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Critiques de Frédérique Clémençon (40)
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L'hiver dans la bouche

Autopsie d'une rupture.

C'est elle , la quarantaine, larguée avec deux enfants, aprés vingt-ans "d'amour".

On la retrouve deux ans après, lors d'une semaine glacée d'hiver, à New-York. Seule, elle fait le deuil d'un passé, dont "il" a fait table rase. Malheureusement pour elle, elle prend la faute sur elle et ses quarante-cinq ans.....

Un sujet des plus courants et des plus banals, qui pourrait susciter l'intérêt qu'avec un fond et une forme, hors des sentiers battus, mais simples, au-delà des sempiternelles

lamentations. Prendre sur soi la défaillance de l'autre exprimée par des insultes, s'apitoyer sur son sort, chercher une raison qui n'existe pas pour se justifier......

Des phrases longues, longues ,revenant sur son passé familial, son passé d'avant lui , leur passé commun et sa période de dépression shootée aux séries TV et au Benzodiazépines et paroxétine, entrecoupées de poésie (?) et de lettres du "il" à elle,du temps de leur amour, où le désir était encore présent, ........bref fatigant à lire, qui aboutit à une conclusion avec laquelle je ne suis pas d'accord et une conséquence qui ne m'a pas plue.....

Pour terminer une phrase que j'ai dernièrement lu dans un article d' Oliver Sachs écrit pour le New Yorker, qu'il a d'ailleurs emprunté à quelqu'un d'autre, " Quand il y a un début, il y a nécessairement une fin ", donc rien n'est éternel .....je sais.....facile à dire, difficile à vivre....





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Les petits

Après avoir lu et aimé « Les méduses » j’ai voulu me plonger dans ce recueil de nouvelles de Frédérique Clémençon, et bien m’en a pris car j’ai retrouvé dans chacune de ces histoires courtes le regard fureteur et parfois impitoyable de l’auteure.

Dans ces 8 nouvelles, les parents ne se montrent pas tous à la hauteur, loin s’en faut, allant parfois jusqu’à une indifférence cruelle comme cette mère qui met fin aux cours de piano de sa fille, pourtant douée, ou ce père qui emmène ses deux fillettes à la plage sans se soucier de la marée qui monte brusquement.

Il est parfois difficile de grandir auprès d’adultes absents ou indifférents, et certains enfants seront se montrer résilients comme Adèle dans « Le rêve de Lazare » qui s’invente des rêves auprès d’un marginal installé dans une cabane au bord du fleuve. Les enfants, tout comme les adultes, savent aussi se montrer cruel, et c’est le cas, dans « La guerre », de ce garçon sans nom – il restera l’enfant tout au long de l’histoire- qui, pendant le cours du professeur de français, prépare sa vengeance contre l’un de ces élèves trop lisses et disciplinés qu’il déteste. Le lecteur pénètre dans les pensées de l’enfant qui ne se sent pas à sa place et c’est saisissant de justesse.

« Deux tu l’auras » évoque la différence qui peut mener au harcèlement sexuel, c’est une histoire d’une grande violence.

Les enfants que l’on croise portent parfois des histoires trop lourdes pour leurs épaules, comme dans « Les mains de maman » qui nous raconte Paul. L’enfant vit avec une mère qui s’enfonce dans la dépression et il voit la gravité de son état à travers ses doigts mutilés.



Les phrases sont ciselées, chaque mot choisi, comme toujours chez Frédérique Clémençon, et ces destins de mères, pères et enfants se découvrent avec bonheur ou frayeur à chaque nouvelle histoire.



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Une saleté

Il s'agit d'un roman très pénible à lire. Il y a de beaux passages très poétiques de description de la nature, mais pour l'ensemble de ce livre le texte est très déprimant. Les phrases sont longues. Le style est complexe et le lecteur risque de s'y perdre un peu car le narrateur n'est pas toujours le même. La chronologie n'est pas non plus respectée. Il y a peu d'actions mais beaucoup d'introspections. Ce livre très porté sur la psychologie provoque un malaise. Et aucun des protagonistes ne provoque la moindre sympathie.
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Les méduses

De cette auteure, j’avais gardé un bon souvenir de lecture avec « Traques », et j’avais hâte de me plonger dans « Méduses ».

