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EAN : 9782879297279
208 pages
Editions de l'Olivier (06/01/2011)
3.3/5   22 notes
Résumé :
Un jeune garçon est brutalement livré à l’angoisse et à l’impuissance depuis que sa mère a sombré dans la dépression ; un père divorcé, traité en paria par sa belle-famille, passe une dernière journée avec ses deux fillettes avant que la garde ne lui soit retirée ; une femme aime de façon dévorante sa petite fille sur laquelle elle reporte tous ses rêves contrariés de réussite musicale. Frédérique Clémençon nous raconte huit histoires où les adultes empêchent, pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Après avoir lu et aimé « Les méduses » j'ai voulu me plonger dans ce recueil de nouvelles de Frédérique Clémençon, et bien m'en a pris car j'ai retrouvé dans chacune de ces histoires courtes le regard fureteur et parfois impitoyable de l'auteure.
Dans ces 8 nouvelles, les parents ne se montrent pas tous à la hauteur, loin s'en faut, allant parfois jusqu'à une indifférence cruelle comme cette mère qui met fin aux cours de piano de sa fille, pourtant douée, ou ce père qui emmène ses deux fillettes à la plage sans se soucier de la marée qui monte brusquement.
Il est parfois difficile de grandir auprès d'adultes absents ou indifférents, et certains enfants seront se montrer résilients comme Adèle dans « le rêve de Lazare » qui s'invente des rêves auprès d'un marginal installé dans une cabane au bord du fleuve. Les enfants, tout comme les adultes, savent aussi se montrer cruel, et c'est le cas, dans « La guerre », de ce garçon sans nom – il restera l'enfant tout au long de l'histoire- qui, pendant le cours du professeur de français, prépare sa vengeance contre l'un de ces élèves trop lisses et disciplinés qu'il déteste. le lecteur pénètre dans les pensées de l'enfant qui ne se sent pas à sa place et c'est saisissant de justesse.
« Deux tu l'auras » évoque la différence qui peut mener au harcèlement sexuel, c'est une histoire d'une grande violence.
Les enfants que l'on croise portent parfois des histoires trop lourdes pour leurs épaules, comme dans « Les mains de maman » qui nous raconte Paul. L'enfant vit avec une mère qui s'enfonce dans la dépression et il voit la gravité de son état à travers ses doigts mutilés.

Les phrases sont ciselées, chaque mot choisi, comme toujours chez Frédérique Clémençon, et ces destins de mères, pères et enfants se découvrent avec bonheur ou frayeur à chaque nouvelle histoire.

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« Les petits » : sont réunies ici 8 histoires d'enfances, d'enfants – de parents qui ont été enfants, de leurs enfants. de toutes ces nouvelles, celle qui m'a le plus frappée est peut-être « La guerre ».

« La guerre », c'est l'histoire d'un élève qui, en classe, multiplie les bêtises et ne se montre guère présent aux propos du professeur de français. Son attention papillonne tantôt vers la cour où gambade Rufus, le chien du gardien, tantôt vers l'intérieur de la classe, se fixant vers ce qui l'horripile depuis bien longtemps déjà : Camille, la bonne élève, sage, concentrée, qui sait enjôler les profs par ses réponses pertinentes ; Ludovic « et son beau cartable, ses chaussures bien cirées, ses affaires impeccables », Ludovic qui lit à merveille les textes les plus difficiles et auquel le professeur de français donne toujours la parole. L'enfant sent l'exaspération s'emparer de lui. Alors minutieusement, insidieusement, il prépare sa revanche, un compas dans la main. La guerre est déclarée.

Cette nouvelle, à l'image des autres, semble contenir, dans sa brièveté, tout le potentiel incisif de Frédérique Clémençon. En peu de pages, l'essentiel est dit : l'estime de soi d'un enfant, d'un élève, mise à mal, et tout le mal être qui en découle. L'auteure en nous faisant entrer dans sa tête, lui redonne une parole, une place (bien particulière il est vrai) dans cette classe, parmi ces élèves qui ne semblent pas lui en laisser. Il parle, se parle, se dit sa souffrance jusqu'à ce qu'elle explose de manière aussi brutale que cruelle.

