ni du mal que les hommes peuvent faire aux autres hommes car cette liste là est très longue, mais de ce qu'un homme peut réussir s'il se bat, même lorsque les cartes qui lui ont été données au départ étaient plus que mauvaises.

>
Commenter  J’apprécie          10
La vie de Frederick Douglass, esclave américa..

Un récit édifiant de l'inhumanité de l'esclavage à travers l'autobiographie de l'auteur. Les procédés utilisés par les esclavagistes sont bien décrits et ce témoignage balaye toute tentative de réécrire l'histoire.

A lire absolument.

La professeuse documentaliste de cdicollegeguisthau
Commenter  J’apprécie          00
La vie de Frederick Douglass, esclave américa..

Quelle lecture!!



Frederick Douglass nous raconte sa vie d’esclave.



Sa vie d’enfant ; esclave des l’age de 8 ans à un an près car sa date de naissance n’est pas certaine 1817 ou 1818.



c’est un recit assez dur mais Frederick Douglass de part sa volonté a réussi a apprendre énormément de choses de manière auto ditacte .



Il raconte mais surtout il fera de cette vie passee un veritable combat pour la liberté des esclaves.



Une belle leçon de vie a mettre entre toutes les mains
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Frederick Douglass (168)Voir plus

Quiz Voir plus

Cinéma et Littérature

"Mademoiselle, vous devriez faire du cinéma". Ce conseil, donné par le réalisateur Anatole Litvak, ébloui par sa beauté, devient le titre de ses mémoires:

Bette Davies
Joan Crawford
Gene Tierney

10 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : hollywood , cinema , cinéma americain , glamour , littérature , Actrices , acteurCréer un quiz sur cet auteur

{* *}