J’ai retrouvé dans ce roman cette construction particulière chère à Frédérique Clémençon, et qui ressemble à une superposition de nouvelles liées entre elles par un lieu, un personnage

Les récits qui tissent le roman semblent si différents au premier abord mais, cousus ensemble comme un patchwork, finissent par former une grande histoire débordante d’humanité. Normal puisque tous ces personnages se croisent dans un hôpital de province, pas très loin de l’océan. Certains y travaillent, d’autres y souffrent quand certains ne font qu’y passer.



La première pièce du patchwork est teintée de nostalgie puisqu’on rencontre Hélène Laurentin et son fils Paul revenus sur le lieu des vacances d’autrefois, lorsque Marc, mari et père, était encore en vie. Cette année-là, ils avaient renoncé à se baigner à cause des méduses venues s’échouer par millier sur la plage. Hélène, infirmière à l’hôpital qui réunit tous les personnages, n’a pas encore repris son poste aux urgences.

Dès le second fragment, on change de personnages et d’ambiance en s’éloignant de la mer. Dans un village d’une centaine d’habitants se déroule un phénomène étrange observé par les enfants qui attendent le car scolaire, la chute brutale d’oiseaux morts. Bien sûr, on pourrait interpréter ces signes comme les présages de ces morts qui planent sur le destin de quelques personnages ou que côtoient Hélène, Delphine ou Olivier qui travaillent aux urgences de l’hôpital.

La construction du roman peut dérouter au début mais, très vite, on se laisse guider par la plume sensible et stylée de Frédérique Clémençon et on passe d’une histoire à l’autre, vite captivés par ces destins multiples, ces personnages disparates qui vont et viennent à travers les pages comme le flux et le reflux de l’océan tout proche.

Profondément humain, ce roman m’a captivée.



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Les méduses

Un roman construit comme un ensemble de nouvelles qui se croisent via le lieu géographique et quelques personnages.

Assez triste, quelques beaux passages mais je me suis perdue dans les différentes histoires.
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Les méduses

Critique « à chaud » pour un livre qui m'a faite tourner en rond ! J'attendais un roman, un bon récit traditionnel et j'ai trouvé un kaléidoscope de tranches de vie ficelé par chapitre, centré sur un personnage que l'on prend et puis quitte. Je me suis contrariée «  et mince, ça va me tomber des mains ! (Je n'aime pas le style « nouvelles »). Et j'ai fini le livre sans m'en rendre compte. Je pensais trouver des personnages plats et sans relief. Je les ai trouvés incroyablement vivants, avec leurs failles et leurs faiblesses. Je croyais rester sur ma faim à cause des blancs et des non-dits qui parsèment le texte. Et cela a donné encore plus de reliefs à ces « méduses » qui continuaient à flotter et à hanter doucement le flux de mes pensées. Un roman qui avance en cercles concentriques, qui déroute par ses longues phrases et ses juxtapositions, à l'écriture à la fois souple et enrobante, comme incisive ou crue par moments. Un texte qui surprend et qui est porté par la qualité d'écriture de sa romancière, c'est ce que j'en retiendrai. Et puis aussi Hélène qui porte le deuil de son mari et fait avec son fils un pèlerinage au pays des jours heureux d'avant l'accident. Ilan et Leïla, placés en famille d'accueil pour le meilleur et pour le pire. Rémi, le chirurgien aux mains qui tremblent et qui connaît ce que la vie doit à la chance. Ou encore Olivier, l'ambulancier amoureux. Tous ces personnages naviguent à vue, dans les eaux troubles de la vie, où se laissent dériver les méduses évanescentes. Avec un peu de chance, le baigneur évite sa caresse urticante. En cas de morsure, la brûlure peut marquer à vie la chair tendre. C'est notre destinée d'être humain, les rencontres extraordinaires mais aussi celles qui marquent au plus profond, qui laissent traces. Un texte original qui met en scène ces menaces impalpables au-dessus de nos têtes en leur donnant corps, banc de méduses ou nuée d'oiseaux. Définitivement pas un roman léger de fin d'été mais un beau texte, grave et profond à la manière des tragédies grecques antiques. Peut-être les meilleures lectures sont celles où on laisse place à la surprise et au talent de l'auteur pour nous emporter.
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Les méduses

Je referme à l'instant, la dernière page de ce livre, et je décide d'écrire à chaud mon ressenti.

Mon avis est très mitigé. J'ai parfois été complètement happée par ce roman et parfois totalement égarée.