Dans chacune de ces histoires, sauf peut-être « La guerre », le style de l'auteure semble très recherché et travaillé, mais peut-être à l'excès : certaines phrases sont trop longues, ce qui compromet, à mon goût, la compréhension: j'ai souvent dû revenir en arrière pour relire un passage, ne parvenant pas à accéder au sens.
Histoires d'enfants – de leurs parents qui, souvent, se sont séparés, ou qui demandent à leurs petits d'accomplir un destin qu'eux-mêmes auraient souhaité. Des « petits » bien universels, au fond…
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8 nouvelles autour des petits, ce qu'ils vivent dans leur microcosme, relations entre pairs, jeu de pouvoir dans les arrières cours et toutes les attentes et projections du monde des adultes sur leurs frêles épaules. Comme tout recueil de nouvelles, certaines se démarquent du lot par la force de leur narration et l'émotion qui s'en dégage : "Les pianistes", "Deux tu l'auras", "Les petits". Au final, des nouvelles sombres et désabusées...
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Un homme qu'on veut priver de ses filles, un petit garçon qui invente mille morts pour son père, une pianiste qu'on frustre de sa passion, des petits qui préfèrent leur grand-mère à leur mère, ce sont quelques uns des sujets des nouvelles de Frédérique Clémençon.
Les thèmes sont intéressants et le point de vue de l'auteur original et pas politiquement correct.
Pourtant, j'ai dû m'accrocher pour terminer ce livre. le style m'a paru rébarbatif et ampoulé avec des phrases kilométriques couvrant parfois plus d'une page.
En bref, mon avis est plus que mitigé.
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Des histoires plutôt sombres et pas très optimistes sur les enfants et leur famille… pas désagréable à lire, même si parfois les phrases sont interminables… jusqu'à plus d'une page pour ds nouvelles de 10 à 20 pages, est-ce bien raisonnable, même si ces phrases sont rythmées par des incises? le contraste est fort avec d'autres phrases beaucoup plus courtes, ce qui donne des changements de rythme. Les lexiques et les registres de langage varient également sans cesse, passant du soutenu au très familier dans certains dialogues. La plupart des nouvelles ne sont pas linéaires, avec de nombreux retours dans le passé ou le futur par rapport au présent des histoires. Tout cela pour un tableau d'un monde violent… parfois jusqu'à l'insoutenable, comme dans Deux tu l'auras. Les chutes laissent généralement le lecteur sur sa fin, ou sur un libre interprétation de la suite de l'histoire.
Lien : http://vdujardin.com/blog/le..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Quand allez-vous nous donner de beaux enfants ? répétaient ses parents à chacune de leur visite, évoquant devant les jeunes mariés la joie de ces nouveaux voisins, plus chanceux, déjà gratifiés d'un ou plusieurs petits-enfants, disaient-ils du même sourire envieux, dans le jardin desquels fleurissaient avec les vacances ballons, balançoires, vélos qu'il leur tardait d'acheter. Quand ?
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Je ne dis pas que ton appartement n'est pas bien, pas du tout, ni qu'ils y sont malheureux, je sais bien que ces enfants ne manquent pas d'affection, mais on peut comprendre qu'ici, ce soit l'endroit rêvé pour se défouler.
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Videos de Frédérique Clémençon (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédérique Clémençon
Il est le lieu qui prend le pouls de nos vies, dont il tient les deux extrémités. Il est aussi le reflet de nos sociétés et de leurs territoires désunis, où nous nous rencontrons, nous regardons, un peu. C'est dans cet hôpital du sud de la Loire que passent Hélène, Ilan, Claire, Samir et quelques autres. C'est à l'endroit où nos existences se révèlent les plus fragiles, mais les plus vibrantes aussi, qu'ils vont se retrouver. Frédérique Clémençon raconte leurs itinéraires croisés dans une langue à la hauteur de ses personnages, d'une beauté grave et enchanteresse.
En librairie le 15 janvier 2020.
En savoir plus http://bit.ly/374J9Tx
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