Je suis toujours sensible aux couvertures, celle-ci me plaît beaucoup.

Et le titre pour moi, est d'une grande importance, un repère, un souvenir, une évocation... là je sais pertinemment que dans peu de temps ce titre ne m'évoquera rien ou au contraire, puisque je vous en parle, je m'en souviendrai parce que son choix me semble énigmatique. Certes il est question de meduses...

D'ailleurs c est le 1er chapitre et mon préféré, autant vous dire que mon enthousiasme était à son apothéose désole début... et puis, j'ai rapidement compris qu'il s'agissait de nouvelles, malgré tout, reliées entre elles.

Et je l'avoue, je n'ai apprécié que moyennement cette construction pourtant originale et qui sans doute en séduira plus d'un.

L'écriture est intéressante, tout autant que l'approche des personnages.

Le lieu et lien principal, l'hôpital, habillement choisi, entre vie et mort, fragilité, sensibilité et force, et la mise en lumière de la problématique de l'hôpital public décrit de façon succincte mais efficace.

Il est des sujets dont on ne parle jamais assez.

C'est un livre que je conseille malgré tout, je l'ai trouvé intéressant sans être comme j'ai pu le lire, magistral.

Mais cela n'engage que moi.



(Reçu par version Femina pour le coup de cœur des lectrices février 2020)



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Les méduses

Un lieu en commun pour des vies si différentes mais qui vont se croiser à un moment ou à un autre du fait de la volonté du destin... Un hôpital qui va être le témoin de moments tragiques, de moments doux, de moments heureux et tristes, tout cela réuni.

Les histoires de ces personnages se passent du côté de la Loire, non loin de la mer et nous révèlent des vies fragiles mais fortes à la fois, qui bouleversent le lecteur ou la lectrice.

C'est un livre sous forme de nouvelles mais le lien entre chacune est présent et touchant.
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Traques

Les quatre personnages de ce roman sont solitaires. Certains se croisent, comme Vincent et sa mère dans sa maison de retraite déshumanisée ou Jeanne la fugueuse qui rencontre Anatole l’exilé, le clandestin qui a tout perdu. Tous sont, à un moment de leur vie, exclus du monde, en fuite, en fugue, en retrait, en attente de la mort. Leur point commun, ils sont traqués dans ce monde hostile dans lequel ils tentent de survivre malgré tout

Les récits s’enchaînent avec fluidité, Le passage d’une vie l’autre se déroulant sans heurt. C’est comme un patchwork de vies tricotées, mais pas n’importe lesquelles. L’auteur a choisi des vies heurtées, des personnages malmenés et cabossés, qu ‘elle a lis aux lisières pour en un roman. Elle rassemble des morceaux éparts de ces histoires d’exil, de mort, de haine et de souffrance, et laisse, parfois, entrevoir quelques lueurs d’espoir.

Les paysages sont aussi à l’image des personnages, on ne sait trop à quoi les raccrocher. Les rues d’une ville, la mer et l’eau, le vent, des terres d’orage et de marais », des lieux qui ne sont pas nommés et dans lesquels on se perd un peu, comme dans les histoires dont les chapitres se succèdent sans numérotation ou titre.

Le récit est construit en alternant textes administratifs (bilans, évaluations administratives, protocoles de soins …) et paroles des traqués qui livrent leurs sensations. D’un côté la norme sociale qui exclue, broie, humilie et de l’autre des sensations inquiètes, des souvenirs, qui s’échappent aussi dans l’imaginaire.

Même si les récits de vie sont terrifiants, il y a toujours un peu d’espoir qui transparaît.

L’écriture, sobre et incisive jusqu’au tranchant, devient poétique dans les propos des personnages.

La tension est forte, le rythme maintenu et le lecteur suffoque et cherche l’air entre les chapitres.

C’est éblouissant. D’une beauté sobre et sombre.



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Dans la forêt glacée

C’est l’anniversaire de mariage des grands-parents. Un week-end de fête en famille où se rassemble cousins, cousines dans une grande maison louée pour l’occasion, en bord de mer. Gabriel, le grand frère d’une fratrie de quatre, est retrouvé mort au pied d’une falaise. Chloé raconte…

Une histoire sombre. J’ai pensé au début avoir à faire à un mal-être d’adolescence mais la vérité que l’on apprend à la toute fin est pire que ça. Des secrets de famille refont surface et on suit Chloé sur ces quelques jours qui peine à vivre (ou mourir c’est selon). L’histoire est bien menée mais je n’ai pas éprouvé beaucoup d’émotion. Bizarre !
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Les méduses

Livre reçu dans le cadre du jury "Coup de coeur des lectrices" , février 2020.

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Mon avis est terriblement mitigé et je n'aime pas ça !



Tout d'abord, il faut le souligner, la plume de l'auteure est très belle. Fluide, onirique, elle laisse la part belle à l'évasion, à l'imagination. Les descriptions, très réussies, nous plongent directement dans les différents lieux visités. On ressort de ce livre comme d'un rêve imprécis et confus ; une vague brume nous envahit, une étrange torpeur nous enveloppe.

La construction du récit est très originale, hachée, entrecoupée, chaque chapitre correspondant à la réalité d'un des personnages, le tout tournant principalement autour de deux lieux : l'hôpital dans lequel officient certains personnages, et une petite commune rurale dans laquelle vivent certains autres.



Et c'est là que le bas blesse à mon sens : l'auteure refuse de choisir entre le roman et la nouvelle et propose un récit entre deux, ne terminant pas vraiment le récit qu'elle a entamé, préférant passer au personnage suivant. le lecteur est donc frustré, à plusieurs reprises. Je me suis parfois sentie flouée d'une partie de l'histoire.

Ce type de récit trouvera certainement son public, d'autant plus, je l'ai précisé, que l'auteure écrit merveilleusement bien. Je suis hermétique à la nouvelle, quelle qu'elle soit, visiblement, et cet opus n'aura pas su me faire changer d'avis.



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L'hiver dans la bouche

Frédérique Clémençon met en scène une femme qui essaie de reconstituer l'histoire d'un long amour brutalement brisé.
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Dans la forêt glacée

Cela commence par la découverte du corps de Gabriel au pied de la falaise. C'est à travers la voix et les yeux de Chloé que nous découvrons la scène. Elle va remonter trois jours en arrière avec leur arrivée pour ce week-end en famille pour les noces d'or de leurs grands-parents.

Gabriel c'est le grand frère, viennent ensuite Chloé, puis Paul et Poucette. En apparence tout va bien dans cette famille. Et pourtant quelque chose cloche. Au début, on se comprend pas trop. Chloé évoque ses années collège, sa meilleure amie, ses parents avec une mère infirmière et un père ayant perdu son travail et à la dérive.

Petit à petit, les secrets se dévoilent, les peurs apparaissent et les choses tuent prennent de plus en plus de place sans que les parents s'en rendent compte.



Ce roman se lit comme un crime que le lecteur va élucider au fil des pages à travers Chloé. Ce choix n'est pas anodin et on comprend assez vite pourquoi. Pourtant ce n'est pas un roman policier, c'est une tranche de vie d'une famille sur trois jours où tout va basculer et où peu de personnes comprennent ce qu'il se passent une fois la lumière éteinte.
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Les méduses

Originalité de composition, prégnance des lieux, fragilité des instants, instinct animal, ce roman de Frédérique Clémençon possède de nombreux atouts pour capter l’intérêt du lecteur. Pour peu que vous ne soyez pas réfractaire à cette forme qui rappelle la nouvelle.

L’auteur construit son récit autour d’un lieu, un hôpital d’une commune entre Niort et Poitiers, à quelques dizaines de kilomètres de l’océan.

Hélène Laurentin, infirmière au service des urgences, ouvre cette ronde d’histoires. Nous la rencontrons dans une petite station balnéaire. En ce mois de juillet 2017, elle est seule avec son fils de six ans. Dans ce lieu typique et estival, elle convoque ses souvenirs avec le patron du bar d’où est parti son mari, trois ans plus tôt pour une urgence professionnelle. Victime d’un accident de voiture, Hélène l’a retrouvé dans le coma au service de réanimation de l’hôpital où elle travaille. Cet été-là, l’océan était infesté de méduses.

Les animaux auraient-ils l’intuition des catastrophes imminentes? Pourquoi tant d’oiseaux morts tombent-ils du ciel dans ce petit village des Ecluses? Delphine Müller, originaire de l’Est de la France, embauchée au service des urgences quand Hélène était indisponible, se pose la question même si Robin, son fils de onze ans, n’y voit qu’un souvenir de son grand-père passionné d’ornithologie.

Et pourtant, le drame couve dans autre village à trente minutes de là, au coeur d’une bande de quelques enfants. Cette fois les personnages principaux se retrouveront comme patients et accompagnateurs dans ce lieu tournant qu’est l’hôpital.

Olivier Peyrat, ambulancier. Samir Djabri, un malade. Camille, une jeune femme qui délivre des médicaments. Pierre Milan ou Remi Lévèque, neurochirurgiens. Nous entrons dans l’intimité de chacun lié de près ou de loin à Hélène ou Delphine. Tous appartenant à cette sphère hospitalière où l’on vibre à la frontière de la vie et de la mort.

Ronde de destins fragiles en lien direct avec la mort, ce roman garde pourtant la lumière des lieux, celle des criques de l’Atlantique ou de la Crète, la force des personnages marqués par le malheur mais tenus par leurs liens réciproques et l’espérance de rester vivant.

Ce sixième roman de Frédérique Clémençon figurait dans la première liste pour le Prix RTL/Lire 2020. C’est sans aucun doute, un roman original et sensible à découvrir en cette rentrée littéraire.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Les petits

« Les petits » : sont réunies ici 8 histoires d’enfances, d’enfants – de parents qui ont été enfants, de leurs enfants. De toutes ces nouvelles, celle qui m’a le plus frappée est peut-être « La guerre ».



« La guerre », c’est l’histoire d’un élève qui, en classe, multiplie les bêtises et ne se montre guère présent aux propos du professeur de français. Son attention papillonne tantôt vers la cour où gambade Rufus, le chien du gardien, tantôt vers l’intérieur de la classe, se fixant vers ce qui l’horripile depuis bien longtemps déjà : Camille, la bonne élève, sage, concentrée, qui sait enjôler les profs par ses réponses pertinentes ; Ludovic « et son beau cartable, ses chaussures bien cirées, ses affaires impeccables », Ludovic qui lit à merveille les textes les plus difficiles et auquel le professeur de français donne toujours la parole. L’enfant sent l’exaspération s’emparer de lui. Alors minutieusement, insidieusement, il prépare sa revanche, un compas dans la main. La guerre est déclarée.



Cette nouvelle, à l’image des autres, semble contenir, dans sa brièveté, tout le potentiel incisif de Frédérique Clémençon. En peu de pages, l’essentiel est dit : l’estime de soi d’un enfant, d’un élève, mise à mal, et tout le mal être qui en découle. L’auteure en nous faisant entrer dans sa tête, lui redonne une parole, une place (bien particulière il est vrai) dans cette classe, parmi ces élèves qui ne semblent pas lui en laisser. Il parle, se parle, se dit sa souffrance jusqu’à ce qu’elle explose de manière aussi brutale que cruelle.



Dans chacune de ces histoires, sauf peut-être « La guerre », le style de l’auteure semble très recherché et travaillé, mais peut-être à l’excès : certaines phrases sont trop longues, ce qui compromet, à mon goût, la compréhension: j’ai souvent dû revenir en arrière pour relire un passage, ne parvenant pas à accéder au sens.

Histoires d’enfants – de leurs parents qui, souvent, se sont séparés, ou qui demandent à leurs petits d’accomplir un destin qu’eux-mêmes auraient souhaité. Des « petits » bien universels, au fond…
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Les méduses



Les Méduses donnent à voir des existences qui s'entremêlent autour de l'hôpital, lieu de la mixité sociale par excellence. De fait, l'écriture fine et ciselée de Frédérique Clémençon met en exergue les héros du quotidien hospitalier qui oeuvrent à faire perpétuer la vie. En somme, j'ai beaucoup apprécié ce roman, aussi attachant qu'édifiant.
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Colonie

Cette grande propriété décrépite est à l'image de la famille qui en est propriétaire. Le fils, Léonce, septuagénaire, vit seul là-bas avec sa mère. La vie s'y écoule silencieusement. Seuls les souvenirs mettent un peu de couleur dans cette existence. Le père de Léonce est arrivé par hasard dans cette famille, presque recueilli par celui qui deviendra son futur beau-père et qui lui permettra d'épouser sa fille et de partager sa fortune. Est-ce ce sentiment de devoir faire ses preuves qui le poussera à partir en Afrique pour faire fortune alors que Léonce est encore un enfant ?



Frédérique Clémençon réussit à donner un ton nostalgique, mystérieux et un peu las à ce récit. Les phrases très longues vont jusqu'au bout des descriptions et des sensations. La construction qui va et vient entre trois époques n'est jamais artificielle et le nombre réduit de personnages permet de toujours s'y retrouver. Le temps semble s'être immobilisé dans cette maison. Qu'a fait Léonce entre cette enfance sauvage et cette vieillesse solitaire ? Rien semble-t-il, d'ailleurs l'absence de date (on situe toutefois le début de l'histoire au début du siècle) donne un côté irréel au récit.



L'écriture de l'auteur évoque de façon très belle l'abandon, la décrépitude, de la maison, de la famille, des êtres. Un peu comme chez Biancotti, on s'y perd... sans s'y perdre...
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Les petits

8 nouvelles autour des petits, ce qu'ils vivent dans leur microcosme, relations entre pairs, jeu de pouvoir dans les arrières cours et toutes les attentes et projections du monde des adultes sur leurs frêles épaules. Comme tout recueil de nouvelles, certaines se démarquent du lot par la force de leur narration et l'émotion qui s'en dégage : "Les pianistes", "Deux tu l'auras", "Les petits". Au final, des nouvelles sombres et désabusées...
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Dans la forêt glacée

UNE AMBIANCE FROIDE ET PESANTE... 🌲



Étendu mort au pied de la falaise. C'est là que Chloé découvre son grand frère, Gabriel....

Hop, on rembobine quelques jours plus tôt.

Chloé et ses frères et soeurs (Poucette, Paul et Gabriel) se retrouvent le temps d'un week end en famille. Ils devraient tous être des adolescents, légers et insouciants mais on sent que Chloé reste en retrait. Pas de doute, un mal ronge l'adolescente, elle ne semble pas à l'aise, pas à sa place au sein de cette tribu...

Qu'est ce qui a bien pu provoquer un tel mal-être?

La chute de Gabriel est-elle un simple accident? Ou la réalité est encore plus sombre...?



Un roman noir, dans lequel une adolescente, se dévoile et lève le voile sur des secrets familiaux. On sent toute la détresse de Chloé, qui ne sait pas comment se sortir de cette situation, qui peine à sauver sa peau.



J'ai aimé la construction du récit, avec ce retour en arrière. J'ai aimé devoir attendre les toutes dernières pages pour comprendre ce qui s'est passé, réellement ce jour là, au bord de la falaise.

En revanche, je ne suis pas parvenue à ressentir de l'attachement pour Chloé. Ni à entrer en empathie avec elle, malgré le lourd fardeau qu'elle traine...



Frédérique Clémençon nous livre un roman glaçant et saissisant. J'ai été effarée par cette histoire qui révèle bien à quel point des actes peuvent définitivement faire sombrer des vies...



En bref, un ressenti mitigé pour ce roman noir à l'ambiance pesante et au climat asphyxiant.

Il fait partie de la rentrée d'hiver de chez @flammarionlivres et je ne peux que vous encourager à vous faire votre propre avis sur cette nouveauté !



Alors... vous êtes tentés? Ceux qui l'ont déjà découvert, vous avez aimé? 😇





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Dans la forêt glacée





Chloé et ses frères et sœurs, Poucette - Paul et Gabriel, partent en week-end pour fêter les noces d’or de leurs grands parents. C’est l’occasion d’y retrouver les cousins-cousines.

Tous adolescents, ils foisonnent d’idées pour passer du bon temps. Mais Chloé est toujours en retrait, discrète, avec l’ombre de la peur dans ses yeux.



« Le mal barbotte dans les replis du cœur, du cerveau et du corps tout entier ». Elle souffre, elle se fait mal. Son échappatoire c’est la photo, derrière son objectif elle capte des bribes de vies, elle immortalise sa famille foisonnante.

Elle nous raconte ce qui s’est passé les trois derniers jours, avant de retrouver son frère Gabriel mort au pied de la falaise.



C’est un roman noir dévoilant l’obscurité même qui peut habiter un être humain. Au fil des pages, la lumière s’allume, progressivement, permettant d’y voir plus clair sur cette peur dévastatrice inscrite au fond de Chloé. L’histoire est saisissante par son contenue, effarante par son injustice.
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